Calvo a beaucoup travaillé avec G.P. jusqu'en 1948, puis il s'est dirigé vers d'autres éditeurs ! Il semble y avoir eu un conflit avec Victor Dancette cette année-là !
Il a sinon continué à dessiner pour la SPE des frères Offenstadt pendant toutes ces années, et a publié deux petits albums de Patamousse de 16 pages en 1946. Le premier s'intitulait Tagada détective.
Ce sont à nouveau des aventures joyeusement parodiques au milieu d'un monde animalier très humanisé. Dans Tagada détective, qui est en fait le titre d'un film, Calvo s'amuse en plus à insérer son récit à l'intérieur d'un autre récit. On voit ainsi au départ la population animalière du bois qui s'assemble dans une clairière réaménagée en salle de cinéma, tandis que l'affiche fait la liste des acteurs du film … où l'on retrouve les noms de Patamousse et ses amis.
Cette "comédie filmée" est légèrement mélodramatique, car le gentil Patamousse n'est pas avare de larmes et de bons sentiments, et c'est plutôt le charme des images qui soutient l'intérêt du lecteur. Heureusement, Calvo adore composer de grandes illustrations remplies de détails fantaisistes que l'on contemple assez longuement, car l'œil a parfois tendance à s'y perdre. Ce charme est bien sûr davantage opérant lorsque la planche est en couleur.
Tromblon le brigand est une autre aventure de Patamousse qui a été publiée la même année, et qui raconte cette fois un rêve du mignon petit lapin. Le personnage de Tromblon (un inquiétant renard même s'il est déguisé) introduit une note un peu plus effrayante dans ce récit à nouveau champêtre.
Les rêves peuvent en effet se transformer en cauchemars et Calvo n'hésite d'ailleurs pas à introduire une ou deux scènes sanglantes dans cette histoire, peut-être afin que son féroce carnivore soit crédible. Et c'est ainsi que l'on découvre le triste sort d'un lapin victime de la chasse, une image que le dessinateur illustre d'une façon assez crue, sans faire de fioriture. Même dans les récits pour enfants, on peut parfois retrouver la fameuse férocité de Calvo.
Mais ce qui prédomine dans cette troisième histoire de Patamousse, c'est à nouveau la force de vie qui pétille chez ces animaux humanisés aux vieux vêtement rapiécés, et aussi l'aspect sauvage des grands arbres qui les abritent, et enfin ces multiples détails qui embellissent chaque image ou qui réveillent un sentiment de tendresse. Les images de Calvo possèdent une curieuse réalité.
Depuis les années 70, ces deux petites bandes dessinées ont été très justement regroupées avec l'histoire de Patamousse en un seul album, et cet ensemble est bien sûr un autre chef-d'œuvre de Calvo. Bien que l'album se place nettement dans la catégorie des histoires enfantines conventionnelles, Calvo donne à ses historiettes une grâce délicate, qui nait de ses multiples inventions graphiques et aussi de la poésie de certaines situations. Et c'est ainsi que même si elles n'ont pas été publiées chez G.P., les histoires de Patamousse font partie de l'âge d'or du dessinateur.
Là aussi, on pourrait souhaiter une belle réédition en couleurs.
Il a sinon continué à dessiner pour la SPE des frères Offenstadt pendant toutes ces années, et a publié deux petits albums de Patamousse de 16 pages en 1946. Le premier s'intitulait Tagada détective.
Ce sont à nouveau des aventures joyeusement parodiques au milieu d'un monde animalier très humanisé. Dans Tagada détective, qui est en fait le titre d'un film, Calvo s'amuse en plus à insérer son récit à l'intérieur d'un autre récit. On voit ainsi au départ la population animalière du bois qui s'assemble dans une clairière réaménagée en salle de cinéma, tandis que l'affiche fait la liste des acteurs du film … où l'on retrouve les noms de Patamousse et ses amis.
Cette "comédie filmée" est légèrement mélodramatique, car le gentil Patamousse n'est pas avare de larmes et de bons sentiments, et c'est plutôt le charme des images qui soutient l'intérêt du lecteur. Heureusement, Calvo adore composer de grandes illustrations remplies de détails fantaisistes que l'on contemple assez longuement, car l'œil a parfois tendance à s'y perdre. Ce charme est bien sûr davantage opérant lorsque la planche est en couleur.
Tromblon le brigand est une autre aventure de Patamousse qui a été publiée la même année, et qui raconte cette fois un rêve du mignon petit lapin. Le personnage de Tromblon (un inquiétant renard même s'il est déguisé) introduit une note un peu plus effrayante dans ce récit à nouveau champêtre.
Les rêves peuvent en effet se transformer en cauchemars et Calvo n'hésite d'ailleurs pas à introduire une ou deux scènes sanglantes dans cette histoire, peut-être afin que son féroce carnivore soit crédible. Et c'est ainsi que l'on découvre le triste sort d'un lapin victime de la chasse, une image que le dessinateur illustre d'une façon assez crue, sans faire de fioriture. Même dans les récits pour enfants, on peut parfois retrouver la fameuse férocité de Calvo.
Mais ce qui prédomine dans cette troisième histoire de Patamousse, c'est à nouveau la force de vie qui pétille chez ces animaux humanisés aux vieux vêtement rapiécés, et aussi l'aspect sauvage des grands arbres qui les abritent, et enfin ces multiples détails qui embellissent chaque image ou qui réveillent un sentiment de tendresse. Les images de Calvo possèdent une curieuse réalité.
Depuis les années 70, ces deux petites bandes dessinées ont été très justement regroupées avec l'histoire de Patamousse en un seul album, et cet ensemble est bien sûr un autre chef-d'œuvre de Calvo. Bien que l'album se place nettement dans la catégorie des histoires enfantines conventionnelles, Calvo donne à ses historiettes une grâce délicate, qui nait de ses multiples inventions graphiques et aussi de la poésie de certaines situations. Et c'est ainsi que même si elles n'ont pas été publiées chez G.P., les histoires de Patamousse font partie de l'âge d'or du dessinateur.
Là aussi, on pourrait souhaiter une belle réédition en couleurs.