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Reprise d'une série après la disparition de son créateur

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JYB
stephane
6 participants

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Lion de Lisbonne

Lion de Lisbonne
grand maître
grand maître

Jean-Marc a écrit:
JYB a écrit:
Et j'avais donc posé, sur Aéroplanète, la question qui
fâche et à laquelle je n'ai pas eu de réponse satisfaisante : faut-il
oui non poursuivre une série dont le scénariste est décédé ? Ne
devrait-on pas, comme Hergé l'a stipulé pour Tintin, stopper
définitivement toute série dont le créateur n'est plus de notre monde ?
Hergé pensait - et disait - qu'après lui, Tintin ne serait plus
Tintin... Et personnellement, c'est exactement ce que je pense, pour
n'importe quel héros dont le scénariste - je dis bien le scénariste -
est décédé.
C'est une question vraiment essentielle et elle ne devrait pas fâcher, je pense.
Si le scénariste a prévu sa succession en prévoyant des scénarios pour ses futurs albums, comme Jacques Martin l' a fait, je pense qu'il est tout à fait légitime de poursuivre ses séries, d'autant qu'il a tout fait pour que ça se passe de cette façon et que cette succession s'est déjà déroulée de son vivant. Van Hamme organise actuellement le suivi de ses séries et la reprise de Thorgal par Sente est tout à fait excellente.
Dans le cas d'Hergé, il faut respecter sa décision aussi, bien que, à mon avis, L'alph-Art aurait dû être terminé, par respect pour les lecteurs.
Dans le cas de Jacobs, je ne sais pas quelle était sa position, en tout cas, il n'a laissé aucun scénario et apparemment aucune consigne claire.
Mais d'une façon générale, je suis pour la poursuite des séries après la disparition du scénariste, mais dans l'esprit de la série. Pour parler de ce qu'on connaît, les reprises scénaristiques de Lefranc, Alix et Loïs, avec des hauts et des bas, respectent toutefois l'esprit des séries, ce qui fait que le lecteur se sente effectivement "chez lui".
Pour Jhen, il en va tout autrement, ce n'est absolument pas une reprise "Martin", ni au niveau découpage, rigueur ou autre. Là, je me suis moi-même exclu de cette reprise..., même je peux comprendre qu'un nouveau lecteur y adhère.
Pour résumer, mon avis est que, si le scénariste a décidé dans un sens ou dans l'autre, il faut bien entendu respecter sa décision, mais d'une manière générale, ceux qui acceptent comprennent en fait que leurs héros ne leur appartiennent plus quelque-part et que ce serait très égoïste de leur part de les faire mourir avec eux.
Je n'écrirais beaucoup plus ; à mon avis tu as (presque) tout très bien résumé ici.
C'est avant tout la décision de l'auteur qu'on doit respecter.
Plus que ça, je suis desolé si ça semble être un peu égoïste, mais j'ais un sentiment que les séries que je suis après beaucoup d'années m'appartient un peu aussi (à moi, et aux autres lecteurs qui achetent ses albums pendant des années). Parce que, avant tout, ce sont les lecteurs qui font vivre ou mourrir une série! Une série peut être magnifique, mais aucun éditeur ira publier ses albums si les lecteurs ne les achetent pas. Alors, sont les lecteurs qui vont prende la décision de laisser vivre ou mourrir une série. Et cette décision doit aussi être respecté.
Je laisse ici deux examples: Astérix, et Le Vagabond des Limbes (malgré que je sais que Godard et Ribera sont encore vivants).
Pour Astérix, j'étais un grand fan de la série, mais, peu à peu, j'ai laissé tombé. À mon avis la série a perdu sa qualité. Hier c'était possible pour moi acheter un des nouveaux albums, état neuf, par... 2.50 euros. Je ne l'ais pas acheté ; l'album ne m'intéresse pas, à aucun prix. Mais s'il y a encore des lecteurs qui suffient pour continuer à avoir plus albums d'Astérix je respect sa décision. Ils achetent ; moi non !
Pour Le Vagabond des Limbes, suis un très grand fan de cette série. Je les ait touts, malgré qu'au Portugal il n'y a que les 13 premiers. Malheureusement c'est presque sur (malgré que j'ai toujours un espoir Reprise d'une série après la disparition de son créateur - Page 2 Icon_biggrin ) que l'album 32 ne sera jamais paru. Tout ce que je peux faire c'est le regreter, et aussi respecter la décision des lecteurs qui on arrêté d'acheter les albums de la série.
Et pour moi aussi, L'alph-Art aurait dû être terminé, par respect pour les lecteurs!
En résumé, on doit respecter tout les avis de tout les lecteurs, mais si la choix d'un scénariste est que après son décès une série doit continuer, alors on doit toujours aussi avoir le choix de continuer à acheter les nouveaux albums de cette série, ou non.

Pierre

Pierre
vieux sage
vieux sage

JYB a écrit:
Et quel point de vue prime ? Celui du créateur ou celui du lecteur ? (celui de l'éditeur ?). J'entends dire qu'un héros de BD en devenant très connu échappe à son créateur et qu'il doit pouvoir vivre indépendamment de son créateur (pas d'accord, mais bon).
Et quand le créateur en question, avant de décéder, n'a pas donné, ou pas pu donner (mort accidentelle), son point de vue, que fait-on ?

Mon avis est de respecter la volonté du créateur :

Il souhaite que son oeuvre se termine avec lui (ex: Hergé avec Tintin) on stoppe.
Il souhaite que ses personnages lui survivent : on le fait sous certaines conditions (pas de "délire").
Il ne s'est pas exprimé : on considère qu'il ne souhaitait pas que ses héros lui survivent. Par exemple, je suis outré qu'on ait pu faire une suite littéraire à Autant en Emporte le vent, aux Misérables, etc...

Et pourtant, j'aurais bien aimé qu'il y eut plus de Tintin, plus de Barbe-Rouge "Charlier-Hubinon" etc...
Je me réjouis (par nostalgie) de revoir Buck Danny et peut-être Barbe-Rouge mais en fait je me mens à moi-même en rêvant d'un retour à la qualité JMC-VH. On ne se refait pas Wink

Je pense, par ailleurs, que Blake et Mortimer sont sur une dangereuse pente... commerciale... Reprise d'une série après la disparition de son créateur - Page 2 Icon_rolleyes

JYB


vieux sage
vieux sage

Abordons un autre aspect du problème :

Jean-Marc a écrit:d'une façon générale, je suis pour la poursuite des séries après la disparition du scénariste, mais dans l'esprit de la série.

Pierre a écrit:Il souhaite que ses personnages lui survivent : on le fait sous certaines conditions (pas de "délire").

Très bien, mais qui va décider si un épisode écrit par un nouveau scénariste (successeur d'un scénariste décédé) est "dans l'esprit de la série" (dixit Jean-Marc) et s'il n'y a "pas de "délire"" (dixit Pierre) ? On ne le décide pas une fois l'album paru, ce sera trop tard. Il faut décider en amont pour éviter de prendre les lecteurs pour des gogos et de dépenser plein de sous pour un album qui risque d'être critiqué. Qui va se charger de cette décision ? Quelle autorité va décider à coup sûr qu'un épisode est valable et un autre non ? Qui va édicter ces "certaines conditions" (dixit Pierre) pour continuer de faire vivre un héros après la mort de son créateur, et surtout qui va juger si ces conditions sont respectées ? N'est-on pas là dans un flou artistique (artistique, c'est le cas de le dire) qui fera que tout et son contraire pourront être publiés ? Deux autorités différentes ne vont-elles pas juger différemment ? Ce que l'une accorderait, l'autre ne le refuserait-elle pas, pour des raisons (naturelles et humaines) de différences d'appréciation ? Différentes autorités morales (en l'occurrence un éditeur et ses adjoints) ne risquent-elles pas d'entrer en conflit avec d'autres (les ayants-droit par exemple ; ou le dessinateur, qui a, on espère, son mot à dire) ? Comme il arrive qu'on lise des albums ratés (je vous laisse le soin d'en citer, ça doit exister), c'est que toute une chaîne d'autorités a été d'accord à toutes les étapes de la réalisation.

JYB


vieux sage
vieux sage

Jean-Marc a écrit:Et puis, n'oublions pas quelque-chose d'essentiel ? Que serait, par exemple, devenue la série Blake et Mortimer s'il n'y avait pas eu les reprises? Plus que probablement marginalisée, éditée sous forme d'intégrale et puis tout doucement oubliée par les nouveaux lecteurs. Les reprises, qui se vendent mieux que les albums de Jacobs à l'époque, ont eu un effet dopant sur toute la série, donc les albums de Jacobs aussi Reprise d'une série après la disparition de son créateur - Page 2 Icon_biggrin
Je n'avais pas vu cette partie d'un de tes messages d'hier.
Pour moi (mais je peux me tromper), tu n'as qu'un petit peu raison ; je ne sais pas si c'est essentiel de sortir de nouveaux albums au sein d'une série pour faire connaître les anciens, mais il faut être certain que, pour que ça fonctionne et que ça soit admissible, chaque nouvel album puisse être "au top" et fidèle à l'esprit et à la lettre de la série ancienne. Si de nouveaux albums ne sont pas bons, les nouveaux lecteurs, qui découvriront la série avec ces nouveaux albums, risquent d'être détournés d'en voir plus, et les lecteurs habituels et fidèles de l'ancienne série risquent d'être déçus, de ne pas être intéressés et d'acheter moins (à moins de faire comme beaucoup, et comme toi par exemple : ils achètent de toute façon).
Par ailleurs, à force de sortir de nouveaux albums (après la disparition du créateur originel), il arrivera un moment où il y aura plus de nouveaux que d'anciens, et la proportion d'albums anciens ira en diminuant ; ton argument "essentiel" ne tiendra plus tellement : tout ce tralala pour mettre en valeur un noyau dur d'albums anciens.
Cela dit, une raison impérative oblige-t-elle à faire connaître la série Blake et Mortimer aux générations futures de cette façon (càd en produisant régulièrement de nouveaux albums réalisés par de nouveaux auteurs) ? Un livre (et une BD est un livre) ne peut-il exister par lui-même, et par son succès même ? Un siècle et demi après, on lit toujours Les Trois Mousquetaires et Vingt mille lieues sous la mer. Ce sont devenus de grands classiques et ils le seront sans doute longtemps encore... sans qu'on ait eu besoin de faire des suites à n'en plus finir après la mort de Dumas et de Verne.
Et puis, si la série Blake et Mortimer (et d'autres séries classiques de l'âge d'or de la BD) disparaît ? Est-ce tragique ? N'est-ce pas le propre des créations humaines de disparaître au fil du temps ? La plupart des séries de JM Charlier ont disparu ; c'est triste, et alors ? Quand je parle de Charlier à des jeunes, personne ne connaît ! N'est-ce pas faire une sorte de respiration artificielle, que de maintenir en vie une série, après la mort de Charlier, d'album nouveau en album nouveau ? N'y a-t-il plus que nous, anciens qui avons connu les grandes heures de Charlier avec ses nombreux et formidables personnages de fiction, qui nous rappelons qui sont Barbe-Rouge, Marc Dacier, Les Castors, Jacques Le Gall, etc ?
Mais ce qui me gêne dans l'affaire, c'est qu'une série de BD qui se poursuit après la mort de son ou ses créateurs devient en fait un produit commercial et industriel ; on ne peut plus appeler ça une oeuvre artistique. C'est un ensemble disparate réalisé par des auteurs successifs, mené par un éditeur qui chapeaute toutes les opérations, mais ce n'est plus l'oeuvre d'un seul artiste (ou de deux artistes co-créateurs, dans le cas d'un scénariste et d'un dessinateur). Comment mettre en valeur la personnalité, l'inventivité, le génie (disons-le) de Jacobs (ou de Charlier, ou d'autres) si la référence est juste le titre de la série (Blake et Mortimer, Buck Danny, Barbe-Rouge...), un titre qui recouvre un ensemble d'auteurs disparates (comptez le nombre d'auteurs de Blueberry ou de Barbe-Rouge depuis les débuts) ?
Etc, je pourrais continuer à discourir comme ça longtemps... Nostalgie, nostalgie...

Invité


Invité

JYB a écrit:
Mais ce qui me gêne dans l'affaire, c'est qu'une série de BD qui se poursuit après la mort de son ou ses créateurs devient en fait un produit commercial et industriel ; on ne peut plus appeler ça une oeuvre artistique. C'est un ensemble disparate réalisé par des auteurs successifs, mené par un éditeur qui chapeaute toutes les opérations, mais ce n'est plus l'oeuvre d'un seul artiste (ou de deux artistes co-créateurs, dans le cas d'un scénariste et d'un dessinateur). Comment mettre en valeur la personnalité, l'inventivité, le génie (disons-le) de Jacobs (ou de Charlier, ou d'autres) si la référence est juste le titre de la série (Blake et Mortimer, Buck Danny, Barbe-Rouge...), un titre qui recouvre un ensemble d'auteurs disparates (comptez le nombre d'auteurs de Blueberry ou de Barbe-Rouge depuis les débuts) ?
Etc, je pourrais continuer à discourir comme ça longtemps... Nostalgie, nostalgie...

Hormis la lecture de ses ouvrages, le seul moyen de perpétuer l'oeuvre d'un auteur à travers les siècles auprès du public c'est la publication de monographies qui peuvent justement (certes, avec plus ou moins de bonheur, selon le talent de ceux qui les rédigent !!) expliciter les arcanes de son processus créatif.

Arrêtons nous par exemple sur le cas de Jacobs : si je ne m'étais pas procuré l'ouvrage de sa petite-fille par alliance, Viviane Quittelier, j'aurais ainsi toujours continué à ignorer que nombre de ses personnages trouvaient leur origine dans son environnement proche ou je serais passé à côté des références symboliques que l'auteur de Blake et Mortimer a délibérément introduites dans le récit de "l'Enigme de L'Atlantide".

Par conséquent, tout est une simple question de volonté de la part des lecteurs : ou bien ils "consomment" de la bande dessinée pour le seul plaisir de lire une histoire qu'ils trouvent à leur goût, ou bien ils font l'effort intellectuel supplémentaire "d'aller un peu plus loin" (comme le disait récemment Raymond dans un autre sujet Reprise d'une série après la disparition de son créateur - Page 2 Icon_wink ).

JYB


vieux sage
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Treblig a écrit:Hormis la lecture de ses ouvrages, le seul moyen de perpétuer l'oeuvre d'un auteur à travers les siècles auprès du public c'est la publication de monographies qui peuvent justement (certes, avec plus ou moins de bonheur, selon le talent de ceux qui les rédigent !!) expliciter les arcanes de son processus créatif.
Tu as raison. A ce sujet, on pourrait trouver curieux qu'il n'y ait pas eu de gros bouquin conséquent sur Charlier, comme il y a eu tout ce qu'il faut sur Goscinny, Hergé, Jacobs, Tillieux, Duchâteau, et j'en passe (pour ne parler que des scénaristes ou scénaristes-dessinateurs). Je crois savoir que c'est parce que sa veuve s'y oppose ; j'ai eu vent d'au moins deux projets importants et bien avancés, qui sont donc tombés à l'eau (un livre "non autorisé" pourrait sortir, mais ce serait se passer de pas mal d'archives familiales indispensables pour une telle biographie). Pour mon site jmcharlier.com, j'avais l'accord de Philippe Charlier, que j'avais contacté pour le principe. Je lis souvent que c'est le site officiel sur JM Charlier, mais non, ce n'est pas le site officiel, même s'il est complet et si on y trouve plein de choses. Le seul "livre" qui existe, c'est un album format BD de 48 pages, titré Un réacteur sous la plume, mais c'est particulier, et c'est parce que ça a été écrit par un proche et un ami personnel de longue date des Charlier, Guy Vidal (décédé en 2002 je crois) ; et c'est davantage un témoignage ému de Vidal, aidé de Mme Charlier et de son fils, qu'un véritable document comme peut l'être une monographie complète avec des références, des dates précises, etc.
Dans le cas de Charlier - désolé de tout ramener à lui... mais c'est celui que je connais le mieux, et à fond... - il y a suffisamment à dire, et il a eu une vie tellement riche et "à tiroirs", qu'il y aurait de quoi faire non pas une grosse monographie, genre La Bible, mais une série de monographies traitant chacune de tel ou tel aspect de son travail et de sa carrière ; à raison d'une par an, ça tiendrait bien quelques années et ça permettrait de faire sortir de l'oubli, de loin en loin, ce scénariste majeur de l'histoire de la BD européenne.

Treblig a écrit:Arrêtons nous par exemple sur le cas de Jacobs : si je ne m'étais pas procuré l'ouvrage de sa petite-fille par alliance, Viviane Quittelier, j'aurais ainsi toujours continué à ignorer que nombre de ses personnages trouvaient leur origine dans son environnement proche ou je serais passé à côté des références symboliques que l'auteur de Blake et Mortimer a délibérément introduites dans le récit de "l'Enigme de L'Atlantide".
Tu ne peux pas imaginer à quel point les éléments personnels de la vie d'un auteur se retrouvent dans ses BD, inconsciemment ou non. Mais c'est logique et normal. Un exemple (bénin) parmi des centaines - des milliers - d'autres exemples, chez Charlier (encore...) : au début de l'album Mission Apocalypse, le premier épisode de Buck Danny avec Francis Bergèse au dessin, une grande image montre le siège d'Interpol à Saint-Cloud dans les Hauts-de-Seine (à l'époque, Interpol se trouvait sur la colline de Saint-Cloud ; il a déménagé à Lyon). Francis Bergèse a dessiné son image d'après un croquis à main levé exécuté par son scénariste et intégré dans la page du scénario de la planche en question. Charlier a dessiné ce croquis... en se mettant à la fenêtre de son appartement, puisque le siège d'Interpol se trouvait à un jet de caillou de chez lui...

Treblig a écrit:Par conséquent, tout est une simple question de volonté de la part des lecteurs : ou bien ils "consomment" de la bande dessinée pour le seul plaisir de lire une histoire qu'ils trouvent à leur goût, ou bien ils font l'effort intellectuel supplémentaire "d'aller un peu plus loin" (comme le disait récemment Raymond dans un autre sujet Reprise d'une série après la disparition de son créateur - Page 2 Icon_wink ).
Ah la la... Vaste problème de culture, d'éducation, de goûts personnels, d'époque, de société... On ne va pas refaire le monde... Et en outre, je crains que les jeunes générations n'ont rien à faire des grands auteurs de la belle époque (déjà dit ailleurs sur ce forum).

Invité


Invité

JYB, pour les amateurs de l'oeuvre de Charlier, il existe tout de même un très bon document de référence : je veux parler de l'excellent dossier que le Fanzine HOP lui a entièrement consacré dans son numéro 44 et auquel tu as toi-même participé. Reprise d'une série après la disparition de son créateur - Page 2 Icon_wink

JYB


vieux sage
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Oui, c'est vrai, il y a Hop n°44, mais il est épuisé et difficile, pour ne pas dire impossible, à trouver. Je connais d'autant mieux ce numéro que je le consulte régulièrement pour avoir des références exactes (l'ami Louis Cance a fait un gros boulot de recherche, comme d'hab'), et que j'y ai donc participé, en écrivant l'édito, un petit article sur les portraits de Charlier dans ses propres BD (j'ai retrouvé des trucs introuvables...), et en fournissant divers documents et informations.
Il y a aussi Les Cahiers de la BD n°37 (bibliographie très incomplète - ne serait-ce que parce qu'il est sorti 11 ou 12 ans avant la mort de Charlier - et comportant pas mal d'erreurs). Il y a enfin plein de petites choses que j'ai citées à la page "On en parle" du site jmcharlier.com.
Mais pas de vrai livre, hélas, c'est ce que je voulais dire.
Cela dit, en combinant Hop 44, Cahiers 37, l'album Un réacteur sous la plume, et mon site jmcharlier.com, on a déjà un bonne approche de la carrière de Charlier.

JYB


vieux sage
vieux sage

Tenez, pour relancer ce débat laissé de côté, voici une petite une "colle". Pour amener cette "colle", je rappelle que personnellement, je regrette que des séries célèbres soient poursuivies par de nouveaux auteurs, après la mort du créateur d'origine. Et je prétends que les nouveaux auteurs, malgré leurs efforts, en général impriment une autre personnalité, une autre orientation à la série, donc ce n'est plus la série d'origine. Donc, il ne fallait pas continuer la série, il fallait la faire disparaître avec son créateur, genre : Tintin qui s'est arrêté après la mort d'Hergé, ce dernier ayant bien dit qu'il ne souhaitait pas qu'on poursuive les aventures de son personnage, car "Tintin ne sera plus Tintin" (dixit Hergé).
Plusieurs d'entre vous ont dit et redit que, oui, il faut continuer les séries. Et donc, des auteurs se chargent d'écrire de nouvelles histoires et de faire des dessins, tout cela "à la manière de" pour que le lecteur s'y retrouve.
Voici ma "colle" : et si ces auteurs repreneurs écrivaient la même histoire avec les mêmes dessins, mais avec un héros portant un tout autre nom ? Exemple au hasard pour bien me faire comprendre : Yves Sente et André Juilliard sortent un album intitulé Le sanctuaire du Gondwana, mais les héros s'appellent Machin et Truc et ont des portraits différents de Blake et Mortimer. Questions :
- est-ce qu'il s'en vendra 500 000 exemplaires d'un coup ?
- est-ce que les lecteurs reconnaîtront quand même l'esprit de Blake et Mortimer, la "patte" de Jacobs ?

stephane

stephane
vieux sage
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Les auteurs qui continuent une série créé par un autre recherchent l'esprit de la série. Donc, l'histoire qu'ils mettent en scène , il le font en pensant aux héros, à ce que l'auteur a voulu et souvent, avec un amour pour l'oeuvre, chose que tu as l'air de souvent oublié, ne voyant que le côté mercantile. Je peux t'assurer que certains dessinateurs sont passionnés et recherchent vraiment l'esprit , ce que l'auteur a voulu créer.
Ils feraient quelque chose de totalement different si c'était leurs propres personnages, et d'ailleurs, ils n'auraient peut-être jamais écrit Noël Noir ou le Châtiment!

http://alixmag.canalblog.com/

stephane

stephane
vieux sage
vieux sage

D'ailleurs , des auteurs passionnés par leur travail de reprise dans l'équipe Martin, je peux t'en citer, pour les rencontrer souvent et parler pendant des heures de l'oeuvre de Martin.
Marc Jailloux, Régric, Christophe Simon , Michel Jacquemart sont des auteurs passionés....et passionnants. Je parle là des auteurs que je connais personnellement.

http://alixmag.canalblog.com/

JYB


vieux sage
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Tu as raison, je dois faire une rectification importante : tu parles de "certains dessinateurs" qui "sont passionnés et recherchent vraiment l'esprit", je suis d'accord, mais moi, en parlant de l'esprit insufflé dans les histoires, je pense surtout "scénario". En disant "les auteurs", j'aurais dû dire "les scénaristes", je faisais un résumé et je nommais collectivement les deux personnes qui ont réalisé une BD, le dessinateur étant d'accord (en principe) pour dessiner l'histoire écrite par son scénariste.
Mais pour moi - et c'est l'un des deux sujets principaux du débat depuis que je l'ai lancé -, ce n'est pas parce qu'il y a un dessin qui s'approche le plus du style du créateur d'origine que c'est bien dans la continuité de la série d'origine ; ça ne suffit pas. Je ne cesserai de rappeler ce que disait Hergé : "Après moi, Tintin ne sera plus Tintin" ; on pourra toujours trouver un dessinateur capable de faire "à la manière de" (le studio Hergé le faisait déjà de longue date, et Hergé devait se douter qu'au niveau dessin, il y aurait bien quelqu'un pour reprendre le flambeau), mais celui qui se chargera d'écrire le scénario, est-ce qu'il le fera à la manière de Hergé...? Vivant, est-ce que Hergé reconnaîtrait "son" Tintin si quelqu'un d'autre le réalisait (l'écrivait) à sa place ? C'est la question. C'est la question soulevée par Hergé, et c'est ma question (ma réponse, tu la connais...).
Quant au post que tu as ajouté (et que je viens de découvrir juste au moment d'envoyer mon texte, aussi j'y réponds dans la foulée) : je ne nie pas qu'il y ait des auteurs passionnés. Par ailleurs tu cites des auteurs reprenant des séries de Jacques Martin, mais j'essaye de généraliser à différentes autres séries, publiées dans différentes maisons d'édition. Je ne nie pas non plus qu'il y ait de bons auteurs repreneurs de séries anciennes. Mais au résultat final : a-t-on bien les mêmes personnages, le même genre d'aventures, le même style, que ceux de l'original ? Et s'il y a des variations, une variation importante ne révèle-t-elle pas un abandon du ou des personnages premiers ? (= "Tintin ne sera plus Tintin").

Raymond

Raymond
Admin

JYB a écrit: Voici ma "colle" : et si ces auteurs repreneurs écrivaient la même histoire avec les mêmes dessins, mais avec un héros portant un tout autre nom ? Exemple au hasard pour bien me faire comprendre : Yves Sente et André Juilliard sortent un album intitulé Le sanctuaire du Gondwana, mais les héros s'appellent Machin et Truc et ont des portraits différents de Blake et Mortimer. Questions :
- est-ce qu'il s'en vendra 500 000 exemplaires d'un coup ?
- est-ce que les lecteurs reconnaîtront quand même l'esprit de Blake et Mortimer, la "patte" de Jacobs ?
La réponse est assez facile, car ce genre de BD existe déjà. Et pour être tout à fait dans la ligne de tes préoccupations, je vais choisir une reprise que tu connais très bien puisqu'elle doit beaucoup à Jean-Michel Charlier. Il s'agit de L'Epervier de Patrice Pellerin.

Tu sais comme moi que les 10 premières planches (environ) du premier album de l'Epervier ne sont rien d'autre qu'une histoire de Barbe Rouge. Lorsque Charlier est mort, Pellerin a repris ces pages en y modifiant quelques détails (les personnages ont pris des noms différents) et il a imaginé une suite.

Résultats :

- le premier album ne s'est pas beaucoup vendu initialement, en effet, mais la série a d'emblée été remarquée pour sa qualité. Elle a d'autant plus été appréciée que ce n'était pas du Barbe-Rouge, mais une nouvelle oeuvre qui commençait, avec un héritage, certes, mais aussi style modifié (celui de Patrice Pellerin). Dès le deuxième album, les ventes ont augmenté, et la série est devenu un franc succès dès le 3e ou 4e album. Je n'ai pas compté le nombre d'exemplaire du 7e album de l'année passée, mais tu admettras que l'Epervier est devenu un succès de librairie.

- est ce que les lecteurs ont reconnu le style ou l'esprit de la série Barbe-Rouge ? Difficile à dire dans la mesure ou les jeunes lecteurs ne connaissaient peut être pas la série mère. Pour ma part, j'avais été intrigué par les premières pages (elles me rappelaient "quelque chose" Very Happy ) mais la suite du récit avait un ton propre et un style personnel, qui plaçaient cette BD au-dessus d'une banale reprise. Ce que veulent les lecteurs, au fonds, c'est une BD réussie et pas forcément une oeuvre "à la manière de". L'Epervier doit beaucoup à Barbe Rouge, et Pellerin en respecte l'esprit (en grande partie), mais c'est aussi une oeuvre différente, au style personnel, qui a toutes les qualités d'une grande BD classique.

Conclusion : la "patte" d'un auteur est inimitable, et les repreneurs doivent cultiver leurs qualités propres plutôt que de chercher désespérément à imiter à reconstituer le modèle. Pour rencontrer le succès, une série doit être investie par un créateur et elle doit souvent évoluer. C'est ainsi qu'il est à peu près certain (je pense) que les amateurs de l'l'Epervier sont aussi ceux qui aiment lire Barbe Rouge, mais ils ont la conviction de lire une série différente. Remarquons aussi que la série de Pellerin s'est mieux vendue que la reprise de Barbe Rouge par Bourgne (qui était pourtant bien faite) et c'est probablement parce que l'auteur a su évoluer avec son temps.


_________________
Et toujours ... Reprise d'une série après la disparition de son créateur - Page 2 Charli10
https://lectraymond.forumactif.com

Pierre

Pierre
vieux sage
vieux sage

Excellent exemple Raymond et je fais partie des inconditionnels de Barbe-Rouge qui aiment aussi beaucoup L'Epervier.

40Reprise d'une série après la disparition de son créateur - Page 2 Empty concernant les reprises! Dim 13 Mar - 13:23

jfty

jfty
vieux sage
vieux sage

Je reste en totale osmose avec Stéphane quand à la reprise par d'autres auteurs des bd cultes!
Revisitez donc les:Cubitus,Spirou,pif,Tarzan,Rahan,Astérix,Mickey etc...
Orion de M.Jailloux en est un parfait exemple, tout comme les autres héros pré-cités!!!J' ais un peu de mal à comprendre cette réticence envers les repreneurs de ces séries
Shocked Certes, il est difficile de trouver les bons mais il en existe déjà!
Dernière constatation, j'ais la critique facile alors que je ne suis pas du tout dessinateur ni scénariste, et pourtant , je surveille l'oeuvre du maitre du mieux que je le peux en signalant les travers de certains repreneurs qui ne sont plus dans la lignée du maitre!
Je reconnais que ce débat a lieu d'etre et je suis heureux d'y participer pouce

JYB


vieux sage
vieux sage

?? Tu es dans le mauvais sujet, on dirait. Il en existe un sur les reprises des BD cultes : https://lectraymond.forumactif.com/t444-reprises-des-classiques-de-la-bd (qui lui-même prenait la suite de diverses discussions éparpillées ici et là ; il faudrait que tu retrouves tout ça pour lire des commentaires ou des réponses à tes questions). Si tu déplaces ton post là-bas, je pourrais répondre à un ou deux points que tu soulèves.

Raymond

Raymond
Admin

Je me charge de remettre ces propos dans le sujet ad hoc ! Wink


_________________
Et toujours ... Reprise d'une série après la disparition de son créateur - Page 2 Charli10
https://lectraymond.forumactif.com

43Reprise d'une série après la disparition de son créateur - Page 2 Empty pasmodé Dim 13 Mar - 17:29

jfty

jfty
vieux sage
vieux sage

Désolé, mais Raymond a pris la responsabilité de déplacer ma réponse que j'avais posté au mauvais endroit! Nous ne sommes toujours pas dans le bon sujet, j'en suis désolé,
par contre si tu pouvais me répondre, je t'en remercierais! Smile

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