2J a écrit:Huitiéme aventure :
Du N° 45 de 1960 au N° 21 de 1961 = 30 planches
Pas plus que "La boîte à musique", "Le trésor du Roy" ne constitue à mon avis un sommet de la série, en raison notamment de deux "méchants", qui apparaissent comme des cheveux sur la soupe à l'Auberge du Carrefour au bas de la 4ème page, et auxquels il est bien difficile de croire. Cette faiblesse des méchants est assez récurrente dans Alex et Eurêka (est-ce parce qu'il fallait qu'ils soient insuffisamment méchants pour pouvoir se repentir et obtenir le pardon des jeunes lecteurs catholiques?), ce qui explique sans doute qu'ils ne durent souvent que le temps d'une histoire. Deux exceptions : ceux du Trompettiste, Grosmaille et Perrot, qu'on retrouve dans "La boîte à musique" et, s'agissant de Perrot, dans "Lestaque attaque" et "Les masques blancs" - et surtout Le Givreur qui, lui, me semble (presque) digne de Rastapopoulos, d'Olrik ou d'Axel Borg : il apparaît dans "Le cheval de Brandevert" et revient dans "L'honneur de Lestaque".
Alors, que retenir du "Trésor du Roy"?
- pour commencer, la 404 du père d'Eurêka, qui fut à la DS dans les années 60 ce que fut Poulidor à Anquetil pour le Tour de France, la France se partageant entre pro-DS et pro-404... "Le Trésor du Roy" débute dans
Cœurs Vaillants le 10 novembre 1960, exactement en même temps que le nouveau "grand concours ZEF" (ZEF comme Zéphyr, Eurêka et Finette, incarnations des journaux
Fripounet,
Cœurs Vaillants et
Âmes Vaillantes), qui mettait en scène, dans la BD "Nationale 7" signée Brochard-Hempay, la 404 du père d'Eurêka poursuivie par une DS noire...
- et une nouvelle maladie de Lestaque, elle aussi héréditaire comme la "déguisomanie" (voir post 154), qu'on pourrait appeler l'alexandromanie cornélienne (sinon moliéresque) : où l'on découvre que Lestaque, inspecteur de police de la 5ème République, descend du Baron de Lestac, officier de la police du Roy Louis XIII, comme Archibald Haddock descendait du Chevalier François de Hadoque. On retrouvera ces deux manies lestaquiennes dans "A coups de plume" avec une variante bénigne de l'alexandromanie, qui est l'octosyllabomanie...