Cuba libre

@Roger: je devrais pas tarder à recevoir l'album. Je me ferai un plaisir de le lire et de donner mon avis. D'ordinaire plutôt mitigé, j'ai le sentiment vu de ma chapelle que celui-là est réussi...

Pas mal,mais parfois un peu trop technique...C'est rigolo de voir qu'Arnold Fisher ne connaît pas Lefranc....

Il ne peut pas le connaître personnellement. Il le rencontre dans L'Ouragan de Feu en 1960 et là, nous sommes en 1958. Mais il est au courant de son rôle dans la Grande Menace.

C'est un Lefranc de très bonne facture que nous ont offerts Régric et R SEITER. J'ai pris beaucoup de plaisir à lire cette aventure exotique tropicale. Il est vrai que l'on a peu l'habitude de voir notre héros se balader sur ces latitudes mis à part peut-être el-Paradisio plus méridionale.
Le scénario est solide, dense même pour 48 pages, la fin n'est pas précipitée comme on a pu le regretter sur : "L'éternel Shogun". Je ne rentrerai pas dans le débat technico-pratique autour de la pagination, même si en tant que Martinophile, et comme beaucoup je regrette les 62 pages mythique d'antan.
Le dessin, les couleurs donnent une tonalité très exotique à cet album vintage Le dessin de Régric s'affine, notamment Guy Lefranc, le visage, la silhouette. On sent vraiment une démarche d'amélioration dans la recherche du détail et de la minutie. Ne reste désormais que la constance à reproduire dans le trait du personnage. Je trouve qu'il est moins taillé à coups de serpe, pardonnez moi cette expression. Comme pour Alix, on commence à retrouver le personnage des toutes premières aventures, et de ce point de vue, lon ne peut que s'en réjouir. Allez, j'arrête de verser dans le  dithyrembisme, Draculea l'a déjà fait, et bien mieux que moi.

SPOILER

:

Wow désolé, le spoiler ne fonctionne pas, ou j'ai mal opéré!

Si on peut me corriger, c'est mieux.

Tarmac a écrit: Comme pour Alix, on commence à retrouver le personnage des toutes premières aventures, et de ce point de vue, lon ne peut que s'en réjouir.

Je n'ai pas encore lu cet album, mais au vu des quelques images présentées, je ressens la même impression ...
Raymond Damned

Tarmac a écrit:Si on peut me corriger, c'est mieux.

C'est fait, mais il reste une petite imperfection. Désolé !

Merci Raymond , de m'avoir corrigé, auquel cas, cela devenait gênant pour celles et ceux qui n'ont pas encore lu ce nouvel opus.

A noter toutefois, que je ne suis pas vraiment le seul à relever le problème de la constance dans le dessin de Lefranc.

Le soir, j'ai "Cuba libre" sous le coude, et je poursuis des micro-lectures, de quelques pages, tout en lisant d'autres livres avant de tomber dans les bras de morphée.
Je trouve la cover très réussie , elle sort des standards habituels, elle résume bien le decor exotique et les mobiles de l'intervention de Guy Lefranc au royaume de la Havane

Bonjour à tous,
Je recrée un compte car j'ai égaré mes anciens identifiants, et cela fait un bail que je ne suis pas connecté. Ma marotte, c'est les années 50. Je trouve un premier anachronisme dans "Cuba Libre" page 36: Le docteur Ordaz. Les probabilités pour trouver un homme en 1958 portant une queue de cheval, même chez les révolutionnaires, sont proches de 0. Ce personnage semble tiré des années 70.

Le vrai docteur Ordaz. Il aurait pu avoir les cheveux longs. C'est en tout cas un personnage historique qui a effectivement combattu avec Castro.

Et tu vois ca, Polilit2 avec des yeux occidentaux ,avec les références de films ou bd de ces années là ! Je suis sur que dans certains pays, où regions, il y a avait des hommes avec des cheveux longs, et tatoués. Alors pouRquoi pas à Cuba! Pour moi, ce n'est absolument pas un anachronisme !

Des cheveux longs, pourquoi pas. Une queue de cheval, avec tout ce que cela pouvait connoter à l'époque, en plus dans un pays latino, c'est hautement improbable en 1958.

En réalité, c'est le père de Francis Lalanne ...



Plus sérieusement, quand on lit les mémoires de Fidel Castro (très bonne lecture), on se rend compte que se faire couper les cheveux ou la barbe n'était vraiment pas la préoccupation première pour les révolutionnaires retranchés dans la Sierra Maestra entre 1956 et 1958). Alors, je ne sais pas si certains portaient les cheveux longs (ceux du Che n'étaient pas courts), mais je ne pense pas que cela ait une grande importance. Et surtout, rien ne permet à quiconque d'être aussi affirmatif à ce sujet. Même si je reconnais volontiers que le catogan n'était pas la règle pour les Barbudos de Castro ...

De toute façon, c'est un point de détail.
Enfin les cheveux longs, surtout attachés en catogan, cela n'a rien à voir avec les années 50.
C'est le travers de la documentation parcellaire, qui me rappelle aussi les grossières erreurs de "Noël noir".

stephane a écrit:Et tu vois ca, Polilit2 avec des yeux occidentaux  ,avec les références de films ou bd de ces années là ! Je suis sur que dans certains pays, où  regions, il y a avait des hommes avec des cheveux longs, et tatoués. Alors pouRquoi pas à Cuba! Pour moi, ce n'est absolument pas un anachronisme !

D'autant qu'en ce domaine et ces régions, ce n'était certainement pas une question de style ou de mode, plus simplement "pas le temps de m'occuper de cela", sans que ce soit pour autant de la négligence !

Raymond Damned

Tarmac a écrit:C'est un Lefranc de très bonne facture que nous ont offerts Régric et R SEITER. J'ai pris beaucoup de plaisir à lire cette aventure exotique tropicale. Il est vrai que l'on a peu l'habitude de voir notre héros se balader sur ces latitudes mis à part peut-être el-Paradisio plus méridionale.
Le scénario est solide, dense même pour 48 pages, la fin n'est pas précipitée comme on a pu le regretter sur : "L'éternel Shogun". Je ne rentrerai pas dans le débat technico-pratique autour de la pagination, même si en tant que Martinophile, et comme beaucoup je regrette les 62 pages mythique d'antan.
Le dessin, les couleurs donnent une tonalité très exotique à cet album vintage Le dessin de Régric s'affine, notamment Guy Lefranc, le visage, la silhouette. On sent vraiment une démarche d'amélioration dans la recherche du détail et de la minutie. Ne reste désormais que la constance à reproduire dans le trait du personnage. Je trouve qu'il est moins taillé à coups de serpe, pardonnez moi cette expression. Comme pour Alix, on commence à retrouver le personnage des toutes premières aventures, et de ce point de vue, lon ne peut que s'en réjouir. Allez, j'arrête de verser dans le  dithyrembisme, Draculea l'a déjà fait, et bien mieux que moi.

SPOILER

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Je partage entièrement ton commentaire, j'ai beaucoup apprécié le scénario.
Pour moi il devient un de mes albums préféres.

Disons que "Cuba libre" va devenir à n'en pas douter un album référence, tout comme l'avait été à mes yeux "Le maître de l'atome"

Merci beaucoup pour vos commentaires, vos encouragements et vos critiques (elles sont bien sûr les bienvenues si elles sont constructives et argumentées). Ils sont d'autant plus utiles pour moi que je suis néophyte dans l'univers de Jacques Martin. Etant chez Casterman depuis plus de vingt ans, j'ai souvent eu l'occasion de le croiser dans les salons et d'échanger avec lui. Mais à l'époque, je n'avais jamais envisagé la reprise d'une de ses séries (même si je les connaissais très bien). Il semblerait que dans l'ensemble, notre approche, à Régric et à moi, convienne à un lectorat fidèle et pertinent. C'est donc une bonne chose et cela m'encourage pour l'album suivant, qui est en cours d'écriture.

Ma deuxième réserve concerne la structure de la narration, et ce que je considère comme en infléchissement de la nature du héros Guy Lefranc.
Dans cette aventure, il semble être à la remorque des événements plutôt que moteur de l'action, un peu comme Tintin dans les Picaros. Il est vrai qu'avec la multiplication des protagonistes, il est peut être difficile de le maintenir dans cette place de personnage principal, dont toute l'action  découle. Les personnages historiques écrasent le cadre de l'aventure du poids de leur réalité.
De ce rôle un peu inévitable découle ce que j'appelle un infléchissement de la nature du héros. En effet Guy Lefranc est construit, par Jacques Martin, comme un personnage foncièrement indépendant. Il ne prête allégeance à personne. Or dans "Cuba Libre" il paraît proche des révolutionnaires cubains, malgré ce que l'on sait de leurs exactions. Guy Lefranc garde normalement une distance critique vis à vis de tous les puissants, quel que soit leur obédience politique.

Je n'ai pas pour habitude de polémiquer avec mes lecteurs qui sont bien libres d'apprécier ou non un album. Mais là, je ne peux pas être d'accord. Lefranc ne prend absolument pas parti dans cette histoire. I²l y est effectivement mêlé malgré lui, mais s'il décide d'intervenir et d'aider la CIA, ce n'est pas parce qu'il prend parti pour la révolution de Castro. Il veut juste éviter des milliers de morts innocents et il le dit très clairement à Castro page 47. Maintenant, en ce qui concerne la révolution cubaine en 1958, avant de sortir de tels clichés, je vous conseille de vous documenter un peu et de lire entre autre les mémoires de Castro et celles de sa soeur juanita (qui s'oppose à Castro). Vous découvrirez que les révolutionnaires de l'époque n'ont pas commis la moindre exaction. On peut ensuite discuter de la manière dont les choses se sont passées à partir de janvier 1959, notamment avec l'attitude très contestable du Che vis à vis des anciens soutiens de Batista. En tout cas, dans ce récit, Lefranc ne prend absolument pas parti. C'est d'ailleurs pour ça que je le fais venir à l'invitation d'Hemingway et pour une raison qui n'a rien à voir avec la révolution.
          Il ne faut pas oublier que La Cuba de Batista était une des dictature les plus corrompues qu'on puisse imaginer, avec une police secrète terrifiante. Sous Batista, Cuba était devenu un état fantôche dirigé par la mafia américaine et le peuple cubain totalement réduit à l'esclavage. La situation de l'île en 1958 est très complexe. La manière dont les Américains ont présenté les choses à partir de 1960 est également extrêmement tendancieuse. mais ça, c'est un autre débat ...