J'ai lu Une simple formalité.
Stern, le héros de la série, travaille comme fossoyeur dans un cimetière de La Nouvelle Orléans. Il vient de percevoir son salaire et le dépose à la banque. Mais au même moment, trois criminels braquent l'établissement et s'enfuient en tuant le gérant. Les policiers arrivent à ce moment là et emmènent notre héros au commissariat pour qu'il témoigne. Peu après, trois émigrés italiens sont arrêtés et les forces de l'ordre demande à Stern de confondre les bandits. Mais l'identification échoue, les tailles et corpulences ne correspondant à ceux des malfrats. Cependant, une émeute gronde en ville et les policiers veulent que le fossoyeur se renie pour calmer la populace et lui offrir les coupables qu'elle imagine. Stern et un des trois italiens, Guido, s'évadent et une folle course poursuite s'amorce. Et la mafia se met de la partie...
Ce nouveau tome des aventures de Stern se situe dans la lignée des précédents. Le héros du western ne porte pas d'arme et subit l'action plus qu'il ne la mène. Son physique dégingandé et son costume propret contrastent fortement avec les silhouettes et les habits classiques des cow-boys. Et le moins qu'on puisse dire est que Elijah Stern ne s'inscrit pas dans la continuité de John Wayne, Clint Eastwood ou Blueberry. De nombreux rebondissements rythment le scénario et les pages défilent rapidement. Un soupçon d'humour noir égaie une histoire quelque peu sinistre et la résistance à toute épreuve des menottes liant Stern et Guido sonne comme une lointaine réminiscence du sparadrap du Capitaine Haddock.
Cet opus se distingue des précédents par les thématiques abordées : l'immigration et la compromission policière notamment. Concernant le premier point, le scénario s'inspire d'un fait réel survenu en 1891 où des dockers italiens de la Nouvelle Orléans furent lynchés par une foule en colère : https://www.passione-italiana.fr/lynchage-nouvelle-orleans. Les frères Maffre font une nouvelle fois preuve d'une grande originalité et abordent une problématique réelle mais peu évoquée, la difficile insertion des émigrés italiens en Louisiane. Par ailleurs, les nombreux accommodements de la police donnent un côté sombre à la BD. Loin de la figure de proue du shérif, intègre et prêt à tout pour défendre la justice, le commissaire local cherche avant tout à ne pas se fâcher avec les notables et se moque de la vérité. Rappelons aussi qu'aux États-Unis, le commandant de la police du comté est élu tous les quatre ans. Il est donc essentiel de ménager ses électeurs !
Le dessin est un chouïa caricatural (les nez) mais présente une belle facture. J'ai beaucoup apprécié les cadrages variés et toujours parfaitement adaptés. Un trait fin, précis et énergique donne une belle crédibilité aux personnages. Les décors regorgent de détails et s'intègrent parfaitement dans l'action. Dans un autre registre, la couleur reste un point fort de cet ouvrage, nous plongeant dans une atmosphère pluvieuse et surtout étouffante.
EEE
Eléanore
Stern, le héros de la série, travaille comme fossoyeur dans un cimetière de La Nouvelle Orléans. Il vient de percevoir son salaire et le dépose à la banque. Mais au même moment, trois criminels braquent l'établissement et s'enfuient en tuant le gérant. Les policiers arrivent à ce moment là et emmènent notre héros au commissariat pour qu'il témoigne. Peu après, trois émigrés italiens sont arrêtés et les forces de l'ordre demande à Stern de confondre les bandits. Mais l'identification échoue, les tailles et corpulences ne correspondant à ceux des malfrats. Cependant, une émeute gronde en ville et les policiers veulent que le fossoyeur se renie pour calmer la populace et lui offrir les coupables qu'elle imagine. Stern et un des trois italiens, Guido, s'évadent et une folle course poursuite s'amorce. Et la mafia se met de la partie...
Ce nouveau tome des aventures de Stern se situe dans la lignée des précédents. Le héros du western ne porte pas d'arme et subit l'action plus qu'il ne la mène. Son physique dégingandé et son costume propret contrastent fortement avec les silhouettes et les habits classiques des cow-boys. Et le moins qu'on puisse dire est que Elijah Stern ne s'inscrit pas dans la continuité de John Wayne, Clint Eastwood ou Blueberry. De nombreux rebondissements rythment le scénario et les pages défilent rapidement. Un soupçon d'humour noir égaie une histoire quelque peu sinistre et la résistance à toute épreuve des menottes liant Stern et Guido sonne comme une lointaine réminiscence du sparadrap du Capitaine Haddock.
Cet opus se distingue des précédents par les thématiques abordées : l'immigration et la compromission policière notamment. Concernant le premier point, le scénario s'inspire d'un fait réel survenu en 1891 où des dockers italiens de la Nouvelle Orléans furent lynchés par une foule en colère : https://www.passione-italiana.fr/lynchage-nouvelle-orleans. Les frères Maffre font une nouvelle fois preuve d'une grande originalité et abordent une problématique réelle mais peu évoquée, la difficile insertion des émigrés italiens en Louisiane. Par ailleurs, les nombreux accommodements de la police donnent un côté sombre à la BD. Loin de la figure de proue du shérif, intègre et prêt à tout pour défendre la justice, le commissaire local cherche avant tout à ne pas se fâcher avec les notables et se moque de la vérité. Rappelons aussi qu'aux États-Unis, le commandant de la police du comté est élu tous les quatre ans. Il est donc essentiel de ménager ses électeurs !
Le dessin est un chouïa caricatural (les nez) mais présente une belle facture. J'ai beaucoup apprécié les cadrages variés et toujours parfaitement adaptés. Un trait fin, précis et énergique donne une belle crédibilité aux personnages. Les décors regorgent de détails et s'intègrent parfaitement dans l'action. Dans un autre registre, la couleur reste un point fort de cet ouvrage, nous plongeant dans une atmosphère pluvieuse et surtout étouffante.
EEE
Eléanore