AAAAAAaaah ... c'est déjà mieux !
Lefranc, Alix, Jhen ... et les autres
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Raymond a écrit:Bravo pour cette trouvaille !
N'ayant pas lu la Guerre des Gaules, il m'est impossible de vérifier le degré de ressemblance, mais il est en effet fort possible (sans en être certain) que Jacques Martin se soit inspiré du récit de Jules César.
Ceci dit, il est aussi arrivé que Jacques Martin invente des choses que l'on retrouve ensuite dans la réalité. C'est le cas par exemple dans le Dernier Spartiate.
Notons aussi que dans les Légions Perdues, celles-ci ne sont pas exterminées, mais simplement rendues inefficaces par les conditions climatiques hostiles.
Tarmac a écrit:Remettant en perspective cette cartographie, l'on se rend compte que Jacques Martin s'est inspiré de la révolte des Trévires et des Eburons (ouest de Cologne en Allemagne) avec Ambiorix pour chef. Ainsi, Les Légions perdues de César, ont réellement existé. Certes, elles n'ont pas péri par les intempéries, mais lors d'un désastre militaire sans précédant, que César évoque sans trop s'y attarder dans son livre V. Méconnu du grand public, ce désastre militaire a commencé avec l'attaque du camp d'Atuatuca près de Tongres,où cette légion perdue hivernait. Deux légats à la tête d'une légion et cinq cohortes,Titurius Sabinus et Aurunculeius Cotta (environ 8000 Hommes) encerclés sont tombés dans le piège d'Ambiorix. Sans refaire l'exégèse du Livre V que je vous invite à (re)lire, cette affaire se solda par l'extermination, la décimation complète de cette légions. Seules quelques rares survivants on pu rejoindre le camp Labiénus et donner les détails terribles que César livre dans son livre V.
Au surplus, Jacques Martin s'est donc bien inspiré d'un fait réel qui apparaît p16 dans la cartographie, détail que je tenais à partager avec vous.
Tarmac a écrit:je me suis posé la question sur l'existence réelle de ces fameuses légions. VIème et VIIème Légios que l'on aperçoit en ordre de marche d'ailleurs p37.
AJAX a écrit:[Le fait que cette révolte est menée par un Germain est, à mon avis, le seul argument à retenir en faveur de l’hypothèse de Tarmac : les Eburons et les Trévires ont des connexions «germaniques». Kildérik serait ainsi un Ambiorix relooké avec un zeste d'Arioviste. Que cet épisode tragique se soit déroulé près d’un an et demi avant Avaricum ne devait pas outre mesure embarrasser Jacques Martin.]
Ayant appris la révolte de Vercingétorix, César qui comme à son habitude avait hiverné dans sa province proconsulaire – qu’il devait gouverner tout en guerroyant au nord ! – franchit les Cévennes enneigées (VII, 8 ) avec des troupes de renfort dont le nombre et la nature ne nous est pas précisé, mais qui comportait notamment de la cavalerie (**), et fait irruption dans le pays arverne (Auvergne). Un exploit considéré comme impossible. Et pourtant…
M’est avis que c’est plutôt à ce raid – conduit par César en personne - que devait songer J. Martin lorsqu’il imagina son légat Horatius et ses légions « perdues » dans la neige… des Alpes. Ses légions n’ont été qu’empêchées par la neige, pas massacrées. Rien à voir donc avec les quinze cohortes exterminées par les Eburons dans l’Atuatuca, en novembre 54, par la faute de cette tapette de Sabinus qui, contre l’avis de son collègue Cotta, se fia aux promesses de l’ennemi (V, 26-37) !
Enfin, pour répondre à ta question, Tarmac, je te renvoie à mon site :
http://www.peplums.info/pep40.03.htm#072 César eut sous ses ordres les Légions proconsulaires VII, VIII, IX, X ; puis deux autres levées à ses frais en Cisalpine : XI et XII ; enfin, prêtées par Pompée : I, XIII, XIV et XV.
Les spécialistes discutent encore pour savoir si César eut 10 ou 12 légions en Gaule : vu la perte d’une légion et demie à l’Atuatuca (XIII et XIV), les renforts qu’il fit venir tous les ans constituèrent-ils de nouvelles légions, remplacèrent-ils simplement une légion disparue (en récupérant son aigle et matricule) ou furent-ils tout simplement répartis dans des unités existantes, pour combler les pertes ?
Conclusion : César eut-il une VI ? Peut-être (Michel REDDÉ, dans Alésia L’archéologie face à l’imaginaire, Errance éd., 2003, p.32, ajoute une VI hypothétique en 52-51).
Quant à la VII elle était déjà avec César dès le début de la guerre, disons en 57. Elle ne pouvait donc arriver en renfort vers 52.
Sébastien a écrit:Merci pour ce post passionnant, Ajax. Si on commence à s'intéresser à l'histoire romaine, et plus précisément à la Guerre des Gaules, y a t-il une édition en particulier de la G. des G. à conseiller ?
Tarmac a écrit:Tout d'abord, je tiens à rappeler que je suis parti des points du scénario mentionné par J Martin p16.
Etant entendu que c'est ce qu'il s'est réellement passé Hiver 54-53, à savoir une légion excentrée en pleine Gaule Belgique à Atuatuca.
D'après les sources, il semblerait que cette Légion non nommée par son matricule par César, soit bien la XI ou la XII levées en Gaule Cisalpine, et composées de surcroît par des Légionnaires jeunes en service et inexpérimentés, ce qui explique en autre le désastre militaire.
AJAX a écrit:[L’histoire étant ainsi passée à la moulinette, consciencieusement pétrie comme les ingrédients d'une pâtisserie, ton hypothèse, Tarmac (l’offensive des Eburons), épouse la mienne (les Cévennes). Saupoudrez avec un Chilpéric, un Gare-au-furoncle… Et, cerise sur le gâteau, Pompée, l’éternel gros méchant qui n'en demandait pas tant ( http://www.peplums.info/pep00fronta7bis.htm#12 ). Bref l’uchronie martinienne dans toute sa splendeur.
Reste un excellent album.
Avec Garofula, Jacques Martin a créé un personnage de grande envergure, à la fois élégant et inquiétant. C'est un nouvel Arbacès, puisque lui aussi est agent de Pompée et acharné à provoquer la perte de César
Tarmac a écrit:Il faut savoir que dans la Rome de la fin de la République, au moment de l'éclatement du Triumvirat, "Les légions perdues" interviennent à la charnière de ces événements, tous les ingrédients étaient réunis pour le déclenchement d'une guerre civile sans précédant.
P4 et 5 j MARTIN recrée parfaitement l'ambiance politique et l'atmosphère qui y régnaient. Je veux parler des liens de clientélisme et des bandes armées qui faisient régner la terreur au profit des imperatores qui s'affrontaient par personnes interposées. Il en va ainsi de Garofula, Homme des basses oeuvres de Pompée. Ces chefs à la tête de bandes armées, de milices privées, faisaient de facto,régner intentionnellement un système de terreur. Je pense donc que J MARTIN s'est inspiré vraisemblablement du personnage de Titus Annius Milo dit MILON qui était le pendant de Clodius des populares, chez les optimates. Et cela apparaît très clairement, tout long de cet album. Ce n'est qu'une hypothèse, et l'on va d'ailleurs en reparler très prochainement puisque le personnage sévira dans le futur "L'or de Saturne".
Certes je ne nie pas la portée de l'affrontement entre Marianistes et syllaniens, je voulais simplement exprimer l'idée que l'affrontement final entre César et Pompée constituait l'épilogue, la fin de la République, la conclusion d'un conflit entre réformateurs tenants d'un socialisme agraire et partisans de la tradition, de la nobilitas, en germe au moins depuis la 2ème guerre punique.AJAX a écrit:[(Hem... "Guerre civile sans précédent"... tu veux rire... Et Sylla vs. Marius ???)
…
Erik A a écrit:Bon, ça reste de la BD, une pure distraction, et pas des livres d'histoire, hein. Ne pas l'oublier. Mais ce que je lis ci-dessus est passionnant et remet les choses en place. merci.
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