Sa notice wikipedia :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Alan_Turing
Alan Turing (1912 – 1954) est considéré par beaucoup comme le père de l'informatique. Mathématicien de génie, il fût réquisitionné par la Couronne pendant la Deuxième Guerre mondiale pour dénouer les messages codés allemands. Son plus grand coup d'éclat a été de concevoir une « bombe » logique – dans les fait, le premier ordinateur moderne - pour « casser » Enigma, la clef de voûte du cryptage nazis et donner ainsi accès aux Alliés à toutes les communications militaires de l'Axe ! Sur le plan personnel, homosexuel dans une société qui ne le tolérait pas, il a profondément souffert de devoir cacher sa vraie nature. Poursuivi pour indécence manifeste et de perversion sexuelle, il est condamné à la castration chimique. Infiniment touché par cette ultime avanie, il se suicide à la veille de son quarante-deuxième anniversaire.
Une personnalité géniale, mais tourmentée, un rôle majeur dans l'Histoire contemporaine, une multitude de secrets et une fin dramatique, la courte vie d'Alan Turing est plus proche de la tragédie grecque que celle d'un scientifique, même révolutionnaire. Arnaud Delalande l'a bien compris et son scénario regorge de renvois symboliques (la pomme évidemment, l'enfance, le dépassement de soi, etc.). La narration, à la construction toute droit sortie d'un cryptographe, est organisée autour d'une multitude de retours en arrière entremêlés dans lesquels le héros revoit son existence. L'évocation est puissante, mais parfois ardue à suivre. En effet, de nombreuses explications mathématiques viennent s'ajouter à cette trajectoire troublée. Le résultat tient néanmoins la route et, malgré quelques raccourcis, donne une excellente idée des affres psychologiques et intellectuelles que Turing dut endurer.
Comme à son habitude, Eric Liberge propose une approche très léchée et stylisée. Les éléments graphiques se chevauchent et les pensées se matérialisent. Le procédé est techniquement au point, mais alourdit passablement les planches, en particulier lorsqu'il s'agit de grandes compositions qui croulent parfois littéralement sous les éléments visuels. Le rythme de lecture s'en ressent, spécialement si l'on prend le temps de scruter tous les détails.
Plus factuel et plus détaillé que Les rêveurs lunaires, Le cas Alan Turing se révèle être une biographie solide à propos d'un des grands esprits du XXe siècle.
Par A. Perroud
Alan Turing est bègue, génial et rêveur, marathonien de niveau olympique. À 30 ans à peine, les Services anglais le recrutent. Logicien hors pair, il rejoint l'équipe de « combat mathématique ». Seul, il perce le secret des codes de l'Enigma, la machine qui transmet les instructions militaires du Führer. Précurseur de l'informatique et de l'intelligence artificielle, il écourte la guerre de deux ans. En 1952, il est rejeté en raison de son homosexualité et forcé à suivre un traitement de castration chimique. Il se suicide le 7 juin 1954. Son dossier est aussitôt classé secret-défense par l'Intelligence Service, jusque dans les années 2000. Arnaud Delalande et Éric Liberge nous offrent un récit unique. C'est une réflexion sur le devoir, l'amour inassouvi, la différence, la solitude et la quête d'identité. Une histoire forte et très émouvante.
Le parcours du génie de l'informatique Alan Turing, grand sportif et espion britannique pendant la Seconde Guerre mondiale.
Alan Turing, génie incompris et naïf, inventeur de l’ordinateur moderne, sportif d’excellence et espion de Sa Majesté pendant la Seconde Guerre mondiale, est resté une figure mystérieuse.
Qui était vraiment cet homme ?
Pourquoi s’est-il suicidé à l’âge de 41 ans ?
Éclairage sensible sur une personnalité fascinante, dans son style parfois presque cubiste, le Turing de Robert Deutsch restitue l’étrange trajectoire de météore qu’a suivie la vie d’Alan Turing.
Farm Hall, Cambridge, Angleterre, 6 août 1945. Groupés autour d’un poste de radio, une dizaine de physiciens allemands en résidence surveillée – la fine fleur des savants atomistes du Reich y est mise sur écoute par les alliés – découvrent avec stupeur et effroi, comme le monde entier, que les américains viennent de déclencher l’apocalypse nucléaire sur Hiroshima. Parmi eux, Werner Heisenberg, lui qui éleva l’incertitude au rang de Principe, et maître d’œuvre malheureux du programme de recherche hitlérien. Quelle fut la part entre sa volonté de ne pas offrir une telle arme à ses dirigeants, ses erreurs de calculs répétées, et l’obstruction imbécile des bureaucrates enchaînés à leur idéologie nazie ? Difficile de trancher, mais le fait est que le sort de l'humanité s’est en partie joué au travers des doutes du scientifique.
Même force d’âme, même opiniâtreté, même indocilité, et mêmes conflits intérieurs pour les deux derniers héros de cette épopée scientifique et guerrière, deux britanniques cette fois. D’une part Sir Hugh Dowding, principal artisan de la résistance anglaise face à la Luftwaffe lors de la si cruciale Bataille d’Angleterre, ainsi qu’Alan Turing, désormais célébré pour avoir jeté les bases de l’informatique moderne, mais aussi l’inextinguible esprit qui brisa les codes secrets de l’Enigma cryptant les messages allemands, donnant aux alliés la victoire du renseignement et la maîtrise des mers, conditions sine qua non du débarquement.
Cette longue introduction pour détailler la richesse du propos, l’intensité du récit, la puissance du sujet évoqué dans cette étonnante bande dessinée. Il y est question avant tout de basculement, de ces imperceptibles événements qui peuvent modifier le cours de l’histoire, il y est question aussi de combien déterminante peut être la volonté de simples hommes pour précipiter cette bascule, et il y est question surtout de la manière dont ces actes pèsent sur la conscience de ceux qui les portent. Cette interrogation sur la responsabilité du scientifique devant la société est ancienne, mais elle devient plus capitale encore en temps de guerre, et fut portée à son paroxysme d’ambivalence lorsqu’il s’est agi de libérer un pouvoir destructeur absolument inconcevable.
De l’idée initiale d’une évocation en hommage à Turing jusqu’à cette quadruple biographie, il y a d’abord eu une rencontre. Entre Cédric Villani, le célèbre mathématicien aux allures de dandy romantique, fin connaisseur de BD, amateur de Franquin, Tezuka et Mizuki, et Edmond Baudoin, qui se met en scène à plusieurs reprises en train de dialoguer avec le chercheur, il semble que l’entente fut immédiate et l’osmose parfaite. C’est en tous cas ce qui émane de leur album, la narration est d’une telle fluidité, tellement en phase avec le dessin, et le ton à la fois si proche du lyrisme poétique du dessinateur niçois et si rigoureusement documenté, qu’on imagine une collaboration intense et quasi symbiotique entre les deux auteurs. Il est en tous points remarquable de voir la maitrise avec laquelle le scénariste néophyte a construit son récit, la justesse des dialogues, la gestion subtile des émotions, et tout aussi réjouissant de voir la maestria graphique de Baudoin pour représenter des concepts aussi complexes qu’abstraits. Car du mécanisme interne de « Little Boy » jusqu’aux considérations théoriques de la fission nucléaire en passant par les impasses et tâtonnements des acteurs de cette épopée, rien n’est soustrait au lecteur, et il fallait bien le talent de conteur et l’empathie naturelle de l’artiste pour illustrer les pensées tumultueuses et fécondes émanant de ces héros.
Est-ce parce que Szilárd était le plus vif, le plus acéré de ces esprits que Baudoin abandonne provisoirement son habituel pinceau pour la plume, le temps d’un portrait ? Si la structure générale des planches demeure ce mélange inventif de visages expressifs, de paysages et de réflexions vagabondes, la ligne se fait fine, hachurée, entrelacée, donnant une dimension particulière à ce chapitre, comme l’illusion d’un reportage d’époque dans une revue satirique. Mais sinon, l’auteur déploie son trait charbonneux coutumier, virevoltant, avec ces ombres éparses comme des taches posées au hasard et qui soudain prennent corps, ces regards mélancoliques, et toujours cette faculté de rendre visible l’insaisissable. Le plaisir manifeste qu’il a eu à peindre ces Rêveurs lunaires transparait clairement, de même que l’affection sans borne que Villani porte à ses personnages, qui semblent un rien fanfarons quand il exprime son admiration à travers eux.
Amateur d’Histoire, féru de Sciences, passionné de destins hors norme, simple lecteur, pas de doute mal placé, cet album est fait pour toi.
Par O. Boussin
À Londres, un message l'envoie dans le petit village de Bletchley où, aidé du professeur Black, d'Alan Turing et de Miss Mac Kenzie, il va s'attaquer au décryptage de la machine Enigma. Une aventure passionnante qui mettra ses facultés intellectuelles à rude épreuve mais qui lui permettra également de croiser Churchill, de découvrir l'amour (non, pas avec Churchill) et de changer le cours de la guerre.
L'histoire, poignante, d'un génie hors du commun, traité de façon terrible par sa propre nation. Sans avoir l'air d'y toucher, le dessin très ligne claire de Goffin contribue de façon très efficace à l'émotion. Basé sur l'histoire véridique d'Enigma ( code secret employé par les Nazis durant la seconde guerre mondiale, et réputé indéchiffrable ).
Bletchley Park:
Sellerie et grenier à fourrage convertis en chalets. Les premiers travaux Enigma sont menés ici par Dilly Knox, John Jeffreys et Alan Turing. Les fenêtres du haut de la tour donnent dans une pièce occupée par Turing.
mémorial à A.T.
La machine Enigma :