FANTOMIALD a écrit:J'ai 5 minutes devant moi ( je pouponne la petite dernière !! j'espère qu'elle sera bédéphile !)
Voici les liens : le premier sur le site lui même :
http://www.ac-grenoble.fr/lycee/diois/Latin/#6
le second sur la notule décrite précédemment :
http://www.ac-grenoble.fr/lycee/diois/Latin/archives/Divertissement/BD/A%20PROPOS%20DE%20VAE%20VICTIS.pdf
Je connaissais le site LATINE LOQUERE de Robert Delord ; j’y ai même placé quelques commentaires dans le passé. Mais je suis ravi de découvrir le petit texte de Monique Imbert sur Boudicca et la BD VAE VICTIS.
Je suis fan absolu de cette série et, du reste, je viens de rentrer mon texte pour les Actes du Colloque sur la BD historique de l’université de Pau (en son temps, Julie Gallego a passé une annonce sur ce site). Je vous tiendrai au courant à parution. J’ai beaucoup dû me restreindre, pour des raisons de place ; mais je médite une version longue de ce travail pour mon site PEPLVM – IMAGES.
Etant depuis quelques années déjà en contact avec Georges Ramaïoli (alias Simon Rocca), le scénariste, je suis en mesure de vous préciser ce qu’il en est de Boudicca/Boadicae – celle de la BD étant autrement plus sexy que l’espèce d’ogresse historique (Dion Cassius rapporte que quand elle a pris Camulodunum – ou était-ce Londinium ? (voyez sa statue devant le Westminster Bridge) – elle a non seulement massacré les 10.000 romains qui y résidaient, mais elle a coupé les seins des notables romaines, les a obligées à les manger, leur a ensuite cousu les lèvres, puis les a crucifiées. Ah !, on savait se divertir à l’époque, mais sa rancune était justifiée…).
Ramaïoli a scénarisé ou dessiné non seulement de nombreux westerns, mais aussi des péplums (L’HORUS DE NEKHEN, BARCA, LES SCYTHES, AATHON, VICTOR HUGO ET LES FILLES DE LOTH etc.). Il en connaît un bout en matière d’Antiquité. Dans son adolescence, il a été marqué par ROCK L’INVINCIBLE (WULF THE BRITON), de Ron Embleton, qui paraissait dans l’INTREPIDE/HURRAH et en particulier par la figure de la « méchante », Cartamandua reine des
Brigantii, qui était pro-romaine. Rock était un partisan de son mari Venutius, qui avait pris le parti opposé.
Plus tard, Ron Embleton deviendra un peintre d’histoire réputé, illustrant notamment les travaux de Robinson Russell sur les légionnaires romains.
Ramaïoli rêvait de dessiner ou écrire une histoire avec une reine guerrière bretonne.
Retraçant la Guerre des Gaules (58-52), VAE VICTIS lui en offrait la possibilité car César avait tenté d’envahir la Grande-Bretagne. Son héroïne fictionnelle Boadicae est censée être la grand-mère de la Boadicae qui s’est révoltée contre Rome un peu plus d’un siècle plus tard (en +61). A noter que le nom d’Ambre est un clin d’œil à l’héroïne de Kathleen Winsor, AMBER FOR EVER (1944), dont Otto Preminger a tiré le film du même nom en 1946, avec Linda Darnell et Cornel Wilde (le DVD AMBRE chez Sidonis ; le roman chez Points).
Venu de la presse enfantine et des super-héros (chez Lug), Jean-Yves Mitton s’est réorienté vers la BD « adulte » (QUETZALCOATL, LES CHRONIQUES BARBARES, etc., sans oublier le carrément hardcore MESSALINA). Avec VAE VICTIS, il s’est régalé, déshabillant son héroïne une vignette sur quatre.
Sauf l’insertion de Boadicae dans la saga, Ramaïoli suit le
Bello Gallico de César à la lettre, ou presque. De la belle ouvrage ! Dommage que Mitton ait préféré dessiner les Romains comme dans BEN HUR, SPARTACUS ou CLEOPATRE. Sur la base de sa mémoire cinématographique. Et sans tenir compte de la documentation de son scénariste sur les équipements romains de l’époque de César.