J'ai pris le temps de lire et de relire cet album, mais le moins que je puisse en dire, c'est que je n'ai pas été enthousiasmé...
En revoyant les annonces de ce titre, je me suis dit que si, en plusieurs décennies, Jacques Martin n'avait pas finalisé lui-même cette histoire, c'est qu'il devait y avoir un problème ; il disait qu'il devait prendre du recul, parce que le sujet était difficile ; il est vrai qu'il avait mis la barre plutôt haut : la recherche des soldats perdus étant un prétexte pour confronter Alix, non seulement à ses deux cultures, la Romaine et la Celte, mais aussi aux représentants de celle-ci, les druides, les prêtresses de l'île de Sein qui allaient le droguer, tout cela en attendant "un affrontement final dans les éléments déchaînés" ! Avec ça et le titre, le programme était alléchant, quoique je craignais qu'il reprenne à son compte et au premier degré des légendes du genre d'Ys. C'est peut-être ce qui l'a empêché d'avancer et ses continuateurs ont pris une autre voie.
En effet, si les aventures d'Alix ne sont pas des livres d'Histoire, comme cela vient d'être récemment rappellé ici, et relèvent souvent de la plus grande fantaisie d'imagination, l'arrière-plan historique reste sérieusement documenté : même si on n'est pas dupe sur les péripéties, "on s'y croirait". Mais ici, en voulant éviter tout aspect fantastique, quitte à l'expliquer ensuite, le récit ne décolle pas, la seule bonne idée ne tient pas la route historiquement.
De là un scénario où on se balade, où on ne sait pas trop bien pourquoi tel personnage agit ainsi, où il y a de curieux raccourcis. La situation du titre est expédiée en un seul dessin. Des idées du départ, il ne reste que des soldats qu'on retrouve vite, un seul druide, une seule prêtresse ( ? ), Alix malade, mais qui guérit vite, une réplique relative à sa loyauté par rapport à ses origines, et une potion ( magique ? ) dont on ne sait pas comment elle est administrée pour produire les effets constatés... C'est maigre.
Avant cet album, je ne connaissais pas les dessins de M. Ferry, mais celui-ci ne m'encourage pas à aller y voir de plus près. Des cases sans décor, des traits qui semblent baver... Je lui reconnais cependant un certain savoir faire dans les rares scènes d'action.
Mais peut-être trouverez vous des pépites que je n'ai pas su voir, il ne faut pas que cette critique vous décourage, en espérant, comme toujours, que ce sera mieux la prochaine fois. Je n'ai pas voulu être méchant, seulement donner une impression à chaud.
Pour ne pas perturber davantage la lecture de ceux qui ne l'ont pas encore lu, j'enverrai un peu plus tard les commentaires historiques que j'ai réunis.