Première époque (1914-1915)
Compte tenu du nombre important d'albums prévus, il me paraît intéréssant d'ouvrir un sujet spécifique pour cette série.
A cette fin, je repositionne mon avis exprimé courant octobre 2008.
"Alors que dans "Le Sursis" et dans "Le Vol du Corbeau" l'action se déroulait au cours de la sombre période de l'Occupation allemande de 39-45, l'auteur nous entraîne cette fois dans l'univers poisseux de l'enfer des tranchées 14-18 dans lequel "baignaient" les "Poilus".
En dépit des gènes anarchistes hérités de son père, la folle passion du héros pour sa "Juliette" va l'amener à renier cet atavisme et à s'engager aux cotés de tous ceux qui pensaient en finir rapidement avec "les fridolins".
Cette histoire, qui débute par l'annonce de l'assassinat de Jaurès relatée par le quotidien "l"Humanité" (encore socialiste à cette époque), mêle avec brio une romance contrariée, une peinture sociale avec l'antagonisme inévitable entre "possédants" et "possédés", un paternalisme de façade destiné à "regonfler" le moral des troupes ( cf.la visite du journaliste auprès des soldats , page 38 ), une solidarité fusionnelle des combattants face aux horreurs des combats et aux mutilations irréversibles qu'ils provoquent.
Une fois de plus, si on prend le temps nécéssaire de relire ce volume, on ne peut qu'être fasciné par la fabuleuse mise en scène du travail de M.GIBRAT qui avoue d'ailleurs passer "entre trente et quarante heures sur chaque planche" ( cf.BoDoÏ n° 109 avec l'article "Dans l'antre de GIBRAT" ).
Elle s'apparente au monde du cinéma par bien des aspects : recours au travelling arrière (pages 3 et 4), à l'onirisme (pages 24 et 52) centré ici sur l'être aimé, et, l'auteur lui même a reconnu que le visage du père de Guillaume de Brignac lui avait été inspiré par le regretté acteur Noël Roquevert.
Par ailleurs, comment ne pas être admiratif devant la palette des couleurs employées ? Adaptée comme il se doit à chaque étape du récit, elle peut prendre l'apparence d'une jolie carte postale ( comme la dernière case de la page 11 ), restituer la beauté d'un paysage campagnard ( bas de case, page 7 ) ou, à l'opposé, nous immerger dans la demi-pénombre des âpres affrontements imprégnés de la poussière suffocante des canons ( cf.page 31 ).
Bien entendu la fin de ce premier volet de la saga Mattéo (qui doit en comporter quatre en principe, rappelons-le) laisse augurer que ce personnage, contraint et forcé de s'expatrier, devra affronter d'autres périls qui ne faciliteront pas la reconquête de son amour qu'il croit à juste titre perdu à tout jamais.
Vivement la suite... "
Compte tenu du nombre important d'albums prévus, il me paraît intéréssant d'ouvrir un sujet spécifique pour cette série.
A cette fin, je repositionne mon avis exprimé courant octobre 2008.
"Alors que dans "Le Sursis" et dans "Le Vol du Corbeau" l'action se déroulait au cours de la sombre période de l'Occupation allemande de 39-45, l'auteur nous entraîne cette fois dans l'univers poisseux de l'enfer des tranchées 14-18 dans lequel "baignaient" les "Poilus".
En dépit des gènes anarchistes hérités de son père, la folle passion du héros pour sa "Juliette" va l'amener à renier cet atavisme et à s'engager aux cotés de tous ceux qui pensaient en finir rapidement avec "les fridolins".
Cette histoire, qui débute par l'annonce de l'assassinat de Jaurès relatée par le quotidien "l"Humanité" (encore socialiste à cette époque), mêle avec brio une romance contrariée, une peinture sociale avec l'antagonisme inévitable entre "possédants" et "possédés", un paternalisme de façade destiné à "regonfler" le moral des troupes ( cf.la visite du journaliste auprès des soldats , page 38 ), une solidarité fusionnelle des combattants face aux horreurs des combats et aux mutilations irréversibles qu'ils provoquent.
Une fois de plus, si on prend le temps nécéssaire de relire ce volume, on ne peut qu'être fasciné par la fabuleuse mise en scène du travail de M.GIBRAT qui avoue d'ailleurs passer "entre trente et quarante heures sur chaque planche" ( cf.BoDoÏ n° 109 avec l'article "Dans l'antre de GIBRAT" ).
Elle s'apparente au monde du cinéma par bien des aspects : recours au travelling arrière (pages 3 et 4), à l'onirisme (pages 24 et 52) centré ici sur l'être aimé, et, l'auteur lui même a reconnu que le visage du père de Guillaume de Brignac lui avait été inspiré par le regretté acteur Noël Roquevert.
Par ailleurs, comment ne pas être admiratif devant la palette des couleurs employées ? Adaptée comme il se doit à chaque étape du récit, elle peut prendre l'apparence d'une jolie carte postale ( comme la dernière case de la page 11 ), restituer la beauté d'un paysage campagnard ( bas de case, page 7 ) ou, à l'opposé, nous immerger dans la demi-pénombre des âpres affrontements imprégnés de la poussière suffocante des canons ( cf.page 31 ).
Bien entendu la fin de ce premier volet de la saga Mattéo (qui doit en comporter quatre en principe, rappelons-le) laisse augurer que ce personnage, contraint et forcé de s'expatrier, devra affronter d'autres périls qui ne faciliteront pas la reconquête de son amour qu'il croit à juste titre perdu à tout jamais.
Vivement la suite... "
Dernière édition par Treblig le Mar 12 Avr - 10:09, édité 1 fois