Robert Gigi le méconnu

Robert Gigi a fait une très longue carrière, et il a connu de nombreux hauts et bas qui l'ont amené à collaborer un peu partout. Il a ainsi travaillé pour des revues prestigieuses (tel que Pilote pendant ses meilleures années) mais aussi pour de nombreux journaux modestes et qui sont totalement oubliés. Ce dessinateur n'est pas très connu aujourd'hui mais les nostalgiques peuvent encore retrouver de temps en temps certains de ses albums chez les brocanteurs.



Les dessins de Gigi sont facilement reconnaissables à travers sa manière de dessiner les jeunes filles, ou les jeunes femmes. Comme beaucoup de dessinateurs, il avait ses petites habitudes.  



Henri Filippini lui consacre un Coin du Patrimoine sur BDZoom et c'est une magnifique idée. La première partie de cet article nous fait bien sûr découvrir de nombreuses BD totalement inconnues :

http://bdzoom.com/169740/patrimoine/robert-gigi-de-la-bande-dessinee-populaire-a-la-nouvelle-bd%e2%80%a6-1re-partie/

La deuxième partie du "Coin du Patrimoine" dédiée à Gigi a été mise en ligne !



Filippini raconte maintenant les années Pilote et Scarlett Dream, qui ont permis au grand public de le découvrir !

http://bdzoom.com/169791/patrimoine/robert-gigi-de-la-bande-dessinee-populaire-a-la-nouvelle-bd%e2%80%a6-2e-et-derniere-partie/

J'avais lu je ne sais plus où un mot élogieux sur Ugaki de Robert Gigi (peut-être dans la préface de la mini-intégrale du premier cycle de Kogaratsu).

Je suis tombé sur une réédition du premier tome, Le Serment du Samourai, chez Gibert l'autre jour et je n'ai pas été déçu : l'édition que j'ai acquise comportait une introduction et mise en contexte écrite par l'auteur très intéressante, assortie de belles illustrations grand format.



L'histoire est tout à fait honnête (en 1637, un rônin — un samouraï sans maître — se trouve embarqué plus ou moins malgré lui dans la rébellion des chrétiens japonais) et dans ce qu'elle laisse transpirer d'inachèvement et d'impuissance, in fine, du héros, il y a comme une lenteur, une respiration particulière qui est celle des films japonais (je suis sûr que l'ami Kimono aurait plein de choses à dire là-dessus ! ).

Elle est surtout servie par un beau dessin, classique, attentif aux détails pour dépeindre un Japon encore presque médiéval avec finesse, fidélité et sans l'outrance qui caractérise trop souvent les BD historiques actuelles — lesquelles mettent l'accent sur le spectaculaire façon films d'action. C'est moins exoressif que Kogaratsu visuellement, mais tout aussi plaisant au final. Léger bémol : les couleurs, sans être ni affreuses, ni désagréables, sont hélas un peu fades — les images des planches en noir et blanc trouvées sur Internet sont plus puissantes.

 



En tout cas, une belle découverte et j'espère trouver le second (et dernier) tome un jour.

Souvenirs, souvenirs ... il y a au moins 40 ans que j'ai lu ça ! C'était pas mal mais je me souviens d'une autre couverture.

Le deuxième tome ne doit pas être facile à dégotter en librairie, mais on le trouve assez facilement sur eBay.