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Les secrets d'un bon scénario de BD

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bruno
Michel Jacquemart
Raymond
JYB
Damned
9 participants

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Damned

Damned
grand maître
grand maître

JYB a écrit:Tout ce que vous dites explique pourquoi c'est difficile pour un bon scénariste débutant de se lancer dans le métier : si ce malheureux propose aux éditeurs des scénarios illustrés par des dessins qui n'accrochent pas, il ne sera jamais embauché car comme vous, la plupart des éditeurs font un amalgame, que je ne cesse de dénoncer, entre dessin et scénario. Un éditeur pourrait-il un jour faire son métier qui est de connaître l'art de la narration BD, de lire les scénarios et de voir si, derrière un dessin qui ne plaît pas, ne se cache pas un excellent scénariste pour qui il faudrait dérouler le tapis rouge et à qui il faudrait proposer des dessinateurs plus appropriés...? C'est le rôle d'un éditeur d'associer des auteurs, mais un éditeur fait lui aussi dans la facilité : il regarde le dessin, il regarde s'il y a un peu de cul, ou au moins des belles nanas court vêtues, et c'est bon, emballez, c'est pesé. Important aussi : il faut mettre en couverture un truc qui accroche bien ; je le découvre jour après jour, et il suffit de regarder les tables des nouveautés dans les librairies BD : que des couv formidables, qui attirent l'oeil et donnent envie d'acheter. Et à l'intérieur ? Et le scénario ? Si c'est un bon scénario, tant mieux, coup de chance ; si ce n'est pas un bon scénario, tant pis, l'éditeur regarde les chiffres de vente une fois l'album mis en place : si ça se vend, c'est que ça plaît, et il continue sur sa lancée... C'est simple.

Pour les éditeurs qui n'y connaissent rien, je répète que ces gens surfent uniquement sur des images de marque, comme celle de "Jacques Martin" (en ce qui concerne ce forum) et qu'ils les jetteront aux oubliettes dès que celles-ci auront fini de marcher et de leur rapporter des subsides !

Lisent ils seulement ce qu'ils éditent ?

Honnêtement j'ai un gros doute, et même s'ils lisent, ont-ils seulement le 10eme de nos capacités (celles des passionnés et celles des vrais professionnels de la création) pour juger de la qualité d'un album, du moment que ça rapporte ?
Après tout, ce ne sont toujours et jamais que des petits "mickeys" (sans majuscule) !

Examinez le raisonnement des grands patrons de multinationales et vous comprendrez que le produit n'a d'autre importance que celle du profit qu'il permet de réaliser, que ce soit une BD, un avion commercial, ou une brosse à dent !

Raymond Damned

http://www.pbase.com/vv_eagle/legrand_raymond

catallaxie

catallaxie
lecteur émérite
lecteur émérite

Dans une bande dessinée c'est avant tout le dessin qui attire l'attention du futur lecteur, d'où l'importance d'une couverture bien choisie.

Le scénario est ce qui permet de fidéliser un lecteur à une série.

Personnellement c'est inconcevable d'inclure dans ma bédéthèque des ouvrages dont le trait me déplaît. Sans le dessin je ne parviens pas à lire une BD. Suis je le seul à aimer regarder une BD que pour la beauté de ces dessins ? Il m'arrive d'ouvrir un B&M, des BD de Juillard uniquement pour me laisser embarquer par la beauté des cases, des détails, de la composition...

Pour ce qui du choix de l'éditeur sa responsabilité est de réaliser des profits. Chaque éditeur reste libre d'afficher une ligne particulière à sa collection, mais la finalité reste de trouver son public. En tant que lecteur ce n'est pas le succès grand public qui m'attire, pour cause de dessins ou de scénario qui ne convenaient plus j'ai arrêté d'acheter les Astérix, Lucky Luke, Spirou...

Damned

Damned
grand maître
grand maître

catallaxie a écrit:Dans une bande dessinée c'est avant tout le dessin qui attire l'attention du futur lecteur, d'où l'importance d'une couverture bien choisie.

Le scénario est ce qui permet de fidéliser un lecteur à une série.

Personnellement c'est inconcevable d'inclure dans ma bédéthèque des ouvrages dont le trait me déplaît. Sans le dessin je ne parviens pas à lire une BD. Suis je le seul à aimer regarder une BD que pour la beauté de ces dessins ? Il m'arrive d'ouvrir un B&M, des BD de Juillard uniquement pour me laisser embarquer par la beauté des cases, des détails, de la composition...

Pour ce qui du choix de l'éditeur sa responsabilité est de réaliser des profits. Chaque éditeur reste libre d'afficher une ligne particulière à sa collection, mais la finalité reste de trouver son public.

Je ne peux que comprendre ta position en tant que dessinateur moi même, dont le style des dessins s'apparente à celui de la ligne claire de la BD (choix assumé).

Par contre, le dessinateur que je suis, se heurte à la même situation que Jean Yves en tant que scénariste !

Je deviens à la fois plus difficile et exigeant en matière de dessin, et certains, ici sur ce forum, ont du s'en rendre compte ....

Ce qui fait qu'il me devient difficile d'apprécier les 3/4 des nouveautés en matière de BD actuelle, y compris, et surtout, en ce qui concerne les reprise de mes séries préférées !
Quant aux autres, aprés la barrière du dessin passée, parfois contre mauvaise fortune, le scénario m'a bien souvent laissé sur ma faim, n'ayant pas les capacité innées de notre ami pour séparer le bon grain de l'ivraie au premier contact !

Raymond Damned

http://www.pbase.com/vv_eagle/legrand_raymond

Raymond

Raymond
Admin

Je partage cette idée que c'est surtout le dessin qui "accroche" en premier le lecteur, en particulier dans le cas d'un album.

Ceci dit, le dessin de Commando coloniall n'est pas dépourvu d'attrait. Le dessinateur utilise au contraire un genre caricatural qui appartient à une prestigieuse tradition (Morris et Conrad en particulier). Il multiplie de plus les "citations graphiques", en rendant un malicieux hommage à Hergé. Son style sert adroitement l'ambiance recherchée par le scénariste, qui mélange un humour froid et un réalisme assez dur.

Votre réserve vis à vis du dessin provient probablement du fait que vous n'êtes pas familier avec le style du dessinateur. A mon avis, le dessin de Commando colonial ne me parait pas mériter une telle méfiance. Rolling Eyes


_________________
Et toujours ... Les secrets d'un bon scénario de BD - Page 4 Charli10
https://lectraymond.forumactif.com

Damned

Damned
grand maître
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Raymond a écrit:Je partage cette idée que c'est surtout le dessin qui "accroche" en premier le lecteur, en particulier dans le cas d'un album.

Ceci dit, le dessin de Commando coloniall n'est pas dépourvu d'attrait. Le dessinateur utilise au contraire un genre caricatural qui appartient à une prestigieuse tradition (Morris et Conrad en particulier). Il multiplie de plus les "citations graphiques", en rendant un malicieux hommage à Hergé. Son style sert adroitement l'ambiance recherchée par le scénariste, qui mélange un humour froid et un réalisme assez dur.

Votre réserve vis à vis du dessin provient probablement du fait que vous n'êtes pas familier avec le style du dessinateur. A mon avis, le dessin de Commando colonial ne me parait pas mériter une telle méfiance. Rolling Eyes

Certainement pas !
Mais, comme ça, à priori, je sais que je n'aurais pas flashé dessus, pensant plus à une BD comique (à première vue) qu'à autre chose, et donc je n'aurais pas lu, ce qui aurait été une grossière erreur !

Mais voilà : combien d'erreurs du genre faisons nous, sur une première (et mauvaise) impression, si on est pas bien conseillé au préalable ?

Raymond Damned

http://www.pbase.com/vv_eagle/legrand_raymond

Invité


Invité

Raymond a écrit:Votre réserve vis à vis du dessin provient probablement du fait que vous n'êtes pas familier avec le style du dessinateur. A mon avis, le dessin de Commando colonial ne me parait pas mériter une telle méfiance. Rolling Eyes

En ce qui me concerne, ce n'est ni le fait de "n'être pas familier avec le style du dessinateur", ni une "méfiance" quelconque ( icon_surprised ) mais tout simplement un manque d'attrait pour ce style de dessin. deso

A chacun ses préférences, voilà tout !! Wink

JYB


vieux sage
vieux sage

Je refais pour la Nième fois une mise au point (je croyais pourtant avoir été assez clair avant) : je ne minimise pas ni n'écarte le dessin dans une BD, puisqu'une BD est un tout ; mais je ne parle pas du dessin SUR CE TOPIC qui traite de la technique DU SCENARIO DE BD ; il y a un moment où, pour réaliser une BD, quelqu'un, au départ, doit rédiger le scénario (la partie écrite lors de la préparation d'une BD) ; celui qui se charge de cette rédaction, c'est le scénariste, donc je parle bien de la partie "scénario", et strictement "scénario" (= histoire, découpage, dialogues) ; le dessin viendra après - mais il y aura bien un dessin, je ne l'écarte pas, je ne l'occulte pas ! Où êtes-vous allé chercher ça ?? Que ce dessin soit bon ou mauvais, qu'il plaise à certains et déplaise à d'autres, c'est un tout autre débat, je n'en parle pas ici, ce n'est pas le propos, car c'est la phase après l'écriture du scénario. Chaque auteur fait au mieux dans sa partie : le scénariste d'abord (c'est le sujet de mon propos), puis le dessinateur d'après ce scénario.

Pierre a écrit:Bien, mais alors le sujet aurait aussi sa place sur un forum littéraire.
Pourquoi pas, mais tu dis bien que ce sujet aurait AUSSI sa place ailleurs. Donc, il a sa place AUSSI sur un forum de BD. Tu as une façon de vouloir évacuer ailleurs le sujet comme s'il encombrait, comme si tu minimisais le rôle du scénario et du scénariste dans une BD, alors que moi, je prétends que ce rôle est très important, capital même (ce qui ne signifie pas - je prends tout de suite les devants - que je considérerais que le dessin n'a aucun rôle ou que je m'en fiche ; est-ce que vous arriverez un jour à voir la nuance ?).

Pierre a écrit:Scénario + Dessin sont indissociables dans la BD; même les dialogues pourraient être superflus car un excellent scénariste pourrait traduite intégralement son histoire par des dessins parfaitement adaptés
Même sans dialogues, une BD, au départ, est une histoire qui a été imaginée par un SCENARISTE, avec un découpage qui a été prévu et étudié par cette personne. Car il y a forcément un scénariste ! Si l'auteur est seul et à la fois dessinateur et scénariste, ça signifie qu'il est aussi SCENARISTE, donc à un moment il a imaginé une histoire et prévu un découpage pour pouvoir la mettre en images ENSUITE. C'est de ça que je parle : d'une histoire préparée par quelqu'un, quelle que soit cette personne. Eh bien, cette histoire préparée de façon particulière puisqu'elle va être publiée sous forme de BD, elle s'écrit en fonction d'une technique, et c'est de cette technique que j'essaye de vous parler.

Pierre a écrit:Vouloir ne parler que d'un aspect sans évoquer, voire en rejetant l'autre, n'est pas pertinent.
Le scénario ne prend vie que par l'image, ou alors on écrit des romans Wink
Rien à voir, tu parles d'autre chose, tu déplaces le débat. Lis l'ensemble de mon présent post.
Tu as l'air de dire que le scénario n'existe pas, n'a aucune valeur, avant d'avoir été mis en images ; alors, qu'est-ce que c'est que toutes ces pages de scénarios écrites par Charlier, Van Hamme, Greg, etc., qu'on voit reproduites dans les monographies sur ces scénaristes, dans les intégrales, etc. Ils ont bien écrit quelque chose. Et leurs dessinateurs ont dessiné Largo Winch, Blueberry, Buck Danny, Comanche, etc., à partir de ce quelque chose qui a été écrit. Ces scénaristes passent leur vie - ou ont passé leur vie pour ceux qui sont morts - à fournir des feuilles sur lesquelles étaient écrites leurs histoires, avec un découpage, une description des images à dessiner, et les dialogues quand il y en a. Eh bien, pour rédiger tout ça de la meilleure façon qui soit, il faut une technique, un savoir faire, et c'est de ça seulement que je parle ici.

Treblig a écrit:JYB, il est tout à fait normal qu'en tant que scénariste tu raisonnes ainsi et personne ne conteste ta manière de voir. Wink
Ce n'est pas pour autant que tu doives systématiquement considérer les opinions des autres comme irrecevables et leur laisser à penser qu'elles soient moins valables que les tiennes. Rolling Eyes
Jamais de la vie, et rien à voir ! Il n'est pas question d'opinions, il est question de décrire une TECHNIQUE : la technique du scénario de BD ; et cette technique n'a rien à voir avec celle du dessin. Je souhaite parler de la création d'une BD au niveau du scénario, et toi et les autres voulez absolument me ramener sur le terrain du dessin. C'est usant ! Le scénario est une technique, une technique à part entière et qui se fait AVANT le dessin, donc il faut bien parler du scénario indépendamment du dessin (même si en finale ils seront par la suite ensemble pour constituer la BD).
Je prends un exemple : une voiture roule grâce à des roues dotées de pneus. Imaginons qu'on soit sur un forum sur l'automobile et que je veuille vous parler de la technique de fabrication des pneus, du dessin des rainurages sur la bande de roulement, de fabricants célèbres comme Michelin, Goodyear, etc. Vous, sur le même principe que vous utilisez sur ce forum Lefranc, Alix, vous allez me rétorquer : mais non, une voiture roule parce qu'il y a un moteur, des jantes, des moyeux, etc. Certes. Mais moi, dans cet exemple fictif, je ne voudrais vous parler que des pneus, d'autant que les pneus, c'est très important dans la conception d'une voiture. Lorsqu'on a toutes les pièces d'une voiture, usinées au sein de diverses sociétés spécialisées (pneus, phares, pare-brise, etc.), on les assemble et on crée une voiture. Eh bien, pour une BD, c'est pareil : on assemble un scénario (écrit par un scénariste qui a une technique et un don pour savoir comment écrire un bon scénario) à un dessin (réalisé par un dessinateur d'après ce scénario), puis on y ajoute des couleurs (faites encore séparément par un coloriste d'après les épreuves précédentes), et ensuite on refile ça un imprimeur. L'assemblage du travail de chaque partie donne un album. Pour écrire un scénario, il faut une technique particulière qui n'a rien à voir avec la technique du dessin. Pour dessiner, il faut un don qui n'a rien à voir avec le don du scénario, pour colorier il faut encore un autre don qui n'a rien à voir avec les deux précédents (et il faut aussi du matériel adéquat : tubes de peinture ou palette graphique, ceci n'ayant rien à voir avec le matériel du scénariste qui peut se servir d'un crayon, d'une machine à écrire ou d'un ordinateur avec traitement de texte). Et pour réaliser la BD, il faut aussi un imprimeur qui a encore un autre type de matériel. Un dessinateur pourrait vous expliquer sa technique du dessin, un coloriste pourrait vous expliquer sa technique de la mise en couleur, un imprimeur pourrait vous expliquer son travail et son matos, et un scénariste, de la même façon, pourrait vous expliquer sa technique et ses secrets pour raconter au mieux une histoire en BD (découpage, dialogues...). C'est ce dernier point que j'essaye (sans y arriver) de vous expliquer, dans ce topic intitulé LES SECRETS D'UN BON SCENARIO DE BD.

Damned a écrit:Quoiqu'on puisse faire, dire, ou penser, le premier contact avec une BD passe par le dessin (par définition), et aucun scénariste, bon, mauvais ou excellent ne pourra y changer quoique ce soit !
Tu ne vois pas que tu réagis comme un lecteur qui découvre un album ? Moi, je ne cesse de vous parler d'un truc qui se fait EN AMONT, avant que l'album existe, au moment où le scénariste conçoit son histoire et son découpage. Vous, vous parlez du premier contact que les lecteurs ont avec un album, et moi je vous parle du premier travail qui est effectué en amont pour que cet album existe un jour. Et ce premier travail, vous pouvez retourner le problème dans tous les sens, ce sera toujours l'écriture du scénario.
Car avant que l'album existe, avant que le dessinateur fasse ses dessins, il faut bien que quelqu'un ait imaginé l'histoire et prévu un découpage page par page, case par case, et - s'il y a des dialogues - bulle par bulle. C'est uniquement de ce travail préparatoire (scénario, histoire, découpage) que je veux parler, dans un topic qui s'intitule Les secrets d'un bon scénario de BD ! Si vous ne voyez pas l'intérêt de parler de ça, je demande à Raymond de supprimer la totalité du topic, il ne sert à rien, puisque la seule chose que vous tous savez me rétorquer, c'est "mais c'est le dessin le principal". Dans le même ordre d'idée, il faudrait aussi rayer le nom de Charlier, Goscinny, Van Hamme, Greg, etc. des couvertures de leurs albums respectifs... Car de la même façon que vous m'accusez d'occulter le dessin dans mes discours, je vous retourne le compliment en vous disant que vous occultez le travail du scénariste, qui est un travail complet et complexe, à part entière.

Pierre

Pierre
vieux sage
vieux sage

JYB, je pense que l'heure à laquelle tu écris tes posts, trouble ton esprit. Tu as visiblement un problème de compréhension, voire de communication. Tu interprètes trop ce qu'il y a dans ta tête sans t'en tenir stricto sensu à ce que qu'écrivent les intervenants. Bref, tu est trop centré sur toi-même et tu te fais les questions et les réponses tout seul.

Mais rien de grave, tous les artistes sont un peu comme ça Wink

Pierre

Pierre
vieux sage
vieux sage

Le 8 juin 2010 JYB déclarait au sujet de ce topic

JYB a écrit:Malheureusement, je ne souhaite pas y répondre, pour quatre raisons :
- comme dit plus haut, je suis plutôt débordé.
- il y a des "secrets de fabrication" dont je suis conscient, et que je ne vais sûrement pas révéler. Comme le pêcheur qui ne révèle pas son coin à truites, je garde ça pour moi...
- certains "trucs" de scénariste ne sont assimilables que par des gens qui ont le don, la sensibilité, la "magic touch", la prédisposition, l'écoute, pour comprendre ces trucs d'instinct et grâce auxquels ils vont devenir un jour de vrais scénaristes de BD ; c'est vraiment des explications à usage interne, si je peux dire, de scénariste à scénariste. Je suis prêt à en discuter, mais juste entre 4-z-yeux avec ces scénaristes en devenir.
- je n'ai pas la prétention de dire que je connais la recette pour écrire de bons scénarios....

et aujourd'hui nous avons des procès d'intention... Rolling Eyes

Nous ne voulons évacuer aucun débat mais un forum de discussion et un sujet à l'intérieur d'un forum, devient ce que ces intervenants en font. C'est comme ça.
Sinon, on peut aussi monologuer mais c'est autre chose.

Nous savons tous qu'à l'origine il faut une bonne histoire. C'est aussi la même chose pour un film, une chanson, et même la musique s'écrit comme ça.

L'idée demeure au départ de la création.

Invité


Invité

JYB, je pense que Pierre a parfaitement décrit ce que les autres intervenants ressentent en te lisant. pouce

J'ajouterai simplement que je ne vois pas pourquoi tu t'exaltes autant pour nous détailler à nouveau le processus de création d'une bande dessinée ( en rajoutant d'ailleurs celui du dessin cette fois siffle ) que tout le monde ici n'ignore absolument pas. Wink

Par définition, un forum c'est un lieu de discussion et d'échanges et non pas la seule délivrance d'un cours magistral, si bien rédigé soit-il !!



Dernière édition par Treblig le Jeu 5 Mai - 10:09, édité 1 fois

Damned

Damned
grand maître
grand maître

JYB a écrit:
Damned a écrit:Quoiqu'on puisse faire, dire, ou penser, le premier contact avec une BD passe par le dessin (par définition), et aucun scénariste, bon, mauvais ou excellent ne pourra y changer quoique ce soit !
Tu ne vois pas que tu réagis comme un lecteur qui découvre un album ?

Mais JE SUIS UN LECTEUR qui découvre un album !

C'est bien pour ça que je me fais, ici sur ce forum, "l'avocat du diable" au nom des lecteurs dont je fais partie, parceque je comprends trés bien leurs façons de penser en ouvrant un album qu'ils découvrent .

Je n'ai été concepteur, en amont, qu'une seule fois grâce à toi, et effectivement, ça m'a ouvert des horizons que le lecteur traditionnel a peu de chance de découvrir !

les échanges qui furent les notres à cette époque ne sauraient être décrits, encore moins détaillés ici même, quant à savoir comment nous allions monter telle scène, comment la montrer, comment vérifier son réalisme !
Ou encore, quel enchainement de scènes pour le découpage d'une action plus globale serait le mieux approprié, qui allions nous mettre en avant à tel moment etc.

A l'instant ou un acheteur potentiel ouvre un album , et découvre les premières planches, comment, s'il n'est un pro comme toi, peut il évaluer la qualité de ce qu'il a dans les mains ?
Comment peut il seulement imaginer les heures de réflexion et de travail qui ont préludé à la création de cet album ?

Je pense que c'est cela que veulent exprimer nos amis ici présents, (alors que je ne doute pas un seul instant qu'ils ne soient eux même conscients de tout le travail préalable), le dessin étant à cet instant, et à ce seul et unique instant, l'instrument objectif qu'a le lecteur (acheteur) pour juger la qualité (ou pas) de cet album !
Seulement après, à la lecture, et s'il a la culture nécessaire, pourra t'il exprimer un avis circonstancié qui fera honneur au scénariste !
c'est une question basique de chronologie à partir du moment où un album est mis en vente : Nous ne sommes plus dans le même temps (conception, réalisation, vente) !

Ceci étant, toutes les explications que tu nous donnes, apportent un éclairage technique puissant, qui, comme tout enseignement à besoin d'être répèté (rabaché) pour devenir un jour, un reflexe conditionné chez tes interlocuteurs !

Ce qui est naturel chez toi (le scénario), comme le dessin pour moi, ne s'explique pas facilement à travers quelques lignes, voire même un bouquin, à un profane, fût il éclairé, qui découvre ainsi les coulisses de cet art !

Raymond Damned

http://www.pbase.com/vv_eagle/legrand_raymond

Pierre

Pierre
vieux sage
vieux sage

Damned a écrit:Ceci étant, toutes les explications que tu nous donnes, apportent un éclairage technique puissant, qui, comme tout enseignement à besoin d'être répèté (rabaché) pour devenir un jour, un reflexe conditionné chez tes interlocuteurs !

Very Happy Je pense que tout le monde est parfaitement apte à comprendre les propos de JYB. Il est inutile de pratiquer un quelconque "rabâchage" en prenant les gens pour des perdreaux de l'année. On cherche quoi ? la discussion ou l'adhésion par l'endoctrinement ? Rolling Eyes

Le respect des opinions divergentes est la pierre angulaire des échanges fructueux.


Damned a écrit:
Ce qui est naturel chez toi (le scénario), comme le dessin pour moi, ne s'explique pas facilement à travers quelques lignes, voire même un bouquin, à un profane, fût il éclairé, qui découvre ainsi les coulisses de cet art !

Raymond Damned


Oui, oui c'est cela Laughing

Invité


Invité

Damned a écrit:

Ceci étant, toutes les explications que tu nous donnes, apportent un éclairage technique puissant, qui, comme tout enseignement à besoin d'être répèté (rabaché) pour devenir un jour, un reflexe conditionné chez tes interlocuteurs !

Raymond Damned

Si je comprends bien, tu fais partie des laudateurs de Pavlov. Wink

Bien heureusement, un lecteur de bandes dessinées, ce n'est pas un "cobaye" comme le pauvre chien qui a servi d'expérience à ce célèbre physiologiste pour élaborer sa théorie du "réflexe conditionné". Rolling Eyes

Damned

Damned
grand maître
grand maître

Pierre a écrit:
Very Happy Je pense que tout le monde est parfaitement apte à comprendre les propos de JYB. Il est inutile de pratiquer un quelconque "rabâchage" en prenant les gens pour des perdreaux de l'année. On cherche quoi ? la discussion ou l'adhésion par l'endoctrinement ? Rolling Eyes

Le respect des opinions divergentes est la pierre angulaire des échanges fructueux.

Il ne me viendrait pas à l'idée que les participants de ce forum ne soient pas aptes à appréhender les explications de JYB, ce serait complètement idiot (et insultant) de ma part, et je suis le premier à regretter que j'ai pu ainsi mal me faire comprendre !
Loin de moi une quelconque idée "d'endoctrinement" (quelle horreur !) mais seulement "d'apprentissage" qui ne se fait que par la répétition, comme dans n'importe quel boulot !

Au delà de cette idée, ce que je voulais dire, c'est que pour arriver à dépasser le cadre d'une première impression, à l'ouverture d'un album nouveau, il faudrait que ces techniques d'analyse deviennent suffisamment fortes et naturelles, chez l'acheteur potentiel, pour porter un premier jugement de valeur, or justement, ce n'est naturel pour personne (je parle en toute connaissance de cause) !

J'essayais justement de montrer que, nous lecteurs, n'avons que nos goûts personnels pour accrocher ou pas à un nouvel album, et non une technicité, comme celle de JYB, qui nous permette de juger le scénario, ne serait ce qu'à travers la science du découpage ....

Raymond Damned

http://www.pbase.com/vv_eagle/legrand_raymond

Pierre

Pierre
vieux sage
vieux sage

Je suis bien conscient du problème, connaissant bien les techniques cinématographiques (mon premier métier)... et comment faire un bon découpage technique à partir d'un scénario manuscrit par exemple.


JYB


vieux sage
vieux sage

Damned, dans son post de 9 heures 49, a bien dit ce qu'il fallait dire. Et vous savez pourquoi ? Parce qu'il a été, pendant près de deux ans - il pourra détailler l'affaire s'il le souhaite - au coeur de la création d'un scénario de BD, celui de l'album Tiger dans ma série Missions Kimono. On a bossé ensemble dessus, en étroite collaboration, et il a donc touché du doigt l'importance - que dis-je : l'énormité - du travail d'un scénariste avant qu'un seul dessin soit réalisé ; il a vécu les affres de l'élaboration d'une histoire de fiction (en outre documentée) à mettre plus tard en dessins. Comme il l'a dit en conclusion de son laïus : "Ce qui est naturel chez toi (le scénario) (...) ne s'explique pas facilement à travers quelques lignes, voire même un bouquin, à un profane, fût il éclairé, qui découvre ainsi les coulisses de cet art !" Ben oui, je confirme... Pierre trouve le moyen de se moquer de cette réflexion... or il nous rappelle ci-dessus qu'il a déjà des notions et la pratique du découpage ; ce n'est peut-être pas le cas de la majorité de ceux qui peuvent lire ce forum ! Mon intention à moi était - je dis "était" car je n'ai plus envie de m'y coller - de parler à ceux qui, justement, ne sont pas du métier.
Ce qui se passe dans la tête d'un scénariste préparant son histoire, c'est un peu (je dis bien : un peu) ce qui se passe dans le creuset du chimiste quand il teste un mystérieux amalgame : ça bouillonne, mais lui-même ne peut pas trop expliquer ce qui se passe dans le creuset. C'est une alchimie venue on ne sait pas d'où. Pareil pour le don du découpage BD, qui est loin d'être dévolu à tout le monde : par quel phénomène un scénariste a-t-il ce don ? Là non plus je ne saurais le dire. Je constate que je n'ai toujours pas su le dire puisque Pierre et Treblig me démontrent, par leurs réponses, qu'ils sont encore à côté du coeur du sujet que je veux traiter. Comme l'a rappelé Pierre, j'ai en effet dit en juin dernier : "Certains "trucs" de scénariste ne sont assimilables que par des gens qui ont le don, la sensibilité, la "magic touch", la prédisposition, l'écoute, pour comprendre ces trucs d'instinct". Ben oui, c'est ce que je vois...
Donc, ma conclusion à moi est que je ne dirai plus rien, sauf "entre 4-z-yeux" à quelqu'un qui a envie de devenir scénariste et chez qui je détecterai le don pour être un vrai raconteur d'histoires en BD. Lui et moi, on se comprendra tout de suite, d'instinct. C'est d'ailleurs déjà arrivé plus d'une fois : je me souviens ainsi, un jour lointain, d'une fille (car c'était une fille) qui m'avait soumis un début de scénario. Elle était débutante, c'était son premier scénario. Tout de suite, simplement en parcourant ses quelques pages, j'ai vu qu'elle avait le sens inné du découpage BD ; je peux vous assurer que je n'ai pas eu besoin de lui tenir les discours que je fais ici sur ce forum : on était exactement sur la même longueur d'onde sur ce qu'il faut faire, comment on doit découper une scène image par image. Je lui ai dit d'emblée : "Il faut absolument que tu persistes et que tu continues cette histoire, ne serait-ce que pour t'entraîner". Elle m'a répondu : "Oui, je vais voir", et elle a malheureusement laissé tomber, prise par diverses autres occupations professionnelles. Dommage... Je reçois aussi des propositions de BD ; parfois, je détecte que le dessinateur qui me soumet des planches est davantage fait pour raconter des histoires ; je le lui dis tout de suite ; après, il réagit ou pas dans ce sens, peu importe, mais s'il ne le fait pas, dommage là aussi. Vous connaissez l'anecdote de Charlier qui voulait être dessinateur à ses débuts, qui est devenu scénariste par la force des choses, et à qui Joseph Gillain avait dit vers 1950 : "Tu sais, toi, tes dessins ne sont pas terribles, tu es plus fait pour raconter des histoires". Ce qui avait traumatisé Charlier, un scénariste à l'époque étant mal considéré et sous-payé.

Pierre

Pierre
vieux sage
vieux sage

Ce dont je me moque - gentiment - ce n'est pas de vos connaissances mais de votre condescendance, voire d'un certain orgueil qui est - à mon avis - déplacé.

Autrement dit, c'est la forme qui prête à sourire, pas le fond.

Very Happy

albatros


compagnon
compagnon

Bonjour,
Pour moi simple écrivaillon qui souhaiterait oh! combien savoir "découper" ses histoires je dis,

Très bon fil merci aux intervenants

Bel après midi

JYB


vieux sage
vieux sage

Ah, suite à ton post sur le topic "Présentations", où je viens de te répondre, j'avais failli te diriger vers ce topic sur les secrets d'un bon scénario de BD. Sauf que les recettes que j'ai moi-même indiquées ici au fil des semaines, pas sûr qu'on puisse les appliquer au type d'histoires que tu voudrais écrire ? Cela dit, le sens du découpage joue un grand rôle quand même dans l'écriture d'une BD ; il faudrait que tu essaies.

albatros


compagnon
compagnon

JYB a écrit:Ah, suite à ton post sur le topic "Présentations", où je viens de te répondre, j'avais failli te diriger vers ce topic sur les secrets d'un bon scénario de BD. Sauf que les recettes que j'ai moi-même indiquées ici au fil des semaines, pas sûr qu'on puisse les appliquer au type d'histoires que tu voudrais écrire ? Cela dit, le sens du découpage joue un grand rôle quand même dans l'écriture d'une BD ; il faudrait que tu essaies.

Bonsoir,
Oui ! merci JYB j'ai déjà appris pas mal de choses et pour essayer je le ferais pour sûr

JYB


vieux sage
vieux sage

Je bascule ici la discussion entamée dans le sujet "Présentations"...

albatros a écrit:- JYB
les textes sont encore sous formes de nouvelles pour certains il n'y en a qu'un que je me suis permis de mettre sous forme poétique disons "genre sonnet" sans en appliquer les règles mis à part les rimes. Donc j'ai écrit ce texte en poétisant pour aller "à l'essentiel"...ET curieusement c'est ce dernier qui m'a fait penser à la BD
Le mieux c'est de te jeter à l'eau et de préparer un scénario découpé et dialogué comme s'il allait être mis en dessin ; il y a suffisamment de littérature pour expliquer comment présenter un scénario de BD qu'un dessinateur illustrera par la suite (sur Internet, je n'ai pas cherché, mais ça doit se trouver). Déjà, tu peux faire comme l'ont fait à peu près tous les scénaristes débutants : illustrer toi-même tes textes ; même si tu dessines comme un pied, peu importe, c'est utile que tu illustres tes propres textes, que tu "sentes" d'instinct comment découper les séquences et agencer les textes ou les bulles pour que ça "coule" bien. Même si les personnages ressemblent à "la tête à toto", peu importe, c'est pour toi (encore que... essaye de t'appliquer un peu quand même, pour que tu te rendes compte de la difficulté qu'il y a à dessiner une BD...). Et après, tu regardes ce que ça donne.
Personnellement, c'est ce que j'ai fait pendant des années, à la fin de mon adolescence. Je dis bien : pendant des années (cela dit, j'étais encore scolarisé, donc je n'avais pas trop le temps ; je reconnais ne pas être trop futé aussi j'ai mis du temps à comprendre par moi-même certains trucs de base ; en outre, je faisais ça pour dessiner, car devenir scénariste, je n'y pensais pas du tout... ; et surtout, je faisais ça comme ça, de temps en temps, pour m'amuser, sans imaginer une seconde qu'un jour je le ferai professionnellement...!).

albatros a écrit:Question style dessin....n'étant pas dessinateur je ne saurais répondre mais je peux proposer un style à travers des liens renvoyant sur des dessins pour ce faire
C'est important que tu voies le genre de dessins qui s'appliquerait sur ton scénario, ou du moins sur l'histoire ou le thème, ou sur ce qui est décrit/raconté dans ton texte. Pour au moins une raison que j'ai déjà expliquée ailleurs, c'est que le style du dessin et les goûts et la façon de faire du dessinateur choisi peut influer - non : influe - sur l'écriture, le découpage, le genre d'histoires que tu écris, ce que tu vas lui demander de représenter, etc. Mais dans un premier temps, vu que tu démarres de zéro, il faut que tu écrives dans ton coin, sans dessinateur, mais en dessinant toi-même - voir plus haut - (ou alors tu écris quelque chose, et tu remets le tout à un dessinateur de ton choix en lui faisant confiance, et si ce n'est pas au point, il va faire lui-même les éventuelles adaptations et corrections).

albatros a écrit:En tous cas je suis preneur de toutes infos constructives merci à vous
Pour ma part, étant plutôt débordé, je ne vais pouvoir développer cette discussion ; je tenais juste à t'encourager à aller plus loin, et j'en ai dit assez ci-dessus. Je précise que c'est important aussi, si tu veux vraiment poursuivre dans cette voie, qu'à un moment de ta progression, tu fasses lire ton scénar par quelqu'un du métier qui te donnera des conseils. Pour apprendre à écrire un scénario de BD, il faut bien s'y coller un jour en passant à la phase pratique, et il faut peaufiner son travail au fil des mois et des années par des conseils avisés.

albatros


compagnon
compagnon

Bonsoir,
JYB merci, sincèrement, beaucoup, pour ces conseils
Avec vous au moins on apprend des choses sur le sujet merci pour cette générosité et je sais ce que je dis.
- J'ai déjà essayé des découpages et quand on a bien voulu répondre c'était pour dire que je prenais trop à coeur le texte c'est à dire que le séquençage suivait le texte geste après geste...ce qui n'est pas faux car je n'ai toujours pas compris comment faire des "visions globales" pour dire plusieurs choses "je ne sais pas si c'est clair"
Je vais revoir le "truc" en tous cas
Euh ! dessiner comme un pied...vous êtes bien au deça de la réalité, je ne sais pas dessiner c'est vraiment pas mon truc mais je reste des fois bouche bée sur le don de certains
Encore merci à vous en espérant quand même avoir quelques autres détails sur la "scénarisation" à l'avenir
Belle fin de soirée

JYB


vieux sage
vieux sage

albatros a écrit:JYB merci, sincèrement, beaucoup, pour ces conseils
De rien...

albatros a écrit:Avec vous au moins on apprend des choses sur le sujet merci pour cette générosité et je sais ce que je dis.
Bon, c'est toujours ça...

albatros a écrit:- J'ai déjà essayé des découpages et quand on a bien voulu répondre c'était pour dire que je prenais trop à coeur le texte c'est à dire que le séquençage suivait le texte geste après geste...ce qui n'est pas faux car je n'ai toujours pas compris comment faire des "visions globales" pour dire plusieurs choses "je ne sais pas si c'est clair"
Euh, non, ta formulation n'est pas trop claire pour moi ; je sens que tu ne sais pas trop si tu veux ou non te lancer dans cette voie (du scénario de BD), un peu comme quelqu'un qui ne sait pas nager, qui est au bord de la piscine et qui se dit : "j'y vais, j'y vais pas ?". Sauf que dans le cas qui nous occupe, tu ne vas pas te noyer, donc n'hésite pas ! Le mieux est que, comme je te l'ai dit, tu te jettes à l'eau, et après tu verras si ça te convient ou non. Et si c'est ta voie, tu devrais le sentir assez vite. Si tu as bien lu mes discours sur ce topic, je n'ai cessé d'expliquer que le bon découpage BD (case par case, bulle par bulle, etc.) se fait en fonction d'un don naturel que l'on a ; si tu as ce don, ça viendra. Au bémol près que - je l'ai déjà dit - je ne suis pas sûr que toutes les recettes d'un scénario de BD classique soient valables pour ce que tu veux faire.

albatros a écrit:Euh ! dessiner comme un pied...vous êtes bien au deça de la réalité, je ne sais pas dessiner c'est vraiment pas mon truc
Si tu veux vraiment te lancer et faire des essais de scénario, on s'en f.... Dessine comme tu peux, mais dessine. Le but n'est pas de faire de beaux dessins, mais que tu mettes les mains dans le cambouis et que tu réalises une BD pour te rendre compte concrètement du travail que cela représente. Mais écrire du texte "à courir" sans voir ce que ça donne une fois transformé en dessins, ce serait mauvais. Pratiquement tout vrai scénariste de BD est un ancien dessinateur de BD (qui s'est lassé du dessin, ou qui s'est rendu compte que sa voie est le scénario, ou encore qui étoffe son catalogue en écrivant pour d'autres dessinateurs, etc) et a donc une expérience concrète du dessin réalisé par lui-même.
Tu pourrais remettre tes essais de scénario à un dessinateur, mais ça va être compliqué de trouver un (bon) dessinateur disponible et de lui faire faire une BD "gratuitement" si j'ose dire, et surtout, certains aspects de la mise en dessin, et de la transformation d'une description qu'on lit en une image qu'on regarde, risquent de t'échapper si tu ne t'impliques pas directement.

albatros


compagnon
compagnon

Bonjour,
- JYB a écrit
"Euh, non, ta formulation n'est pas trop claire pour moi ; je sens que tu ne sais pas trop si tu veux ou non te lancer dans cette voie (du scénario de BD), un peu comme quelqu'un qui ne sait pas nager, qui est au bord de la piscine et qui se dit : "j'y vais, j'y vais pas ?". Sauf que dans le cas qui nous occupe, tu ne vas pas te noyer, donc n'hésite pas ! Le mieux est que, comme je te l'ai dit, tu te jettes à l'eau,"

Je pense qu'un exemple vaut plus que mille discours alors si vous le permettez je peux vous envoyer le prologue du texte en question ainsi que son découpage selon ma vision
En MP ou directement sur le fil cela ne me dérange pas SI cela me premettrait d'avancer

Belle journée

albatros


compagnon
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Aller ! voilà déjà "le prologue"

Les z’aventures de Vaotaf le loup


Marjolaine la petite cigale de la fontaine, guitare en bandoulière, toute tremblante et titubante de faiblesse, frappait aux lourdes portes des fourmilières blindées en prévision de l'hiver, on connait la suite.
Vaotaf le loup créchant dans une tanière squattée en lisière de la dernière forêt de sapins du coin, ignorait tout du drame de l'insecte, drame duquel, même s'il en eut écho il s'en taperait vu que les cigales n'entraient pas dans le cadre de son régime alimentaire ceci même en période de diète, Hé ! Question de fierté.
Il aurait pu, à la rigueur, faire usage de la guitare car il aimait la gratte si fort qu'il était passé virtuose au banjo enfin ! Selon lui car d'audience il n'en avait aucune, l'auditoire avait trop peur de se faire « bouffer ».
A la question du pourquoi le banjo. Pour la raison très simple que vivant en solitaire dans ces grands espaces il fut littéralement possédé par le rêve américain, être un cow boy ! Ah ! Ce qu'il en bavait en pensant aux "cow ".
Bon ! Mais là ! La guitare à l'échelle de Marjolaine n'aurait pu l'intéresser qu'en jouant avec des pincettes et des pincettes ! Pour un loup ! Cela ferait jaser.
Donc, le même matin, Vaotaf se réveilla de bonne humeur. Sifflotant il alla se laver le pif, ben oui ! Le flair ça s'entretient. Il s'affuta ensuite les crocs avec un os de seiche qu'il trouvait régulièrement les samedis matins dans les sacs poubelles que les nains, mineurs de leur état, jetaient dans la décharge sur le chemin de leur labeur. Sans doute que ces derniers étaient ibérique et se payaient une paella hebdomadaire. En tout cas, ils avaient les nerfs à fleur de peau. Il en savait quelque chose, heureusement que jusqu'à présent la chance était de son coté.
Pourquoi avec un os de seiche. Simplement parce qu’un de ses congénères, globe trotter de son état, qui tenait l'info d'un chien de maitre lui raconta que de curieux oiseaux jaunes en cage affutaient leurs becs sur de tels os mis à leur disposition par leurs "maitres", Vaotaf fut secoué par un mauvais frisson à l'évocation de "maitres".
Sur ce il se soigna les griffes à la pierre ponce avant de s'installer sur le rameur pour une séance d'échauffement sous l'œil menaçant de Vaotaf 1 figé depuis des siècles sur la croûte qu'il avait suspendue sur la paroi en face de lui.
Ainsi chaque matin, il mouillait son pelage en ramant sur un rythme viking en maugréant au milieu des incantations païennes, des insanités contre son aïeul car n'est pas un Vaotaf qui veut.
Oui ! Il faut préciser que ce nom est d'origine nordique et il y a fort longtemps, dans le langage nordique Vaotaf voulait dire "Volontaire" ce qu'était semble t-il l'aïeul silencieux.
De nos jours ce terme revient à la mode juste pour le « taf » comprendre « travail » car pour y aller, c'est une autre affaire vu que de « taf » il n'y en a guère. De plus comme le « taf » était rare, le terme prit la dimension « fumée ou bouffée » d'où « passes moi une « taffe », on se partageait alors les clopes par ces temps de misères. Phonétiquement ça le faisait alors on envoyait en l’air des volutes têtes de morts. Décodera qui voudra entre volonté de se suicider ou celle de trucider.
Pour Vaotaf il était bel et bien question d'aller au « taf » c'était vital. De plus il lui fallait faire les bouchées doubles pour emmagasiner des graisses vu que l'hiver était proche.
Le loup avait entendu parler de quelque « été indien » il eut beau chercher qui a « été indien » il ne le trouva jamais et cela le désespérait. Il aurait tant voulu le prendre comme guide touristique pour descendre le « col au radeau » pourtant.
Oui ! Toujours le rêve américain.
- Bon ! Assez rêvassé, s'exhorta t-il en abandonnant le rameur.
Aujourd'hui je vais me faire quelques lapins du coté de gare N, parce que les lapins de gare N sont moins farouches, c’est normal étant habitués aux bruits des machines et autres. Je vais aussi poser des collets pour juste ramasser mon butin demain, vais m'en farcir pas mal avant l'arrivée de la myxomatose qui de toute façon les décimera.
Un bruit le sortit de ses pensées. La porte avait bougé.
A pas de loup, évidemment tous les sens aux aguets, il s'approcha de la porte. Elle bougea à nouveau. Bavant d'impatience, il s'imaginait un met allant du marcassin au daim se frottant à sa porte qu'il ouvrit là ! Sans ménagements, prêt à bondir sur sa proie.

Une bise aussi glacée que son âme à l'instant lui colla un grand « Ssssmaaaakkk ! » d'un coup de la tête aux pattes en lui laissant cette désagréable impression d'humidité due aux flocons de neige fondus.
L’instant de stupeur passé il cria « Oh ! Daim ! » C'est une déformation de Odin ! Il y avait chez le loup des priorités. Puis sa mâchoire inférieure alla jusqu'à toucher le sol à la vitesse d'une colonne de mercure plongée dans de l'azote liquide.
La seconde suivante, colère aidant, son physique repassa par la normale avant de virer au rouge écarlate et alors qu'on croyait qu'il allait exploser, il fulmina par les naseaux puis tomba soudain dans une déprime passagère. Celui qui avait « été indien » leva le camp à la faveur de la nuit. Au petit matin, comme Marjolaine, Vaotaf se trouva fort dépourvu avec la bise venue.




Dernière édition par albatros le Dim 12 Juin - 12:45, édité 1 fois

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