J'ai lu
Inexistences et ai plutôt apprécié.
Comme l'a signalé Clovis Sangrail, on ne peut pas parler d'un album de bande dessinée mais plutôt d'un objet hybride, d'une BD-monde visant à créer ce que sera la Terre dans un lointain futur, après une Troisième Guerre mondiale apocalyptique.
Les rares humains peuplant la planète survivent sur les décombres de la société technologique. Et Bec reprend à son compte la célèbre citation d'Einstein : "
Je ne sais pas comment sera la Troisième Guerre mondiale, mais ce dont je suis sûr, c´est que la Quatrième Guerre mondiale se résoudra à coups de bâtons et de silex.". Les clans rescapés entretiennent un conflit permanent tant pour les rares artéfacts que tout simplement pour obtenir les terres les plus propices à la vie.
Le livre se décompose en plusieurs récits, tous plus sombres les uns que les autres, et qui essaient de créer une atmosphère âpre, violente, désespérée et emprunte de folie.
Le premier, et le plus important en nombre de pages, raconte la quête d'un habitant d'une tribu qui apprend qu'un prophète a récupéré les connaissances scientifiques d'autrefois et va donc essayer de le trouver. La rencontre avec l'augure n'apportera hélas que la mort.
Toutes les autres parties adoptent la même tonalité.
La trame de l'ouvrage intègre des récits illustrés, des bandes dessinées et une nouvelle. Et pour les amateurs de science-fiction, on pense au célèbre
Tous à Zanzibar de John Brunner. Cette succession de visions différentes converge et donne l'image voulue d'un monde se mourant. Seules les pages finales éclaircissent un peu la narration grâce à une succession de peintures animalières.
Le graphisme constitue l'autre point fort du récit. Le format de l'ouvrage permet à Bec de nous offrir une magnifique démonstration de son génie. De plus, chaque partie de l'ouvrage bénéficie de splendides quadruples pages qui brossent tout autant de panoramas de cette terre du futur. Des décors montagnards somptueux appellent à la contemplation.
Au final, je partage l'avis de Gilles ratier qui a élu
Inexistences BD de la semaine le 11 décembre. Cet OVNI bédesque mérite le détour.
Entre
EEE et
EEEEEléanore