Les bandes dessinées qui racontent la BD

L'Association a connu plusieurs crises, dont celle de 2011 qui est la plus célèbre. Elle opposait Jean-Christophe Menu à ses employés (les autres associés ayant démissionné depuis longtemps) et cet interminable affrontement a fait les délices des chroniqueurs de BD, par exemple sur cette page :

https://www.actuabd.com/La-Tragedie-de-L-Association-Acte,11640

Tous ces articles ont été recensés dans notre sujet qui est dédié à l'Association. Ce fût sans aucun doute un des événements "bédéphiliques" de l'année 2011.

https://lectraymond.forumactif.com/t611-l-association?highlight=l+association

Mais la source la plus intéressante, c'est d'abord l'œuvre dessinée par la plupart des Associés (sauf Jean-Christophe Menu) qui raconte et explique tous ces événements. Ce livre est intitulé "Quoi !" et il a été publié par ... l'Association, bien sûr.  



J'ai relu récemment avec plaisir cet ouvrage un peu polyphonique,qui multiplie les anecdotes et les regards différents. Son apport essentiel, toutefois, est d'abord de reprendre toute l'histoire de l'Association, dès ses débuts. C'est ainsi que David B, par exemple, s'attarde sur ses premières rencontres avec J-C Menu en 1989. Il décrit, entre autre, leur intérêt mutuel pour la littérature.



Loin de ne s'intéresser qu'aux conflits, les Associés évoquent d'abord tout ce qui les unit, ainsi que leurs expériences communes. Leur travail en groupe à l'atelier Nawak, en particulier, fût certainement une étape importante.



Les premières véritables querelles commencèrent en 2004, après que J-C Menu ait progressivement personnalisé le pouvoir à la tête de la structure éditoriale. Bien qu'il n'en aie aucun droit, il annonce alors à ses associés qu'il va désormais prendre seul toutes les décisions directoriales de l'Association. Cette réunion houleuse est directement à l'origine du départ de David B, le premier associé qui ait quitté la barque.



Joan Sfar était également présent à cette réunion, en tant que témoin, en ayant pour mission de rapporter les entretiens dans ses "carnets". Ayant ensuite reçu "l'ordre" de J-C Menu de ne pas éditer ces dessins pris sur le vif, il ne les publia qu'en 2011, dans l'album Quoi !. Il est fascinant à cet égard de découvrir l'ampleur de l'autorité que J-C Menu avait acquise à cette époque sur ses collègues.



Cette réunion de 2004 est vraiment dramatique, et Lewis Trondheim résume très bien l'ambiance avec une seule anecdote. Lorsqu'au moment de clore la réunion, Jean-Christophe Menu les invite à boire un dernier verre ... tout le monde refuse.



D'autres réunions conflictuelles eurent lieu ensuite en 2006, sans arriver à trouver un terrain d'entente. Ces échecs seront la cause des départs de Lewis Trondheim, Joan Sfar, Stanislas et Killofer la même année.



Et c'est après toute cette histoire que survient le conflit de 2011, opposant cette fois Jean-Christophe Menu aux employés de l'Association. La position des autres fondateurs était fragile, puisqu'il avaient quitté la société, mais il y avait un droit moral qu'ils conservaient en tant que fondateurs.



Placés en position d'arbitres par les employés mécontents, et priés de reprendre la tête d'une association qu'ils avaient créée, Killofer, Stanislas, Lewis Trondheim et David B n'étaient pas vraiment heureux de ce renversement inattendu du pouvoir. Killofer l'exprime très bien dans son résumé touffu et ironique.



Après une guerre, il n'y a bien souvent que des perdants !

Mais par contre, cette œuvre collective qui a été dessinée par les associés est un véritable événement. Bédéastes avant tout, Lewis Trondheim, Joan Sfar, David B, Stanislas et Killofer ont montré avec ce livre unique que la BD peut servir toutes les causes. A la fois manuel d'histoire, œuvre critique et témoignage direct, "Quoi !" est aujourd'hui la référence de base pour tout ce qui concerne l'histoire de l'Association.

Mais l'histoire n'est peut être pas finie ?  

Les Carnets de Joan Sfar sont également une véritable mine d'or pour tout ce qui concerne l'Association. La plupart de ces livres dessinés à la hâte sont riches en rencontres et en événements qui concernent souvent l'histoire de la BD elle-même, et c'est un point que j'ai pu confirmer récemment en relisant Caravan.



Il faut d'abord savoir que ces œuvres sont de véritables carnets de notes, prises au quotidien sous la forme de textes ou de dessins. Et en fait, ces livres se placent à la limite de la définition d'une véritable bande dessinée, car s'ils associent bien du texte et de l'image, la construction de l'ensemble est totalement anarchique. Il n'y a parfois que du texte pendant plusieurs pages, tandis que les suites de dessins ne sont généralement pas organisés en véritables BD. On pourrait donc éventuellement contester la place des "Carnets de Sfar" dans ce sujet.  

Ceci dit, si la lecture des carnets de Sfar est parfois frustrante, elle peut aussi par moment être passionnante. C'est le cas par exemple lorsque l'auteur raconte un petit séjour au festival d'Angoulême. Il s'y ennuie et n'a pas le moral, mais il rencontre ensuite des auteurs, comme par exemple Fred, et la journée s'éclaire tout à coup !



"Caravan" est ainsi parsemé de rencontres et de conversations avec des auteurs comme Fred, Riad Sattouf, Baudoin, Sempé, Emmanuel Guibert, Posy Simmonds, ou Art Spiegelman, et ces entretiens sont souvent très éclairants. On y trouve aussi, bien sûr, des récits de réunions de l'Association qui sont riches en anecdotes, comme par exemple cette discussion de Sfar avec Jean-Christophe Menu en 2004. Les associés craignaient alors une possible censure (qui ne s'est pas concrétisée) envers un livre de Riad Sattouf, intitulé "Ma circoncision", et ce genre d'obstacle peut paraître incroyable, dans le monde des années 2000.



Il y a finalement peu d'œuvres véritablement négligeables, et même ces carnets rapidement griffonnés peuvent devenir passionnants.

Et encore une fois, les "BD qui racontent la BD" ont quelque chose à nous apprendre.

Et on revient à Lewis Trondheim ! Dans ses recueils autobiographiques, ce dernier dévoile souvent "au passage" des petits détails véridiques et croustillants sur le monde de la BD. C'est le cas par exemple dans sa série Les Petits Riens.



Rappelons que Lewis va toutes les années à Angoulême où, en tant qu'ancien lauréat, il fait partie du jury qui décerne l'attribution du Grand Prix. Il rapporte donc parfois dans ses "petits riens" les négociations assez âpres qui se déroulent entre les jurés, et certaines anecdotes sont effectivement savoureuses.  

Je vous montre par exemple cet extrait d'une discussion qui s'est déroulée pendant l'année 2011, au cours des délibérations du jury. Il est bien sûr difficile d'y reconnaître les intervenants, car ils sont présentés avec des têtes d'animaux, mais on peut s'amuser à faire des hypothèses. Par ailleurs, il y a relativement peu de raison de douter que l'anecdote soit authentique. Voici comment débute l'affrontement !



Et voici comment l'affrontement se termine ! Le vieux dessinateur à la tête dure.  



Cela ne s'invente pas ! Dans un autre album, on découvre aussi cette page, qui relate les débats du jury en 2009. On y retrouve le vieux dessinateur très obstiné et … pas très éclairé.  



Lewis Trondheim est parfois assez féroce.  

Cette férocité de Lewis Trondheim me fait penser à une autre partie de son œuvre, qui est L'atelier Mastodonte. Cet atelier fictif désigne en fait une œuvre collective dessinée par des auteurs bien réels comme Tebo, Alfred, Cyril Pedrosa, Julien Neel ou Guillaume Bianco (et j'en passe) qui se sont tous associés à Lewis Trondheim, ce dernier faisant office de vieux maître (et aussi de râleur ). Tous ces dessinateurs se mettent eux-mêmes en scène et racontent diverses anecdotes, imaginées ou vécues, survenant dans un imaginaire atelier de dessin. Cette BD très centrée sur les gags parait depuis 2011 dans Spirou et elle joue un petit rôle "d'animation du journal", comme l'avait fait Gaston durant les années 60 et 70. Il semble que la série soit terminée depuis le changement de rédacteur en chef.

La plupart des gags de l'Atelier Mastodonte ne peuvent pas être considérés comme des informations, mais dans certaines circonstances, les anecdotes peuvent devenir révélatrices. C'est en particulier le cas d'un numéro du journal Spirou intitulé "Spécial Angoulême", paru en janvier 2012, qui s'était intéressé à "l'enfer des dédicaces".



Comment survivre à la corvée des interminables heures de dédicaces ? Comment échapper à la foule étouffante des collectionneurs déchaînés ? Et que font les dessinateurs en dehors de leurs "travaux" officiels ? Manifestement inspiré par Angoulême, l'atelier Mastodonte ne s'est pas embarrassé de scrupules et les auteurs ont déballé pour cette occasion une foule d'anecdotes souvent proches de la vérité. Bien sûr, certains gags sont manifestement (ou probablement) imaginaires, mais je suppose que l'humour s'est quand même fondé sur des faits réels. C'est par exemple probablement le cas lorsque Lewis se dessine en train de jouer au poker avec Arleston et Loisel, et qu'il est tout à coup pris en flagrant délit de mensonge envers Guillaume Bianco.  On se demande alors si l'anecdote est vraie (c'est en fait bien possible) et si Lewis a quelquefois joué au poker à Angoulême (cela devient très probable) ?      



Et cette rencontre avec Art Spiegelman à Angoulême, que dessine le même Lewis Trondheim ? J'imagine mal qu'elle ne se soit pas produite, même s'il y a peut-être eu des différences sur certains détails ?



Dans d'autres cas, comme par exemple ce gag ci-dessous de Tebo, l'invention est évidente. On ne demande pas à un dessinateur de dédicace d'être toujours de bonne foi, et c'est cela qui est drôle.  



Et puis, il y a des gags qui sont vraiment énormes ! Tellement énormes, d'ailleurs, que l'on se demande s'il n'y a par une part de vrai, comme par exemple cette petite séquence dessinée par Julien Neel, qui s'appuie sur une évidence toute bête : il y a des fous qui collectionnent n'importe quoi.  



Mais le gag le plus féroce est probablement dessiné par Philippe Buchet. Il nous montre comment un dessinateur peut vaincre par KO le plus épouvantable et le plus casse-pied des collectionneurs que l'on puisse imaginer. Il est vrai qu'il y a des enquiquineurs envers qui aucune pitié ne doit être envisagée. Dans cet exemple, le gag est inventé mais je le trouve vraiment à mourir de rire.    



Et le bilan de tout ça ? J'admets que l'on n'apprend rien de très important au niveau des faits, mais on découvre tout de même dans cette BD des auteurs bien vivants, qui sont  révélés à travers leurs petits défauts. Leurs silhouettes nous deviennent peu à peu familières, comme l'étaient autrefois certains dessinateurs de Pilote, et il y a une certaine vérité derrière les gags.

C'est en tout cas une nouvelle "BD qui raconte la BD", même s'il ne faut pas tout croire.

Et puis …  peu importe, car c'est tellement rigolo.  

Mais éloignons-nous du monde franco-belge le temps de quelques posts ! Les "BD qui racontent la BD" se retrouvent en effet partout à travers le monde.

Et on commence avec l'Angleterre ! Eddie Campbell y a publié au cours des années 90 une œuvre autobiographique en plusieurs volumes qui s'intitule Alec. Ce personnage est en fait une sorte de double fictif de l'auteur, et Campbell lui fait revivre toutes ses expériences de jeune dessinateur méconnu. Le monde de la BD y est décrit avec beaucoup de détails, particulièrement dans son livre intitulé Comment devenir artiste, traduit en français il y a une dizaine d'années.



Bien sûr, une grande partie du livre est consacrée à la vie privée d'Alec ainsi qu'à ses débuts difficiles. Cependant, en tant que jeune "bédéaste", Alec a été sensible à l'évolution de son temps, et c'est ainsi que l'album décrit la "révolution des années 80", qui touchait les comic books et qui a surtout été perçue dans le monde anglo-saxon. Cette révolution" découlait de la parution de quelques "comic-books d'auteurs" qui imposaient un regard plus adulte sur le genre. Et de fait, après les sorties rapprochées de chefs d'œuvres aussi indiscutables que Dark Knight, The Watchmen et Maus, plus rien en effet n'allait être pareil !



Par ailleurs, la vie d'Alec l'amène aussi à fréquenter divers auteurs célèbres, tels que Bill Sienkiwicz ou Alan Moore (avec qui Campbell publiera le fameux From Hell). Cela permet à l'auteur de faire d'intéressants portraits, et il me parait certain que la plupart des anecdotes décrites soient conformes à la vérité.



Parfois, Alec visite le monde francophone, et Campbell en profite ainsi pour raconter son passage au festival BD de Sierre, à la fin des années 80. Ce chapitre est riche en anecdotes d'intérêt variable, et il m'a remémoré toute une époque disparue (car ce festival a disparu au début des années 2000).



Alec est une série réellement intéressante, mais elle reste hélas très méconnue. Il est vrai que c'est toute la BD anglaise qui est complètement ignorée par le public francophone, celui-ci ayant bien d'autres choses à lire.  

Et puis, vous vous doutez bien que ces albums sont rares et épuisés depuis longtemps, mais une intégrale d'Alec a tout de même été publiée récemment. Elle doit être encore trouvable chez l'éditeur.



Y-a t-il des aventuriers parmi vous ?

Les fêtes étant passées, il est temps de reprendre cette petite chronique !  

Notons d'abord que j'ai recherché dans mes bandes dessinées italiennes italiennes quelques exemples de "BD qui racontent la BD", mais je n'en ai pas trouvé. Il est clair que Buzzelli ou Crepax se sont souvent livrés à des jeux de citation ou de mise en abyme, mais il n'y a là-dedans rien de vraiment "historique". Oublions donc l'Italie !

En Espagne, en revanche, il existe plusieurs œuvres intéressantes dans ce style, et elles ont déjà été mentionnées par Totoche. C'est le cas en particulier des Professionnels, récit d'inspiration autobiographique de Carlos Gimenez, qui y raconte ses débuts dans le monde de la bande dessinée.



Pendant sa jeunesse, Carlos Gimenez a travaillé pour la fameuse agence "Selecciones Ilustradas" à Barcelone, dirigée par Josep Toutain, et ce fût pour lui une rude époque d'apprentissage. Il lui fallait dessiner beaucoup de pages en très peu de temps, et c'étaient le plus souvent des travaux qui étaient publiés à l'étranger de façon anonyme. Les dessinateurs étaient de plus très peu payés, et il fallait beaucoup de volonté (et de chance) pour réussir une véritable carrière. Bien sûr, les dessinateurs rêvaient de richesse et de célébrité, mais très peu d'entre eux virent leurs rêves se réaliser.



Dans sa préface à certaines éditions des "Professionnels, Gimenez insiste beaucoup sur l'authenticité des anecdotes qui sont racontées. Il précise cependant dans une postface (au tome 3) que les dessinateurs espagnols présentés dans cette série sont fictifs, "même si derrière chaque personnage de fiction se cache une personne réelle sur laquelle l'auteur s'est basé". Dans cette même postface, Gimenez s'amuse à décrire ce que deviennent plus tard ses personnages fictifs, et il est naturel d'en conclure que quelques auteurs célèbres lui ont pu servir de modèles. C'est entre autres le cas du dessinateur "Pablo Garcia Garcia", qui n'est autre que Gimenez lui-même.



Il est toutefois impossible pour un simple bédéphile francophone de reconnaître les modèles des autres portraits, car les dessinateurs ayant passé chez "Selecciones Ilustradas" sont vraiment très nombreux. Ce jeu de devinettes semble exclusivement réservé aux grands spécialistes de la BD espagnole, s'il en existe.

Les Professionnels est donc une œuvre de maturité dans la carrière de Carlos Gimenez. Cette satire féroce des "Selecciones Ilustradas" est réellement drôle et son humour possède un caractère universel, mais les amateurs d'histoire de la BD y découvriront aussi avec plaisir l'ambiance et la vie dans les studios de Josep Toutain (un éditeur espagnol célèbre). L'intérêt historique de cette "BD qui raconte la BD" est indiscutable, une fois de plus, même si elle contient probablement aussi une part de légende.

Il ne faut pas "gober" sans réserve tous les souvenirs des grands auteurs, même s'îl y a une grande part de vrai.  

Autre album racontant l'histoire de la bande dessinée espagnole, l'Hiver du Dessinateur est une BD plus moderne dont les intentions sont davantage historiques et nostalgiques. Cette œuvre de Paco Roca est parue en France en 2011.



Le récit se situe également à Barcelone, mais cette fois-ci pendant les années 50. La dictature de Franco s'exerce à cette époque d'une façon très lourde et c'est probablement pour cette raison que tout l'album est dominé par des couleurs ternes ou grisâtres. Paco Roca raconte la brève histoire de la revue humoristique Tio vivo, fondée par un groupe de cinq dessinateurs qui souhaitait créer des œuvres un peu plus adultes (tiens, cela ne vous rappelle t-il pas quelque chose ?   ). Ces artistes se nommaient Escobar, Penarroya, Conti, Cifré et Gyner, et ils étaient alors les auteurs vedettes de l'hebdomadaire Pulgarcito, publié par les éditions Bruguera.



Les éditions Bruguera ne permirent pas à ce concurrent dangereux de se développer et réagirent en sabotant la distribution de Tio vivo en kiosque. La revue ne put ainsi jamais devenir rentable et la plupart des dessinateurs retournèrent chez Bruguera deux ans après. L'hiver du Dessinateur débute précisément à ce moment-là, lorsque les dissidents réapparaissent tout penauds devant leur vieil éditeur. L'ambiance est morose et seuls quelques flash-backs (aux teintes rosées) évoquent le temps où ils étaient plein d'espoir. Les jeunes dessinateurs qui les ont entre temps remplacés, comme par exemple Francisco Ibanez (qui devint célèbre plus tard en tant qu'auteur de Mortadel et Filémon) pensent surtout à leur propre carrière, et redoutent un peu le retour de ces concurrents célèbres.



Quelques créateurs connus du public francophone font des apparitions, comme par exemple le scénariste Victor Mora qui fera plus tard une belle carrière en France (avec Carlos Gimenez ou Victor de la Fuente). A cette époque-là, Victor Mora se préoccupait surtout de survivre et de nourrir sa famille.



Ancien lecteur nostalgique des revues Pulgarcito et Tio vivo, Paco Roca ne prend pas position dans cette triste histoire, et raconte les événements d'une manière très neutre. Il se contente de faire revivre devant nos yeux toute une époque révolue, pendant laquelle chacun des protagonistes avait de bonnes raisons pour expliquer ses actes. Et c'est ainsi que l'antipathique rédacteur en chef de Pulgarcito, qui censure les dessins avant leur publication, redevient un homme tout simple à la fin de l'album. Il n'était au fond que le produit de son époque.



L'hiver du dessinateur n'a pas fait grand bruit à sa sortie, mais il est vrai que ce livre était d'abord destiné au public espagnol. C'est en tout cas une belle "BD d'auteur", car Paco Roca est certainement un des meilleurs bédéastes espagnols d'aujourd'hui. C'est par ailleurs un livre susceptible d'intéresser tous les amateurs de belles bandes dessinées, et pas seulement les fanas de "BD qui racontent la BD" dans mon genre.

Toutefois … j'ignore si on peut encore aujourd'hui trouver cette œuvre intéressante en librairie. Il n'y a vraiment plus rien de durable, de nos jours.  

Je continue mon tour d'Europe avec la Hollande et Joost Swarte. Ce dernier a en effet publié une courte histoire consacrée à Hergé dans son grand album 30x40 publié par Futuropolis.



Cette histoire est en fait fictive et met en scène Hergé en 1928, à l'époque de ses débuts de dessinateur dans le "Vingtième Siècle". Elle s'intitule les Aventures d'Hergé il y a 50 ans.



Bien que fictive, cette BD imagine de manière assez juste la situation d'Hergé en tant que débutant. Il essaie à cette époque d'obtenir un travail à tout prix et se lance dans un job de journaliste. Il propose ainsi à l'abbé Wallez un reportage consacré à un nouvel avion, mais ce dernier finit par refuser. Hergé devra en conséquence se consacrer à ses "petits dessins", et c'est ainsi qu'il créera Tintin.  



Cet "hommage pas tout à fait vrai mais pas tout à fait faux", selon les propres termes de Swarte, est un excellent exemple de la liberté que peut parfois s'autoriser une BD. A la fois pleine de détails véridiques et totalement fantaisiste, cette "aventure d'Hergé" séduit par son impertinence et par la qualité de sa "mise en boîte" (le style de Swarte imite en effet à merveille celui d'Hergé). Personne ne va bien sûr croire à cette histoire, mais tout le monde est ravi par la crédibilité de cette caricature.

Les "BD qui racontent la BD" se doivent d'avoir un peu d'impertinence.  

Passons maintenant à la Suisse, avec quelques petites confidences de Wasem !  

Au cours de sa longue et diverse carrière, Wasem a aussi dessiné (le temps d'un album) les aventures des Scorpions du Désert. Il est en fait l'auteur complet du tome 4 de cette série, intitulé "Le chemin de fièvre", et cette œuvre a brillamment conclu le tome 3 qui restait inachevé. Wasem a plus tard raconté cette expérience dans un numéro spécial de Bang qui était dédié à Hugo Pratt.



Au départ, Wasem n'avait pas très envie de prendre la suite d'Hugo Pratt. Lors de ses débuts, il avait certes dessiné une BD d'aventure intitulée "Bretagne", qui s'inspirait beaucoup du style du maître italien, mais il ne souhaitait pas continuer plus longtemps dans cette voie.



Il a fallu beaucoup d'insistance de la part de Patricia Zanotti (détentrice des droits d'Hugo Pratt) pour qu'il se lance dans cette entreprise.



Bien sûr, il n'est pas simple de reprendre une BD mythique, et toutes sortes d'obstacles psychologiques et techniques guettaient Wasem au cours de son entreprise. Et c'est ainsi qu'il se dessine souvent en train de travailler avec (de façon symbolique) l'ombre tutélaire de Pratt qui se penche au-dessus de son épaule.



Dans mes souvenirs, ce tome 4 des "Scorpions du Désert" était excellent, et Wasem fait donc part à juste titre de la grande satisfaction du public. Il n'a malheureusement pas voulu continuer à "faire du Pratt" par la suite, mais c'était probablement un choix intelligent de sa part.



Après cet album unique, Wasem a suivi sa propre voie en dessinant plusieurs livres fondés sur des souvenirs personnels. Actuellement, il publie chaque semaine une page ironique qui commente l'actualité dans l'Illustré (un hebdomadaire assez comparable à Paris Match) et il n'est guère connu que par ses compatriotes.

Cette "BD qui raconte la BD" est donc une petite page d'histoire.  

De la Suisse, nous passons à l'Autriche avec le dessinateur Nicolas Mahler. Ce dernier a souvent publié des albums qui chroniquent sa vie quotidienne de dessinateur, en particulier dans l'hilarant l'Art selon Madame Goldgruber. J'avais résumé jadis ce livre très original dans le sujet qui est dédié à Mahler.

https://lectraymond.forumactif.com/t1369-mahler-et-l-art-minimaliste

Ce dernier a publié quelques années plus tard l'Art sans madame Goldgruber, un autre recueil humoristique qui évoque cette fois-ci ses mésaventures dans le monde de la BD.



Cette œuvre se présente en fait comme une suite de gags relatant diverses expériences vécues par l'auteur, toutes très révélatrices du monde qui gravite autour des dessinateurs de bandes dessinées. L'auteur raconte en particulier des anecdotes survenues pendant les festivals, comme celui d'Angoulême. Lambil avait déjà raconté le calvaire du dessinateur inconnu du public pendant une séance de dédicace, et Nicolas Mahler en remet une petite couche dans son style propre, qui est celui de l'humour pince sans rire. Rappelons au passage que l'américain Craig Thompson avait obtenu un extraordinaire succès public avec son album "Blankets", il y a une quinzaine d'années.



Les interviews sont une autre corvée obligatoire pour les auteurs et Mahler n'est pas tendre avec les journalistes, dont la sottise est parfois encore plus grande que l'ignorance.



Heureusement, les festivals sont également l'occasion de rencontrer d'autres bédéastes. Malheureusement, les problèmes de langue peuvent souvent limiter la qualité des communications, et Mahler décrit cette difficulté avec une habile et bienveillante ironie.



Le style minimaliste de Mahler décrit finalement le même monde que celui des auteurs classiques franco-belges. "Tout change mais rien ne change", comme l'exprimait il y a quelques années un célèbre écrivain français.

Et les "BD qui racontent la BD" n'ont pas de frontière.  

Le sujet est un peu en panne, mais il n'est pas fini.  

En attendant,, je découvre une nouvelle forme de "BD qui raconte la BD", avec un album de Benoit Barale qui s'intitule : La Bande dessinée ou comment j’ai raté ma vie.



C'est une autobiographie, bien sûr, mais entièrement centrée sur la BD et les questions qu'elle suscite. C'et assurément original.

Je ne l'ai pas lu mais ActuaBD en parle ici :

https://www.actuabd.com/Avec-Benoit-Barale-la-bande-dessinee-pour-brillamment-rater-sa-vie

Et voici le retour du sujet dont personne ne voulait, suite à la parution d'une biographie en BD du grand scénariste américain Stan Lee. Elle a été dessinée par deux auteurs de comic-books que je ne connais pas, et c'est évidemment publié au "format comic-book".      



Je ne suis pas un véritable admirateur de ce grand bateleur de la BD, qui a eu jadis l'idée brillante d'humaniser les super-héros et de raconter leur vie privée (en particulier leurs petites misères quotidiennes), ce qui lui permettait ainsi de créer un interminable feuilleton. Pendant les années 60 (avec surtout Jack Kirby dont le rôle a été important), il a créé toute une série de Super-Héros qui se nommaient Spiederman, les 4 Fantastiques, Daredevil, Thor ou Hulk et ce fût le départ d'une grande époque pour les comic-books, que l'on désigne maintenant sous le nom de "Silver Age".

Ce biopic est raconté à la première personne et il s'inspire probablement des "mémoires" écrites par Stan Lee lui-même. Même s'il n'est pas très original, l'album est assez plaisant à lire, en se limitant hélas à donner le point de vue personnel de Stan Lee sur l'univers Marvel. Le ton est conquérant et la mise en page est très éclatée, et ceci donne une BD qui est un peu grandiloquente, mais tout cela correspond au fond au style du personnage, qui parle et raconte sans arrêt, en ramenant un peu tout à lui !



N'étant pas spécialiste de l'histoire des comic books, j'ai appris un certain nombre de chose dans cet ouvrage riche en anecdotes, qui n'est par ailleurs jamais ennuyeux. Certes, l'album est d'abord destiné aux aficionados de l'univers Marvel, mais les bédéphiles "généralistes" qui cherchent un peu à se cultiver y trouveront aussi un certain intérêt. Derrière son côté "vendeur de comics", Stan Lee est en effet un personnage assez riche en surprises.

Voilà, c'est donc un bel album qui vient de sortir ! Il est digne de votre itérêt et Frank Guigue vient d'ailleurs de le commenter sur BDZoom. Son article vous en apprendra un peu plus et il se trouve sur cette page :

http://bdzoom.com/140117/actualites/les-memoires-incroyables-et-en-couleur-de-la-vie-fantastique-de-stan-lee…/

Les américains ont maintenant compris que la BD est un excellent moyen de raconter l'histoire de leurs comic-books. Ce livre n'est donc probablement pas le dernier du genre.  

Autre album qui entre (un peu) dans cette catégorie, car le créateur de Spirou y tien un rôle, sous l'uniforme d'un steward, et à la fin de l'album on le représente dessinant la planche de la toute première aventure du célèbre groom. (au passage cette histoire est pour moi le meilleur spin-off récent autour de ce personnage).

Avec GREG (Marcel Grégoire ) :


et M. Dargaud (Dorval )

Effectivement, on reconnait bien dans ces pages Greg et Georges Dargaud !

Dans ce sujet, nous avons parlé de :

Raymond a écrit:

Godot a écrit:

Raymond a écrit: [...]

Malheureusement, je n'ai pas lu toutes les aventures de Ric Hochet au delà du 40ème album, mais je me souviens effectivement d'une enquête dans le monde de la BD. Il faut que je vérifie.

Je vais aller piocher des informations à ce sujet.

Raymond a écrit:

Godot a écrit:

Raymond a écrit: [...] Comme j'aime bien les histoires où la BD met en scène la BD, j ne pouvais pas manquer cet album. [...]

De mémoire, Tibet et Duchâteau ont fait plusieurs aventures de Ric Hochet autour des collectionneurs de BDs et je crois bien qu'une parle du festival d'Angoulême.

Ce n'est pas en lien avec Leo Loden, mais est-ce que tu les as lues et si oui, qu'en penses-tu?

Malheureusement, je n'ai pas lu toutes les aventures de Ric Hochet au delà du 40ème album, mais je me souviens effectivement d'une enquête dans le monde de la BD. Il faut que je vérifie.

Est-ce qu'il y a un sujet qui traite de les histoires où la BD met en scène la BD? Afin que l'on puisse continuer la recherche, notamment sur Ric Hochet, mais aussi sur d'autres BD où la BD met en scène la BD. Vu que c'est un sujet qui t'intéresse.

Oui ! Ce sujet existe mais il n'a pas été alimenté depuis longtemps ! Il est à cette adresse :

https://lectraymond.forumactif.com/t1737-les-bd-qui-racontent-la-bd

Après de très brèves recherches    

Godot a écrit: [...]

De mémoire, Tibet et Duchâteau ont fait plusieurs aventures de Ric Hochet autour des collectionneurs de BDs et je crois bien qu'une parle du festival d'Angoulême.

Il s'agit de



dont parlait un article que j'ai publié dans le sujet consacré à Tibet

C'est une fiction qui tourne autour du meurtre d'un auteur de BD



Ric Hochet va devoir aller musée belge de la bande dessinée






Comme il le dit également dans l'article publié dans le sujet consacré à Tibet Ils expriment avec beaucoup de délicatesse ce qu'ils pensent d'une certaine catégorie de collectionneur. (Remarque : Je me souviens que Tibet en avait fait une "Kid Ordinnerie")



Puis, Ric Hochet va à La Mecque de la BD :



Avec les "adeptes"



Pour rencontrer ses "géniteurs" et également, en arrière plan, Dany dans son propre rôle  



et la séance obligatoire de dédicace



S'agissant du 62ème tome de Ric Hochet, je trouve que l’histoire n’est pas extraordinaire. Elle comporte des « irréalités ». Par contre, la critique envers les collectionneurs m’a bien fait sourire.

Tu aimes bien Léo Loden et tu ne m'en voudras pas, j'espère, si je montre déjà ici son aventure qui se passe dans le monde de la BD, intitulée Spéculoos à la Plancha. Elle commence au festival d'Angoulême et ce passage permet à Carrère de dessiner quelques confrères.



Le début de l'album nous montre le détective et ses amis faisant la chasse aux dédicaces, et le ton est bien sûr très ironique. Certains dessinateurs célèbres des éditions Soleil sont amicalement croqués pour la circonstance, et c'est ainsi que Tarquin est un petit noireau frisé, assez vif et assez sympathique. Dans l'extrait ci dessous, on reconnait également Arleston dans la dernière cases du bas, ainsi que l'éditeur Boudjellal qui crie : "plus fort la musique !"



Jean-Louis Mourier, le dessinateur des Trolls, est bien sûr lui aussi une des stars de ces séances de dédicaces.



D'autres images rassemblent un grand nombre de dessinateurs ensemble et cela de vient un véritable jeu de devinettes. Ci-dessous, je reconnais assez facilement les scénaristes Van Hamme et Arleston, qui sont au centre. Mais autour d'eux, c'est plus difficile. Il y a je crois Cauvin. 



De même dans cette image, je reconnais tout de suite au centre Lewis Trondheim et Joan Sfar. Mais pour le reste ...



Au fond, cet album n'est pas la meilleure histoire de Leo Loden, loin de là, mais même les aventures de second plan de cette série ont aussi un intérêt. J'aime bien Léo Loden., en fait, et il faudrait une fois que je relise !

Raymond a écrit:Tu aimes bien Léo Loden et tu ne m'en voudras pas, j'espère, si je montre déjà ici son aventure qui se passe dans le monde de la BD, intitulée Spéculoos à la Plancha. [...]

Bien au contraire. J'ai découvert Léo Loden vers 1997 et je me suis bien amusé. Je ne sais pas pourquoi mais lors de la parution du 13ème, Bretzel f@tal en 2000, je ne m'y suis plus intéressé et j'ai complètement laissé de côté cette série. C'est en lisant le sujet Leo Loden par Carrere et Arleston que je me suis dit qu'il fallait que je relise cette série. Je viens de lire Spéculoos à la Plancha le week end passé et je vais donc donner mes suggestions.

Raymond a écrit: [...] Elle commence au festival d'Angoulême et ce passage permet à Carrère de dessiner quelques confrères.

Le début de l'album nous montre le détective et ses amis faisant la chasse aux dédicaces, et le ton est bien sûr très ironique. Certains dessinateurs célèbres des éditions Soleil sont amicalement croqués pour la circonstance, et c'est ainsi que Tarquin est un petit noireau frisé, assez vif et assez sympathique. Dans l'extrait ci dessous, on reconnait également Arleston dans la dernière cases du bas, ainsi que l'éditeur Boudjellal qui crie : "plus fort la musique !"



Arleston doit certainement parler avec Carrère, sans moustache, au sujet de "la gueule de Héros" de Loden  

Pour ces cases, c'est simple pour Barbucci qui fait Sky-Doll. Celui de droite est Bianco qui dessine la série Will (un album au sommet de la case)




Dans cette case voici :

Raymond a écrit: [...]

D'autres images rassemblent un grand nombre de dessinateurs ensemble et cela de vient un véritable jeu de devinettes. Ci-dessous, je reconnais assez facilement les scénaristes Van Hamme et Arleston, qui sont au centre. Mais autour d'eux, c'est plus difficile. Il y a je crois Cauvin.

[...]

J'aurais pensé à Dany (avec son sourire) à la place de Van Hamme    Lequel serait (Raoul?) Cauvin? Bien sûr que Mourier est facile à reconnaitre, par contre, je n'ai pas d'idées pour les autres.

Raymond a écrit: [...]



[...]

Raymond a écrit: [...]

De même dans cette image, je reconnais tout de suite au centre Lewis Trondheim et Joan Sfar. Mais pour le reste ...

[...]

C'est vrai que Trondheim a un visage particulier! A gauche, j'ai tout de suite pensé à Gillion mais je n'en suis pas sûr. Au fond avec la casquette et les 3 poils au menton, j'ai pensé à Larcenet. L'autre personnage ressemble pas mal à Maëster et c'est Meynet le savoyard!

Raymond a écrit: [...]



[...]

A gauche, je lui donne un air Gir/moebius et tout à droit c'est Jean Léturgie. J'ai aucune idée pour les autres. Le barbu c'est peut être Freud   , non je blague




et Dionnet tout à droite :




Après avoir vu Jean Léturgie, voici son fils, Simon à droite :




J'en reconnais deux à droite : Goossens et Rodrigue. Aucune idée pour les autres

Mais qui est cette fille ?




Carrère était obligé de dessiner, le conjoint de Mangin :




Nous avons vu Arleston et Carrère, il ne restait plus qu'à dessiner le co-scénariste (qui écrit les textes   ) :




On accompagne Latil dans le studio Gottferdom




et on voit le lettreur qui se présente :

Je me suis posé la question pour ce personnage :




Il s'exprime en anglais, pourrait-il s'agir de Gilbert Shelton?

Ici ce ne sont que des hypothèses.

Comme Gil Jourdan est à plusieurs représenté dans les albums, je me suis dit que Maurice Tillieux devait être présent. Alors je le cherche mais il n'est pas garanti qu'il y soit représenté.

Peut être le personnage à gauche :



Comme cela se passe en Belgique, j'ai pensé à




Mais il manque la pipe!!!

Nombreuses sont les caricatures que je ne reconnais pas. Je ne reconnais personne dans cette case :



Pour celle-ci Carrère en parle sur son Blog en septembre 2008 :

L'occasion, pour moi, de m'amuser à croquer des copains... Come ceux de l'atelier aquarium, l'atelier toulousain où je bosse.

Bravo pour le coup d'œil !

Sokal va utiliser son anti-héros, Canardo le canard anthropomorphe et user de cet artifice pour parler du monde de la BD avec une certaine critique, presque acerbe.



Il n'y a pas vraiment de référence envers des auteurs de BDs. A part ce :

In memoriam pour les anciens morts pour la Belgique... C'est cynique, non?



L'affaire belge parle du passage à témoin "forcé" entre un père et son fils. Le père désire que son héros de papier continue à vivre, car selon lui, les héros ne doivent jamais mourir. Son fils,Rudy, le dit "Je ne sais pas dessiner" et c'est pour cela qu'il a été inscrit auprès de Saint-Luc





Sokal va présenter la maladie du dessinateur, qui fait trembler tous les artistes.



Voulant pouvoir terminer son album, peut-être fera-t'il appelle à certains produits? Aussi, son fils Rudy ne donne plus signe de vie et un étudiant explique à Canardo les incroyables progrès miraculeux de Rudy...



Sokal semble critiquer les festivals de BD.  



Ce festival propose un Marathon et Rudy est dans la liste des participants...



Que font les auteurs qui perdent progressivement l'agilité de leur main ou qui veulent progresser "extrêmement rapidement" et devenir performant ? Canardo a fait analyser des prélèvements et :



Une présentation du festival...



Et la marathon avec Rudy :