Il y a beaucoup
de belles choses qui paraissent en ce moment. Difficile
de tout suivre, surtout si l'on essaie comme moi
de rattraper le retard.
Mais
de quel retard suis-
je en train
de parler ? Et bien,
de celui qui s'accumule dans certains genres (manga, science-fiction américaine) ... que
je ne suis que
de très loin, assez distraitement
Les prix d'Angoulême au début 2017 ont à nouveau révélé un certain nombre
de titres peu connus, et ils ont été comme d'habitude un étonnement, pour tout le monde. C'était bien sûr une invitation à s'y intéresser, et
je ne pouvais pas manquer cela. Et puis voilà qu'en plus, l'ami Totoche m'offre le tome 1
de Chiisakobé, un manga qui a obtenu le Fauve d'Angoulême
de la
meilleure série (toutes BD confondues)
Je n'avais plus d'excuse.
En feuilletant l'album, j'ai d'abord parcouru la préface. C'est ainsi que j'ai appris que cette histoire est l'adaptation d'un roman
de Shûgorô Yamamoto. Cet écrivain est l'auteur
de Dodes Kaden et
de Barberousse et ... cela vous dit-il quelque chose ... ces titres sont en effet connus ... mais oui ! Les films
de Kurosawa !
Connaissez-vous
Barberousse, d’Akira Kurosawa ? C’est un des plus beaux films
de ce cinéaste, et une admirable histoire
de médecine, comme
je les aime, pleine d’humanité et
de vigueur. Un tel romancier doit vraiment être capable d'écrire d'autres belles histoires. Cette référence a fait tilt, et j'ai lu le tome 1 sans attendre !
Le graphisme
de ce manga n'est bien sûr pas très impressionnant, mais il soutient efficacement le récit, qui est l'attrait principal du livre. Le roman
de Yamamoto est en fait adapté avec intelligence. Tous les personnages sont présentés avec soin et Minetaro Mochizuki (que
je en connaissais pas) prend son temps pour mettre en place son histoire.
L'intrigue met en scène deux personnages principaux, que vous voyez ci-dessus. Il y a d'abord le jeune homme à la barbe envahissante, dont on ne voit jamais les yeux, et qui se nomme Shigeji. Il vient d'hériter d'une entreprise
de construction, suite au décès
de ces parents dans un immense incendie, qui a aussi détruit les locaux
de l'entreprise. Il doit affronter tout cela, et se débrouiller pour continuer à faire fonctionner la firme familiale. La jeune fille,
de son côté, se nomme Ritsu, et elle travaille chez Shigeji comme femme
de ménage. Elle veut cependant aussi garder sous sa protection cinq enfants orphelins, et elle arrive finalement à obtenir que ceux-ci puissent vivre dans la maison
de son patron. Vous pouvez bien sûr en déduire qu'elle a beaucoup
de caractère.
Détail amusant, ces cinq enfants sont en fait agressifs et peu commodes. Ayant toujours vécu en orphelinat, ils ont appris à se défendre et n'hésitent pas à invectiver tout ceux qui leur parlent. Shigeiji n'a donc pas fini d'en voir
de toutes les couleurs.
Pour s'occuper
de ces cinq garnements, une belle jeune fille, nommée Yuko, s'est portée volontaire. Elle est éducatrice et a tous les diplômes requis mais elle est bien jeune ! Qu'arrivera t-elle à faire ? Et comment va t-elle s'entendre avec Ritsu ?
De cette situation complexe, vous pouvez évidemment prévoir qu'il se produira un certain nombre
de romances, mais dans le tome 1, c'est surtout la survie économique
de l'entreprise
de Shigeji qui est en jeu. Ce dernier fait des choix courageux, et on se doute qu'il va obtenir ce qu'il veut. C'est en fait une histoire du "brave petit tailleur" qui commence, et c'est un thème qui est toujours plaisant, surtout s'il est bien raconté.
Et
de fait,
Chiisakobé est un récit très bien raconté. J'en suis maintenant au tome 2, et
je trouve ce manga aussi sympathique que passionnant.
C'est certainement une bonne série à découvrir !
Merci aux jurés d'Angoulême !