Le tome 2 de la série
Hollywoodland vient de sortir. Amatrice des salles obscures et des États-Unis, je me suis lancée dans l'aventure
.
L'ouvrage constitue une BD à sketches. Tantôt cru, tantôt cruel, parfois tendre, avec un regard toujours malicieux et goguenard, Zidrou réécrit la légende, par le petit bout de la lorgnette bien évidemment.
Un des chapitres conte la construction des lettres géantes H, O, L, L, Y, W, O, O et D, un des symboles de la ville et un passage obligé pour les touristes ! Bien évidemment, rien ne se passera comme l'avait imaginé le concepteur du projet et nous avons droit à une histoire graveleuse sur la fatuité des mythes.
Le deuxième conte adopte un ton blasé pour raconter la sinistre histoire d'un candidat au métier d'acteur, qui frappe désespérément à la porte des studios, et qui finit comme gigolo et meurtrier !
Vous me direz que l'intrigue apparait bien noire mais le ton, le graphisme et la conclusion la rendent loufoque.
J'ai nettement préféré l'opus relatif à la grève de la vendeuse de tickets. Zidrou nous explique qu'elle assure un piquet de grève dans son petit local, s'y nourrissant des barres sucrées et des sodas distribués habituellement par les ouvreuses ! Et tout est bien qui finit bien puisque le cinéma en faillite va être sauvé par un film en 3D et des lunettes miraculeusement arrivées juste au bon moment.
Etc.
Mais l'histoire la plus adorable se passe dans un petit village du désert californien qui ne vit que par et pour le cinéma, et dont le patronyme de chaque habitant se réfère à un nom de star. Et cette minuscule bourgade dispose bien évidemment d'un cinéma sauf que le film projeté n'est pas complet car les locaux n'ont pas les moyens de s'acheter plus d'une bobine ! Et voilà qu'un couple de journalistes arrive dans la localité pour écrire un article sur ces fous du cinéma….
Le graphisme se marie très bien avec le ton moqueur de Zidrou. Maltaire regarde du côté du Journal de Spirou et pas du côté de Fluide glacial. Il en résulte un trait rieur mais pas méchant.
Au final, Zidrou démontre une fois de plus sa maitrise de la peinture de genre. Chaque histoire est différente et les personnages varient. Mais au fond, elles sont toutes semblables et constituent une variation sans fin autour du thème des étranges hurluberlus qui ont fait Hollywoood.
EEEEléanore