Lefranc, Alix, Jhen ... et les autres
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Patrice a écrit:Et voilà les fameuses vignettes où le nez du Capitaine est comparé à un sexe masculin en érection. J'ai toujours trouvé cette comparaison forcée et artificielle. Me concernant, je perçois plutôt l'image d'une tarte aux fruits où le nez d'Haddock figure la pâte à tarte et les pétales de roses les fruits ! Le gag de la tarte à la crème en quelque sorte ?
On peut aussi remarquer la position instable des pétales car soumis aux vents et aux chocs de la chaise roulante. Une belle métaphore de l'instabilité apportée par la cantatrice !
Je souhaite d'ailleurs rebondir sur le fil car on peut s'interroger sur le rapport d'Hergé aux femmes. Dans L'affaire Tournesol, la chanteuse apparaît fine mouche et déploie des trésors d'énergie et d'astuce pour sauver nos héros des griffes de la police militaire bordure.
Comment donc cette femme courageuse et loyale a pu se transformer en une diva capricieuse et bête ? Ne faut-il pas voir un lien avec la complexité du divorce d'Hervé. Du coup, Bianca Castafiore pourrait être une image de Germaine Kieckens sur laquelle, inconsciemment, l'auteur "se vengerait" ?
Bon, tout cela est tiré par les cheveux (longs) mais c'est le but de ce fil
J'interprète différemment cette absence de chute .Raymond a écrit:
...
Benoit Peeters souligne pour sa part que la Castafiore est la seule habitante du château qui ne tombe pas en appuyant son pied sur la marche brisée. "La cantatrice n'est pas de celles qui tombent dans les escaliers" écrit-il et il est vrai que c'est un détail assez révélateur. Hergé est un gentleman et la Castafiore est déjà suffisamment ridicule en s'exprimant toute seule.
Patrice a écrit:
L'arrivée de la Castafiore correspond à une invasion, à la prise du pouvoir par une armée ennemie suivi d'une Occupation. Partant de là, tous les occupés doivent obéir. La résistance est impossible.
Par exemple, Haddock change d'habits et de coiffure pour obéir aux injonctions de sa "maîtresse" :
Dernière édition par Raymond le Ven 4 Oct - 15:12, édité 1 fois
Raymond a écrit:Benoit Peeters parle assez peu de la belle séquence nocturne pendant laquelle Tintin fuit la voix de la Castafiore pour aller entendre (de loin ) la musique des Romanichels. C'est pourtant un moment très riche, plein de paix et de poésie, et aussi de vérité.
Cette scène paisible est un peu un temps mort dans l'aventure, même si le cri d'une chouette l'interrompt brutalement à la fin de la page. Peeters commente surtout le prolongement de la "chaîne musique et musiciens", et note au passage que Tintin reste à distance des bohémiens. Pour Peeters, "la séparation des deux univers est irrémédiable" mais je n'en suis pas convaincu. Tintin va en effet lutter pour que la vérité apparaisse sur la disparition de l'émeraude, et pour que les romanichels soient innocentés.
A mon avis, ce temps mort est surtout le moment où le récit s'enrichit d'une certaine réalité. L'humain émerge au-dessus de la mécanique du rire et on se met à croire un peu mieux à cette histoire. Les cases totalement muettes sont assez rares dans les BD d'Hergé mais il choisit bien ses moments. Tintin n'est plus seulement un détective qui court après les bandits. Il devient l'émanation d'Hergé, qui ressent les choses et qui accepte ses émotions.
Par ailleurs, en considérant ses romanichels avec sympathie, l'auteur nous indique que la piste qu'il avait précédemment suggérée (la petite bohémienne regardant les ciseaux d'Irma) ne peut être que trompeuse. Le lecteur va désormais être convaincu que ces romanichels ne sont pas les voleurs des bijoux et l'acharnement de Tintin à trouver la vérité sera tout à fait logique.
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