Bonjour à tous
J'ai decouvert ce nouvel opus avec beaucoup de plaisir et j'ai beaucoup ri. Certes, on trouvera toujours des esprits chagrins pour dire que Goscinny aurait fait mieux, certes les mêmes esprits diront que le brin d'herbe dans la bouche de
Lucky Luke aurait été mieux dessiné par Morris
, certes... Mais l'immense majorité des lecteurs passera un excellent moment. Il ne faut pas hésiter. La BD se lit avec beaucoup de plaisir, et on savoure sa relecture. Chaque vignette amène son lot d'anachronismes, de découvertes, de jeux de mots, de références contemporaines et de caricatures. Le méchant de service est drôle et
Lucky Luke plus humain que jamais. La France et sa culture sont délicieusement mis en vedette. Enfin le dessin d'Achdé fait vraiment honneur à Morris.
Reprendre une série à succès est toujours un défi. Deux voies me semblent possibles. La première est celle de la réinvention. Le succès d'Émile Bravo est là. L'auteur trace sa propre route, une très belle route qui ne croisera pas celle de Franquin. Ce qui est parfait. La deuxième voie est celle de l'absolue continuité. Jul et Achdé l'ont empruntée. Avec droiture, honnêteté, respect et surtout un culot et un talent extraordinaires, les deux artistes suivent fidèlement le modèle imaginé par leurs prédécesseurs. Et lorsqu'ils s'en démarquent, la nouveauté est tellement bien faite et amenée qu'on se dit que Goscinny et Morris auraient fait pareillement. J'ai notamment apprecié la vignette géante où plusieurs
Lucky Luke sont représentés à plusieurs endroits dans la charpente de la Statue de la liberté ! Cela m'a rappelé le tout récent
Age d'or de Pedrosa et Moreil.
Après m'être bien cassée la tête
, je pourrais, à l'extrême limite, reprocher à Jul d'en faire un tout petit peu trop. Par exemple en ayant un peu trop étoffé sa galerie d'invités vedettes. Je confie ainsi ne pas (encore) avoir compris le pourquoi de l'intervention de Victor Hugo. Et les femmes brillent par les stéréotypes de la BD franco-belge des Trente Glorieuses. Mais, cela fait partie du cadre imposé.
En conclusion, n'hésitez pas et lisez plus vite que votre ombre
Un cow-boy à Paris.
Bonne fin de week-end
Éleanore