J'ai pris le temps de relire Commissaire Griot et décidément, je reste mitigé.
La première partie est vraiment haletante et je trouve que les trois intrigues s'installent très bien mais alors le dénouement de la partie troyenne est vraiment invraisemblable, surtout quand on fait flancher Ric à un moment clé. On a bien compris la volonté de déboulonner Ric Hochet de son statut de héros immaculé, qui "morfle" quand même énormément depuis la reprise :
- suspendu par les pieds les 3/4 de la première aventure,
- muni d'un plâtre dans le deuxième tome,
- voyant sa voiture saccagée, en sa simple qualité de pisse-copie et pas après une course-poursuite haletante, dans le 3ème,
- relégué au rang de bidasse dans le 4ème, fumeur de cigarettes à la fin de l'épisode,
- carrément au second plan sur la couverture du 5ème, pour finir, après une aventure où il est l'égal des personnages secondaires, par lâcher le thanatopracteur suite à une "bouffée de chaleur" (sérieusement...) et se voir "envoûté" par l'esprit d'Elisabeth sans aucune explication rationnelle alors que c'était là une règle "constituante" de la série (Tibet défendait d'ailleurs à Duchâteau de finir sur des fins sans vraisemblance, ce qui exigeait un gros travail scénaristique de crédibilisation a posteriori, et par l'intermédiaire de celui qui reste le héros de la série, de l'invraisemblable).
Là, on finit en queue de poisson par ce conte à dormir debout, avec un Ric Hochet aux expressions de véritable benêt (ce visage de bas de page 51...en haut de page 35 à table avec Dior, il lui manque même une main...à noter également que Nanar lui crache dessus quand il revient "possédé") et c'est dommage parce que Van Liemt nous le dessine de mieux en mieux dans le registre classique, l'épisode dans l'appartement du couple de bouchers est génial avec le comportement héroïque du jeune Bibi (le surnom du vrai fils de Tibet, qui valide complètement la reprise d'ailleurs) déguisé en Dog Bull secouru par Ric avec arc et flèches à l'avenant.
Le personnage d'Eluard est très bien écrit par Zidrou (une autre de ses trouvailles après l'hilarant "Grévisse" du tome 3) et ses commentaires en latin sont vraiment dans le ton d'un méchant de Ric Hochet, qui lui, par contre, toujours dans cette démarche de "banalisation" du héros, jure comme un chartier, ("ne faites pas le con Cupidon"), et dit qu'il n'a pas étudié longtemps à l'école, alors qu'il s'agit d'un trait du personnage complètement inventé, Ric brillant plutôt dans les aventures classiques par son intelligence logique, son élocution mais aussi une certaine érudition au contraire (qui nous faisait tant l'aimer, d'ailleurs). Ledru, comme je l'avais indiqué, est lui sévèrement caricaturé en flic misogyne, raciste et gaffeur, ce qui, là encore, n'a rien à voir avec l'inspecteur, certes sombre et envieux mais un peu plus complexe (voir l'aventure avec son fils Jean-Pierre) des aventures classiques. Quant à Nadine, même si c'est sympathique de la voir associée aux aventures de Ric, j'ai déjà pu écrire ce que je pensais de sa montée en puissance un peu démesurée et répétitive à mon sens (mais Van Liemt écrit que c'est un équilibre difficile à trouver et sur lequel Zidrou et lui travaillent).
En résumé, les auteurs disent se régaler à continuer Ric Hochet, on est nous aussi très content que l'aventure puisse continuer même dans cette période intercalaire 1968-1970 mais je pense que les changements sont déjà assez nombreux, au premier rang desquels le dessin très éloigné de la galaxie Tibet et auquel on se fait doucement, pour ne pas chercher à révolutionner, en plus, la maquette narrative d'une aventure de Ric Hochet (en passant au film chorale à multiples histoires concomitantes, inadapté et irréalisable en 54 pages à mon avis) ou affadir le héros pour lui faire perdre un charisme que l'on peut juger excessif mais qui, par l'intemporalité de son talent et de celui de ses auteurs originels, a permis à la série de continuer toutes ses années avec le succès que l'on sait.
La première partie est vraiment haletante et je trouve que les trois intrigues s'installent très bien mais alors le dénouement de la partie troyenne est vraiment invraisemblable, surtout quand on fait flancher Ric à un moment clé. On a bien compris la volonté de déboulonner Ric Hochet de son statut de héros immaculé, qui "morfle" quand même énormément depuis la reprise :
- suspendu par les pieds les 3/4 de la première aventure,
- muni d'un plâtre dans le deuxième tome,
- voyant sa voiture saccagée, en sa simple qualité de pisse-copie et pas après une course-poursuite haletante, dans le 3ème,
- relégué au rang de bidasse dans le 4ème, fumeur de cigarettes à la fin de l'épisode,
- carrément au second plan sur la couverture du 5ème, pour finir, après une aventure où il est l'égal des personnages secondaires, par lâcher le thanatopracteur suite à une "bouffée de chaleur" (sérieusement...) et se voir "envoûté" par l'esprit d'Elisabeth sans aucune explication rationnelle alors que c'était là une règle "constituante" de la série (Tibet défendait d'ailleurs à Duchâteau de finir sur des fins sans vraisemblance, ce qui exigeait un gros travail scénaristique de crédibilisation a posteriori, et par l'intermédiaire de celui qui reste le héros de la série, de l'invraisemblable).
Là, on finit en queue de poisson par ce conte à dormir debout, avec un Ric Hochet aux expressions de véritable benêt (ce visage de bas de page 51...en haut de page 35 à table avec Dior, il lui manque même une main...à noter également que Nanar lui crache dessus quand il revient "possédé") et c'est dommage parce que Van Liemt nous le dessine de mieux en mieux dans le registre classique, l'épisode dans l'appartement du couple de bouchers est génial avec le comportement héroïque du jeune Bibi (le surnom du vrai fils de Tibet, qui valide complètement la reprise d'ailleurs) déguisé en Dog Bull secouru par Ric avec arc et flèches à l'avenant.
Le personnage d'Eluard est très bien écrit par Zidrou (une autre de ses trouvailles après l'hilarant "Grévisse" du tome 3) et ses commentaires en latin sont vraiment dans le ton d'un méchant de Ric Hochet, qui lui, par contre, toujours dans cette démarche de "banalisation" du héros, jure comme un chartier, ("ne faites pas le con Cupidon"), et dit qu'il n'a pas étudié longtemps à l'école, alors qu'il s'agit d'un trait du personnage complètement inventé, Ric brillant plutôt dans les aventures classiques par son intelligence logique, son élocution mais aussi une certaine érudition au contraire (qui nous faisait tant l'aimer, d'ailleurs). Ledru, comme je l'avais indiqué, est lui sévèrement caricaturé en flic misogyne, raciste et gaffeur, ce qui, là encore, n'a rien à voir avec l'inspecteur, certes sombre et envieux mais un peu plus complexe (voir l'aventure avec son fils Jean-Pierre) des aventures classiques. Quant à Nadine, même si c'est sympathique de la voir associée aux aventures de Ric, j'ai déjà pu écrire ce que je pensais de sa montée en puissance un peu démesurée et répétitive à mon sens (mais Van Liemt écrit que c'est un équilibre difficile à trouver et sur lequel Zidrou et lui travaillent).
En résumé, les auteurs disent se régaler à continuer Ric Hochet, on est nous aussi très content que l'aventure puisse continuer même dans cette période intercalaire 1968-1970 mais je pense que les changements sont déjà assez nombreux, au premier rang desquels le dessin très éloigné de la galaxie Tibet et auquel on se fait doucement, pour ne pas chercher à révolutionner, en plus, la maquette narrative d'une aventure de Ric Hochet (en passant au film chorale à multiples histoires concomitantes, inadapté et irréalisable en 54 pages à mon avis) ou affadir le héros pour lui faire perdre un charisme que l'on peut juger excessif mais qui, par l'intemporalité de son talent et de celui de ses auteurs originels, a permis à la série de continuer toutes ses années avec le succès que l'on sait.