Alix 31 L'ombre de Sarapis

Ca y est! vous pouvez!

On va attendre encore une ou deux lectures approfondies avant d'émettre un avis éclairé.
A l'aune de cette première lecture, on peut dire que le scénario est travaillé, les dessins et décors splendides. Il y a à mon sens, un gros travail de recherche et de restitution, peut-être est-ce "L'ombre de Cortggiani" l'Egyptologue frère? Un beau récit d'aventure au coeur de l'Egypte Ptolémaïque. Je n'en dis pas plus, ayons à tout le moins pitié de Monocle

Finalement, je suis content d'avoir retrouvé Alix tel qu'en lui-même, avec un scénario solide et de beaux dessins, certainement l'un des meilleurs albums depuis longtemps. Il y aura à coup sûr de quoi dire à son sujet.

L'indice sur la disparition d'Enak après la mort de Cléopâtre est la belle Isadora

Tarmac a écrit:L'indice sur la disparition d'Enak après la mort de Cléopâtre est la belle Isadora

Mmm ... ce n'est pas sûr !

Le récit de L'Ombre de Sarapis doit se passer en -46 ou -45 av. JC, tandis que la mort de Cléopâtre date de -30. Il y a donc au minimum 15 ans qui se passent entre cette rencontre d'Enak (avec la belle Isadora) et sa disparition en Egypte. Beaucoup de choses peuvent se passer entre ces deux dates, et la belle jeune fille a le temps de devenir une femme bien mûre.

Ceci me rappelle les discussions que j'ai eu avec Jacky-Charles sur la chronologie des histoires d'Alix. Je présume que l'Ombre de Sarapis se déroule après l'Ibère, et probablement avant le Testament de César.

La disparition, tu as sans doute raison, mais Kephren, c'est tout à fait possible.

Raymond a écrit:

Tarmac a écrit:L'indice sur la disparition d'Enak après la mort de Cléopâtre est la belle Isadora

Mmm ... ce n'est pas sûr !

Le récit de L'Ombre de Sarapis doit se passer en -46 ou -45 av. JC, tandis que la mort de Cléopâtre date de -30. Il y a donc au minimum 15 ans qui se passent entre cette rencontre d'Enak (avec la belle Isadora) et sa disparition en Egypte. Beaucoup de choses peuvent se passer entre ces deux dates, et la belle jeune fille a le temps de devenir une femme bien mûre.

Ceci me rappelle les discussions que j'ai eu avec Jacky-Charles sur la chronologie des histoires d'Alix. Je présume que l'Ombre de Sarapis se déroule après l'Ibère, et probablement avant le Testament de César.

Il est assez facile de dater avec précision "L'ombre de Sarapis" : août -46, et voici pourquoi.

Page 47, Cléopâtre dit à Alix qu'elle va se rendre à Rome pour le prochain triomphe de César. En fait, celui-ci bénéficia de quatre triomphes successivement en août et septembre -46, dont celui en l'honneur de sa victoire dans la guerre des Gaules, au cours duquel fut exhibé Vercingétorix avant d'être exécuté, et celui pour sa victoire en Egypte en -48/-47, et là ce fut Arsinoé, la soeur de Cléopâtre, qui fit de la figuration comme captive ( elle s'était alliée à Ptolémée XIII qui mit un terme au conflit en se noyant ). Il est possible que Cléopâtre n'assista qu'à ce dernier triomphe.

Or César était revenu le 28 juillet -46 à Rome après ses combats contre les pompéiens en Afrique du nord où il avait notamment remporté la bataille de Thapsus ( voir mon commentaire de "L'Ibère" ). S'il rencontre Alix dès son retour et si celui-ci part immédiatement pour l'Egypte, cela laisse le temps à Cléopâtre de partir pour Rome, qu'elle ne quittera définitivement qu'en avril -44, après la mort de César ( avec cependant un entracte égyptien en -45 ).

Dans la chronologie, "L'ombre de Sarapis" se déroule juste avant "Le testament de César" ( fin -46 ) et "L'Ibère" ( début -45 ) : voir mes analyses de ces deux albums.

Deux précisions tout de même.
Certains historiens disent que les triomphes de César furent au nombre de cinq et n'eurent lieu qu'en -45, mais je n'ai pas trouvé d'autres arguments en faveur de cette thèse.
Par ailleurs, la chronologie ci-dessus ne tient qu'en admettant que Césarion était né en -47, comme le dit Plutarque qui écrivait un siècle après les évènements. Mais Cicéron, qui était un contemporain, dit qu'il était né à la mi-avril -44, soit un mois après la mort de César qui n'aurait donc jamais connu son fils ( et qui avait choisi Octave comme héritier ).

Analyse de J.M Milquet, sur Univers Alix
http://www.universalix.fr/alix-lombre-de-sarapis/

Pour ne rien vous cacher, j'étais septique avant la sortie de cet album.Je connais très mal les deux protagonistes.Personnellement, je trouve qu'ils se rapprochent de très très près de J.Martin, manque un petit quelque chose (sans doute au niveau du scénario! )Le dessin est de belle facture et promet pour les prochains, s'il y en a! Pour ce qui concerne les descendances de nos héros, ne tirons pas de conclusions hâtives, il faudrait que les auteurs se soient concertés avec V.Mangin. Ce qui n'est pas impossible mais, je n'y croie pas.
Petite info : le culte de Serapis ou Sarapis ne rentrera en Italie qu'au deuxième siècle après J.C!
Revenons à l'album, la couverture m'a surprit, je ne pensais pas que c'était Cléopâtre qui était avec Alix!
Celle de C.Simon était tellement jolie! Mais peut-être Venanzi est plus proche de la vérité.
Il n'y a que 9 vignettes sans décors, 10 si on est tatillons! Mais elles me paraissent nécessaires en tant que zoom pour marquer l'intrigue.
Pour moi, c'est un très bon album, à ne pas négliger. Evidemment, j'attend celui de M.Jailloux,mais celui-la me plait vraiment, vivement la suite !

Un lien pour en savoir plus sur ce Dieu lagide d'Alexandrie :
http://www.historia.fr/web/complement-mensuel/le-dieu-serapis-28-10-2010-45383

Pour en revenir, à ce très bel album, un petit cadeau de Noël avant l'heure que nous a concocté le binôme Corteggiani-Venanzi, je dirais que l'attrait du scénario réside dans le jeu trouble que se livrent Alix et la très belle Cléopâtre, on pénètre (c'est le cas de le dire) insensiblement dans l'univers du marivaudage, on sent qu'il y a quelque chose de naissant, les prémisses d'une relation sans que les masques ne tombent. Que dire d'Enak avec Isadora, je ne le reconnais plus, un parfait hédoniste.
Au demeurant, une nouvelle équipe très prométeuse, avec des personnages nouveaux (Alix/enak) du moins sous une facette que l'on ne soupçonnait pas, ce qui est très encourageant pour la suite des scénarii.
On a envie non pas de lire mais de relire ce très bel album. C'est ce que je fais dès ce soir.

Je pense aussi que c'est un bon album, avec un scénario durci, des personnalités moins manichéennes. Relation avec César un peu tendue, une Cléopâtre qui joue un double jeu, un Alix un peu moins innocent. Enak a un peu grandi, il s'émancipe un peu d'Alix. Je trouve que dans cet album ce n'est plus un simple faire valoir qu'il est nécessaire de secourir régulièrement. Enfin! après après soixante ans d'aventures, il semble nouer une relation avec une demoiselle ( ).
Pour l'instant, c'est, avec le testament de César, l'album qui me fait revenir vers Alix que j'avais abandonné depuis le fleuve de Jade.
Juste une petite critique, je trouve que les personnages ont parfois une drôle de bouche (mais cela ne m'a pas empêché d'acheter l'album).
Je ne peux pas m'empêcher de me faire une petite réflexion sur la chronologie: Le temps s'écoule, on approche à grand pas des ides de Mars 44. Alix risque-t-il un jour d'assister à l'assassinat de César?

Monocle a écrit:(...)
Je ne peux pas m'empêcher de me faire une petite réflexion sur la chronologie: Le temps s'écoule, on approche à grand pas des ides de Mars 44. Alix risque-t-il un jour d'assister à l'assassinat de César?

Maintenant qu'Alix nous a été présenté comme un quinquagénaire et un sénateur, avec les cheveux blanchis ... pourquoi pas ?

Je pense que le personnage du chambellan de Cléopatre ,n'est pas assez exploité, pas assez en profondeur en tout cas. On sait qu'il veut defendre Cléoptare malgré elle, qu'il en meurt , mais son passage dans l'histoire reste un peu superficiel.

Je n'ai pas compris les choses comme cela. Je crois qu'au contraire, le chambellan a voulu se débarrasser de Cléopâtre pour gouverner l'Egypte. Peut-être veut-il défendre une certaine vision et une certaine tradition de son pays, mais je n'en suis même pas sûr. Je le vois avant tout comme un ambitieux qui veut conquérir le pouvoir.

Pourtant, page 23, après une discussion avec la reine qui lui dit:"Tiens ton rang ou je serai dans l'obligation de me passer de tes services;", à quoi Nehesi, le chambellan répond:" A tes ordres ma reine ...Même si pour ton bien, je n'ai aucune intention de les suivre."
Je ne pense pas qu'il veuille prendre le pouvoir, même si Neshi ressemble à Nikanor du "Démon du Pharos". Nikanor a lui manipulé son monde avant de rater sa prise de pouvoir.

Et comment expliques-tu qu'il cherche à assassiner Cléopâtre ?

Mais il ne cherche pas à l'assassiner? D'ailleurs, page 31, il dit "je la protegerai malgré elle". Je parle du chambellan, pas du pretre de Serapis Néfréou, le "méchant de l'histoire"!

Je pense qu'il y a un quiproquo involontaire sur les personnages, comme Stéphane, je pense que Nehesi a percé les intrigues du complot sarapis contre le joug romain. Il se rend compte des dangers que court Cléopâtre, et veut au contraire la sauver :p31 "Je la protégerai malgré elle! Cet Alix avec qui elle semble en si bons termes m'écoutera et m'aidera certainement." Au contraire du grand prêtre Néfréou, qui cherche avidement le pouvoir à travers ce complot qui vise à le positionner comme tuteur du jeune pharaon, et donc à éliminer Cléopâtre. Le scénario est bien plus riche qu'il n'y paraît à travers les jeux de rôle de tout un chacun. P47 Alix :" Trouble, tu as trouvé un mot seyant à cette histoire.."

stephane a écrit:Mais il ne cherche pas à l'assassiner? D'ailleurs, page 31, il dit "je la protegerai malgré elle". Je parle du chambellan, pas du pretre de Serapis Néfréou, le "méchant de l'histoire"!

Chambellan ... grand prêtre ... gasp ! il y a en effet un quiproquo.

Or donc, le chambellan ... est une victime, c'est évident. Le personnage est traité en effet d'une façon superficielle. Il semble très attaché à Cléopâtre, et il est peut être un des ses seuls véritables fidèles, dans ce monde égyptien de plein de fourberies.

Ah, tu vois! Donc , dans la structure de l'histoire , j'aurais préfère moins de scènes marines entre l'Italie et l'Egypte et en savoir plus sur le chambellan. Mais ceci est personnel , et ça ne gâche rien au scénario de Corteggini! Le mieux aurait été d avoir plus de pages pour developer ces deux points!

A vrai dire, ce pauvre chambellan est assassiné presque dans l'indifférence générale. On le connait assez peu et l'émotion n'est donc pas énorme.

Raymond a écrit:A vrai dire, ce pauvre chambellan est assassiné presque dans l'indifférence générale. On le connait assez peu et l'émotion n'est donc pas énorme.

Est-ce que cette impression que l'on a n'est pas voulue par le scénariste? Ce brave chambellan est l'un des seuls personnages sans taches de cette histoire. Droits et fidèle à ses idéaux, il est en fait la victime d'enjeux qui le dépassent, il lui arrive ce qui arrive souvent aux personnes trop naïves. En tant que lecteur je ne suis pas insensible à son bref passage dans l'histoire, même si, au cours de la lecture, on se doute rapidement qu'il risque de lui arriver des ennuis.

Reprenons la discussion. Quelques semaines ont maintenant passé depuis la sortie de l'album, et on peut y aller plus carrément !  

Je ne sais plus qui disait qu'un bon film (ou une bonne BD), c'est un bon scénario, plus un bon scénario, plus un bon scénario. Par rapport à une BD classique, cette réflexion n'est pas dénuée de bon sens et les carences des scénarios étaient bien un des reproches majeurs que l'on pouvait adresser aux derniers albums d'Alix. Pour l'Ombre de Sarapis, le comité Casterman a fait appel à François Corteggiani et, dès la première lecture, on remarque bien la différence.

L'intrigue est conduite d'une manière très classique, et les personnages sont bien en place. Après un court prologue, qu'on ne comprend d'ailleurs qu'à la fin du récit, l'aventure commence d'une manière traditionnelle par une rencontre entre Alix et César. Ce dernier confie à nouveau une mission à notre héros.



L'aventure commence souvent par un voyage, et Corteggiani n'oublie pas de raconter cette étape. Un déplacement en bateau à voile à travers la Méditerranée prend plusieurs jours, et il faut qu'il se passe quelque chose. Le scénariste respecte tout cela et Alix et Enak embarquent donc à Ostie. Il hument l'air du large et se réjouissent de la croisière.



Au fond, ces petits détails sont assez banals, mais ils créent une ambiance authentique. L'attention du lecteur est captée dès les premières pages, et il se met à croire au récit.  

Après quelques péripéties maritimes, Alix et Enak arrivent à Alexandrie. L'intrigue devient alors plus complexe, et il faut d'ailleurs plusieurs lectures pour bien saisir tous les détails. Des notables complotent contre l'influence romaine en Egypte, et on découvre que Cléopâtre joue un double jeu. Je ne dévoilerai pas plus de détails ici (il vous faudra lire l'album   ), mais on peut constater que nos héros ont parfois de la peine à s'orienter dans ce véritable nid de vipère que peut être la cour d'Alexandrie.



Le scénario est donc excellent, et il est bien soutenu par le dessin de Venanzi, qui varie avec talent le genre et la grandeur des images. Il sait que les amateurs d'Alix aiment les reconstitutions archéologiques, et il nous offre donc de beaux paysages sur la cité et son célèbre phare.



Les scènes d'intérieurs sont également dessinées avec minutie. Les décors sont parfois très simples, mais le dessinateur ne lésine pas sur les détails lorsque la scène se déroule dans un temple, ou un palais.



Les personnages principaux sont bien reconnaissables et tout à fait conformes à leurs modèles martiniens. Bien sûr, certains personnages secondaires ont tendance à se ressembler, mais cette constatation est au fond plutôt banale (et très fréquente) dans les BD de genre réaliste.



Le dessin et le récit respectent en fait d'une manière  scrupuleuse toutes les exigences d'une bonne histoire d'Alix, et je ne vois pas ce que l'on pourrait reprocher à cet album. Peut-être remarquera t-on l'absence de cette petite touche martinienne qui fait l'originalité des grands classiques, mais cela ne n'empêchera pas de constater que l'Ombre de Sarapis est une bonne BD historique comme on n'en avait pas vu depuis pas mal d'année (je parle bien sûr des séries de Jacques Martin).

On peut donc approuver sans réserve ce nouvel album qui, comme toute bonne histoire d'Alix, se termine par une belle vue paysagique, tandis que nos héros s'éloignent en direction du soleil couchant.

Pas de remarque ? Pour une fois, tout le monde semble d'accord.

En tout cas, c'est une reprise réussie, ce qui contredit les affirmations de ceux qui estiment qu'une série ne devrait pas être reprise par d'autres dessinateurs.

Raymond a écrit:Pas de remarque ? Pour une fois, tout le monde semble d'accord.

En tout cas, c'est une reprise réussie, ce qui contredit les affirmations de ceux qui estiment qu'une série ne devrait pas être reprise par d'autres dessinateurs.

N'ayant pas encore lu, je ne peux guère en faire .....

Raymond Damned