Bonsoir
Une belle analyse, un peu trop masculine à laquelle je ne souscris absolument pas . Le charme d'Alix n'est pas irrésistible et Héra n'a pas bu un philtre d'amour Et imaginer qu'une femme dit une chose en pensant le contraire est étrange. Quand même, à plusieurs reprises, la princesse parle de tuer Alix. Ce n'est pas la fougue de la jeunesse mais une posture réfléchie.
En fait, il me semble que la clé du comportement d'Héra tient à son patriotisme. Héra aime la Cyrénaïque d'une passion folle, exclusive. Et elle est prête à tous les sacrifices pour son pays.
Partant de là, sa relation avec Alix devient limpide. Notre héros est un gaulois qui travaille pour les romains. C'est donc un collaborateur. Positionnons Le Dieu sauvage dans le temps. La BD a été publiée dans le Journal de Tintin en 1969 soit 25 ans après la Libération. Et Jacques Martin est né en Alsace en 1921. Il a donc bien connu cette période sombre de l'Histoire française. Il a ainsi très probablement vu des voisins et des amis s'engager dans la Milice française. Héra voit donc en Alix un collaborateur des romains. Cependant, femme intelligente, elle a bien en tête que le jeune homme a sauvé son père et a fui Varius Lunda. C'est pourquoi elle escompte bien le faire revenir à la raison. Et ainsi le faire rentrer dans la lutte, à ses côtés. C'est tout le sens du dialogue final : J'aurais tant voulu que tu restes avec nous. Tout simplement, la cheffe d'armée regrette le départ d'un guerrier redoutable.
Et oui, j'ai aussi remarqué que la princesse ferme les yeux lors du baiser ! Et je n'y vois nulle sensualité, nul intellect se concentrant sur le toucher des corps. En fait, il s'agit tout simplement d'un esprit qui ferme les yeux au moment d'un deuil, c'est une porte qui se ferme sur l'obscurité.
Ensuite n'oublions pas qu'Héra est prête à se donner à Haron. Elle s'offre donc en valeur marchande contre le meurtre d'Alix. C'est clair. Son corps devient une arme politique destiné à acheter une loyauté. Mais clairement, l'âme de la femme est déjà mariée à sa patrie. Le reste est accessoire.
Enfin, le comportement de la princesse vis-à-vis de la reine s'explique du coup parfaitement. Adréa a trahi la cause grecque et sa nation pour sauver Alix. Et que fait-on des traîtres ? Une mort non honorable. CQFD. La violence d'Héra en devient légitime. Enfin, légitime aux yeux de la future souveraine car je trouve qu'Adréa a une bien plus grande noblesse que la fille de Massina.
Bon, c'est mon avis de femme. Qu'en penses les autres membres du forum ?
Eléanore
Une belle analyse, un peu trop masculine à laquelle je ne souscris absolument pas . Le charme d'Alix n'est pas irrésistible et Héra n'a pas bu un philtre d'amour Et imaginer qu'une femme dit une chose en pensant le contraire est étrange. Quand même, à plusieurs reprises, la princesse parle de tuer Alix. Ce n'est pas la fougue de la jeunesse mais une posture réfléchie.
En fait, il me semble que la clé du comportement d'Héra tient à son patriotisme. Héra aime la Cyrénaïque d'une passion folle, exclusive. Et elle est prête à tous les sacrifices pour son pays.
Partant de là, sa relation avec Alix devient limpide. Notre héros est un gaulois qui travaille pour les romains. C'est donc un collaborateur. Positionnons Le Dieu sauvage dans le temps. La BD a été publiée dans le Journal de Tintin en 1969 soit 25 ans après la Libération. Et Jacques Martin est né en Alsace en 1921. Il a donc bien connu cette période sombre de l'Histoire française. Il a ainsi très probablement vu des voisins et des amis s'engager dans la Milice française. Héra voit donc en Alix un collaborateur des romains. Cependant, femme intelligente, elle a bien en tête que le jeune homme a sauvé son père et a fui Varius Lunda. C'est pourquoi elle escompte bien le faire revenir à la raison. Et ainsi le faire rentrer dans la lutte, à ses côtés. C'est tout le sens du dialogue final : J'aurais tant voulu que tu restes avec nous. Tout simplement, la cheffe d'armée regrette le départ d'un guerrier redoutable.
Et oui, j'ai aussi remarqué que la princesse ferme les yeux lors du baiser ! Et je n'y vois nulle sensualité, nul intellect se concentrant sur le toucher des corps. En fait, il s'agit tout simplement d'un esprit qui ferme les yeux au moment d'un deuil, c'est une porte qui se ferme sur l'obscurité.
Ensuite n'oublions pas qu'Héra est prête à se donner à Haron. Elle s'offre donc en valeur marchande contre le meurtre d'Alix. C'est clair. Son corps devient une arme politique destiné à acheter une loyauté. Mais clairement, l'âme de la femme est déjà mariée à sa patrie. Le reste est accessoire.
Enfin, le comportement de la princesse vis-à-vis de la reine s'explique du coup parfaitement. Adréa a trahi la cause grecque et sa nation pour sauver Alix. Et que fait-on des traîtres ? Une mort non honorable. CQFD. La violence d'Héra en devient légitime. Enfin, légitime aux yeux de la future souveraine car je trouve qu'Adréa a une bien plus grande noblesse que la fille de Massina.
Bon, c'est mon avis de femme. Qu'en penses les autres membres du forum ?
Eléanore