Ce qui me fascine dans cet album géant dont les pages sont publiées en noir et blanc, c'est la redécouverte de certaines images. Jacques Martin a réellement dessiné cet album avec des préoccupations artistiques ! Merci aux éditions Caurette !
L'absence de couleurs et l'agrandissement des images permettent en effet de mieux voir certains détails, et aussi d'analyser le trait. Au format habituel des albums (à savoir le A4), le lecteur perçoit bien sûr l'expression des visages mais il ne se rend pas compte du travail forcené du dessinateur. Jacques Martin exagère en effet les traits de ses personnages pour mieux exprimer leurs émotions. Et vus ainsi, les protagonistes de cette histoire deviennent réellement des passionnés.
Et je redécouvre complètement certaines images. Il y a par exemple cette attitude presque sauvage d'Alix, qui s'empare d'une lance fixée contre lui. Je suis impressionné par l'expression de son visage car le héros est vraiment hors de lui-même !
Il y a aussi vociférant Alcidas qui apparait presque toujours en colère ! Il a lui aussi conscience que sa lutte contre Alix est devenu un affrontement avec le destin. La violence de ses actes devient presque évidente.
La belle reine Adréa garde pour sa part un peu plus d'élégance mais elle est tout de même animée par la passion. Lorsqu'elle est en colère, Jacques Martin le suggère avant tout par ses gestes, tandis que son visage reste sévère et hiératique.
Même le beau et élégant Horodès présente par moments un visage crispé qui déforme ses traits. Cela se passe par exemple lorsqu'il saute de côté pour bloquer les chiens qui attaquent Alix et Enak. On ne le reconnait presque plus !
L'explication de ces faciès est en fait toute simple ! Jacques Martin était lui-même un passionné et il est inévitable que ses personnages lui ressemblent .
Je me régale !