J'enrage de ne pouvoir contempler les images mises en ligne postérieurement à celle du professeur Kala.
J'avoue que ça dépasse mes maigres compétences et mon entendement.
Pour ce qui concerne la couverture du "Château maudit", j'aurais tendance à dire également que Paape (son copain Hubinon ne devait pas être loin, d'ailleurs, pour d'éventuels conseils ou crayonnés) s'est inscrit dans une tradition. Il peut avoir entièrement imaginé cette composition ; il peut aussi avoir élaboré cette image à partir de différents éléments classiques récurrents dans les romans et les films relevant des genre policier et gothique.
Un dessinateur est avant toute chose un grand observateur. Il a dans la tête l'équivalent de dizaines de rouleaux de pellicules correspondant à des images emmagasinées au gré de ses sorties, lectures, etc... Il peut régurgiter des choses inconsciemment.
Les croix ornant les pierres tombales et le château d'allure austère, complètement dans l'ombre mais avec de rares ouvertures éclairées, la pleine lune, font partie de ces éléments propres aux genres fantastique et policier. Pareillement, des personnages surexposés et regardant dans la direction d'où provient la lumière qui les tire de l'obscurité apparaissent sur de nombreuses affiches de cinéma. Les projecteurs et tout ce qui concerne l'éclairage sont des outils indispensables au théâtre, au music-hall, au cinéma et aux photographes pour obtenir tel effet désiré et créer une ambiance.
Je ne saurais dire de quelles affiches de cinéma, couvertures de romans policiers ou d'angoisse, Paape a bien pu se servir ou s'inspirer.
En revanche, permettez-moi d'établir un petit parallèle entre cette couverture mythique et deux autres couvertures célèbres.
Je mettrais ma main au feu que la couverture du "Château maudit" n'a pas laissé indifférent Edgar Pierre Jacobs ni son confrère Tibet.
Je songe en particulier à la magistrale couverture de "La marque Jaune" (1956) et accessoirement à celle impressionnante de Ric Hochet dans "Le monstre de Noireville".
Personnages tournés vers le lecteur, ambiances inquiétantes, vêtements similaires et exposés au frémissement de l'air.
Petite nuance : le manteau de Mortimer et le trench coat du capitaine Blake sont boutonnés et leur ceinture serrée afin que leur mise soit impeccable. Mais on observera que dans les deux images, le même pan est soulevé par un courant d'air provenant, soit du vent nocturne, soit d'une ventilation du Subway (pour B&M). Le mur de briques rouges, le lampadaire et la poubelle se substituent à la tombe et au château menaçant. Mais la façade en briques n'est guère plus rassurante que le château maudit. Les ombres de B&M projetées sur le mur remplissent également en partie la même fonction que l'ombre du château. A la place des ouvertures éclairées et qui se détachent nettement de la façade du château, Jacobs a substitué le signe lumineux de la marque jaune.
Je peux faire fausse route, mais j'aurais tendance à penser que la couverture de Paape a marqué (!) Jacobs comme Tibet. Pour autant, ces deux grands dessinateurs ont montré avec brio qu'ils pouvaient décliner une variation sur le thème sans qu'à aucun moment on ne puisse parler de plagiat.
J'avoue que ça dépasse mes maigres compétences et mon entendement.
Pour ce qui concerne la couverture du "Château maudit", j'aurais tendance à dire également que Paape (son copain Hubinon ne devait pas être loin, d'ailleurs, pour d'éventuels conseils ou crayonnés) s'est inscrit dans une tradition. Il peut avoir entièrement imaginé cette composition ; il peut aussi avoir élaboré cette image à partir de différents éléments classiques récurrents dans les romans et les films relevant des genre policier et gothique.
Un dessinateur est avant toute chose un grand observateur. Il a dans la tête l'équivalent de dizaines de rouleaux de pellicules correspondant à des images emmagasinées au gré de ses sorties, lectures, etc... Il peut régurgiter des choses inconsciemment.
Les croix ornant les pierres tombales et le château d'allure austère, complètement dans l'ombre mais avec de rares ouvertures éclairées, la pleine lune, font partie de ces éléments propres aux genres fantastique et policier. Pareillement, des personnages surexposés et regardant dans la direction d'où provient la lumière qui les tire de l'obscurité apparaissent sur de nombreuses affiches de cinéma. Les projecteurs et tout ce qui concerne l'éclairage sont des outils indispensables au théâtre, au music-hall, au cinéma et aux photographes pour obtenir tel effet désiré et créer une ambiance.
Je ne saurais dire de quelles affiches de cinéma, couvertures de romans policiers ou d'angoisse, Paape a bien pu se servir ou s'inspirer.
En revanche, permettez-moi d'établir un petit parallèle entre cette couverture mythique et deux autres couvertures célèbres.
Je mettrais ma main au feu que la couverture du "Château maudit" n'a pas laissé indifférent Edgar Pierre Jacobs ni son confrère Tibet.
Je songe en particulier à la magistrale couverture de "La marque Jaune" (1956) et accessoirement à celle impressionnante de Ric Hochet dans "Le monstre de Noireville".
Personnages tournés vers le lecteur, ambiances inquiétantes, vêtements similaires et exposés au frémissement de l'air.
Petite nuance : le manteau de Mortimer et le trench coat du capitaine Blake sont boutonnés et leur ceinture serrée afin que leur mise soit impeccable. Mais on observera que dans les deux images, le même pan est soulevé par un courant d'air provenant, soit du vent nocturne, soit d'une ventilation du Subway (pour B&M). Le mur de briques rouges, le lampadaire et la poubelle se substituent à la tombe et au château menaçant. Mais la façade en briques n'est guère plus rassurante que le château maudit. Les ombres de B&M projetées sur le mur remplissent également en partie la même fonction que l'ombre du château. A la place des ouvertures éclairées et qui se détachent nettement de la façade du château, Jacobs a substitué le signe lumineux de la marque jaune.
Je peux faire fausse route, mais j'aurais tendance à penser que la couverture de Paape a marqué (!) Jacobs comme Tibet. Pour autant, ces deux grands dessinateurs ont montré avec brio qu'ils pouvaient décliner une variation sur le thème sans qu'à aucun moment on ne puisse parler de plagiat.