Bonjour
J'ai découvert JP Gibrat récemment avec Marée Basse, Le sursis et Le vol du corbeau.
Je ne crois pas qu'il existe un sujet sur ces trois ouvrages (?) et j'utilise donc le fil "Matteo" en espérant ne pas être impolie.
Marée Basse est un ouvrage onirique où il ne faut pas chercher de logique. Le scénario est de Pecqueur. On peut regretter l'absence de liaison entre les scénettes et le côté désespéré de l'intrigue. Mais le trait de Gibrat, sa sensualité et son amour des humains est déjà là.
Le sursis vaut bien évidemment pour le dessin mais aussi pour le scénario. La chronique d'un village ordinaire pendant l'Occupation est superbe de vérité. On y trouve le courage et la peur des gens de l'époque, dépassés par le drame de la Seconde Guerre mondiale. Gibrat aime la région et met magnifiquement en valeur les lieux. La réclusion du héros dans son grenier et son regard (détaché) sur les autres m'ont fait penser à Fenêtre sur cour Hitchcock. La fin est incroyable de logique et pourtant on ne la voit pas venir.
Le vol du corbeau se déroule à la même époque mais se passe à Paris. L’héroïne, Jeanne, est graphiquement caractérisée par un béret rouge qui traverse tout l'ouvrage. L’œuvre, me semble-t-il, fait référence au film Le Corbeau de Clouzot. On y retrouve le même mélange de patriotisme et de collaboration. La relation entre la militante communiste et le petit délinquant, la conversion de ce dernier (Saint-Paul sur le chemin de Damas?) sont aussi très intéressantes. La fin est plus ouverte.
Le sursis et Le vol du corbeau sont superbement servis par le trait de Gibrat.
Cordialement
Eléanore-clo
Dernière édition par eleanore-clo le Dim 12 Juil - 12:15, édité 5 fois