Raymond a écrit:Nouvelle controverse au sujet des dédicaces : les dédicaces trafiquées (afin qu'elles se vendent plus cher), le plus souvent dans un style érotique !
[...]
C'est un manque de respect pour l'auteur
. Est-ce que ces tristes personnages sans vergogne oseraient faire cela sur une dédicace de Franquin? Uderzo?
Je veux bien que le monde de la dédicace connait des dérapages, de la contrefaçon. Mais de là à adopter ce comportement, je ne comprends pas.
eleanore-clo a écrit:Il me semble que le sujet vient surtout de l'écart entre l'offre et la demande. Du fait du déséquilibre, les prix montent et favorisent l'émergence de faux.
En fait, qu'est-ce qu'une dédicace
? Le souvenir d'un moment sympathique passé à discuter autour de l’œuvre, donc un bien subjectif et incessible ? La sublimation d'une BD par une touche unique donc un bien commercialisable ? Une œuvre d'art intrinsèque et indépendante de la BD dont elle s'inspire et donc là aussi un bien commercialisable ?
J
e confie collectionner les dédicaces tant celles faites durant une rencontre avec le créateur (Meyer, Rochette, Fernadez, etc.) que celles revendues par des récipiendaires peu délicat (Juillard) ou encore celles directement commercialisées par l'auteur (Masbou, Régric). Et c'est un sport difficile, bien plus que mon jogging dominical ! Eléanore
Je me reconnais dans ton témoignage, Eléanore. Je garde des souvenirs souvent sympathiques lorsque j'ai rencontré un auteur, parfois des moments forts qui restent gravés dans ma mémoire de lecteur et de collectionneur.
Je n'ai pas honte de reconnaitre que parfois j’achète un album dédicacé, car je voulais la dédicace même si elle ne m'est pas adressé. J'aime contempler le dessin, la touche personnel de l'auteur. Si je le fais, c'est principalement car j'admire l'auteur et j'ai un respect pour la dédicace. Je pense à
Juillard ,
Boucq,
Gir. C'est comme une rencontre fantasmée, lorsque je me recueille (c'est exagéré, mais j'aime le dire) devant le dessin.
Raymond a écrit:Pour ma part, tout le commerce qui se fait autour des dédicaces me dégoûte. J'ai pour cette raison tendance à me tenir à l'écart de ce genre de manifestations.
[...]
Je garde d'agréables souvenirs des années 90, lorsque je courais après des dédicaces. Les rencontres étaient belles, le contact agréable et l'auteur prenait le temps pour discuter un petit moment. Il m'est arrivé à plusieurs reprises de découvrir les œuvres de l'auteur, après l'avoir rencontré en dédicace. Je pense à
Hermann,
Jacamon ou
Meynet. Aussi, j'avais la chance d'être à 15Km du festival de Sierre et j'y allais presque tous les jours. Il y avait quelques festivals sympas et bon enfant en Suisse et je m'y déplaçait volontiers
Puis, au début des années 2000, j'ai arrêté. Des collectionneurs impulsifs et organisés (La famille complice et l'apparition des sacs dans les files d'attente, des valises à roulettes, des téléphones cellulaires) devenaient de plus envahissants. Si bien, qu'un jour, j'en ai eu ma claque. J'étais dans la file, j'entendais la discussion des collectionneurs devant moi. Cela me fatiguait et j'ai quitté la file... Je désertais ce monde. Je ne me suis plus déplacé pour aller obtenir de dédicaces lors d'un festival (Sierre existait encore et je n'allais que pour les expositions et les bouquinistes)
Raymond a écrit:Cela a toutefois un peu changé ces dernières années, depuis que je fais des interviews de dessinateurs. Cela peut être un bon moyen d'entrer en contact avec eux.
Je ne fais pas d'interview, mais si une occasion spontanée se présente, je me fais un plaisir de demander une dédicace. C'est très rare, mais je pense à Rochette ou Cosey en 2019, lors de la rencontre internationale du livre de montagne, j'y allais pour des conférences et il m'a épaté. Cela a été pour moi un honneur d'acheter sa BD et discuter avec lui.
Jfty, merci de partager avec nous ta dédicace. Elle est chargée de symbole, ce qui me fais encore plus plaisir de la contempler