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Du côté de François Bel

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201Du côté de François Bel - Page 9 Empty Re: Du côté de François Bel Lun 11 Fév - 20:40

Dantec

Dantec
bédéphile pointu
bédéphile pointu

... Et 30!... Merci Péronnette!

Du côté de François Bel - Page 9 Page_311

202Du côté de François Bel - Page 9 Empty Re: Du côté de François Bel Mar 12 Fév - 0:09

Raymond

Raymond
Admin

Est-ce que toutes les pages sont bien dans l'ordre chronologique ?


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203Du côté de François Bel - Page 9 Empty Re: Du côté de François Bel Mar 12 Fév - 9:30

Dantec

Dantec
bédéphile pointu
bédéphile pointu

Raymond a écrit:Est-ce que toutes les pages sont bien dans l'ordre chronologique ?

Non jusqu'au post 196, mais Péronnette et moi avons indiqué les n° des pages que nous avons publiées.
Au post 196, j'ai publié les pages 16, 18 et 20.
A partir du post 197 inclus, tout est dans l'ordre chronologique.



204Du côté de François Bel - Page 9 Empty Re: Du côté de François Bel Jeu 14 Fév - 10:00

Dantec

Dantec
bédéphile pointu
bédéphile pointu

Je serai absent jusqu'à la fin février -> il faudra donc patienter pour avoir la présentation du diptyque "Gaymorall-Ossian"... Cela laisse le temps à Péronnette de télécharger les pages qui me manquent : tout est OK pour Gaymorall, mais j'ai toujours un pb avec les fins des histoires - ici, ce sont les 6 dernières pages de "la complainte d'Ossian" qui me font défaut.
Merci d'avance, ha kenavo a wech all!

205Du côté de François Bel - Page 9 Empty Re: Du côté de François Bel Jeu 14 Fév - 11:12

peronnette


martinophile distingué
martinophile distingué

D'ici fin février j'aurai envoyé les 6 pages,bonnes vacances grand voyageur,après ce sera mon tour en mars

206Du côté de François Bel - Page 9 Empty Re: Du côté de François Bel Sam 2 Mar - 11:16

Dantec

Dantec
bédéphile pointu
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Je vais aussi repartir (vers l'Italie, comme chantait Gilbert Bécaud) à la mi-mars : est-ce que tu auras le temps de scanner les pages d'Ossian qui me manquent avant ton départ?

Du côté de François Bel - Page 9 Bzocau10

207Du côté de François Bel - Page 9 Empty les 3 premières Mar 5 Mar - 12:25

peronnette


martinophile distingué
martinophile distingué

Comme promis(avec un peu de retard),voici les 6 dernières pages de"La complainte d'Ossian)

Du côté de François Bel - Page 9 Numear45
Du côté de François Bel - Page 9 Numear45
Du côté de François Bel - Page 9 Numear46

208Du côté de François Bel - Page 9 Empty il reste 2 pages Mar 5 Mar - 12:30

peronnette


martinophile distingué
martinophile distingué

et la finDu côté de François Bel - Page 9 Numear48
Du côté de François Bel - Page 9 Numear49

209Du côté de François Bel - Page 9 Empty cette fois c'est la fin Mar 5 Mar - 12:33

peronnette


martinophile distingué
martinophile distingué

Du côté de François Bel - Page 9 Numear51
Du côté de François Bel - Page 9 Numear52

210Du côté de François Bel - Page 9 Empty Re: Du côté de François Bel Mar 5 Mar - 13:21

Raymond

Raymond
Admin

Je suis désolé mais … je m'y perds un peu.  
Où sont les premières pages de la Complainte d'Ossian ?   lol!


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211Du côté de François Bel - Page 9 Empty Re: Du côté de François Bel Mar 5 Mar - 15:01

peronnette


martinophile distingué
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Là ce sont les 6 dernières pages que Dantec m'avait demandé car il a le reste de l'histoire

212Du côté de François Bel - Page 9 Empty Re: Du côté de François Bel Mar 5 Mar - 16:20

Raymond

Raymond
Admin

Donc elles ne sont pas sur le forum !

OK je comprends ...


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213Du côté de François Bel - Page 9 Empty Re: Du côté de François Bel Mar 5 Mar - 18:39

peronnette


martinophile distingué
martinophile distingué

je pense qu'il veut faire quelque chose avec Ossian et Gaymoral

214Du côté de François Bel - Page 9 Empty Re: Du côté de François Bel Jeu 7 Mar - 20:55

Dantec

Dantec
bédéphile pointu
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peronnette a écrit:je pense qu'il veut faire quelque chose avec Ossian et Gaymoral

Oui, voir mon post 166 et les suivants sur Le bracelet de Satni, Le centaure de Mykonos et le diptyque Roc de la Morisque+Le petit homme au chapeau noir -> l'objectif est de procéder à une présentation chronologique de la série Pat et Moune, avec, pour chaque titre, une mise en perspective dans l'ensemble de la série. Péronnette intervient à ma demande pour fournir les pages qui me manquent - qui sont souvent les dernières, et dont je dois évidemment prendre connaissance avant de pouvoir faire un topo sur l'histoire!
Grâce à lui, je vais donc pouvoir poster demain la présentation du diptyque Gaymorall+Ossian.

Il y aura par la suite le diptyque Eléphant de santal mauve (j'ai toutes les planches)+Les 3 félicités de Liao-Tchang, où là encore des pages de fin me manquent.

Je pense qu'il est plus sympa pour les lecteurs que ces planches manquantes transitent dans la discussion plutôt que par la messagerie privée, afin que tout le monde profite des archives de Péronnette  Razz .

215Du côté de François Bel - Page 9 Empty Re: Du côté de François Bel Sam 9 Mar - 9:38

Dantec

Dantec
bédéphile pointu
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Le second diptyque de la série Pat et Moune comprend donc "La cornemuse de Gaymorall", prépublié dans Âmes vaillantes d'octobre 1960 (n°40) à avril 1961 (n°17) et "La complainte d'Ossian", prépublié de janvier (n° 1) à juillet (n°28) 1962. Il est intéressant de noter que ces deux titres sont contemporains du diptyque Scorpion+Tajar-Häli et du "Jaguar de Taxapulca", que l'on peut considérer comme les aventures les plus abouties de la série Jordi/Pompon rouge.

Ces deux épisodes de 30 pages ont été repris en tirage limité (300 exemplaires) par La vache qui médite en 2010.

Le premier volet se déroule en Angleterre, à la recherche de Nelly, la correspondante de Pat et Moune, orpheline comme eux, et dernière représentante du clan écossais de Glenn Mac Asqueth (sic), joueur de cornemuse émérite, dont le château de Gaymorall se dresse sur les rives du Loch Ness. Secondés par Lord Bycock (sic again), le très flegmatique Duc de Barborough,

Du côté de François Bel - Page 9 La_cor10

... nos deux amis voyagent, via le petit port imaginaire de Dorkingsea dans le Sussex, du quartier huppé de Kensington à Londres jusqu'au manoir de Sir Fowett, dans les Cotswold-hills, où Nelly est séquestrée : elle a eu le malheur d'essayer de jouer de la cornemuse de son ancêtre...

Du côté de François Bel - Page 9 Page_220

Après avoir éliminé les méchants, comme toujours beaucoup plus bêtes que méchants, Pat et Moune décident de se rendre avec Nelly au château de Gaymorall qui, si l'on en croit la partition de "la complainte d'Ossian" découverte dans la cornemuse homonyme, recèle le trésor de Glenn MacAsqueth. Mais comme il faut connaître la musique et ne pas perdre son latin pour découvrir le secret de la partition, ils font appel à l'omniscient Tonton Calusset...

Du côté de François Bel - Page 9 Gaymor11

216Du côté de François Bel - Page 9 Empty Re: Du côté de François Bel Sam 9 Mar - 9:53

Raymond

Raymond
Admin

Merci en tout cas de toutes ces présentations, qui donnent envie de découvrir les œuvres de François Bel. pouce


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217Du côté de François Bel - Page 9 Empty Re: Du côté de François Bel Sam 9 Mar - 17:43

Dantec

Dantec
bédéphile pointu
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... Peut-être ma petite fille apprendra-t-elle à lire dans "La complainte d'Ossian" et aura-t-elle peur en découvrant...

Du côté de François Bel - Page 9 Le_chz10

... Un vrai château écossais, équipé d'un air de cornemuse qu'on entend le soir à l'heure de la soupe (quelque berger qui joue dans la montagne? Non : un électrophone caché dans la crypte, là où les rejetons du clan des Dunovent, qui jadis livrèrent Glenn MacAsqueth aux Anglais, entreposent du whisky de contrebande), un fantôme qui perd son drap sous les crocs de Flico (et qui a les traits du plus jeune des rejetons du clan susdit), un terrain de golf sur lequel Lord Bycock démontre qu'il est "le plus détestable joueur de golf de tout le Royaume-Uni, et, of course, puisqu'il surplombe le Loch Ness, un monstre lacustre - qui met en fuite les méchants et devient le meilleur le compagnon de jeux de nos amis

Du côté de François Bel - Page 9 Ossian10

- mais qui malheureusement supporte mal le whisky de contrebande et achève de ruiner le château de Gaymorall -> voir post 209 de Péronnette, où l'on voit aussi le Docteur Calusset découvrir le trésor (appelé ici non pas MacGuffin, mais Evir-Allin, du nom de la mère d'Ossian) à l'avant-dernière bande de l'histoire.

Bonus : ce petit ex-libris dessiné par François Bel à l'occasion du nouvel an 1961, où Pat et Moune portent le tartan des Mac Asqueth et manient les "1" comme des claymores...

Du côté de François Bel - Page 9 Bonne_10

218Du côté de François Bel - Page 9 Empty Re: Du côté de François Bel Mer 10 Avr - 10:46

Dantec

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... Grâce, une nouvelle fois, aux généreux envois de l'ami Péronnette, qui m'ont permis d'enfin découvrir les trois fins d'histoires qui me manquaient (Liao-Tchang, Li-Hon et Tata-Rumba), je peux continuer la revue de la série Pat et Moune, avec le 3ème diptyque, qui comprend :
- "Un éléphant de santal mauve", prépublié dans Âmes Vaillantes d'octobre 1962 (n°40) à avril 1963 (n°17),
- "Les trois félicités de Liao-Tchang", prépublié dans Âmes Vaillantes d'août 1963 (n°31) à début octobre (n°40), puis, à la disparition d'Âmes Vaillantes, dans J2 jeunes, d'octobre 1963 à février 1934 (n°9).

Ces deux albums ont été repris une première fois, en noir et blanc, par PBDI, en 1979 et 1980, puis en couleurs par La vache qui médite, en 2010 et 2012.
Je n'ai jamais eu entre les mains cette seconde reprise des "Trois félicités de Liao-Tchang", mais si j'en crois le catalogue La vache qui médite, elle comporte deux "anomalies" :
- d'abord, une couverture qui fait écho à une vignette de la page 27 de "L'affaire du courrier de Li-Hon", et donc n'a rien à voir avec "Les trois félicités de Liao-Tchang",

Du côté de François Bel - Page 9 Liao-t10

- ensuite 40 pages annoncées, alors que l'histoire ne fait que 30 pages.

Ce diptyque est exactement contemporain du diptyque Hippocampe II/Tharsis, comme le montre le tableau synoptique des pré-publications des 2 séries Pat & Moune et Jordi (en bleu Âmes Vaillantes, en jaune Cœurs Vaillants-J2 jeunes et en vert Fripounet) :

Du côté de François Bel - Page 9 Synopt10
Du côté de François Bel - Page 9 Synopt11

Et, comme entre l'Hippocampe II et Tharsis, il y a, entre L'éléphant et Liao-Tchang, une rupture du ton de l'histoire et de la facture du dessin qui me semble manifeste (et qui préfigure tous les travaux de François Bel qui suivront), mais pour laquelle je n'ai pas d'explication.

219Du côté de François Bel - Page 9 Empty Re: Du côté de François Bel Jeu 11 Avr - 0:15

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"Un éléphant de santal mauve"/"Les trois félicités de Liao-Tchang" est construit sur le modèle du diptyque "Le roc de la Morisque"/"Le petit homme au chapeau rond", à savoir un premier épisode qui se passe à Llaran, au cours duquel est dérobée, non plus "le rapport T" du professeur Hector Ticoli, mais une statuette d'éléphant en santal mauve (et non pas rose...), dépositaire du secret pluricentenaire des "trois félicités de Liao-Tchang".
Cet éléphant, le prince Radha-Singh, héritier d'une dynastie indienne fondée au XVIè siècle par un fidèle du Grand Moghol Akbar et chassé en 1912 par son cousin Janghir (dont le nom fait écho à Jahângîr, le fils vindicatif d'Akbar) avec l'aide du colonisateur anglais, l'avait emportée dans son exil en France...
Le second épisode, qui se déroule dans la cité-état de Singapour, est une course-poursuite à la recherche de la statuette, au terme de laquelle on découvre enfin le secret des trois félicités de Liao-Tchang.

"Un éléphant de santal mauve" est pour moi un des meilleurs titres de la série, avec "Le centaure de Mykonos". Le récit est solidement charpenté, chaque personnage y trouve sa place au bon moment et la fantaisie graphique de François Bel s'y exprime à bon escient - comme dans cette bande (III) de la planche 5, où le mystère littéralement "surgit" en brisant les vitres (et les cases) :

Du côté de François Bel - Page 9 5-iii10

On retrouve avec plaisir le petit monde de Llaran, Antolin le facteur, Sidonie, la gouvernante de la maison Calusset, ainsi que les brillants représentants de la maréchaussée, qu'on dirait sortis tout droit de Jour de fête, le gendarme Lapompe et son supérieur, le brigadier Tricocard, qui a des mots définitifs pour qualifier cette "histoire d'éléphant pénombreuse et fissurée" : un "imbroglio aussi opaque que filandreux". Il faudra toute l'intuition féminine de Moune (souvent prise en défaut), tous les élans guerriers de Pat (qui se terminent invariablement par des plaies et bosses) et tout le flair de Flico pour en voir le bout.

S'y superpose une sardane de personnages hauts en couleurs dans laquelle il n'y a pas une fausse note :

- le vieux chic prince Radha-Singh, plus connu à Llaran sous le surnom de Barbe-neige, réparateur en mésanges et caniches, adepte assidu de la méditation cosmique, et très soucieux que Pat et Moune, ses "petites tourterelles du matin radieux", ne courent pas de risques à cause de lui;

- les méchants à la solde de Janghir, au nombre de trois, sont beaucoup moins fades que d'habitude : il y a d'abord le duo formé par l'énigmatique Tchen et l'irascible et grossier Van Gruyher (non, ce n'est pas un nouvel avatar de Rastapopoulos/Gorgonzola) - décidément, après le Monsieur Edwart du Centaure de Mykonos, on va finir par penser que Pat et Moune ont une dent contre Suske en Wiske : mais souvenons-nous que Singapour fit longtemps partie de l'empire colonial néerlandais  - qui roulent dans une Fiat 1800 qui a servi quelques mois plus tôt à deux méchants à la solde du Scorpion, chez Jordi :

Du côté de François Bel - Page 9 Scorpi10

- ils sont rejoints, au 2/3 de l'histoire, par le jeune (et redoutable) Charlie qui, lui, roule en Simca 1000 et se camoufle sous l'apparence benoîte d'un bonimenteur de foire :

Du côté de François Bel - Page 9 20-ii-10

- les personnages anecdotiques eux-mêmes sont bien campés : le portier du casino de Font Romeu, qui découvre que sa petite fille a probablement un sens très aigu de la justice, le colonel Antoine Vétustet, contrôleur général des locaux militaires en tournée d'inspection (il fallait bien que l'armée, une fois plus chez François Bel, pointe son nez...), l'artiste-peintre sur le motif que Moune imagine être Charlie...

220Du côté de François Bel - Page 9 Empty Re: Du côté de François Bel Jeu 11 Avr - 23:53

Dantec

Dantec
bédéphile pointu
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… On est à Singapour dès les premières vignettes des « Trois félicités de Liao-Tchang ». Grâce à une bague sertie de rubis offerte par le prince Râdhâ-Singh, Pat et Moune (et Flico), cornaqués par la brave Sidonie, ont en effet pu effectuer le voyage (les vols low-cost n'existaient pas encore en 1963) pour retrouver leur oncle, qui se perfectionne (à voir le patient hérissé d’aiguilles d’acupuncture dont il s’occupe, il en a bien besoin…) en médecine chinoise auprès du vénérable Chû-Tong. Or il se trouve que c'est maître Chû-Tong qui a découvert les propriétés hypnotiques de la styraritia acuminata, à l'aide de laquelle Charlie avait enlevé Pat et Moune dans "Un éléphant de santal mauve".
Nos amis comprennent très vite que c’est l’assistant de laboratoire de maître Chû-Tong qui est à la solde du méchant en chef, « l’odieux Janghir [qui] a fait son beurre dans le caoutchouc depuis l’indépendance »). Ils profitent d’une réception donnée par ce dernier pour essayer de récupérer l’éléphant de santal mauve. Mais le fakir filou Çavha Shevou leur brûle la politesse. Intervient alors Lord Bycock, un revenant du précédent diptyque que Pat et Moune avaient retrouvé à la réception de Janghir (qui a gardé, pour cause…, d’excellentes relations avec l’ancien colonisateur).
La statuette finit par être retrouvée chez un antiquaire de l’avenue Persekutuan Tanah Melayu (que connaissent bien les philatélistes), mais c’est grâce à la rencontre inopinée – et orageuse – avec un sâdhu que le voile se lève in extremis (page 29) sur le secret du moine tibétain Liao-Tchang, caché depuis des temps immémoriaux dans l’éléphant de santal…

On se dit qu’avec un tel synopsis « Les trois félicités de Liao-Tchang » devrait n’avoir rien à envier au premier volet du diptyque. Comment se fait-il alors qu’on quitte l’histoire avec un sentiment de trop peu ? Comment se fait-il que, sinon la magie, du moins le charme de la série (pour reprendre le mot de Raymond) n’opère plus, ou n’opère plus que par intermittence ? Qu’est ce qui a changé ?

Plutôt que de changement, c’est d’infléchissement qu’il faudrait parler. En effet, le premier tiers de l’histoire, jusqu’à la réception chez Janghir, relève du meilleur François Bel ; le second tiers (la réception) est déjà moins convaincant ; et je dois avouer que je « décroche » au dernier tiers (la rencontre avec le sâdhu Javarhani). On passe de la fantaisie légère et un peu folle qui faisait la force et l’originalité de la série au comique convenu et répétitif qu’avait regretté Delan dans son post 61 (« les trouvailles se limitent trop souvent à des chutes et autres collisions au détour d’un couloir avec force nuages de poussière » - auxquels on pourrait ajouter force étoiles et points d’interrogation), tandis que le dessin s’appauvrit : les décors sont bâclés ou évacués (je ne parle pas des automobiles !) et, plus grave, voilà que le trait fluide qui était la signature de François Bel se raidit…

Bon, j’arrête. Ne châtions pas ce que nous aimons au point de bouder notre plaisir devant les beaux moments de BD qui existent bel et bien dans « Les trois félicités de Liao-Tchang », comme par exemple :
- page 5, les démêlés du Docteur Calusset avec un éléphant susceptible, qui ne sont pas sans rappeler ceux de Haddock avec la vache sacrée de New-Delhi dans le Tibet,
- page 7, la rencontre avec la Japonaise bavarde et mélomane dans le quartier des jonques,
- page 17, la voix de la conscience de Janghir qui a l’accent de Perpignan,
- page 20, la mise en pratique, par Lord Bycock, du manuel de campagne du Royal-Lancier de Hampshire (encore l’armée !)…

Du côté de François Bel - Page 9 Pages_10
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221Du côté de François Bel - Page 9 Empty Re: Du côté de François Bel Ven 12 Avr - 0:15

Raymond

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Admin

Merci pour toutes ces présentations très détaillées et bien senties. Elles donnent envie de découvrir un peu plus l'œuvre de François Bel. pouce


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222Du côté de François Bel - Page 9 Empty Re: Du côté de François Bel Ven 12 Avr - 8:16

2J

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Album couleurs en 2010 :
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223Du côté de François Bel - Page 9 Empty Re: Du côté de François Bel Ven 12 Avr - 10:55

Dantec

Dantec
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« L’affaire du courrier de Li-Hon » inaugure le transfert de la série dans Fripounet, tandis que Jordi va disparaître des radars pendant 3 ans. S’agit-il de répondre au cahier des charges de Fripounet, qui s’adresse en principe à un public plus jeune que celui d’Âmes vaillantes, de prendre ses distances avec l’encombrant modèle d’Hergé, ou plus simplement le cœur y est-il moins (Fleurus ne s’étant jamais donné les moyens d’assurer la promotion de ses auteurs maison par des albums grand public distribués en librairie, on peut comprendre que certains aient fini par passer moins de temps sur leur planche à dessin) ? Toujours est-il que la rupture de ton et de style observée dans « Les trois félicités de Liao-Tchang » est désormais consommée dans Pat et Moune (c’est aussi vrai pour Jordi et Miss Justine).

Cela ne signifie pas que « L’affaire du courrier de Li-Hon » soit sans intérêt. Elle apparaît comme une sorte d’OVNI dans la série, dans la mesure où elle est complètement déconnectée du petit monde de Llaran et nous transporte en Chine à l’époque de Marco Polo : la machine à remonter le temps n’est plus, comme dans « Le bracelet de Satni », un air de cithare, mais les yeux d’une statue khmère enfouie dans la jungle laotienne (où herborisait le docteur Calusset : l’histoire ne dit pas s’il le faisait dans le cadre de son stage chez maître Chû-tong…) – cette trouvaille des yeux est cohérente si l’on se souvient que, pour les Khmers, une statue ne représentait rien tant que ne s’était pas tenue la cérémonie de « l’ouverture des yeux », qui consistait à peindre l’œil ou à y introduire une pierre précieuse.

Comme très souvent chez François Bel, c’est le début de l’aventure qui est le plus réussi, avant que nos amis comprennent qu’ils ne sont pas tombés sur le tournage d’un film à grand spectacle, mais bel et bien à l’époque de Marco Polo (aux premières vignettes de l’histoire, on voit Pat et Moune plongés dans le récit de ses voyages).
Ce qui fait le piquant par la suite réside surtout dans les jeux de mots dont use abondamment François Bel, et dont le premier est contenu dans le titre.
Non loin de la ville de Li-Hon se trouve le village de Padû-Thoc, un moustique de Taïho-lao s’attaque au nez (tentant) de Tonton Calusset, et l’histoire se termine dans la station balnéaire de Ju-Han-Lé-Ping, peuplée d'une "brillante société en proie à un morne désœuvrement" à qui le même tonton redonne le goût de vivre en introduisant la pétanque :

Du côté de François Bel - Page 9 28-iv-10

... Un homme d’armes répond au nom de Pouh-laï, le méchant s’appelle Tou-peh, Futéh est l’inspecteur chargé de l’enquête, et c’est à la fin le vénérable Jeu-Sé-Tou (dont « on ne discute pas les ordres ») qui rappelle nos amis à la réalité de leur époque ; Marco Polo essaye une voiture à cheval révolutionnaire de marque Tsi-Trô-Hen (on est quand même loin des autochenilles Kégresse de la Croisière Jaune) – les bulles elles-mêmes, qui font l’objet de notes en pied de vignette, sont l’occasion d’exclamations telles que « Pata Houang ! » (« vieux dialecte djamouk-tadjmoute »), « Khan panul ! » (« expression relevée mais respectueuse ») ou « Zû-Talôr ! » (« vieille expression tartare »)…

Et puis il y a un moment qui vaut le voyage, lorsque le psychiatre Thôc-Hâta, chargé d’examiner l’état de santé mentale du Docteur Calusset, endosse la folie anachronique de son patient :

Du côté de François Bel - Page 9 Li-hon10

224Du côté de François Bel - Page 9 Empty Re: Du côté de François Bel Ven 12 Avr - 12:08

2J

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Du côté de François Bel - Page 9 Couv_983

2013
30 pages, cartonné, L 21.5 cm x H 30 cm, couleur, 300 exemplaires, dos toilé. Cette histoire est parue dans “Fripounet” du numéro 21 (21.05.1964) au numéro 50 (10.12.1964). Elle n'a jamais été éditée en album auparavant.

Du côté de François Bel - Page 9 Planc695

225Du côté de François Bel - Page 9 Empty Re: Du côté de François Bel Dim 14 Avr - 12:02

Dantec

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« Ainsi parlait Tata-Rumba » et « Défense de doubler » sont parus dans Fripounet d’avril (n°17) à août (n°31) 1965, et de novembre (n°46) 1965 à février (n° Cool 1966. Il ne s’agit pas à proprement parler d’un diptyque, car les deux histoires peuvent se lire séparément, mais elles s’enchaînent sans ellipse de temps et, surtout, elles sont toutes les deux centrées sur un nouveau venu dans la série, le capitaine Fattorino. Avec « Trois petits pots rouges » (paru plus tard, en 1968), on pourrait même parler d’une « trilogie du capitaine Fattorino ».
Le capitaine Cosimo Fattorino, qui commandait avant-guerre le cargo cotonnier San Gennaro sur la route Port-Darwin-Trieste, coulait une retraite tranquille en compagnie de l’insolent perroquet Tata-Rumba dans sa villa Nettuno (normal pour un marin) à Gênes, vissé sur un fauteuil à moteur capricieux… [Je me souviens avoir repensé au capitaine Fattorino en voyant le film de l’iconoclaste Marco Ferreri, La petite voiture, tourné non pas à Gênes, mais à Madrid, en 1960 – mais rien ne dit que François Bel s’en soit inspiré.]

Du côté de François Bel - Page 9 Fattor10

… et plongé dans les romans-fleuve de Corinne de Beaupré (« mon préféré, c’est Incertain fou-rire, trois fois je l’ai relu... ») - jusqu’au jour où, coïncidence ! ladite Corinne découvrit, au hasard d’une visite un après-midi d’orage au musée de la phonographie de Llaran, que Tata-Rumba pratiquait le juron préféré de son volcanique grand-père, le marquis Mauléon de Beaupré, navigateur solitaire disparu dans l’océan indien en 1923 à bord de son voilier, le Qui dit mieux ?, au large du sultanat de Zanbabâhr : jarnaquille de torticoton !
Il convient de s’arrêter sur ce merveilleux juron, qui est le MacGuffin d’ « Ainsi parlait Tata-Rumba » (il est prononcé 25 fois en 30 pages, jusqu’à se substituer par moments à « Tonnerre de Canigou » dans la bouche du Docteur Callusset !). Jarnaquille de torticoton est une jumboïsation de « jarnicoton », c’est-à-dire : « je renie Coton » : la tradition rapporte que c’est le père Coton, le confesseur d’Henri IV, qui, excédé d’entendre son royal pénitent proférer « jarnidieu » à tout bout de champ, lui suggéra de remplacer Dieu par son intercesseur afin de lui  éviter le péché d’apostasie. François Bel connaissait-il cette histoire ? Si oui, il est assez piquant qu’il s’en soit fait l’écho dans une publication catholique pour la jeunesse…

Malgré certaines facilités de ton et de style déjà relevées dans les 2 titres précédents, « Ainsi parlait Tata-Rumba » reste à mon avis un bon cru de la série – ne serait-ce qu’en raison du duo Fattorino/Tata-Rumba. Certaines planches sont de vraies réussites, comme la 9 (ce n’est pas un hasard si la planche originale est apparue dans une vente aux enchères) :

Du côté de François Bel - Page 9 Tata_r10

Le « déchaînement » graphique de François Bel, souvent redondant, fait parfois mouche, comme dans cette première bande de la planche 11 :

Du côté de François Bel - Page 9 Tata-r10

Enfin, pour le nostalgique du Jordi des années 50 que je suis, le dernier tiers de l’histoire a un petit goût de « L’idole de Manaïki » - avec un peu d’imagination, on peut même trouver un air de famille entre le capitaine Cornélis Van der Pouck (bien que dessiné par Pierre Chéry ! – voir post 23 et suivants -) et le marquis Mauléon de Beaupré…

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