Les légions perdues

Tu conseilles donc d'acheter les trois albums qui regroupe les albums classique d'Alix en noir et blanc ?

Raymond a écrit:Tu conseilles donc d'acheter les trois albums qui regroupe les albums classique d'Alix en noir et blanc ? Wink

En tout cas, les lires

Stéphane nous montre sur Alix Mag la colorisation de la fameuse 1ère planche de l'album !

http://alixmag.canalblog.com/archives/2019/02/24/37123896.html

C'est la première fois que je vois un bleu de coloriage des Légions perdues.

Je reviens sur une petite discussion qui s'était ébauchée dans le sujet "50 ans avec Jacques Martin ! Voilà ce que j'avais écrit :

Raymond a écrit:(…)
"Suspense" me direz vous, mais lequel ? Eh bien, rappelez vous des dernières images de la deuxième planche du journal ! Alix est effectivement en mauvaise posture.



Les ennemis de César attaquent … mais que va faire Alix ? Et que va t-il se passer ? J'y ai pensé pendant deux ans, jusqu'à ce que mes parents nous achètent l'album. Et alors …  la solution trouvée par Jacques Martin m'a fort étonné.

Aujourd'hui, tout le monde connait la suite. C'est la horde du loup qu'Alix avait sauvé d'un piège, peu de temps auparavant, qui va intervenir et entourer la troupe de Garofula pour l'empêcher d'avancer. Alix est ainsi sauvé par une horde de loups. Belle idée de Jacques Martin, peut être pas très réaliste, mais tellement poétique.  

Mais était-ce vraiment une idée de Jacques Martin ? Rappelons-nous en effet du film le Miracle des Loups, tourné par André Hunebelle et interprété entre autres par Jean Marais. Il avait été tourné en 1961 et il proposait une scène tout à fait identique. L'héroïne, une princesse poursuivie par des méchants, était sauvée miraculeusement par une horde de loups, qui faisait obstacle aux soudards déterminés à la capturer.

https://www.programme-television.org/films-telefilms/action-aventure/le-miracle-des-loups

J'imagine que certains d'entre vous connaissent ce vieux film de cape et d'épée.

Et je me demande si Jacques Martin n'a pas eu deux ans plus tard, en dessinant les Légions perdues, une petite réminiscence ?    
(…)

Et voici ce que comte Lanza m'avait répondu !

comte lanza a écrit:Juste un petit retour sur l'épisode des loups dans Les Légions perdues.
Raymond évoque la possibilité d'une réminiscence du Miracle des loups, film de 1961.
En fait, si réminiscence il y a eu, elle pourrait être plus ancienne (remontant à l'enfance de Jacques Martin) car la première mouture du film date de 1924 (d'après un roman de la même année) et le film ressortit en version sonorisée en 1930 (quand J. Martin avait 9 ans). Qui sait s'il a vu ce film, semble-t-il à grand spectacle, dans sa jeunesse ?

https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Miracle_des_loups_(film,_1924)

Le scénariste du film de 1961 était l'auteur du roman paru en 1924, Henry Dupuy-Mazuel (mort en 1962 d'ailleurs).

La discussion en était restée là !

Cette hypothèse d'un film vu par Jacques Martin dans sa jeunesse était fort judicieuse. Rappelons au passage que ce film de Raymond Bernard avait à l'époque été un des grands succès du cinéma muet français.



La réponse à cette question a finalement été donnée par Jacques Martin lui-même ! Eh oui …

En 2005, le maître avait été invité au Centre Wallonie Bruxelles pour y parler (entre autres) de l'influence du cinéma sur son oeuvre. il a reconnu cette influemce et a mentionné trois films qu'il avait vu dans sa jeunesse et qui avaient beaucoup comptés : Salammbô, Ben Hur et le Miracle des Loups .

Ce discours de Jacques Martin avait été filmé à l'époque par Christophe Fumeux et Marc Jailloux, et l'argument est donc irréfutable. Vous pouvez voir ce film dans le forum, à cette page, au post N° 31 :

https://lectraymond.forumactif.com/t72p25-les-films-sur-jacques-martin

Il s'agit du film Conférence de Jacques Martin au CWB 1/3.  Cette mention du Miracle des Loups est faite dans les premières minutes de sa conférence, et il ne fait pas de doute que ce souvenir d'enfance de Jacques Martin a été la source de son inspiration.

à quelle séance est-il allé ?

Petit florilège des représentations de la couverture de cet album, tout confondu !

Quelle grande et belle collection
Eléanore

Manque encore le mug, la couverture tintin, les 3 suisses, et la sérigraphie , il faut que je reprenne des photos

La suite :






Et voilà, pour l'instant

Tiens, j'avais oublié cette couverture :

re

Impressionnant !
J’imagine que tu as commandé le coffret des Légions que Hennebelle va publier.

Oui, bien sûr et en direct en plus

Un autre regard sur le mythique "Les Légions perdues"

Alix Mag donne quelques nouvelles sur "l'album Hennebelle" qui va bientôt sortir !

Tirage de tête des Légions perdues - Alix Mag', actualité sur l'oeuvre de l'univers créé par Jacques Martin, le père d' Alix, Lefranc, Jhen, Orion et Loïs. (canalblog.com)

Pour ma part, le prix me fait quand même hésiter, même si c'est peut-être le meilleur album de Jacques Martin.  

Je confie avoir été tentée à plusieurs reprises, et notamment pour l'Ouragan de Feu. Le problème est de faire rentrer ces superbes ouvrages dans une bibliothèque déjà bien remplie. Je crois aussi que chaque page est séparé de la suivante par un feuillet en papier cristal, ce qui ne favorise pas la lecture .

Eléanore

Je n'ai jamais vu (et encore moins feuilleté) l'album Hennebelle des *légions". J'ai donc été intéressé par cette présentation du livre sur Alix Mag :

"Les légions perdues", le coffret des éditions Hennebelle - Alix Mag', actualité sur l'oeuvre de l'univers créé par Jacques Martin, le père d' Alix, Lefranc, Jhen, Orion et Loïs. (canalblog.com)

Stéphane est ainsi l''heureux possesseur de cet album !  Je n'en suis pas surpris.  

Une planche prestigieuse de Jacques Martin, provenant des Légions perdues, va être mise aux enchères par Million !

C'est la page qui raconte le passage d'un col des Alpes par les légions d'Horatius !



Nul doute que le prix sera conséquent !  

Septimus et Millon : des enchères pour tous les budgets - ActuaBD

Raymond a écrit:Parlons un peu de cet album qui ma première grande découverte du monde d'Alix.

J'avais déjà lu très jeune quelques planches dans le journal Tintin (lors de la prépublication) et je garde un souvenir très vif de quelques scènes de combats. Je ne connaissais toutefois pas l'ensemble du récit et je ne l'ai découvert qu'à la sortie de l'album en 1965. Je me rappelle très bien de la fascinante première vignette. Je n'avais jamais vu d'image semblable.



Cette vue réaliste sur les toits de la Rome antique, à la fois familière et insolite, reste aujourd'hui encore une idée très originale. Elle crée d'emblée une ambiance dramatique avec cet orage qui colore le ciel d'inquiétantes teintes rouges. Mais c'est surtout l'extrême précision des détails (qui donne presque l'impression d'une photographie) qui m'avait alors impressionné.

On pourrait dire que Jacques Martin fait exactement le contraire de Sirius (voir le topic sur les Timour ) et il est le premier auteur de BD à avoir recherché cette qualité dans la reconstitution des lieux, des costumes ou des objets de l'époque romaine. Cette image a d'ailleurs été réimprimée récemment comme une illustration en noir et blanc... mais je ne sais plus dans quelle circonstance.  Est-ce que l'un d'entre vous s'en rappelle ?

Je viens de la retrouver en feuilletant une vieille reliure du journal Tintin. Une fois de plus, je suis frappé par les couleurs qui ont plus d'éclat que dans l'album. Elles apportent une lumière plus crue et une tension plus intense. Par ailleurs, les détails de certaines vignette sont mieux visibles.

Cette illustration originale annonce en tout cas d'emblée que les Légions perdues est un album d'envergure.

..j'ai ressenti cette impression très forte lors de l'achat du fasticule en janvier 63..on sentait arriver un nouveau souffle dans la bd...ajoutons la beauté de la page de couverture...

Oui ! Cette couverture du journal Tintin était tellement bonne que Jacques Martin l'a ensuite reprise pour l'album.

....rien à ajouter sur les qualités des ” legions perdues ”mais je trouve aussi une immense richesse dans ” la griffe noire”,  je l’ai personnellement ressentie à la sortie par numéro ...et dans l’album toujours....!

Mais on aime bien la Griffe Noire, dans le forum !  Les Légions perdues ont cependant un petit quelque chose de plus, qui tient à la fois de l'épopée et du drame.  

Raymond a écrit:Parlons un peu de cet album qui fut ma première grande découverte du monde d'Alix.

J'avais déjà lu très jeune quelques planches dans le journal Tintin (lors de la prépublication) et je garde un souvenir très vif de quelques scènes de combats. Je ne connaissais toutefois pas l'ensemble du récit et je ne l'ai découvert qu'à la sortie de l'album en 1965. Je me rappelle très bien de la fascinante première vignette. Je n'avais jamais vu d'image semblable.



Cette vue réaliste sur les toits de la Rome antique, à la fois familière et insolite, reste aujourd'hui encore une idée très originale. Elle crée d'emblée une ambiance dramatique avec cet orage qui colore le ciel d'inquiétantes teintes rouges. Mais c'est surtout l'extrême précision des détails (qui donne presque l'impression d'une photographie) qui m'avait alors impressionné.

Je ne fais pas faire dans l'originalité : c'est juste comme moi, et d'autres membres du forum, le choc de ce panorama dans le journal "Tintin", et la lutte d'Agérix sur les toits de Rome ! Comme le reste (à part les loups) n'était plus que très vague dans mon souvenir enfantin, et puisqu'il semble l'album plébiscité (sur 50) dans le forum, j'ai décidé de l'acheter. Je suis beaucoup mieux à même aujourd'hui d'applaudir au travail de Jacques Martin sur l'architecture de Rome, sur le mobilier, les décors, les ustensiles, les costumes !
Surprenante erreur tout de même p.14 de l'album Casterman, où Alix raconte à Agérix l'invasion de Brennus "il y a près d'un demi-siècle" : or cela fait bien plus de trois siècles au moment où il parle ! D'ailleurs l'armement et les casques des Gaulois de Vanik sont ceux de l'époque des Celtes de La Tène, au - 5ème / 4ème siècle, et non ceux du -1er siècle... Puisque César est encore en Gaule, le plan de Pompée semble viable, toutefois c'est le noircir beaucoup : en cas de succès il serait alors un traître à Rome, ce qui horrifie Horatius, et ce que Pompée, le vrai, ne fut pas en ses campagnes. Sans compter que César n'aurait pas été si facile à mettre en déroute, vu l'envergure du bonhomme... Mais bon, il faut bien des "méchants" en narratologie.
L'aventure est à part cela bien construite : nous sommes en -52 / - 51, et Jacques Martin le sait, Rome est déchirée alors par des bandes favorables soit à César soit à Pompée, pas étonnant que Garofula se montre actif et puissant donc. Un point faible : la conquête de la Gaule à peine achevée, contrôlée par quelques camps romains en bois, Vanik raconte à Alix tout un développement urbain romanisé, qui n'aura lieu qu'après vingt ou trente ans d'occupation ! là aussi, nécessité narratologique : cela rend logique son choix pro-César (et celui d'Alix, un Gaulois tout de même !).
On n'y voyait bien sûr aucune malice en 1965 où toute idée sexuelle était absente des BD, mais on remarque des moments assez tendres entre Alix et Enak (juste après la mygale entre autres). Porius meurt bien commodément, en effet malgré le retournement tardif de ce brigand de métier, César logiquement ne lui aurait pas épargné un passage en justice...
En tout cas, un très bel album, très pointu sur les difficultés des légions romaines en pays hostile, d'où le titre.

Oui, cette histoire de Brennus présente un écart temporel surprenant par rapport à la date réelle de l'invasion de Rome par les gaulois, mais Jacques Martin se permettait facilement ce gente de "licence poétique", si j'ose employer ce terme. Il a en fait introduit beaucoup d'anachronismes ou de faits irréels dans ses albums. Il y a par exemple la fameuse forteresse spartiate qui parait au fond bien improbable au temps de Jules César, ou aussi l'existence d'une cité nubienne (Sakhara) abritant des comploteurs égyptiens dans le Prince du Nil, ou encore l'incorporation de l'histoire de Salammbô (inventée par Flaubert) dans le Spectre de Carthage. En y réfléchissant bien, tout cela est peu vraisemblable mais le père d'Alix aimait utiliser de grosses ficelles, en arrangeant son récit pour que le lecteur puisse y croire. Tout ce qui pouvait magnifier son aventure était utilisé sans remord par Jacques Martin.  

Absolument Raymond , sans parler des hommes lions dans Orion ou les hommes lézards dans Le fleuve de Jade. Sans parler qqu'Alix parle le loup!! (Vercingetorix)
Alix n'est pas le Larousse de la bd Antique , mais bien une oeuvre de fiction, d'un véritable auteur.

Hum , par contre Kimono, cette histoire de tendresse entre Alix et Enak,dans cet album,  c'est plutôt un fantasme pour vous, non?