Chumbo de Matthias Lehmann bénéficie de critiques très élogieuses.
Raymond a beaucoup apprécié ce roman graphique.
Et les libraires du réseau Canal BD ont sélectionné cet ouvrage pour qu'il concourt au Prix de la meilleure BD 2023.
Je l'ai donc lu... et me suis arrêtée à la page 210, écœurée, désespérée.
Je ne vais pas présenter l'intrigue car ce point a déjà été abordé dans le message n°785 de ce fil de discussion : https://lectraymond.forumactif.com/t60p775-je-viens-de-lire.
Pour expliquer ma vision, je vais plutôt parler de ce que je recherche dans la bande dessinée. Et bien, mes goûts me portent vers une certaine élégance, vers la mise en scène de ce qui est beau ou encore vers les émotions sublimées, vers les projets et idéaux communs. Un scénario abracadabrantesque ne me gêne pas dans la mesure où il affiche une belle solidité et véhicule un message, positif voire négatif mais avec une solide lueur d'espoir. J'accepte tous les styles dans la mesure où ils traduisent les charmes du Monde, qu'ils soient conformes ou pas aux canons de notre société. Je déteste le vulgaire et la crudité. Je n'apprécie pas les media, journaux ou livres, anxiogènes "surfant" sur des vagues sans fin de scandales. Je n'aime pas les attitudes, privées ou publiques, dressant les êtres les uns contre les autres, en exacerbant leurs jalousies et en glorifiant la bêtise.
Et bien Chumbo ne correspond absolument pas à mes penchants et comprend beaucoup de ce j'abhorre. Ce pavé de plus de 350 pages met en scène le désespoir et la bestialité de l'homme, la conflictualité intra et extra familiale, la bêtise, la violence psychologique ou physique, etc.. S'identifier aux personnages relève de l'impossible, que ce soit Ramires à la vie dissolue, ou Severino aux comportements un peu plus moraux. Leurs deux soeurs ne brillent non plus guère. Seule Iara, la fille d'une famille oppressée par le "patriarche" Wallace, peut être qualifier d'héroïne. La société brésilienne est dépeinte dans ce qu'elle a de plus sinistre et nous naviguions entre l'oppression des ouvriers et le mépris des personnes riches, entre la dictature des militaires et une guérilla sordide, entre des villes bien sombres et une nature hostile, entre la guerre des genres et une sexualité fantasmée d'adolescents, etc. La beauté brille par son absence et le recours à un trait charbonneux accentue ce désespoir permanent.
E.
Eléanore
Raymond a beaucoup apprécié ce roman graphique.
Raymond a écrit:Chumbo est un beau roman graphique de Matthias Lehmann, qui est sorti cet automne et que j'ai découvert avec plaisir !
J'avais beaucoup apprécié la Favorite, que Mathias Lehmann a publié il y a déjà 7 ou 8 ans, mais avec Chumbo, l'auteur passe indiscutablement à une vitesse supérieure. Cette BD est en fait une réussite totale, à la fois réaliste et divertissante, personnelle et politique, surprenante et nécessaire. J'ai beaucoup aimé.
Et c'est bien sûr un EEEE !
Et les libraires du réseau Canal BD ont sélectionné cet ouvrage pour qu'il concourt au Prix de la meilleure BD 2023.
Je l'ai donc lu... et me suis arrêtée à la page 210, écœurée, désespérée.
Je ne vais pas présenter l'intrigue car ce point a déjà été abordé dans le message n°785 de ce fil de discussion : https://lectraymond.forumactif.com/t60p775-je-viens-de-lire.
Pour expliquer ma vision, je vais plutôt parler de ce que je recherche dans la bande dessinée. Et bien, mes goûts me portent vers une certaine élégance, vers la mise en scène de ce qui est beau ou encore vers les émotions sublimées, vers les projets et idéaux communs. Un scénario abracadabrantesque ne me gêne pas dans la mesure où il affiche une belle solidité et véhicule un message, positif voire négatif mais avec une solide lueur d'espoir. J'accepte tous les styles dans la mesure où ils traduisent les charmes du Monde, qu'ils soient conformes ou pas aux canons de notre société. Je déteste le vulgaire et la crudité. Je n'apprécie pas les media, journaux ou livres, anxiogènes "surfant" sur des vagues sans fin de scandales. Je n'aime pas les attitudes, privées ou publiques, dressant les êtres les uns contre les autres, en exacerbant leurs jalousies et en glorifiant la bêtise.
Et bien Chumbo ne correspond absolument pas à mes penchants et comprend beaucoup de ce j'abhorre. Ce pavé de plus de 350 pages met en scène le désespoir et la bestialité de l'homme, la conflictualité intra et extra familiale, la bêtise, la violence psychologique ou physique, etc.. S'identifier aux personnages relève de l'impossible, que ce soit Ramires à la vie dissolue, ou Severino aux comportements un peu plus moraux. Leurs deux soeurs ne brillent non plus guère. Seule Iara, la fille d'une famille oppressée par le "patriarche" Wallace, peut être qualifier d'héroïne. La société brésilienne est dépeinte dans ce qu'elle a de plus sinistre et nous naviguions entre l'oppression des ouvriers et le mépris des personnes riches, entre la dictature des militaires et une guérilla sordide, entre des villes bien sombres et une nature hostile, entre la guerre des genres et une sexualité fantasmée d'adolescents, etc. La beauté brille par son absence et le recours à un trait charbonneux accentue ce désespoir permanent.
E.
Eléanore