Mortimer et Anastasie .
Bien avant J. Martin , E.P. Jacobs a eu maille à partir avec la Commission... (censure)
En voilà les détails (Toujours grace à M. B. Joubert ):
-1954 :" Le secret de l'espadon" (tome II )éditions du Lombard , Décembre 1953.
Le 3 Décembre 1953 la Commission acceptait l'importation du tome I , l'examen ayant été confié à Mlle Klippfel du conseil protestant de la jeunesse , qui n'avait trouvé "rien à signaler" . Mais le 1er Avril 1954, sur proposition de la même commissaire , elle s'opposait au tome II , dans un avis non motivé . A la réunion suivante , le 24 Juin , on apprenait que " les éditeurs ont envoyé au secrétariat une lettre de protestation contre l'inégalité du sort réservé aux deux parties de ce récit".
Une sous-commission était improvisée pour rééxaminer l'album durant une suspension de séance et une autorisation était finalement décidée , assortie d'un avertissement à l'éditeur , lequel "devant être informé qu'il ne s'agit pas d'un satisfecit de la Commission à l'égard du tome II , mais d'une décision exceptionnelle , en raison de la dissociation qui résulterait d'un avis défavorable , le tome I ayant obtenu un avis favorable".
Le 18 Octobre 1956 , il sera souligné que la prépublication dans "Tintin" d'une autre aventure de Blake & M. (l'énigme de l'Atlantide) est "à surveiller".
Le 20 Décembre 1956 , il ne sera pas apprécié que figure dans "Tintin" une "publicité pour un album intitulé : "La marque jaune", qui a fait l'objet de certaines réserves de la part de la Commission". (Réserves dont les P.V. n'ont pas gardé trace)
-1962 "Le piége diabolique" Le Lombard (B.) et Dargaud (F.)
Le 7 Juin 1962 la Commission rendait un avis défavorable , mais omettait de le faire figurer dans son P.V. . L'oubli était réparé à la réunion suivante , le 11 Octobre 1962 :" Refus d'importation émis par la commission à l'endroit de l'album belge , des éditions Dargaud , intitulé "Le piége diabolique" (nombreuses violences et hideur des images) ." Avait été retenu comme critére d'extraneité d'un livre publié par une maison française (Dargaud) le fait qu'il soit imprimé en Belgique .Cette façon de procéder sera mise à mal en 1963 et la Commission contrainte de considérer comme française la réédition de 1967 , se retrouvant privée de son pouvoir d'interdiction .
Le 16 Octobre 1967 , elle commentera , le rapporteur étant M. de Cherisey , de l'union nationale des associations familiales , : " L'importation de cet album , considéré à l'époque comme relevant de l'article 13 en raison de sa fabrication à l'étranger , avait été repoussée par la Commission en 1962 , ce qui motive le réexamen aujourd'hui , sur le terrain , désormais , de l'article 2 . Un certain nombre de reproches pouvant être formulés à cet égard (scénes de destruction massive-images impressionnantes), il est estimé utile de signifier à l'éditeur ces nouveaux griefs et de l'inviter à ne pas publier à l'avenir , dans la même collection , des histoires analogues ."
Le 21 Novembre 1967 , le secrétaire de la Commission recevra M. Poulbot , directeur commercial de Dargaud , l'avertissant de "ne pas publier à l'avenir des aventures d'une inspiration comparable." et lui lui spécifiant que "si elle se montrait aujousd'hui moins sévére qu'en 1962 , époque à laquelle elle avait repossé l'importation dudit ouvrage , la Commission n'en pourrait pas moins difficilement admettre la multiplication de semblables récits."
Question de moralité :
L'ermite du "bois-des-pauvres" n'avait-il pas beaucoup plus de quoi se plaindre que Maître Jacques ?
Dernière édition par 2J le Jeu 1 Fév - 22:07, édité 1 fois