Pour répondre à COMTE LANZA, je citerai dans son texte de référence :
"Mais alors, si les Grecs connaissaient la voûte en berceau pourquoi ne l’utilisaient-ils pas dans leurs monuments comme les Romains pour ériger des temples ou construire des théâtres ? La voûte serait née au Proche-Orient au IIe millénaire mais il semble que les Grecs n'en ont pas généralisé l'emploi car leurs architectes ne maitrisaient pas le problème des poussées latérales de la voute sur les piédroits [2], ils n’employaient que des constructions à poussées verticales avec colonnes et linteaux [3]. En conséquence, ils ont réduit l'emploi de la voûte aux édifices qui ne posaient pas de problème de poussées latérales, à savoir les constructions souterraines dans lesquelles ces poussées sont contrecarrées par de grandes masses de terre."Ta remarque est tout-à-fait pertinente, mais la vignette à laquelle je fais allusion est, j'insiste, une porte romaine - un arc de triomphe aboutissant sur l'agora de Corinthe - où précisément se pose le problème des poussées latérales. Il ne s'agissait nullement d'un passage souterrain, comme celui que l'on voit à Némée. Du reste, mon guide touristique fait état, bien entendu, des vestiges que le visiteur contemporain peut voir(*) : la
Corinthe romaine reconstruite un siècle plus tard (à l'initiative de Jules César et d'Auguste [en fait en -44, année de l'assassinat de César], conscients de l'importance stratégico-économique de cette cité, et aussi de Carthage, du reste toutes deux détruites la même année, en -146).
La vignette est dans LE LAC SACRE, p.26, dernière v.
La reconstitution est dans Nicos PAPAHATZIS,
Corinthe ancienne, Ekdotike Athenon éd., 1977, p.57. Ce guide, malheureusement, ne contient pas de photo de ce Propylon en l'état actuel.
Je suis désolé de ne pouvoir mettre ici en ligne un scan de ce docu. Les deux ou trois dernières fois que j'ai tenté cela (il y a des années) je m'y suis cassé le nez. Toutefois si une bonne âme est intéressée de la faire apparaître ici, elle n'a qu'à me contacter en MP.
Je voulais seulement réagir aux explications de la conférencière ici évoquée sur le fait qu'un dessinateur de BD n'a d'autre choix que soit reprendre un monument certes authentique, mais anachronique, soit de le "sucer de son pouce" comme je l'expliquais à Raymond. Un bel exemple nous est fourni par les cinéma : dans CLEOPATRE de Mankiewicz, le Forum romain est complètement farfelu, fonction des exigences d'un cortège trop imposant pou pouvoir y parader; dans LA CHUTE DE L'EMPIRE ROMAIN, en revanche, la maquette d'Italo Gismondi (Museo della Civiltà Romana) a été correctement exploitée par Veniero Colasanti et John Moore, mais pour illustrer la mort de Commode en +192 (alors que le
plasticio est supposé être Rome vers +320).
Et pour répondre à Stéphane, mon expérience des paralittératures ciné-BD-romans m'a démontré que les auteurs - comme les curés - aiment recourir au surnaturel, aux prémonitions, mondes parallèles etc. Ca fait rêver le paroissien. Et mes longues conversations avec Maître Jacques me l'ont amplement confirmé, p.ex. les ondes telluro-choses de la statue du DIEU SAUVAGE !!! Alors oui, les hommes-lions ne sont pas grecs ! Mais en Arcadie, où ils semblent résider, il y avait des hommes-boucs et des hommes-chevaux. Mais quelle drôle d'idée, quand même - on se croirait en Pellucidar...
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(*) Il s'agit du Propylon, par où aboutit la route de Léchaion (le port de Corinthe sur le golfe du même nom, opposé au port de Kenkhrée sur le golfe Saronique, de l'autre côté de l'Isthme).