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776Je viens de lire - Page 32 Empty Re: Je viens de lire Dim 3 Sep - 21:08

eleanore-clo

eleanore-clo
vieux sage
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Sous un ciel moins gris est le premier tome d'un diptyque, Air, écrit par Philippe Pelaez et dessiné par Francis Porcel.

Je viens de lire - Page 32 Couv_476452

Des météorites se sont écrasées dans le Grand Nord, libérant des bactéries qui y sommeillaient, et dont l'action va rendre l'air mortel. La population terrienne vit maintenant avec des masques à gaz, avec un quota d'air à ne pas dépasser ! L'Etat mondial essaie de nettoyer l'atmosphère mais un mystérieux réseau terroriste fait échouer toutes les tentatives. Aussi, le numéro deux du régime, Troy, va endosser la responsabilité des attentats pour mieux infiltrer l'organisation et la détruire de l'intérieur….

Séduite par la critique de Philippe Tomblaine dans BDzoom (https://www.bdzoom.com/187813/lart-de/%c2%ab-air-t1-sous-un-ciel-moins-gris-%c2%bb-comme-un-air-de-steampunk/) et par la qualité d'un précédent scénario de Pelaez (Automne en baie de Somme), je me suis lancée dans l'aventure.
L'univers décrit affiche une belle cohérence. La dystopie est sombre à souhait et nous comprenons rapidement que la pollution mortelle de l'air fait les affaires du pouvoir en place. Les personnages, bien qu'un peu naïfs et primaires, restent crédibles et le récit évolue au rythme des trahisons, conspirations et autres vengeances. Cerise sur le gâteau, l'action se déroule dans un beau monde rétrofuturiste rappelant par certains côtés les Voyages extraordinaires de Jules Verne.

Néanmoins, la BD manque un peu d'épaisseur. Et l'intrigue surfe sur l'action et ses multiples rebondissements. On eut aimé un peu plus de profondeur. Et tant le décès tragique de l'épouse de Troy, que les disputes sempiternelles de deux membres du réseau, émeuvent ou font sourire a minima. Peut-être manque-t-il une touche de folie ou un peu plus de pathétisme ?

Je viens de lire - Page 32 3850_P1
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Si le graphisme de Porcel manque de personnalité, il n'en affiche pas moins un beau réalisme. Les gadgets technologues fleurent bons les années 20 et tant les décors que les personnages témoignent d'une belle facture. Et on ne peut que saluer les couleurs : les dégradés de jaune traduisent parfaitement la mortelle pollution de l'air et le travail sur les profondeurs océaniques ne manque pas de panache.

Au final, ce sera un tout petit EEE. Un ouvrage à lire durant les longues soirées d'hiver Smile

Eléanore

777Je viens de lire - Page 32 Empty Re: Je viens de lire Lun 4 Sep - 8:59

Raymond

Raymond
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Si j'ai bien compris, ce n'est pas une lecture indispensable ! Wink


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778Je viens de lire - Page 32 Empty Re: Je viens de lire Lun 4 Sep - 10:17

Raymond

Raymond
Admin

eleanore-clo a écrit:Ivo a mis les voiles est un roman graphique de l'auteur brésilien Nicolaï Pinheiro.

Je viens de lire - Page 32 Ivo-mi13

Au Brésil, dans les années 80, Ivo, un mécanicien automobile de génie, gare sa vielle coccinelle dans un petit village du Nordeste. Là, dans un bar pouilleux, notre mécano retrouve un vieil ami pour lui confier souffrir d'un cancer incurable. Puis, Ivo reprend la route, vers le nord, et part rejoindre un autre ami, un peu plus loin…
A Rio de Janeiro, Floriana, la sœur du héros, vient de recevoir son certificat de décès, signé par un médecin légiste de Bélem. Elle le donne à un jeune carioca, Pedro, qui de son côté a reçu une carte postale du vieil homme. Pedro décide alors de refaire le chemin emprunté par Ivo. Au volant d'une voiture bien fatiguée, il va longer la côte Atlantique et suivre la piste d'Ivo. Et à chaque étape, il fait connaissance avec les amis du mécanicien mais aussi avec toutes sortes de personnes, un surfeur à la recherche de son fils, des chercheurs et surtout de belles jeunes femmes dont on ne sait ce qu'elles recherchent elles-aussi.
Quelques pages plus loin, un Ivo, beaucoup plus jeune, quitte son domicile et son épouse pour rejoindre le chantier d'un barrage. Reviendra-t-il ?
Trois lignées temporelles et trois voyages dans le Brésil, un pour affronter la mort, un pour comprendre le sens d'une vie et un pour tout simplement bouger….

Le roman graphique mélange avec beaucoup de bonheur l'escapade routière (un road-trip en américain) et le voyage initiatique. Et tant le cheminement d'Ivo que celui de Pedro s'inscrivent dans ces genres. Le scénariste, en dévoilant les explications au compte-gouttes, invite le lecteur à participer lui aussi à un apprentissage, transformant de fait la BD en une mystagogie. De même, comme indiqué dans le résumé de l'ouvrage, tous les personnages de l'intrigue portent en leur sein une histoire, plus ou moins douloureuse, souvent douce-amère. Chaque protagoniste chemine dans la vie et dans le Brésil à la recherche de lui-même. Et l'auteur nous présente quelques portraits et quelques fatums qu'il positionne entre deux chapitres, pour mieux les lier et encore plus nous immerger dans la société brésilienne.
Le scénario, très subtil et très sensible, rempli d'empathie, nous fait rapidement comprendre que le trajet revêt beaucoup plus d'importance que la destination. En effet, il permet de nouer des contacts déstabilisants ou guérissants et surtout porteurs d'avenir. La quête en devient l'alpha et l'oméga de la vie. Après, rassurez-vous, la BD a bien un début et une fin ! Et l'auteur finit par nous lâcher, du bout des lèvres Smile , la nature du lien entre Ivo et Pedro.

Vous l'avez compris, l'ouvrage s'ancre très fortement dans le Brésil. Il véhicule ainsi une certaine musicalité, rythmée par les rencontres des deux héros. Et surtout, on y retrouve cette langueur, cette sensualité, cette douce tristesse omniprésente dans le pays. Il ne faut pas rechercher de l'action dans cet ouvrage mais plutôt une ambiance. Après, là encore, il convient de ne pas se méprendre sur mes propos. L'évolution des deux personnages principaux suscite la curiosité et le lecteur tourne les pages de plus en plus vite car il ne peut manquer de s'interroger sur le bout de la route  Very Happy

(...)

Le dessin très classique déploie une belle luxuriance, luxuriance des personnages et luxuriance des décors. Rien n'est laissé au hasard et chaque détail fait l'objet d'un travail et d'une recherche. Des visages merveilleusement expressifs nous éclairent sur les personnalités et les pensées des personnages. La végétation tropicale, les plages ou encore les pluies d'orage nous plongent dans un Brésil à la fois imaginaire et réaliste. Et les magnifiques couleurs chaudes respirent l'Amérique latine.

Finalement, voilà une splendide BD. Et elle bénéficie d'un gros plan totalement mérité dans le Canal BD Magazine n°150, daté d'août et septembre 2023 .

Entre EEE et EEEE

Eléanore


Après tout ce que tu as écrit, je ne pouvais pas manquer ce nouvel album.    Very Happy

Et j'ai bien apprécié cette histoire qui est en fait l'adaptation d'un roman brésilien publié à la fin du XXe siècle. Comme l'écrivain se nomme Mauro Pinheiro, je me suis demandé tout naturellement s'il est de la même famille que le dessinateur ? Ce ne serait pas étonnant.  Wink

Le récit est en tout cas bien construit, et repose sur deux intrigues (ou plutôt deux voyages) qui sont racontées en parallèle. Il y a d'une part la quête d'un jeune brésilien qui remonte la côte brésilienne pour savoir ce qu'est devenu son oncle, et d'autre part l'errance de cet oncle qui se nomme Ivo, qui est malade et qui cherche un endroit pour y finir ses jours. L'intrication de ces deux histoires aurait pu être compliquée mais ce n'est pas le cas. Ces deux histoires parallèles entrent par ailleurs en résonnance et le récit devient riche en belles anecdotes.

Le dessin est parfaitement adapté à cette histoire de voyages. Le trait apparait discret et réaliste, mais il est enluminé par d'intenses couleurs qui créent une ambiance très juste. Aves ces teintes, l'atmosphère de la BD devient à la fois réaliste et romantique, tantôt cruelle et tantôt tendre, aussi nostalgique que pleine d'espoir.

Je viens de lire - Page 32 Ivo-mi14

C'est un beau voyage que nous propose le dessinateur, et c'est aussi un beau défilé de personnages que nos propose le romancier. Les protagonistes de cette BD nous font découvrir un monde un peu méconnu, à la fois pauvre, nonchalant, dramatique, un peu insouciant et recherchant avidement la vie. Et ce Brésil intimiste me parait en fait plus intéressant que les clichés habituels que l'on associe à ce pays (carnaval, football, plages et soleil ...).

C'est une réussite complète ! Et c'est aussi un des belles lectures de cette année, qui mérite tout naturellement un EEEE


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779Je viens de lire - Page 32 Empty Re: Je viens de lire Sam 9 Sep - 6:41

eleanore-clo

eleanore-clo
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Le cri est l'adaptation en BD par Makyo et Laval NG du premier tome de la trilogie de Nicolas Beuglet consacrée aux enquêtes de Sarah Geringën

Je viens de lire - Page 32 Couv_480153

Un patient d'un hôpital psychiatrique norvégien décède dans des circonstances mystérieuses. L'inspectrice Sarah Geringën, ancienne membre des forces armées spéciales, mène l'enquête. L'autopsie de la victime révèle d'une part qu'elle est morte de peur et d'autre part qu'elle recevait des doses massives d'un médicament n'ayant aucun rapport avec sa maladie. Le remède est produit dans un laboratoire français, et notre héroïne remonte la piste jusqu'à l'entreprise pharmaceutique. Mais le contact et son épouse ont mystérieusement disparu dans un accident de voiture… Néanmoins, Sarah fait la connaissance de Christopher, le frère du disparu et le parent adoptif de son enfant. Les deux jeunes gens unissent alors leurs forces pour élucider le mystère. Et leurs investigations mettent en lumière un programme de la CIA visant à contrôler l'esprit des ennemis des Etats-Unis. Et bien évidemment, des soviétiques suivent la même piste…

L'intrigue de cette BD à sensations court à toute vitesse. Page après page, l'action s'accélère et la narration vole de pays en pays, de rebondissement en rebondissement et de scène d'action en scène d'action. Nous accompagnons Sarah et Christopher tout au long de leur périple et découvrons avec eux les tenants et les aboutissants de ce qui a commencé par un simple décès dans un établissement de soin. Sarah ne s'embarrasse guère des procédures et compte plus sur sa rapidité et ses talents militaires pour combattre les malfrats et autres scientifiques fous, de quelque bord qu'ils soient. Christopher lui donne la réplique dans un rôle plus mesuré et plus humain. Les autres personnages cachent tous de lourds secrets qui vont être livrés progressivement, comme il le faut, pour maintenir le suspense et la tension permanente de l'histoire.

Je viens de lire - Page 32 3886_P1 Je viens de lire - Page 32 3886_P5 Je viens de lire - Page 32 3886_P8

Les vignettes de Laval NG se marient parfaitement avec le scénario de Makyo. Le trait fin et saccadé de l'artiste court à toute vitesse de case en case. Des teintes fortes et irréelles l'accompagnent pour mieux faire ressortir la violence inhérente à cette histoire. Le recours à la couleur directe amplifie d'ailleurs le sentiment d'une image forte qui éclate aux yeux du lecteur. Et les personnages affichent des visages fermés, durs, impitoyables, au diapason de leur personnalité. Brrr.

N'ayant pas lu le roman de Beuglet, il m'est difficile d'apprécier la qualité de l'adaptation. Mon avis portera donc sur le tout. Nous avons donc une belle BD d'aventure, haletante, à la rapidité addictive, et une héroïne attachante, combative et tenace, fulgurante et impérieuse.
Le titre de l'ouvrage fait bien évidemment référence au chef d'œuvre d'Edvard Much et on retrouve tant dans le scénario que dans le dessin cette mise en scène de la folie.

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Signalons enfin que Le cri bénéficie d'un coup de cœur dans CANAL BD magazine n°150, d'août et septembre 2023  Very Happy .

EEE



Eléanore

780Je viens de lire - Page 32 Empty Re: Je viens de lire Sam 16 Sep - 12:03

eleanore-clo

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vieux sage
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Raymond a écrit:Il est rare que mon fils me recommande une BD mais voilà qu'il me parle du dernier album de Fabrizio Dori intitulé le Fils de Pan. Je ne sais qu'en penser.

Je viens de lire - Page 32 Fils_d10

Le dessin y est très beau, cela ne fait pas de doute.

Je viens de lire - Page 32 Fils-d11

L'histoire se passe dans un monde mythologique grec et la BD me semble en dehors des clous sur le plan commercial. Serait-ce une BD d'auteur ? ActuaBD semble le suggérer.  

https://www.actuabd.com/Le-fils-de-Pan-Par-Fabrizio-Dori-Editions-Sarbacane

Ail, ail, ail….
Je ne partage ni l'avis de votre fils, ni celui des libraires du réseau Canal BD qui ont sélectionné l'ouvrage pour le prix 2024 du réseau.

Je viens de lire - Page 32 Aa219

Résumer l'intrigue n'est pas simple tellement l'auteur multiplie les disgressions. On va donc se contenter de dire qu'Eustis, un satyre grec, a été oublié par ses amis lors d'une bacchanale. Des années puis des siècles se sont écoulés et notre héros se retrouve dans notre époque. Là, vivant tel un bohème, il professe le "vrai" sens de la vie et l'enseigne même à un industriel et sa fille. Mais voilà que Séléné lui confie le tutorat du fils qu'elle a eu avec Pan...

La narration constitue un méli-mélo fatigant, un infâme brouet sur lequel flottent de suspects aphorismes de comptoir, pour paraphraser une des héroïnes, le tout baignant dans une nostalgie forcée sur le "bon vieux temps". Le défilé incessant de dieux et ou de monstres mythologiques, vaguement modernisés, ne m'a pas séduite. Et le minotaure déguisé en loubard chasseur de primes constitue un sommet du ridicule.

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Le dessin manque profondément d'unité avec un patchwork de styles allant de l'impressionnisme (Monet, Van Gogh) au nabi (Vallotton), mâtinés de sauce psychédélique et tape-à-l'œil. Les expressions des visages sont du niveau des dessins animés d'Hanna Barbera. Seules surnagent au milieu de ce naufrage graphique les vignettes mythologiques.

Les dialogues ou plutôt la traduction des dialogues sont parfois vulgaires ce qui constitue un crime de lèse-majesté pour une amoureuse de la langue française.

En résumé, une BD d'auteur effectivement, sauf qu'elle sera fortement clivante. Je préfère infiniment Le cri, commenté dans mon précédent message. Et l'onirisme revendiqué de Dori me semble à mille lieues en dessous de celui de Fred, pour ne prendre que cet exemple.

E

Eléanore

781Je viens de lire - Page 32 Empty Re: Je viens de lire Sam 16 Sep - 16:30

Raymond

Raymond
Admin

Merci de cette critique au scalpel !    pouce

Je comprends très bien ce que tu ressens car mon fils a déposé hier chez moi deux albums de Fabrizio Dori. Ce sont le Fils de Pan que tu connais bien, ainsi que le Dieu vagabond qui est en quelque sort le "tome 1" du Fils de Pan. Même si certains critiques affirment que ce sont deux romans graphiques pouvant se lire de façon indépendante, je ne pense pas que ce soit le cas. Il faut impérativement commencer par le tome 1.    deso

Je viens de lire - Page 32 Dieu_v10

Pour être franc, j'ai commencé hier soir à lire le Fils de Pan et ... qu'est-ce que cela a été pénible !  Evil or Very Mad L'intrigue est décousue, les personnages sont mal présentés et le style graphique est assez anarchique. Après 60 pages, je m'ennuyais à mourir, je ne comprenais rien et j'ai laissé tomber l'album.  down

J'ai ensuite discuté avec mon fils et il m'a conseillé de lire plutôt le Dieu vagabond. J'ai donc pris cet autre album, qui présente le même personnage principal, et la lecture est devenue toute simple. Les personnages sont bien mis en place, le contexte religieux (la chute des dieux grecs qui ont été remplacé par le monothéisme chrétien) est d'emblée expliqué et l'intrigue est par ailleurs construite de façon compréhensible puisque c'est simplement une quête. Quel soulagement ! J'ai enfin tout compris.  siffle

Ceci dit, les critiques que tu avances sont justifiées. Le dessin n'est pas toujours charmeur et les dialogues sont souvent assez pauvres. Le tome 1 se lit en revanche assez facilement et le thème mythologique n'est pas désagréable (il est même habilement exploité). C'est donc une BD féerique qui est pleine d'idées et qui ne ressemble à aucune autre production de cet automne. Cet aspect n'est pas déplaisant.

J'hésite maintenant à reprendre la lecture du Fils de Pan ! Mon fils m'a laissé ce bouquin pour encore quelques semaines et je ne suis pas pressé. C'est peut-être moins mauvais que ça en avait l'air.   Wink


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782Je viens de lire - Page 32 Empty Re: Je viens de lire Mer 20 Sep - 6:19

eleanore-clo

eleanore-clo
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Le Souffle des choses constitue le premier volet d'une série, La marche brume, écrite et dessinée par Stéphane Fert.

Je viens de lire - Page 32 9782505113638_cg

Le baron Langlois et ses hommes de main poursuivent Grisette, une sorcière, et Tempérance, une toute petite fille que la magicienne élève. Ils veulent tuer l'enfant, une ogresse, qu'ils soupçonnent d’appartenir à la Brume, un mystérieux phénomène météorologique qui parfois se lève, noie le paysage mais surtout abrite des monstres. Grisette réussit à s'échapper et s'installe dans une sororité de ses semblables. Dix-huit années s'écoulent. La Brume qui avait disparu revient. Elle menace la petite communauté. Et durant la cérémonie initiatique de rentrée dans l'âge adulte de Tempérance, le phénomène s'en prend à Ester, une des "tantes" de l'ogresse. Mais la force et la volonté de la jeune femme sauvent la sorcière. Et la petite communauté décide de partir combattre le brouillard. Or, celui-ci semble naitre des villes du passé, lorsque l'homme avait construit une civilisation de béton et de voitures, civilisation depuis effondrée....

Résumer la bande dessinée l'appauvrit car cette aventure fantastique possède un ton insaisissable, un subtil mélange d'écologie, de féminisme et d'humour. L'auteur construit de très beaux personnages. La personnalité de Grisette va bien au-delà de son rôle de grand-mère adoptive. De puissants et destructeurs talents de sorcière se cachent derrière la vieille femme dont la jeunesse nous est dévoilée progressivement. Tempérance dissimule une nature généreuse derrière son caractère volcanique. Etc. Petit à petit, Fert nous fait comprendre que les parias, que ce soient les sorcières ou les monstres de la Brume, pourraient être plus fréquentables que les hommes dont les actions ont détruit la nature et amené la faillite de la civilisation industrielle. Le message écologique émerge tout doucement puis prend toute son ampleur lorsque la sororité explore les anciennes cités.

La subtilité de la BD tient à sa manière de raconter l'histoire, à sa façon de véhiculer un discours. Tout vient à point et de façon progressive. De plus, l'auteur se veut léger. un humour omniprésent assure le contrepoint d'une histoire quelque peu sombre. Ainsi Tempérance apprend le Kung Fu et Grisette cultive des courges qu’elle accommode sans fin dans sa cuisine !

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J'ai aussi apprécié le graphisme caricatural avec un trait qui dépeint les corps et les décors à coup de serpe. On pense un temps aux dessins animés avant de s'immerger dans un style semi-enfantin, pourtant profondément adulte par les perspectives ou encore la fluidité des formes. Les nombreuses scènes sombres de l'ouvrage bénéficient de teintes fortes, inquiétantes ou encore cafardeuses. Le numérique fait ici merveille.

Cet été, les libraires du réseau Canal BD ont choisi cet ouvrage afin qu'il concourt au prix de la meilleur BD de 2024. Et cette sélection me semble parfaitement justifiée car la BD distille un certain charme, indéfinissable mais incontestable Very Happy .

EEE voire un peu plus

Eléanore

783Je viens de lire - Page 32 Empty Re: Je viens de lire Dim 24 Sep - 9:39

Raymond

Raymond
Admin

C'est donc bien mieux que je ne pensais ! Very Happy

Par contre, avec la rentrée d'automne, il sera difficile de trouver le temps de s'y intéresser. Rolling Eyes


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784Je viens de lire - Page 32 Empty Re: Je viens de lire Ven 29 Sep - 18:55

Raymond

Raymond
Admin

Chumbo est un beau roman graphique de Matthias Lehmann, qui est sorti cet automne et que j'ai découvert avec plaisir !

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C'est en fait un énorme roman fleuve, qui se passe au Brésil et qui survole plusieurs générations tout au long du XXe siècle. Le scénario associe l'histoire politique assez complexe de ce grand pays et une étonnante chronique familiale, qui est parfois racontée avec une certaine férocité. Notons que la mère de Matthias Lehmann est originaire du Brésil et qu'il s'agit d'une source évidente d'inspiration. Il est toutefois difficile de savoir dans quelle mesure les événements familiaux, qui sont racontés dans cette BD, correspondent bien à la réalité.

De multiples personnages apparaissent dans cette histoire mais le récit se concentre manifestement sur le destin d'un riche propriétaire brésilien, nommé Oswaldo Wallace, et sur la vie de ses deux fils Severino et Ramires. Au début du roman, Oswaldo est riche et insouciant, tandis que ses deux enfants subissent plus ou moins péniblement les sautes d'humeur du chef de famille. On y remarque déjà les liens que que ce chef d'entreprise entretient avec la droite dure du monde politique, qui va plus tard renverser le pouvoir démocratique et instaurer une dictature.

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Ramires est le fils cadet d'Oswaldo et c'est lui qui semble être le plus à l'aise dans la famille, en menant une vie facile et dissolue. Insouciant, peu scrupuleux et dépensier, il utilise sans cesse son charme pour arriver à ses fins mais sombre peu à peu dans l'enfer de l'endettement et de la compromission. En fait, c'est un homme tout à fait corrompu et détestable mais personne dans la famille ne semble capable de lui refuser quoique ce soit.

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Severino, l'ainé, est un intellectuel complexé et un peu maladroit, qui trouve temporairement sa voie en devenant journaliste. Cette profession libérale lui vaut cependant bien des misères lorsque la démocratie est renversée puisqu'il est considéré comme gauchiste. On peut se demander par quel miracle il réussit à survivre à toutes les persécutions mais malgré ses faiblesses, c'est tout de même un personnage dans lequel on pourrait éventuellement se reconnaître

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Je ne m'attarderai pas sinon sur tous les personnages qui évoluent autour d'eux, qu'ils soient gauchistes ou militaristes, honnêtes ou corrompus, liés par des liens familiaux ou totalement adversaires de la famille Wallace. Tous ces hommes et ces femmes sont emportés par un véritable tourbillon politique et militaro-révolutionnaire, qui modifie brutalement les rôles et redistribue les postes au sein de la société brésilienne. Matthias Lehmann raconte en connaisseur ce drame national méconnu, entrecoupé de surprenantes pauses sportives liées aux trois victoires du Brésil dans la Coupe du Monde de Football. J'avoue que pour ma part, je ne connaissais rien d'autre que cette parenthèse footballistique dans l'histoire de ce pays.   Wink

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Le dessin noir et charbonneux de Lehmann se met entièrement au service de cette chronique grandiose, en alternant les nombreuses scènes intimes avec les grands tableaux et les images qui décrivent la situation sociale. Les mises en page sont parfois très inventives et j'ai eu l'impression qu'avec ce roman graphique aux facettes multiples, le dessinateur réalisait tout simplement sa "grande œuvre".

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J'avais beaucoup apprécié la Favorite, que Mathias Lehmann a publié il y a déjà 7 ou 8 ans, mais avec Chumbo, l'auteur passe indiscutablement à une vitesse supérieure. Cette BD est en fait une réussite totale, à la fois réaliste et divertissante, personnelle et politique, surprenante et nécessaire. J'ai beaucoup aimé.

Et c'est bien sûr un EEEE  !  jap


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785Je viens de lire - Page 32 Empty Re: Je viens de lire Dim 1 Oct - 14:55

eleanore-clo

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Le visage de Pavil est un roman graphique de Jérémy Perrodeau. Cet ouvrage a été élu meilleure BD du mois de septembre par les critiques de dBD magazine dans le numéro 177 de la revue. N'écoutant que mon courage et faisant fi de toute prudence, je l'ai lu Laughing

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La civilisation industrielle s'est effondrée et sur ses ruines ont émergé deux modèles forts différents qui se regardent avec méfiance. D'un côté, l'Empire tente de reproduire le modèle passé. Et de l'autre, de petites communautés rurales vivent en symbiose avec la nature.
L'histoire démarre avec le crash de l'avion de Pavil, un scribe impérial, qui s'écrase suite à une avarie. Le jeune homme survit à l'accident et est accueilli par les habitants d'un petit village. La navette maritime reliant le hameau à la plus proche grande ville ne passe pas avant des mois et le conseil municipal propose à Pavil de l'héberger temporairement à condition qu'il travaille pour la communauté et respecte les nombreux interdits et tabous religieux locaux.
Pavil s'intègre bien difficilement jusqu'à qu'une plongeuse, elle même un peu marginalisée, se prenne de sympathie pour lui. Elle l'introduit dans les lieux secrets du ménil et l'emmène dans le saint des saints, l'ilot du dieu local... D'un autre côté, le jeune homme est-il vraiment ce qu'il prétend être ?

Le scénario de Perrodeau regarde du côté de la science-fiction ethnographique et post-apocalyptique. Et les amateurs du genre ne pourront s’empêcher de rapprocher la tonalité et l'intrigue de la BD avec celles des livres d'Ursula Le Guin. Au-delà de l'anthropologie et de l'écologie, les deux auteurs nous font entendre la même musique : une narration douce, lente et profondément humaine. Ici, le militantisme du bédéaste se veut discret, responsable, mature. Les combats sont intérieurs et nul violence n'entache l'aventure de Pavil. Au-delà de l'intrigue qui, d'ailleurs, ne se conclut pas vraiment tellement la fin est ouverte, Perrodeau s'attache à construire un climat et une atmosphère. Nous vivons au quotidien avec les habitants du village, partageons leur repas, travaillons avec eux, ressentons leurs deuils et assistons aux mêmes offices. Le lecteur est ainsi immergé dans une petite communauté et, comme le jeune scribe, découvre peu à peu les mille et une facettes de sa culture. Nous rentrons progressivement dans l'intimité de ce petit village et de ses valeurs, assistons à la naissance et à la vie de ses mythes.

Je viens de lire - Page 32 Aa228 Je viens de lire - Page 32 Aa229

Le graphisme est au diapason de la narration. Il respire le calme et le temps qui coule lentement. La technique employée fait penser aux estampes japonaises et d'ailleurs les visages et les habits des personnages semblent vaguement asiates. Surtout l'auteur emploie un trait épuré. Les détails sont gommés au profit de l'ambiance. Ambiance d'ailleurs renforcée par l'emploi de couleurs étranges, à contre-courant de ce que l'on pourrait attendre. Il en résulte un style réel, un peu plat, mais sensible. De très nombreuses pages sans aucun dialogue permettent au lecteur de s'arrêter et de mieux s'immerger dans la BD.

Finalement, nous avons là une BD d'art et d'essai, mais qui peut séduire le grand public. J'ai apprécié.

EEEE

Eléanore

786Je viens de lire - Page 32 Empty Re: Je viens de lire Lun 2 Oct - 15:29

Raymond

Raymond
Admin

Merci pour la chronique de cet album auquel je n'aurais probablement pas prêté attention ! pouce

J'ai feuilleté le dernier dBD (celui d'octobre 2023) qui fait lui aussi une excellente critique de cette BD. C'est donc un livre à lire.

Malheureusement, les albums se bousculent en ce moment. Je vais peut-être l'acheter mais cela va dépendre aussi des circonstances. Wink


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787Je viens de lire - Page 32 Empty Re: Je viens de lire Lun 2 Oct - 16:29

eleanore-clo

eleanore-clo
vieux sage
vieux sage

Le calendrier des sorties attendues du mois d'octobre, comme souvent, est effectivement prometteur et dense.

Me concernant, je lirai a minima :
- La course du siècle et La bête 2 prévus le vendredi 13 octobre
- Le bouclier d'Achille, prévu le mercredi 18 octobre
- Le retour du capitaine Némo, prévu le mercredi 25 octobre
- L'iris blanc, prévu le jeudi 26 octobre
- L'art de la guerre le vendredi 27 octobre
Peut être que le forum me donnera d'autres idées  Very Happy ?

Eléanore

788Je viens de lire - Page 32 Empty Re: Je viens de lire Lun 2 Oct - 20:31

Raymond

Raymond
Admin

J'en suis un peu aux mêmes constatations, sauf que je ne connais pas "La Course du Siècle" ni "l'Art de la Guerre". J'ai par compte dans le viseur "Maltempo" dessiné par Alfred, "Golden West" dessiné par Rossi, la suite des "Aigles de Rome" de Marini et le T 24 de "Clifton", sans compter certains albums du mois de septembre que je n'ai pas encore lus !

il y a beaucoup à faire ! Rolling Eyes


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789Je viens de lire - Page 32 Empty Re: Je viens de lire Lun 2 Oct - 20:49

Clovis Sangrail

Clovis Sangrail
bédéphile pointu
bédéphile pointu

eleanore-clo a écrit:Le calendrier des sorties attendues du mois d'octobre, comme souvent, est effectivement prometteur et dense.

Me concernant, je lirai a minima :
- La course du siècle et La bête 2 prévus le vendredi 13 octobre
- Le bouclier d'Achille, prévu le mercredi 18 octobre
- Le retour du capitaine Némo, prévu le mercredi 25 octobre
- L'iris blanc, prévu le jeudi 26 octobre
- L'art de la guerre le vendredi 27 octobre
Peut être que le forum me donnera d'autres idées  Very Happy ?

Eléanore

Voici ce que j'ai ciblé sur le mois à venir, outre l'inévitable Alix de Seiter et Jailloux, bien sûr, qui en sera le point d'orgue !

- Durango la jeunesse, De Feu et de Sang, Swolfs/Surzhenko —  4/10
- Clifton, Le Dernier des Clifton, Zidrou/Turk — 20/10 (même si, hélas, j'appréhende beaucoup au niveau du scénario...)
- Blake & Mortimer, L’Art de la guerre, Floc’h — 27/10

Parmi les autres sorties d'octobre à mentionner mais sur lesquelles je ferai l'impasse (notamment car novembre et décembre promettent quelques parutions onéreuses ou parce que je ne suis pas ces séries malgré leur qualité) : XIII Trilogy : Jones de Taduc/Yann, le volume VI des Aigles de Rome de Marini, Golden West de Rossi, Alix senator/Le serment d'Arminius ou l'intégrale Jim Cutlass et Les bijoux de la Castafiore : la version du Journal de Tintin...

eleanore-clo aime ce message

790Je viens de lire - Page 32 Empty Re: Je viens de lire Lun 9 Oct - 17:47

Raymond

Raymond
Admin

Au message N° 789, eleanore-clo a présenté Le Cri, une sorte de thriller psychiatrique et scandinave qu'elle a plutôt bien apprécié.

Je viens de lire - Page 32 Le_cri10

Pour ma part, j'ai tourné mon attention dans des directions différentes mais je retombe sur cette critique de Planète BD, qui fait l'éloge de ce livre considéré comme un "page turner" ! C'est donc un Bédien d'Or ! Wink

https://www.planetebd.com/bd/phileas/le-cri/-/51940.html


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791Je viens de lire - Page 32 Empty Re: Je viens de lire Ven 13 Oct - 22:07

eleanore-clo

eleanore-clo
vieux sage
vieux sage

Je suis leur silence est un roman graphique de Jordi Lafebre, dessinateur connu pour Les beaux étés et Lydie, auteur complet apprécié pour Malgré tout.

Je viens de lire - Page 32 Couv_483326

Eva Rojas, une jeune et brillante psychiatre, a été mise en cause par ses patients. Et elle ne pourra continuer à exercer que si elle suit elle-même une thérapie. Et durant une séance avec son collègue et praticien, le Dr Llull, elle annonce qu'elle va répondre à l'appel d'une de ses anciennes patientes. Cette dernière, prénommée Pénélope, a en effet besoin d'une personne de confiance durant la lecture du testament de sa grand-mère. La réunion familiale doit se tenir en présence de la vieille femme qui a souhaité partager ses biens de son vivant. Et le principal actif consiste en un splendide domaine viticole, géré par les fils de la douairière. Rapidement, Eva découvre que la fratrie cache de lourds secrets. De plus, un des légataires, Francesc, est mystérieusement assassiné la veille de l'ouverture des dispositions…

Avec Je suis leur silence, l'auteur nous livre un roman policier quelque peu atypique car l'héroïne souffre d'importants problèmes psychiatriques, ce qui ne l'empêche nullement d'être perspicace et volontaire. Néanmoins Eva entend des voix que Lafebre dessine sous les traits de trois femmes ! Elle souffre de troubles suicidaires et n'hésite pas à risquer sa vie. Les autres personnages présentent aussi de belles caractéristiques et j'ai beaucoup souri sur le parallèle entre l'inspectrice de police et Angela Merkel
Comme dans tout bon roman à suspens, de nombreux rebondissements rythment la narration et les différents membres de la famille sont tous suspectés à un moment ou à un autre. Et la chute finale se révèle totalement inattendue tant l'auteur a magnifiquement brouillé les pistes.
Le ton se veut très léger et la noirceur du sujet est traité avec beaucoup d'humour. Eva accumule les facéties et sa maladie sert d'alibi à des comportements étranges, décomplexés, voire loufoques. L'héroïne collectionne ainsi les tatouages, les discours provocateurs et les conquêtes sexuelles ! Et sa faconde sans pareille lui permet de se tirer sans dommage de toutes les rencontres, y compris les plus menaçantes.  
Lafebre déploie brillamment une narration complexe puisqu'il entremêle trois lignes temporelles et géographiques différentes : les séances d'Eva chez le Dr.Llull, son passé et l'enquête dans l'entreprise viticole. On ne se perd à aucun moment et tous les morceaux sont recollés dans les ultimes pages. Du beau travail !

Je viens de lire - Page 32 3916_P2 Je viens de lire - Page 32 3916_P4 Je viens de lire - Page 32 3916_P8

Le graphisme a légèrement depuis Malgré tout. Le trait se veut plus "piquant", moins "rond" ! Mais bon sang ne saurait mentir et le style Lafebre déploie son classicisme et sa précision. Le dessin de la Sagrada Familia fleure bon Barcelone  Very Happy

J'ai beaucoup apprécié cette BD et rejoins l'avis des libraires spécialisés qui l'ont honorée d'un coup de cœur dans CANAL BD Magazine n°151.

EEEE

Eléanore

792Je viens de lire - Page 32 Empty Re: Je viens de lire Sam 14 Oct - 10:04

Raymond

Raymond
Admin

Diable, serait-ce un indispensable ?   Very Happy

J'ai un bon souvenir en tout cas de Malgré tout et Jordi Lafèbre est certainement un dessinateur à suivre.  Wink

Je vais aussi m'y intéresser (encore un album de plus pour cet automne affraid ).


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793Je viens de lire - Page 32 Empty Re: Je viens de lire Sam 14 Oct - 10:14

eleanore-clo

eleanore-clo
vieux sage
vieux sage

J'ai commencé La bête 2 et c'est aussi excellent !

Eléanore

794Je viens de lire - Page 32 Empty Re: Je viens de lire Sam 14 Oct - 10:15

eleanore-clo

eleanore-clo
vieux sage
vieux sage

Et je lirai avec plaisir votre avis sur le Lafebre Very Happy

Eléanore

795Je viens de lire - Page 32 Empty Re: Je viens de lire Sam 14 Oct - 17:44

eleanore-clo

eleanore-clo
vieux sage
vieux sage

Au cœur des solitudes est un roman graphique de Lomig.

Je viens de lire - Page 32 Screen27

En 1867, aux États-Unis, l'employé d'une scierie vient d'avoir un accident aux yeux. Il décide alors de changer de vie s'il guéri et de se consacrer son existence à la nature. La santé lui revenant, notre héros part à pied explorer les campagnes américaines. Un immense périple de 1500 km l'emmène du Kentucky jusqu'à la Floride. Chemin faisant, John Muir, puisqu'il s'agit de lui, s'immerge dans l'immensité de la vie sauvage et survit grâce à l'hospitalité de quelques fermiers. Arrivé au Golfe du Mexique, Muir il attrape la malaria mais il survit une nouvelle fois à la maladie et décide, après un crochet par Cuba, d'aller en Californie, et plus particulièrement de visiter la vallée de la rivière Merced, connue localement sous le nom de Yosemite...

John Muir est peut être le premier écologiste américain. Son aura est particulièrement présente dans le Yosemite National Park dont il a obtenu la création après y avoir guidé le président Theodore Roosevelt.

Je viens de lire - Page 32 Muir_and_Roosevelt
Theodore Roosvelt est à gauche et John Muir est à droite. La photographie fut prise à Glacier Point au Yosemite.

La BD retrace sa vie. Grâce à de multiples retours en arrière, la destinée du personnage nous est expliquée. Nous voyons son enfance écossaise, l'immigration familiale aux États-Unis, le travail harassant dans la ferme paternelle sous la houlette d'un père autoritaire, la découverte de la botanique et l'invention de l'écologie. L'écologie est d'ailleurs dépeinte comme universelle et elle intègre l'homme et sa condition sociale. Ainsi, dans le Sud, Muir rencontre des noirs américains et compatis à leur misère. Il en sera de même avec les indiens.

Je viens de lire - Page 32 20231010

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Je viens de lire - Page 32 20231012

Le graphisme de la BD se veut contemplatif. De très nombreuses grandes et superbes vignettes dépeignent une nature belle, sauvage, présentée comme un Éden. Le recours au noir et blanc, et à une multitude de traits et de points au crayon,  donnent une force incroyable aux nombreux paysages. Des décors superlatifs  Very Happy

L'auteur a par ailleurs choisi d'accentuer la ressemblance entre Muir et Lincoln, pour nous rappeler le combat politique et moral de l'écologiste. L'homme doit arrêter de vouloir dominer la nature mais doit se considérer comme en étant un des humbles composants. Et la BD revient à maintes reprises sur l'opposition entre le père de Muir, agriculteur productiviste et se voyant investi par Dieu de la mission de régner sur le Monde, er celle de son fils, adepte d'un grand tout où chaque partie respecte l'autre.

Finalement, j'ai apprécié cette BD historique et militante, cette biographie positive et cet ode naïf et frais à un monde originel, symbole de pureté et de bonheur. Bon, on va passé sous silence les épidémies de Peste et les famines  Smile . Mais je suis un peu ironique en disant cela car rien n'est blanc ni rien n'est noir.

Un dossier présente la vie de Muir à la fin de l'ouvrage.

EEE

Eléanore

796Je viens de lire - Page 32 Empty Re: Je viens de lire Dim 15 Oct - 11:17

Raymond

Raymond
Admin

Merci de cet intéressant compte rendu !

Ce n'est donc pas un "indispensable" mais cela reste une belle lecture, pour les yeux et pour l'intelligence. Peut-être que je m'y intéresserai ? Wink


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797Je viens de lire - Page 32 Empty Re: Je viens de lire Ven 27 Oct - 10:45

Raymond

Raymond
Admin

Je suis leur silence a déjà été commenté très élogieusement par eleanore-clo un peu plus haut (message 801).

Je viens de lire - Page 32 Je_sui13

Gilles Ratier a lui aussi apprécié cet album solo de Jordi Lafebre, qu'il qualifie "d'énigme ébouriffante".

https://www.bdzoom.com/189663/actualites/jordi-lafebre-nous-enchante-avec-une-bd-entre-comedie-et-polar-catalan%e2%80%89/

Aurai-je le tems de m'y intéresser ? Oui, certainement, mais je ne sais pas quand ?


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798Je viens de lire - Page 32 Empty Re: Je viens de lire Mar 31 Oct - 22:32

eleanore-clo

eleanore-clo
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La Callas et Pasolini, un amour impossible est une BD écrite par Jean Dufaux et dessinée part Sara Briotti.

Je viens de lire - Page 32 3934_couv

L'histoire nous raconte la très grande amitié, oserais-je dire l'amour platonique ou encore la totale communion intellectuelle, entre Maria Callas et Pier Paolo Pasolini. Nous les suivons durant les années 1969 et 1970, à Rome, en Turquie et surtout à Rio de Janeiro.  

La BD s'appuie sur une réalité historique. La rencontre de la chanteuse et du réalisateur sur le tournage de Médee va créer une immense complicité entre deux écorchés-vifs. Les deux personnages se croisent d'ailleurs à des moments similaires de leur vie puisque l'une comme l'autre viennent juste d'être abandonnés par leurs amants.
Dufaux s'efforce de refaire vivre deux génies, deux artistes hors normes. Aussi, nous voyons Callas chanter dans une favela de Rio et Pasolini y organiser un match de football en côtoyant les pauvres et les petits dont il se sentait si proche.

La BD véhicule de nombreux messages. L'un est l'universalisme. Universalisme de l'art bien sûr qui fait que l'opéra peut toucher les plus humbles. Mais aussi et peut-être plus évidemment, universalisme du sport avec cette rencontre totalement folle où plane l'ombre de Pelé. Un autre message pourrait être le déterminisme social ou culturel. D'ailleurs, je m'interroge. Ne peut-on pas qualifier la BD de naturaliste ? En s'appuyant sur la vie passée de ses héros, le scénariste explique presque scientifiquement leurs malheurs et leurs inexorables destins.
Il en résulte une BD sombre, très sombre. Derrière les paillettes des réceptions et derrière la magie du cinéma se cache une infinie et inextinguible tristesse. Il n'y aura pas d'amour heureux pour Maria Callas. Il n'y aura pas de révolution réussie pour Pasolini. Le drame de ces deux vies n'est nullement isolé car nous Dufaux nous fait partager la souffrance de Richard Burton, acteur célèbre et synthèse ici des tourments des deux héros. On n'échappe pas à son destin et la parenthèse intemporelle de Rio ne permettra pas l'éclosion d'une relation qui eut pu réconcilier les deux heros avec la vie. Oui d'ailleurs. Pourquoi donc nos deux personnages n'ont ils pas franchi le pas ? Tout semble réuni pour une relation harmonieuse mais la colère permanente et les penchants sexuels de Pasolini font qu'il choisit une autre voie, tandis que Callas se donne à son peut-être seul et unique amour, le bel canto.

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Le graphisme hyper-réaliste de Briotti frappe le regard. La dessinatrice multiplie à l'infini les détails ce qui donne à chaque vignette une forte profondeur. Les visages des héros sont criants de ressemblance et on croirait regarder des photographies de Maria Callas ou de Pier Paolo Pasolini. Les décors regorgent de petites touches qui leur confèrent une puissante crédibilité. Nous nous promenons dans Rome la nuit ou arpentons les quartiers de Rio de Janeiro. Et le talent de l'auteure fait qu'aucune froideur n'émane de ses ccompositions académiques et si précises. La vie, la vraie vie, dans ce qu'elle a de beau et de tragique s'affiche devant nos yeux ébahis par la lisibilité des vignettes.

Voilà donc une superbe BD, bouleversante assurément. Elle mérite EEEE, même si je la trouve d'une certaine façon désespérée. La couverture du livre présente Callas et Pasolini au milieu des fleurs mais un deuxième regard permet de voir la multitude de piquants qui les encerclent. La beauté et la douleur inextricablement entremêlés, voilà peut-être le meilleur résumé de cette très ambitieuse BD.

Eléanore

799Je viens de lire - Page 32 Empty Re: Je viens de lire Mer 1 Nov - 8:36

eleanore-clo

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Et pour compléter ma chronique :

Je viens de lire - Page 32 Screen36

Eléanore

800Je viens de lire - Page 32 Empty Re: Je viens de lire Mer 1 Nov - 9:23

Raymond

Raymond
Admin

Merci pour cette intéressante chronique ! pouce

C'est bien sûr un album qui m'intéresse beaucoup.


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