Tout-à-fait.
J'avais essayé de pousser auprès de mes contacts les projets BD de deux amis encore débutants (un sur les gladiateurs, l'autre sur Marc Antoine), et j'en suis à me demander si le fait d'avoir vanté la qualité historique de leur travail ne les a pas desservis.
Paradoxalement, chez de tout petits éditeurs peu connus comme Assor-BD, Idées+ ou Tartamudo, on assiste au phénomène inverse : en fin d'album, un petit dossier didactique renseigne le lecteur sur le contexte historique.
C'est le cas de Silvio LUCCISANO (sc.) et Laurent LIBESSART (d.), Le Casque d’Agris (2 t.), LUCCISANO (sc) et Christophe ANSAR (d.), Alésia, Alain GENOT (sc) & Laurent SIEURAC, Arelate (je pense que le t.2 vient de sortir), ou encore TAREK et Vincent POMPETTI, La Guerre des Gaules.
Les scénaristes sont tous archéologues professionnels, fouilleurs amateurs ou historiens. Adoncque, après les « romans de professeurs » du XIXe s., voici une nouvelle école, celle de la « BD d’archéologues ». Hélas, elle n’est attrayante - je le crains -que pour les amateurs d’archéologie confirmés, car niveau BD pure on constate une certaine difficulté à insérer les personnages de fiction.
Etant à 100 % d’accord avec leur démarche, j’en conçois un certain dépit, le résultat étant moyennement à la hauteur de mes espérances. Et je me prends à regretter le VAE VICTIS de Rocca et Mitton, avec son héroïne dénudée une page sur deux et ses légionnaires anachroniquement sortis du Ben Hur de Wyler.