Avec un peu de retard, j'ai lu et relu cette histoire qui m'a d'abord parue assez compliquée, mais cela n'est dû qu'à de fréquents retours en arrière dans le récit : en fin de compte, c'est plus simple qu'il n'y paraît.
Une constatation au sujet du scénario tout d'abord : en choisissant cette période peu connue de l'histoire grecque en général et spartiate en particulier ( par comparaison, par exemple, avec la guerre du Péloponnèse qui sert de cadre aux aventures d'Orion ), l'auteur ne semble pas donner dans la facilité. Mais cette première opinion a son revers : lorsqu'une période historique ne comporte pas de faits ou de personnages archi-connus, il est bien plus facile d'y insérer une histoire fictive. C'est le cas ici : qui connaît Nabis, le "basileus" pour les uns, "tyran" pour les autres, pivot de cette histoire ? Si vous voulez en savoir plus à son sujet, demandez "Guerre contre Nabis" sur Wikipédia ; ce sera une occasion de vérifier que ce récit est presque complètement imaginaire, et que les démêlés de Sparte avec ses voisins, de la ligue achéenne notamment, furent tout autres, avec l'omniprésence romaine, qui va bientôt mettre tout le monde grec d'accord...
Donc, une histoire purement romanesque, qui en vaut bien une autre, mais qui m'a laissé une curieuse impression d'incomplétude, sinon de déjà vu, mais c'est peut-être qu'on ne perçoit pas encore bien les enjeux ; dans le prochain épisode, sans doute ?
En revanche, ce qui est nouveau, c'est le style du dessin de Christophe Simon, qui a trouvé sa voie originale, à la fois classique et vivant ; il est vraiment le grand dessinateur actuel et sa production mérite d'être attentivement suivie. Mais que je n'aime pas ces couleurs...
Conclusion : une histoire agréable, qui aurait mérité un peu plus de bruit et de fureur pour être entièrement crédible ; à suivre au prochain numéro !