Manara du côté d'Eros...et d'ailleurs

Le Feu aux Entrailles est un livre de jeunesse de Pedro Almodovar, qui a été illustré sur le tard par Milo Manara.  Ce n'est pas une BD !



Le livre actuel est une réédition car il a été publié en 1992 !

Le Feu aux entrailles, bd chez Glénat de Almodovar, Manara (planetebd.com)

Un livre d'entretien richement illustré est sorti au sujet de Milo Manara. Il s'intitule Grandeur nature !



Henri Filippini dit beaucoup de bien de cet ouvrage qui ne manque certes pas d'intérêt !

Milo Manara : né un crayon à la main ! | BDZoom.com

Je viens de l'acheter. Pas encore lu mais le contenu m'a l'air très riche.

Je l'ai aussi acheté ce week-end et je réalise que c'est une autobiographie, C'est presque encore mieux qu'une longue interview !  

C'est le genre de livre que l'on déguste à petits coups, et les illustrations sont bien choisies.

Charles Louis Detournay a beaucoup apprécié le livre autobiographique écrit par Milo Manara (Grandeur Nature). Il faut dire que c'est aussi mon cas, même si je n'ai as encore tout à fait terminé la lecture de ce livre splendidement illustré !



Son article sur ActuaBD explique bien l'intérêt de l'ouvrage :

Milo Manara : autoportrait de l’artiste - ActuaBD

On réédite le Déclic, cette fois-ci en couleur, chez les éditions Drugstore !



ActuaBD l'interviewe (c'est une vidéo) pour l'accasion.

https://www.actuabd.com/Milo-Manara-et-les-40-ans-de-la-creation-du-Declic-Les-temps-ont-change-VIDEO

Milo Manara est interviewé par ActuaBD, en particulier sur ses liens avec le cinéma !



C'est une vidéo qui se trouve sur cette page :

https://www.actuabd.com/Milo-Manara-et-le-cinema-Fellini-Jodorowsky-Almodovar-VIDEO

L'adaptation du roman "Le nom de la rose" d'Umberto Eco est annoncée chez Glénat pour le 20 septembre. A priori, premier tome sur deux prévus. 72 pages pour celui-ci.



Sur le site de l'éditeur

C'est un roman d'Umberti Eco que j'avais adoré ! Le film qui lui a succédé était très bon lui aussi.

Est-ce que la BD sera à la hauteur ? Ce n'est pas forcément évident, même si Manara a beaucoup de métier.

Le premier tome du Nom de la Rose sort maintenant et on ne sait plus où donner de la tête ?  



le critique de Planète BD l'a lu et qui attribue le Bédien d'Or. C'est presque normal.

https://www.planetebd.com/bd/glenat/le-nom-de-la-rose/-/51974.html#image

Grande admiratrice du Caravage, j'ai laissé de côté mon jugement sur Manara pour lire son diptyque consacré au célèbre peintre et ai beaucoup apprécié. Du coup, cette nouvelle adaptation du roman d'Eco m'a intéressée. Et bien, je sors déçue, très déçue.
Le scénario se perd dans les mises en abymes et tant la mise en scène d'Eco que les scènes érotiques n'ont aucun sens si ce n'est aguicher un certain lectorat. Le graphisme caresse l'œil mais n'a pas le souffle et la puissance de celui déployé dans Le Caravage. Certes, on retrouve des vignettes à la manière des peintres médiévaux, et l'éditeur insiste sur cette prouesse, mais les dessins de Manara manquent cruellement de vie. On pourrait presque dire que la froideur hivernale de l'intrigue a "contaminé" le trait.

Entre EE et EEE. Jean-Jacques Annaud a fait bien mieux.

Eléanore

Ayant lu le roman à l'époque, j'imagine assez mal que toute la richesse du récit puisse être résumée dans une BD, même en deux tomes. L'image ne peut pas tout dire !

Ceci dit, je le lirai quand même puisque c'est du Manara !  

Adapter c'est choisir et transposer.

Il me semble que Manara passe à côté des deux sujets. Certes, l'auteur dessine bien et nous livre de belles planches sur quelques lignes du roman.

Mais une BD, me concernant, est un projet, une émotion, un souffle, un tout cohérent. Or Manara impose Manara à Eco et nous invite au mariage de la carpe inquiétante d'Eco au lapin sur-sensuel de Manara. Par exemple, dessiner Adso avec des traits féminins pour mieux le mettre dans les bras d'une fille du Déclic relève d'un détournement de qui est un roman policier religieux, sombre et mystérieux. Le supérieur manque de grandeur. La folie qui suinte dans le livre d'Eco devient ici indice ou caricature.

Bref, au risque de me répéter, la BD est un cran en dessous du Caravage.

Eléanore

J'ai acheté hier le Nom de la Rose mais je ne l'ai pas encore lu. A première vue, il me semble qu'il y a beaucoup de texte !

Patrick Bouster en fait en tout cas une critique élogieuse sur BDZoom, en concluant que "le maestro nous déçoit rarement".

https://www.bdzoom.com/188690/actualites/%c2%ab%e2%80%89le-nom-de-la-rose%e2%80%89%c2%bb-un-roman%e2%80%a6-tres-graphique-pour-deux-maestros%e2%80%89/

On verra ça !

Je suis en retard dans mes lectures mais j'ai quand même lu cette semaine le tome 1 du Nom de la Rose, que j'ai bien apprécié.



Le texte est très abondant dans cette BD mais ces longues parties explicatives (qui présentent le contexte historique) donnaient beaucoup d'intérêt au roman, Il m'a semblé normal de les retrouver sous forme de récitatifs chez Manara. Umberto Eco lui-même apparait au début de l'album et c'est une bonne idée.



Manara change par moments de style graphique, particulièrement lorsqu'il se met à raconter le passé. Les images changent donc lorsque le narrateur récapitule des faits historiques et on a l'impression de découvrir de vieilles estampes. C'est bien vu !



Les couleurs sont surprenantes, avec une nette dominance du gris et des teintes sépias, mais c'est au fond logique. L'histoire se passe en hiver dans un monastère à la morale très sévère et les couleurs n'y ont aucune place. C'est inhabituel chez Manara.



La trame principale est de nature policière et depuis la diffusion du film, presque tout le monde connait le dénouement. Ce n'est donc pas le suspense du récit qui compte, mais plutôt le style graphique et la vision du couvent que nous propose Manara. A cet égard, je trouve que le dessinateur joue assez bien le jeu. Il donne à sa BD une ambiance assez sombre et un rythme narratif plutôt lent. Le scénario est dominé par les débats qui se déroulent entre les moines et l'arrivée d'une belle sauvageonne qui se dénude à la fin du tome 1 n'est pas une invention du dessinateur. C'est exactement ce que raconte Umberto Eco dans l'œuvre originale et il est évident que Manara se régale. Ce n'est pas vraiment réaliste mais la jeune femme introduit une autre ambiance.



J'ai donc apprécié cet album qui propose d'intéressants choix visuels. Ce n'est pas un chef d'œuvre car ce n'est au fond qu'une adaptation d'un roman mais le travail est bien fait. Cela mérite un EEE.