En revue virtuelle, la tentative de Mélaka, avec l'appui sans doute de Carali qui avait mis fin à sa revue Psikopat (et n'ayant pas voulu le revendre à des margoulins) est à signaler, avec Mazette, qui dura environ deux années et demi.
Entre les bédés à suivre (une à deux), des jeux en ligne, une actualité politique, divers sujets sociétaux dont les inénarrables vidéos fantasmagoriques, peinardes et relaxantes de son frère Olivier Ka, de la musique, la revue virtuelle était particulièrement axée sur des textes sociétaux et fortement écologiques et écrits surtout par des gens qui savent de quoi ils parlent.
En bédé virtuelle, avec les jeux videos parus dès les années 80 (Blueberry, la Quête de l'Oiseau du Temps, Blake & Mortimer), sous forme de jeux d'aventures ou interactifs (ou très peu interactifs, dans les années 90), il y eut ensuite une bédé virtuelle parue en 1995: Sinkha, de Marco Patrito, une histoire de science-fiction où certains éléments sont actifs dans certains dessins. Sinkha est dit interactif (comme Blake & Mortimer) mais en fait c'est juste une histoire à lire comme une bédé puisque l'interaction est pratiquement inexistante (cliquer sur un bouton pour la suite n'est pas de l'interactivité) mais, hormis cet abus qui pouvait faire penser à un jeu, Sinkha reste une bonne histoire et la première à être une bédé informatique sur support CD-ROM, même si de par son classement "interactif", elle n'en a pas hérité du titre à l'époque.
Plusieurs projets de jeux autour de bandes dessinées auront donc vu le jour en dehors des jeux d'arcade et des jeux 3D, qui appellent à se rapprocher d'une bédé. Les jeux d'aventures, par souris ou par directives claviers, sont proches de la bédé sauf qu'on y est actif. Pour Blake et Mortimer - la marque jaune, l'aspect interactif est lui aussi faible, mais cela reste agréable et, historiquement, c'est sans doute la première BD "numérique" au monde issue d'une bédé papier, quand Sinkha est une création purement numérique. D'autres jeux Blake & Mortimer ont vu le jour, davantage des jeux aujourd'hui bien évidemment car nos ne sommes plus il y a 35 ans, dans le style "pointer & cliquer".
Dans une section "dérivés informatiques", il pourrait être sympathique de parler des adaptations strictes et des jeux exploitant des personnages, uniquement pour l'univers franco-belge bien entendu, en ignorant superbement l'anglophonie, trop attachée à faire de l'argent en exploitant tous les supports. C'est d'ailleurs à ça qu'on reconnait les impérialistes: ça ose tout!