[suite]
Je ne peux pas tout raconter ici, car certains détails sont personnels, mais en gros:
La parution devait effectivement s'accélérer. 3 numéros étaient dans les cartons. Le 53 devait être sur Barbucci / Canepa / Keramidas, qui avaient d'ailleurs déjà réalisé la couverture de la revue. Le n°53 était maquetté à 80%. Le 54 devait être consacré soit à Vatine, soit à Wendling (probablement Vatine en premier). Les interviews étaient faites, et d'ailleurs celle de Vatine me tenait particulièrement à coeur puisqu'il s'agit (encore aujourd'hui) de mon dessinateur fétiche. L'interview qu'il m'avait accordée était de plus très intéressante... Bref, c'est dommage. J'ai pu l'exploiter, en partie, pour rédiger une biographie de l'auteur publiée dans son art-of Pink Planet. Concernant Wendling, il nous est arrivé un truc qui ne s'est jamais produit en 20 ans d'édition de la revue. La cassette sur laquelle l'interview avait été enregistrée était tout simplement inexploitable. Seuls quelques bribes de conversation étaient audibles ça et là. Nous étions dégoûtés, surtout que l'entretien avait été spécialement réalisé par une femme pour une dessinatrice, histoire d'avoir un point de vue complètement différent de que nous avions déjà fait par le passé. J'ai tenté un tas de choses pour récupérer l'audio (traitements par ordinateur, avec le matériel de l'époque et les faibles moyens techniques dont nous disposions), en vain.
Alors pourquoi tout ceci n'a-t-il jamais vu le jour ?
1/ raison purement financière: nous avons dû cesser l'activité de la libraire Bulles d'Ecume, créée par la SARL Sapristi, et dans laquelle j'exerçais. La fermeture de l'enseigne a coûté beaucoup d'argent.
2/ nous nous sommes fait planter par notre distributeur, qui a refusé de payer ses exemplaires à distribuer en librairie du numéro 52 sur Chaillet. Il était déçu par les ventes (nous savions que nous vendrions moins qu'avec un Buchet ou un Marini, mais c'était aussi ça Sapristi, il y en avait pour tous les goûts), et donc n'a pas réglé ce qu'il nous devait. Il ne nous a même pas rendu les invendus...
3/ un gros annonceur du numéro 52 n'a jamais payé sa publicité, et à notre échelle, la somme manquante suffisait à déséquilibrer encore plus la revue
4/ les deux raisons ci-dessus ont suffi à ce que nous ne puissions pas payer l'imprimeur pour le numéro 52. Pas d'imprimeur, pas de revue... C'est aussi simple.
5/ Pour Wendling, il était délicat de lui demander de refaire l'entretien...
6/ Ajoutez à tout ça les facteurs psychologiques engendrés par ces problèmes (ainsi que les pressions bancaires, etc), et vous savez tout !
A noter aussi que je n'ai jamais été désigné "successeur" d'Alain Ledoux, je n'en ai même jamais eu ni la prétention ni l'intention (plutôt une collaboration). Ce dernier était toujours le rédacteur en chef de Sapristi, c'était SA revue (et ça l'est toujours, dans mon esprit). Tout au plus ai-je apporté un éclairage différent sur la nouvelle génération d'auteurs qui émergeait à l'époque, question de génération .
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Raymond a écrit:Ajoutons encore qu'après 20 ans d'une activité fanzinesque qui rencontrait un honorable succès, Sapristi s'est subitement effacé en 2003 sans explication précise. Dans l'éditorial du N° 52 (consacré à Gilles Chaillet), Guillaume Ledoux (fils et successeur du fondateur Alain Ledoux) annonçait pourtant sur un ton flamboyant un renouveau de la revue ainsi qu'une parution plus régulière. Deux numéros consacrés à Claire Wendling puis Olivier Vatine devaient sortir pendant cette année 2003, et puis ... plus rien. Evanoui l'interview de Claire Wendling ! Evaporé le Sapristi nouveau dont les numéros devaient "se succéder à une vitesse grand V". La vie a parfois de ces mystères ...
Je ne peux pas tout raconter ici, car certains détails sont personnels, mais en gros:
La parution devait effectivement s'accélérer. 3 numéros étaient dans les cartons. Le 53 devait être sur Barbucci / Canepa / Keramidas, qui avaient d'ailleurs déjà réalisé la couverture de la revue. Le n°53 était maquetté à 80%. Le 54 devait être consacré soit à Vatine, soit à Wendling (probablement Vatine en premier). Les interviews étaient faites, et d'ailleurs celle de Vatine me tenait particulièrement à coeur puisqu'il s'agit (encore aujourd'hui) de mon dessinateur fétiche. L'interview qu'il m'avait accordée était de plus très intéressante... Bref, c'est dommage. J'ai pu l'exploiter, en partie, pour rédiger une biographie de l'auteur publiée dans son art-of Pink Planet. Concernant Wendling, il nous est arrivé un truc qui ne s'est jamais produit en 20 ans d'édition de la revue. La cassette sur laquelle l'interview avait été enregistrée était tout simplement inexploitable. Seuls quelques bribes de conversation étaient audibles ça et là. Nous étions dégoûtés, surtout que l'entretien avait été spécialement réalisé par une femme pour une dessinatrice, histoire d'avoir un point de vue complètement différent de que nous avions déjà fait par le passé. J'ai tenté un tas de choses pour récupérer l'audio (traitements par ordinateur, avec le matériel de l'époque et les faibles moyens techniques dont nous disposions), en vain.
Alors pourquoi tout ceci n'a-t-il jamais vu le jour ?
1/ raison purement financière: nous avons dû cesser l'activité de la libraire Bulles d'Ecume, créée par la SARL Sapristi, et dans laquelle j'exerçais. La fermeture de l'enseigne a coûté beaucoup d'argent.
2/ nous nous sommes fait planter par notre distributeur, qui a refusé de payer ses exemplaires à distribuer en librairie du numéro 52 sur Chaillet. Il était déçu par les ventes (nous savions que nous vendrions moins qu'avec un Buchet ou un Marini, mais c'était aussi ça Sapristi, il y en avait pour tous les goûts), et donc n'a pas réglé ce qu'il nous devait. Il ne nous a même pas rendu les invendus...
3/ un gros annonceur du numéro 52 n'a jamais payé sa publicité, et à notre échelle, la somme manquante suffisait à déséquilibrer encore plus la revue
4/ les deux raisons ci-dessus ont suffi à ce que nous ne puissions pas payer l'imprimeur pour le numéro 52. Pas d'imprimeur, pas de revue... C'est aussi simple.
5/ Pour Wendling, il était délicat de lui demander de refaire l'entretien...
6/ Ajoutez à tout ça les facteurs psychologiques engendrés par ces problèmes (ainsi que les pressions bancaires, etc), et vous savez tout !
A noter aussi que je n'ai jamais été désigné "successeur" d'Alain Ledoux, je n'en ai même jamais eu ni la prétention ni l'intention (plutôt une collaboration). Ce dernier était toujours le rédacteur en chef de Sapristi, c'était SA revue (et ça l'est toujours, dans mon esprit). Tout au plus ai-je apporté un éclairage différent sur la nouvelle génération d'auteurs qui émergeait à l'époque, question de génération .
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