Oui, c'est une bonne remarque de Didier Pasamonik.
Chez ma nièce fan de Yoko j'ai relu quelques albums lus jadis : en fait le n° 2, L'Orgue du Diable, n'est pas mal du tout (ces énormes tuyaux enterrés !) mais je sais ce qui me déplaisait : dans les cinq premiers albums, Yoko est moche, "Japonaise caricaturale", prognathe, les yeux étirés avec des élastiques, le nez raté, la peau jaune citron ! Par la suite Leloup a dû en voir des vraies, des Japonaises (ou recevoir des protestations "mais non on n'est pas jaunes !..."), le physique de Yoko change et elle devient enfin assez analogue à ma jolie épouse Yukiji (prénom rare, car usuellement c'est Yukiko). Souvent avec Leloup, ce sont des lieux ou des machines qui l'inspirent, et c'est le scénario qui s'y plaque, parfois tant bien que mal. C'est très réussi avec La Frontière de la Vie et Rothenburg, mais guère avec L'Or du Rhin : très bonne première moitié, la cathédrale de Cologne, la mystérieuse agression d'une autre Japonaise, le train de luxe Rheingold, la demi-alliance avec le douteux Kazuky, le robot Koshi en costume de combattant du kendo, le château Pfalz... puis ça se gâte avec ces invités à signer un obscur contrat, un mort qui ne l'est pas sans étonner personne, un perfide sosie .... bref, et Yoko qui finit en très grande amie de la comtesse alors qu'elle n'ont fait que se détester !! Ces grandes amitiés, féminines surtout (Yoko s'inquiète assez rarement pour Pol et Vic) sont une séduisante caractéristique de la saga, comme le note Pasamonik.