Je l'ai aussi lu !
Ce deuxième opus raconte la vie de Madeleine Riffaud entre 1942 et juillet 1944, date de son arrestation par la Milice....
Si la BD focalise sur une histoire et un combat personnel, elle n'en aborde pas moins des thèmes plus vastes. En premier lieu, le roman graphique traite des parisiens et de tous les anonymes ayant aidé les résistants. En effet, face aux nombreuses difficultés rencontrées par l'héroïne, il se trouve toujours un anonyme qui la tirera d'un mauvais pas.
L'édredon rouge nous plonge aussi dans le milieu de la Résistance. Chacun de ses membres est différent. Les caractères, le courage, la façon de combattre, les opinions politiques, les passés, les milieu sociaux varient mais une même cause les réunit tous.
Une des caractéristiques de l'histoire est peut être d'ailleurs là. Dans notre monde du 21ème siècle où la subjectivité est reine, la vérité tend à disparaître. Ainsi, le réchauffement climatique est nié par beaucoup et une frange importante de la société américaine croit toujours que Trump s'est fait volé sa réélection suite à une fraude massive. Face à cela, la BD est simple, avec des bons, sublimement bons et des méchants affreusement méchants. Le choix est simple et limpide. Et je confie que cela me gêne un peu. J'eus préféré un point de vue plus nuancé comme celui exposé par Julia Billet dans
La guerre de Catherine. Après, le parcours de Madeleine Griffaud semble totalement inéluctable et tant ses premières missions que l'assassinat final d'un officier allemand relèvent d'un parcours linéaire et totalement logique.
Un autre point pose souci, la scénarisation de la vie de la résistante. Avec
Le vol du corbeau, Gibrat a exploré le même monde. Mais il a su construire une histoire. Ici, le lecteur assiste à une succession d'actions et à un parcours dans l'horreur nazie. Nous sommes presque dans un reportage photo où nous suivons Madeleine Riffaud, pas après pas. Il en résulte un aspect décousu, sans réel début ni fin, si ce n'est l'engagement de l'héroïne à la première page et son arrestation à la dernière.
Les lavis bleus accompagnement parfaitement la BD. Ils font écho à la longue nuit de 4 ans dans laquelle le pays va être plongé. La présence de nombreux paysages connus donnent l'impression d'être en terre connue et accentue encore l'étrangeté de la présence nazi.
J'ai donc apprécié cet ouvrage même s'il ne me semble quand même pas relever du chef d’œuvre absolu. J'y vois le témoignage fort et profondément authentique d'une personne qui a eu le courage de s'opposer à l'inacceptable.
Entre
EEE et
EEEEEléanore