2J a écrit:Delan et Arsen ont raison...
C'est de la grande série "tout petit bourgeois" !
... Et Draculea n'a pas tort!
1° La petite statuette qui trône au-dessus de la télé "couronne" l'univers Lampion (pour reprendre la formule de Jean-Marie Apostolidès), qui est aussi présent par un lampadaire au pied contourné avec un abat-jour orné d'une caravelle, un buffet des années 40 (sans doute un héritage de la grand-mère) et un chromo qui représente probablement un paysage de montagne (à moins qu'il s'agisse d'un coq de bruyère sur fond de coucher de soleil, comme en peignait à la chaîne le père du commissaire Wallander...). Bref, la panoplie complète de l'intérieur "tout petit bourgeois".
2° Cette statuette semble en effet représenter Diane la chasseresse (ou Hécate) et ses chiens.
Mais cela ne nous dit pas où Hergé a trouvé cet objet, ni pourquoi il l'a choisi (ou pourquoi il l'a imaginé ainsi). En voyant la déesse indiquer une cible, on pense évidemment à l'histoire d'Actéon (ci-dessous un bas-relief du Vème avant JC et le tableau de Rubens qui est au Prado) :


Vouloir assimiler Lampion au chasseur ayant surpris la déesse à son bain, même s'il s'occupe souvent de ce qui ne le regarde pas, serait pousser le bouchon un peu loin. Par contre, que soit associé à son nom, doublement lumineux par antinomie (Séraphin+Lampion), la déesse de la lune, Phébé-la-brillante, jumelle d'Apollon, a du sens - surtout pour un personnage dont on peut dire qu'il est "c... comme la lune"!
Rien ne dit qu'Hergé, même s'il n'était pas ignorant de la mythologie gréco-romaine, ait fait le rapprochement. Peut-être a-t-il simplement choisi un objet qu'il connaissait ou dont il avait hérité, et qui lui semblait convenir parfaitement au mauvais goût de son personnage (seuls pourraient peut-être le dire les archives du studio Hergé) - ce serait alors un de ces beaux "hasards objectifs" comme on en trouve beaucoup dans l'oeuvre d'Hergé, et qui nourrissent une partie des gloses infinies qu'elle suscite.