Alix 30 La conjuration de Baal

J'ai lu, mais pas encore relu l'album.
J'attendais pour relire l'album avant donner mon avis, mais c'est probable que j'aurais besoin d'un peu plus de temps pour le relire.
Alors, voici mon avis:
Ce n'est pas un chef-d'ouevre, comme les 'Les Legions Perdues', 'Le Tombeau Etrusque', 'Le Dernier Spartiate', ou quelques autres albums du Maître, que j'aime plus.
C'est aussi un peu loin de 'Le Démon des Pharos', un excelent scénario et un magnifique dessin de Simon.
C'est encore loin de 'Les Barbares', dont scénario vous savez que je trouve vraiment magnifique, ou de 'Roma, Roma ...' !
Mais, bien sur, on est aussi loin de 'Le Fleuve de Jade', ou de 'La Cité Engloutie'.
Pour le scénario, je le trouve bon, mais pas plus que bon.
Pour le dessin de Simon, je le trouve, parfois, un peu moins réussi que d'habitude.
En resumé, c'est un bon Alix, agraiable à lire, mais j'avais l'espoir qu'il était mieux.

Voilà un avis sensé et des propos bien mesurés !

Pour ma part, j'arrête là cet échange d'arguments. Je crois que, comme pour la "Chronologie", nous n'ariverons pas à nous mettre d'accord, Raymond et moi. En revanche, j'apprécierai qu'un de nos correspondants connaissant bien l'Histoire ( avec une grande hache, comme dirait je ne sais plus qui ) nous départage ou apporte d'autres éléments.

J'observe quand même qu'il y a toujours une difficulté pour dater les aventures d'Alix. Bien sûr, c'est fait exprès. A l'exception des deux premiers albums, Jacques Martin s'était toujours bien gardé de fournir une datation précise, ce qui lui permettait de caser toutes les aventures dans une période limitée, se contentant d'évoquer une toile de fond. Les scénaristes qui ont poursuivi son oeuvre ont fait de même, à une exception près : "L'Ibère". Dans "La conjuration de Baal", Michel Lafon a sans doute voulu trop bien faire, et il a glissé un fait réel au milieu d'une aventure totalement imaginaire. Si l'un de nous s'en tient à l'imaginaire et l'autre à la trame historique, on ne risque pas de se comprendre, en effet.

Bah Alix et tant d'autres histoires se vivent dans un monde parallèle, où les mélanges du rêve, de l'imaginaire, de la vision de l'auteur et la vérité historique ont chacune leur place!

En tout cas, je tiens à féliciter (et à remercier) Jacky-Charles pour l'excellence de son analyse, même si je n'étais pas d'accord sur certaines questions de fond. Il est malheureusement inévitable que des différences d'appréciation de l'album se répercutent sur les débats.

Merci, et, bien sûr, si je n'ai pas plus d'arguments à apporter à la question de la datation ( qui me paraît néanmoins assez mineure par rapport au reste de l'histoire ), on peut toujours poursuivre la discussion sur d'autres aspects de cet album.
Et je ne trouve pas que les appréciations différentes soient un défaut : c'est s'il n'y en avait qu'une que ce serait grave ! Et du moment qu'on reste entre gens de bonne compagnie, tout va bien.

Je reviens sur l'édition noir-blanc de cet album, que je n'ai d'ailleurs pas achetée.



En la feuilletant, il me semble que le dessin de Christophe Simon y est bien mieux mis en valeur. Est-ce que certain d'entre vous ont lu l'histoire dans cette édition. Est-ce que cela entraîne un changement dans la perception de cette BD ?

Sans trahir un secret, Casterman, sur la version couleur, a utilisé un autre papier. Ce papier boit énormément et donc il altére tant les traits que les couleurs. Il faut savoir que les couleurs originales étaient beaucoup plus vives, plus chaudes, et que les traits étaient plus fin.
De même que pour les dédicaces, ce papier n'est pas idéal et les auteurs ne peuvent pas se permettre de rater un trait car c'est quasi impossible de gommer sans faire d'énorme tâche ! Ce papier a aussi été utilisé pour les Enfants du Bunker et l'auteur à lui aussi des difficultés lors des dédicaces.
Voilà peut être un début d'explication.

Pour répondre à ta question : Moi il n'y a rien à faire mais je préfére en N/B, c'est beaucoup plus beau.

Planches 27 et 40 en vente à la Galerie belge "Les dessous du dessin".


http://www.les-dessous-du-dessin.be/detail_planche.php?idplanche=1802

http://www.les-dessous-du-dessin.be/detail_planche.php?idplanche=1803

1250 euros la planche ! C'est presque raisonnable.

Raymond a écrit:1250 euros la planche ! C'est presque raisonnable.

Oui, presque ...

 Relisant ce topic sur "La conjuration de Baal", je me demandais ce qu'il était adevenu au projet initial à deux albums. Y aura-til une suite à terme, ou le projet est-il enterré depuis le départ de Christophe Simon ?

Le projet initial "à deux albums" a été abandonné en cours de réalisation. L'intrigue a été réorganisée pour ne faire plus qu'un livre, et ce remaniement est définitif. L'histoire est publiée et les deux auteurs sont passés depuis longtemps à autre chose (Christophe Simon est en train de dessiner Sparte).

Un album mais 54 pages si je me souviens bien.

Michel Lafon nous a quitté:
http://alixmag.canalblog.com/archives/2014/10/22/30816693.html

Une bien triste nouvelle.

stephane a écrit:Michel Lafon nous a quitté:
http://alixmag.canalblog.com/archives/2014/10/22/30816693.html

Mon pote Fal (qui était son ami) a rédigé un obitaire ici : http://salon-litteraire.com/fr/michel-lafon/review/1907680-22-octobre-2014-deces-de-michel-lafon

Planche n° 40.

Avant la colorisation de la couverture...

Bon, je continue à rattraper mon retard.

Alors, j'avais un peu aimé cette "Cité engloutie" (presque) unanimement détestée. Comme tout le monde, j'avais salué un bon "Testament de César". Alors, quid de cette "Conjuration de Baal"?

Premier point: ceux qui ont lu mes précédents posts savent que je préfère que les repreneurs situent leurs histoires après celles de Jacques Martin. Cette histoire est la parfaite illustration du pourquoi. En effet, placée juste après le "Dieu Sauvage" (c'est dit page 1), elle ressuscite Arbacès, mort à la fin de la Tiare d'Oribal dans l'effondrement du barrage de Zür Bakal. Or Arbacès ressuscite dans "La Chute d'Icare", située chronologiquement bien après cette histoire. Et que dit Alix à la page 14 de "La Chute d'Icare"? "Enak et moi étions persuadés qu'il était mort à Zür Bakal". Don't act.

Le contexte historique lui-même est boiteux: César et Pompée en même temps à Rome dans une ambiance de guerre civile... La légion césarienne qui fonce sur Rome... Bon, beaucoup a été écrit à ce sujet dans les posts précédents, je n'insiste pas.

Si l'on fait abstraction de ces incohérences chronologiques et historiques, il faut reconnaitre que le scénario est maitrisé et le découpage bien fait. Quelques rebondissements sont un peu tirés par les cheveux, mais passons... Par contre, je trouve le dessin de Christophe Simon plus faible qu'à son habitude, à l'image de la vignette de la page 13 où Enak a les proportions d'un nain sur son cheval... Et puis, ces espèces de flash quand une épée touche un personnage... Alix version Comics?

Au final, sous prétexte de rendre hommage aux albums cultes (sont cités: "Le Dieu Sauvage", "La Griffe Noire", "L'Ile Maudite", "Le Tombeau étrusque"!), on se retrouve avec un album qui leur sera fatalement comparé... aux risques et périls des auteurs!... A ce titre, j'ai lu avec intérêt le petit texte de Lafon page 54, expliquant ce qu'il estime être la meilleure façon de continuer un classique de la bédé: "creuser et cultiver ce qui fait son essence même", "Ramener encore une fois [...] Alix, donc, [...] à l'ombre protectrice mais intermittente de César, aux prises avec le Grec infâme, à l'affût des Conjurés de Baal." Étrange conception: les repreneurs sont donc condamnés à errer dans la prison que leur ont léguée pour l'éternité les dix premiers albums, les classiques des classiques d'Alix, l'ancien testament en quelque sorte? N'est-ce pas oublier que Jacques Martin lui-même s'est permis des escapades que n'oseraient pas les repreneurs, en Chine, au pied du volcan, ou au sommet de la tour de Babel?????

Au final, cet album se lit, mais je le place en-dessous du Démon de Pharos, de l'Ibère et du Testament de César, au niveau de la Cité engloutie. C'est un hommage, je préfère du neuf...