Oui, il s'agit des Lectures d'Anne Goscinny et de la Carte Blanche à Greg. J'ai cru bon de signaler ces rubriques.
Lefranc, Alix, Jhen ... et les autres
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Je ne l'ai jamais trouvé en Italie, celui-là.Raymond a écrit:Fumetto est un fanzine qui est très réputé. Hélas, je ne comprends pas l'italien.
Raymond a écrit:En 1998 est apparue une autre revue d'étude tout aussi sérieuse et rigoureuse que 9e Art : elle s'intitulait L'indispensable.
Fondé par Franck Aveline, l'indispensable avait l'ambition (malgré certaines dénégations) de sortir la BD d'un certain infantilisme. Editée de façon professionelle, la revue se caractérisait pas l'abondance de ses sujets (au total 80 à 100 pages de textes), par la simplicité de sa maquette (un texte placé de façon aérée et facilement lisible) et surtout par sa volonté d'élaborer une critique plus intellectuelle. Pas de mise en page sophistiquée ni de couleurs attrayantes, mais un sommaire riche proposant 5 à 6 interviews, 3 ou 4 analyses d'oeuvres ainsi qu'une petite section dédiée à la critique d'albums. Bref, du texte et de la réflexion, mais aussi une petite dose d'imprévu avec parfois des articles dédiés à des illustrateurs (comme Rackham) ou à la polémique (par exemple contre la revue Beaux Arts qui écrivait des sottises à propos de la BD).
L'indispensable se distinguait ainsi par la richesse de son contenu et bénéficiait de l'apport d'une importante équipe rédactionnelle. Les personnes les plus actives étaient Franck Aveline et Bruno Canard mais, en parcourant la liste des collaborateurs, on y découvre les noms d'Evariste Blanchet, de Jessie Bi, de Xavier Guilbert, de Gregg ... ces derniers noms vous rappellent peut être quelque chose ? Mais bien sûr, il s'agit de l'équipe qui est toujours actuellement bien active sur le site Du9.
Dès son apparition, l'indispensable s'était montré tout à fait digne de son titre. N'affichant aucune rivalité avec 9e Art (Thierry Groensteen a été au contraire un de leurs premiers invités pour un entretien), la revue accompagnait l'actualité de la BD en la soumettant à une critique exigeante et parfois radicale. Ses commentaires tranchants contrastaient bien sûr avec le ton laudateur de revues plus populaires comme Bo Doï, mais j'y voyais là aussi une diversité et complémentarité idéale. Eclectique dans ses choix, l'indispensable avait bien sûr une évidente prédilection pour les oeuvres au ton adulte et ne faisait aucune concession aux succès commerciaux. Sur l'ensemble des numéros, je retrouve bien quelques articles consacrés à Hermann, Schuiten ou Bilal, mais la grande majorité des textes concernait des auteurs peu connus à l'époque (certains le sont d'ailleurs encore aujourd'hui.
L'indispensable n'a connu qu'une courte carrière, puisqu'il s'est arrêté après 5 numéros, sans avertissement ni explication. On peut se demander si ses choix trop radicaux n'avaient pas finalement repoussé le grand public ? Quand je relis aujourd'hui la revue, il me semble pourtant qu'elle a bien vieilli et que la plupart de ses choix éditoriaux étaient fondés. Depuis, Franck Aveline a disparu de la circulation, tandis que les rédacteurs de Du9 ont poursuivi leur travail sur le Web. On peut aujourd'hui retrouver sur ce site toutes les interviews et quelques articles publiés autrefois par le journal, tandis que les couvertures se trouvent comme d'habitude sur BDGest.
Je fais redescendre le post dans le sujet, car nous allons à nouveau discuter de Sapristi.Raymond a écrit:Un autre fanzine intéressant a commencé à paraître en 1983 : il s'agit de Sapristi.
Ce journal a été fondé par un groupe de passionnés de la région de Dieppe, les principaux animateurs étant Alain Ledoux, Jean-Pierre Surest et Olivier Maltret. Je me souviens des premiers numéros de Sapristi, que l'on m'avait présenté pendant un festival et qui m'est d'emblée apparu comme une sorte de fanzine de luxe. Je me suis d'ailleurs longtemps méfié de cette revue assez coûteuse, imprimée sur du beau papier et qui affichait une belle couverture en couleur. Je soupçonnais que cette belle présentation cherchait à masquer un contenu un peu léger. J'étais, il est vrai, encore très attaché au modèle classique de la "monographie".
Ce journal présentait en fait un contenu assez standard pour un fanzine, que l'on pourrait résumer par la règle des 3 tiers : un tiers de BD d'amateurs, un tiers consacré à un dessinateur connu (essentiellement une interview) et un tiers de news ou de rubriques diverses. A cette époque (les années 80), je préférais l'approche analytique des "Cahiers" et je m'y suis pas trop intéressé. Au fil des années toutefois, les dossiers se sont étoffés, les interviews étant accompagnées de grandes bibliographies propres à intéresser les collectionneurs. Le journal a pris une importance croissante dans le monde de la BD et le numéro le plus marquant a été le 26, consacré à Tardi et complété sur le tard pour devenir un superbe album. C'est le fameux Presque tout Tardi, qui reste aujourd'hui une bible pour les admirateurs de ce dessinateur.
Je ne vous détaillerai pas ici tous les numéros de Sapristi, d'autant que je suis loin d'avoir toute la série. La liste des couvertures (et des sujets principaux) se trouve naturellement sur BDGest, comme d'habitude. Précisons encore que pendant les années 90, ce fanzine était devenu une référence dans le genre, grâce à un contenu qui donnait une plus grande importance aux dossiers et aux interviews, et à une présentation de plus en plus luxueuse. A partir du N° 30, tous les Sapristi sont intéressants et ils deviennent presque de petites monographies (c'est alors que la revue m'a intéressé ). Signalons aussi que le dernier numéro (soit le 52) a été consacré à Gilles Chaillet, et qu'il s'agit de l'interview le plus complet consacré à ce dessinateur. Ce détail intéressera peut être les enfants d'Alix.
Dernière édition par Raymond le Mer 7 Sep - 11:01, édité 1 fois
Pour ma part, je serai ravi d'entendre l'opinion une personne bien informée, en particulier sur les raisons de l'arrêt final de Sapristi. il y a certainement beaucoup de choses que nous ne savons pas.Raymond a écrit:Ajoutons encore qu'après 20 ans d'une activité fanzinesque qui rencontrait un honorable succès, Sapristi s'est subitement effacé en 2003 sans explication précise. Dans l'éditorial du N° 52 (consacré à Gilles Chaillet), Guillaume Ledoux (fils et successeur du fondateur Alain Ledoux) annonçait pourtant sur un ton flamboyant un renouveau de la revue ainsi qu'une parution plus régulière. Deux numéros consacrés à Claire Wendling puis Olivier Vatine devaient sortir pendant cette année 2003, et puis ... plus rien. Evanoui l'interview de Claire Wendling ! Evaporé le Sapristi nouveau dont les numéros devaient "se succéder à une vitesse grand V". La vie a parfois de ces mystères ...
Les collaborateurs réguliers de Sapristi sont restés dans le milieu de la BD mais ils se sont dispersés un peu partout. Olivier Petit a fondé les éditions "Petit à petit" (voir ICI), Olivier Maltret est devenu la cheville ouvrière de DBD et surtout de Canal BD et Jean-Paul Surest a fondé l'ANBD (Association Normande de BD) qui édite des albums et organise un festival. Quant à Alain Ledoux et à son fils, je n'en ai plus jamais entendu parler. Avaient-ils perdu la foi ? Si quelqu'un a des infos, qu'il n'hésite pas à le dire ici.
Il reste aujourd'hui une bonne vingtaine de revues qui "vieillissent bien" dans ma bibiothèque et qui rendent hommage à la BD traditionnelle. Je remarque par ailleurs que l'ami Treblig reste bien discret sur Sapristi, et qu'il semble donc être resté indifférent (à l'époque) à l'intérêt de ce "prozine".
Raymond a écrit:
le numéro le plus marquant a été le 26, consacré à Tardi et complété sur le tard pour devenir un superbe album. C'est le fameux Presque tout Tardi, qui reste aujourd'hui une bible pour les admirateurs de ce dessinateur.
Raymond a écrit:Jean-Paul Surest a fondé l'ANBD (Association Normande de BD) qui édite des albums et organise un festival.
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