Les héros de BD doivent-ils vieillir ?

"Les Petits Vieux", par Seron

Il y a une raison pour que les héros ne vieillissent pas, que personne n'a évoquée ici, et qu tient du commercial d'un coté, du subconscient de l'autre !

Question : Pourquoi les gens s'attachent t'ils à une série marquée par un héros principal ?
Réponse : Pour beaucoup (et nous sommes ici représentatifs sur ce forum) nous sommes majoritairement des jeunes des années 50/60, qui avons vécu les débuts de ces séries, qui avons vécu, par intérim, les aventures de nos héros, et, au fond de chacun de nous, instinctivement nous nous imaginons toujours jeunes, en continuant ces lectures dans lesquelles nous retrouvons les mêmes émois et frissons de notre jeunesse, nous confortant, inconsciemment, dans cette idée que nous ne vieillissons pas plus que le héros de la série.
Ce ne sont que le raisonnement et la logique qui nous rappellent que nous avons notre age véritable et qu'il est inconcevable que notre héros ne vieillisse pas.
Quelqu'un de jeune ne se posera pas le problème du vieillissemnt du héros, dont Michel Vaillant a les albums les plus datés : avec Fangio Collins et Hawthorn dans les années 50, avec Stewart Hill et Fittipaldi dans les années 70, et Schumacher dans les années 90.
D'ailleurs, si je me référe à ma propre expérience, j'ai découvert Michel Vaillant en 1970 parceque j'ai été attiré par un album dont l'action se déroulait à la fin des années 60 et au début des années 70, et ce n'est que bien plus tard que je suis allé à la découverte des albums plus anciens. Pendant la durée des années 70 et 80, cette question du vieillissement de Michel Vaillant m'étais totalement étrangère ....
Ca c'est le domaine du subconscient !

Cette analyse, ne vous y méprenez pas, a été perçue par les éditeurs d'aujourd'hui (ils ont des gens pour ça), qui les pousse à poursuivre ses séries, à n'importe quel prix, d'autant que contrairement à la jeunesse d'aujourd'hui, nous sommes une clientèle qui a les moyens de ses passions !
Cette analyse ne s'arrête pas à la BD d'ailleurs, les "baby-boomers", que nous somme pour la plupart, sont les clients préférés de tout industriel quelqu'il soit.
Les analyses marketting vont parfois trés trés loin .......
Ca, c'était le coté commercial ......

Bonnes réflexions !.....

Raymond Damned

Tu relances le débat !

J'ai déjà plusieurs fois exposé mes arguments ici et je ne vais pas tout reprendre. Pour moi, cette question du vieillissement dépend avant tout du degré de réalisme que l'on veut insuffler à une série. Par ailleurs, le vieillissement du héros peut enrichir le scénario de multiples manières, Pour des séries comme Ric Hochet, qui ne sont réalistes qu'en apparence, cette idée parait futile, mais elle mérite d'être creusée pour Michel Vaillant puisque Jean Graton lui-même a fait évoluer son personnage et qu'il y a des mariages, des enfants qui grandissent et des courses qui sont calquées sur l'actualité de la F1.

Raymond a écrit:Tu relances le débat !

J'ai déjà plusieurs fois exposé mes arguments ici et je ne vais pas tout reprendre. Pour moi, cette question du vieillissement dépend avant tout du degré de réalisme que l'on veut insuffler à une série. Par ailleurs, le vieillissement du héros peut enrichir le scénario de multiples manières, Pour des séries comme Ric Hochet, qui ne sont réalistes qu'en apparence, cette idée parait futile, mais elle mérite d'être creusée pour Michel Vaillant puisque Jean Graton lui-même a fait évoluer son personnage et qu'il y a des mariages, des enfants qui grandissent et des courses qui sont calquées sur l'actualité de la F1.

Je n'ai pas relancé le débat, j'ai tenté d'expliquer la raison du non-vieillissement des héros de BD :

Jean Yves avait fait un long développement là dessus .

Moi je suis venu apporter un éclairage supplémentaire, en insistant sur le fait qu'à 20 ans on lit des BDs qui correspondent à notre âge, sans se poser la question de savoir si le héros a 60 ans, sous les traits d'un jeune homme.
Ce n'est que quand nous, nous vieillissons, qu'on finit par se rendre compte que notre "copain" de jeunesse lui n'a pas vieilli, d'abord au fil des nouveaux albums, cette constatation se confirmant par la lecture des premiers tomes de la série, re-découverts aprés coup !
N'oublie pas que nous sommes la première génération à avoir vu vieillir nos héros, génération à laquelle appartiennent (ou ont appartenu) les auteurs de ces mêmes séries.
Je répète : pour peu qu'un jeune d'aujourd'hui ouvre un album de nos séries préférées (curieux de voir ce qu'il y a d'autre que les mangas) il privilègiera un des derniers albums, en phase avec les années 2000 ou proches!
Toutes les nouvelles séries, de style "classiques" ont généralement pour héros, un personnage jeune et vigoureux, qui le restera tant que la série durera.

Seul inconnue : vu la prolifération actuelle (contrairement à notre époque), et le coté éphémère des créations contemporaines, ces nouveaux héros auront ils le temps de vieillir et démentir ainsi ma démonstration ?
That's the question !

Raymond Damned

Je ne vais pas répéter tout ce que j'ai dit là-dessus et qui me paraît clair (et validé par Michel par exemple, et peut-être par d'autres membres du forum qui ne disent mot). J'ajoute (ou j'insiste au cas où je l'ai déjà dit) qu'une BD de fiction n'est qu'une... BD de fiction. Chaque scénario doit être logique, mais il ne faut pas faire de chaque série ou de chaque personnage une démonstration scientifique, un cours d'université (presque absurde dans le cadre d'une BD de fiction) sur la physique, l'anatomie, la physiologie, le vieillissement de l'être humain ou que sais-je... (sauf si, bien sûr, c'est le thème d'un scénario ou même de la série, mais j'espère que vous voyez que ça n'a rien à voir avec ce dont on parle ; ce dont on parle, c'est de l'intemporalité d'un personnage de BD).