Robert Moreau et Dicky le fantastic

Vous allez me trouver "nunuche", mais j'ai également apprécié les aventures d'un autre personnage publié dans Âmes Vaillantes. Il se nomme "Picou le petit veilleur du nuit".




Selon la bibliographie de Louis Cance, la première histoire à suivre fait 12 planches, puis Moreau publie ensuite de courtes histoires en 1 ou 2 pages. Il a dessiné au total plus d'une trentaine de planches.

En ce qui me concerne (et je ne crois pas être le seul à penser ainsi), la bande dessinée enfantine ne m'apparaît pas comme dépassée une fois que l'on est parvenu à l'âge adulte.

Donc, je te rassure, je ne me sens pas "nunuche" quand il m'arrive d'en relire.  

Savoir encore lire ce genre d'histoires quand on est adultes est rassurant, voire presque salvateur: c'est très important, et beau en plus, d'avoir su garder une âme d'enfant !
J'ai récemment découvert une petite phrase que j'aime beaucoup et qui est fort à propos:
"Nous sommes obligés de vieillir, pas de grandir !"

 

Il est vrai que notre attrait pour la BD est une manière de rester en lien avec le paradis de notre enfance.  

Pour ce qui concerne Picou, le charme de cette série provient de toutes les épreuves qui l'accablent. Il est petit, il a froid, il est enrhumé, il oublie ce qu'il doit dire ... le monde est vraiment dur avec lui !  il continue toutefois bravement sa tournée,  et il est touchant !

Allez, encore 2 pages de plus !   



Par ailleurs, Picou n'est pas bien informé,

Cette histoire à suivre de Picou est assez longue et je m'arrête à ce stade.

Pour compenser, voici une petite histoire complète du même personnage, un peu plus tardive.

N'oublions pas d'autres personnages récurrents dans le journal Âmes Vaillantes, comme par exemple Poupette.



C'est une simple suite de gags "à la petite semaine", qui mettent en scène une jeune fille accompagnée d'un petit chien. Cette BD parait tout aussi innocente qu'aimable, et il y a eu environ 35 double strips de ce genre !



Avouons-le, les gags ne sont pas très percutants, et Moreau a fait bien mieux avec d'autres oeuvres, mais la série s'est tout de même maintenue environ 4 ans dans le journal.

Il y a sinon eu bien d'autres histoires à suivre dans Âmes Vaillantes, et je ne chercherai pas à toutes les commenter. Je vous montrerai seulement les débuts du petit éléphant Trompette pendant les années 50. C'est un des grands personnages inventés par Robert Moreau, et on le retrouvera plus tard dans Femmes d'Aujourd'hui.

Trompette a une qualité assez ordinaire pour un héros de BD : il a beaucoup de chance. Il sait néanmoins aussi faire preuve de bravoure quand il le faut. Je vous montre ici le début de sa première histoire à suivre. Il n'est encore qu'un bébé éléphant, avec une tête tout à fait sympathique- Il fait diverses rencontres dans la jungle (au fait, les éléphants vivent-ils dans la jungle ?   ) et il a déjà l'art de s'attirer des ennuis.

Revenons pendant un moment à Cœurs Vaillants, pour lequel beaucoup de personnages récurrents ont été créés. Il y a par exemple Bill Bockay, un petit cow-boy plein de chance et de débrouillardise. Plusieurs histoires sont complètes sont parues entre 1953 et 1955.

En voici une !   

Chez Robert Moreau, même les méchants ont l'air gentil !   




Et les conclusions sont souvent attendrissantes !   

Autres récidivistes dans les pages de Cœurs Vaillants, Koko, Riri, Doudou et Cie (deux chiens et un chat) ont proposé un humour animalier et bon enfant sous la forme de strips.  Une quinzaine de planches ont été publiées de 1955 à 1956.

Et puis, Robert Moreau a créé d'innombrables personnages dans Cœurs Vaillants, qui n'ont souvent vécu que pendant un ou deux gags, sur une seule une planche. Il y a par exemple cette page de Alonso Fondelo, qui date de 1954.

J'adore le petit détail qui fignole le gag: la date de la lettre !  

Je ne l'avais pas remarqué, mais c'est effectivement excellent !    

Sinon, toujours pour les éditions Fleurus, Robert Moreau a également publié diverses BD dans Fripounet.  Il y a par exemple les gags en 2 bandes de Nic et Niquette.







Ce n'est pas le chef d'oeuvre de Moreau, mais c'est de la BD gentille !   

Signalons maintenant une curiosité, qui est une autre oeuvre des débuts des Moreau. Il a dessiné en 1952 Les Petits Lapins, dans la revue Bernadette. C'est une oeuvre extrêmement naïve, et manifestement destinée aux plus jeunes.


 

Le dessin parait encore hésitant, mais les couleurs sont bien réussies.

Sinon, Robert Moreau a aussi travaillé de 1954 à 1956 pour le journal Jocko. Il y dessinait les aventures du héros éponyme.

Ce petit singe est bien sympathique !

Tellement sympathique que j'en remets une couche !    

Jocko ne se laisse pas faire !   

En fait, Robert Moreau est nettement meilleur dans ses BD animalières.

Intéressons-nous maintenant au journal Ima, pour lequel Moreau a travaillé de 1955 à 1957.



Il y a dessiné une autre aventure dans un style réaliste intitulée Mystère dans la Jungle. Cette histoire fait 20 pages, et je n'en connais que la première planche.



Cette BD semble être "pas mal" mais ... elle n'a pas le même charme.   

Les aventures de Nestor Tapotour me semblent déjà plus amusantes. C'est une longue histoire à suivre qui est parue en 1956 dans Ima. Elle raconte les mésaventures d'un petit fonctionnaire, qui rêve justement d'avoir une vie plus aventureuse.



Voici la première page ! Vous admettrez que Nestor a une bonne tête.   

Continuons pendant quelques pages avec ce brave Nestor Tapotour !   

Page 3 !

Toujours dans Ima, Moreau a aussi dessiné les bandes verticales de Toufou.