Je suis donc allé voir l'exposition GRZEGORZ ROSIŃSKI W ILUSTRACJACH (Grzegorz Rosiński en illustrations) au Centre de la Bande dessinée de Łódź.
L'inauguration de cette exposition temporaire a accompagné l'ouverture officielle du Centre, le 7 octobre 2023, et s'est inscrite dans le cadre du 34e Festival de la bande dessinée et des jeux de Łódź. À noter, en 2024 elle fera escale au Palais de la Culture de Varsovie en partenariat avec le Musée de la Caricature Eryk Lipiński de Varsovie. Cela peut être une option plus rapidement accessible que Łódź pour s'y rendre.
En voici l'affiche :
Je tiens aussi avant tout à remercier les membres du forum du site thorgal.com qui ont mentionné cette expo, que j'aurais certainement manquée autrement. Des images de la mise en place et de l'inauguration en présence du maître, mais aussi de Robin Recht et de Fred Vignaux sont d'ailleurs disponibles en suivant ce lien. (Je vais essayer de ne pas doublonner en termes d'images.)
L'exposition consistait en une véritable rétrospective de la carrière de Rosiński, chaque phase de sa vie créative étant minutieusement présentée et décrite : depuis des dessins d'enfance jusqu'aux toutes dernières couvertures pour Thorgal. Tout le talent de Rosiński et sa versatilité y sont exposés.
Je n'ai pas compté, évidemment, mais le nombre d'œuvres originales présentées était absolument pharamineux : croquis, dessins, sketches humoristiques, storyboards, planches complètes, tableaux... C'était une orgie d'images toutes plus spectaculaires les unes que les autres et il aurait été possible d'y passer des heures à regarder chaque image à 2 cm de distance pour mieux en apprécier tous les détails.
Chacune des grandes œuvres de Rosiński était présentée dans un espace dédié, par un assortiment d'images allant du crayonné à la toile, en passant par les planches noir et blanc ou en couleur directe selon la période.
L'exposition commence donc par des premiers essais de bande dessinée réalisés par Rosiński alors qu'il est seulement un enfant. Je ne vais pas dire qu'il en remontrerait à bien des "auteurs" adultes d'aujourd'hui, mais on n'en est pas loin.
Puis nous sont présentés des dessins humoristiques, tous bien sentis, amusants, perspicaces et drôles même à 50 ans d'écart.
On voit ensuite des travaux de commande pour des livres illustrés, des couvertures de romans ou de magazines pour la jeunesse, avant d'arriver aux première bandes dessinées. Au travers de tous ces exemples, ce qui est frappant c'est non seulement la progression graphique et l'affirmation d'un style (qui accélère à partir du moment où Rosiński passe à la BD de façon presque permanente — et à Thorgal en particulier), mais sa capacité à maîtriser des styles complètement différents, plus ou moins réalistes, stylisés ou abstraits, tout en demeurant lui-même. À aucun moment cela ne fait "copié" ou "inspiré de".
L'exposition se poursuit en passant en revue les différentes BD sur lesquelles Rosiński a contribué et pouvoir contempler ses planches originales était un vrai bonheur. Si un bon nombre de tableaux étaient présentés tels quels, les planches étaient sous verre — aussi je m'excuse pour les reflets parfois inévitables sur une partie des images que vous verrez plus bas.
J'apprécie Thorgal, sans en être pour autant un adepte inconditionnel, en revanche j'avais toujours été légèrement rebuté, ou tenu à distance, des bandes dessinées de Rosiński en couleurs directes. Je ne saurais mettre le doigt dessus exactement, mais quelque chose n'y était pas à mon goût. La contemplation des planches en vrai m'a complètement fait changer d'avis. Elles étaient toutes superbes, vives, expressives. C'était réellement impressionnant : un explosion de couleurs, un relief incroyable. Même chose pour les autres séries dessinées par Rosiński, qui ne m'avaient jamais intéressées que de loin (je dois avoir en tout et pour tout le tome 1 de Hans et le 1er album de La Croisière fantastique) : après avoir vu cette exposition, je contemple sérieusement l'acquisition de Western, de La Vengeance du Comte Skarbek ou des tomes "rosińskiens" de La Complainte des Landes perdues.
Le plus inattendu sur ces planches en couleurs directes (et ça ne se voit pas vraiment sur les photos, je crois, ou en tout cas pas très bien) est qu'il s'agit en fait de collages : chaque case est en réalité une petite peinture, soigneusement découpée et agencée sur la planche (qui est un très grand format).
La section principale de l'exposition se clôt sur une succession de toiles ayant vocation à être des couvertures de bandes dessinées, de son univers (Thorgal) ou pas (l'adaptation en BD d'un roman de Marek Halter, La mémoire d'Abraham).
Enfin, plusieurs salles plus petites dans les étages présentes des croquis reproduits sur des toiles immenses, un film de son fils Piotr montrant Rosiński peindre la couverture de Kah-Aniel, ou encore des statuettes représentant des personnages qu'il a créé.
Pour conclure, une très belle exposition, dont on part en se disant qu'on a certainement pas admiré avec assez d'attention, et que l'on aurait pu y passer encore des heures.
L'inauguration de cette exposition temporaire a accompagné l'ouverture officielle du Centre, le 7 octobre 2023, et s'est inscrite dans le cadre du 34e Festival de la bande dessinée et des jeux de Łódź. À noter, en 2024 elle fera escale au Palais de la Culture de Varsovie en partenariat avec le Musée de la Caricature Eryk Lipiński de Varsovie. Cela peut être une option plus rapidement accessible que Łódź pour s'y rendre.
En voici l'affiche :
Je tiens aussi avant tout à remercier les membres du forum du site thorgal.com qui ont mentionné cette expo, que j'aurais certainement manquée autrement. Des images de la mise en place et de l'inauguration en présence du maître, mais aussi de Robin Recht et de Fred Vignaux sont d'ailleurs disponibles en suivant ce lien. (Je vais essayer de ne pas doublonner en termes d'images.)
L'exposition consistait en une véritable rétrospective de la carrière de Rosiński, chaque phase de sa vie créative étant minutieusement présentée et décrite : depuis des dessins d'enfance jusqu'aux toutes dernières couvertures pour Thorgal. Tout le talent de Rosiński et sa versatilité y sont exposés.
Je n'ai pas compté, évidemment, mais le nombre d'œuvres originales présentées était absolument pharamineux : croquis, dessins, sketches humoristiques, storyboards, planches complètes, tableaux... C'était une orgie d'images toutes plus spectaculaires les unes que les autres et il aurait été possible d'y passer des heures à regarder chaque image à 2 cm de distance pour mieux en apprécier tous les détails.
Chacune des grandes œuvres de Rosiński était présentée dans un espace dédié, par un assortiment d'images allant du crayonné à la toile, en passant par les planches noir et blanc ou en couleur directe selon la période.
L'exposition commence donc par des premiers essais de bande dessinée réalisés par Rosiński alors qu'il est seulement un enfant. Je ne vais pas dire qu'il en remontrerait à bien des "auteurs" adultes d'aujourd'hui, mais on n'en est pas loin.
Puis nous sont présentés des dessins humoristiques, tous bien sentis, amusants, perspicaces et drôles même à 50 ans d'écart.
On voit ensuite des travaux de commande pour des livres illustrés, des couvertures de romans ou de magazines pour la jeunesse, avant d'arriver aux première bandes dessinées. Au travers de tous ces exemples, ce qui est frappant c'est non seulement la progression graphique et l'affirmation d'un style (qui accélère à partir du moment où Rosiński passe à la BD de façon presque permanente — et à Thorgal en particulier), mais sa capacité à maîtriser des styles complètement différents, plus ou moins réalistes, stylisés ou abstraits, tout en demeurant lui-même. À aucun moment cela ne fait "copié" ou "inspiré de".
L'exposition se poursuit en passant en revue les différentes BD sur lesquelles Rosiński a contribué et pouvoir contempler ses planches originales était un vrai bonheur. Si un bon nombre de tableaux étaient présentés tels quels, les planches étaient sous verre — aussi je m'excuse pour les reflets parfois inévitables sur une partie des images que vous verrez plus bas.
J'apprécie Thorgal, sans en être pour autant un adepte inconditionnel, en revanche j'avais toujours été légèrement rebuté, ou tenu à distance, des bandes dessinées de Rosiński en couleurs directes. Je ne saurais mettre le doigt dessus exactement, mais quelque chose n'y était pas à mon goût. La contemplation des planches en vrai m'a complètement fait changer d'avis. Elles étaient toutes superbes, vives, expressives. C'était réellement impressionnant : un explosion de couleurs, un relief incroyable. Même chose pour les autres séries dessinées par Rosiński, qui ne m'avaient jamais intéressées que de loin (je dois avoir en tout et pour tout le tome 1 de Hans et le 1er album de La Croisière fantastique) : après avoir vu cette exposition, je contemple sérieusement l'acquisition de Western, de La Vengeance du Comte Skarbek ou des tomes "rosińskiens" de La Complainte des Landes perdues.
Le plus inattendu sur ces planches en couleurs directes (et ça ne se voit pas vraiment sur les photos, je crois, ou en tout cas pas très bien) est qu'il s'agit en fait de collages : chaque case est en réalité une petite peinture, soigneusement découpée et agencée sur la planche (qui est un très grand format).
La section principale de l'exposition se clôt sur une succession de toiles ayant vocation à être des couvertures de bandes dessinées, de son univers (Thorgal) ou pas (l'adaptation en BD d'un roman de Marek Halter, La mémoire d'Abraham).
Enfin, plusieurs salles plus petites dans les étages présentes des croquis reproduits sur des toiles immenses, un film de son fils Piotr montrant Rosiński peindre la couverture de Kah-Aniel, ou encore des statuettes représentant des personnages qu'il a créé.
Pour conclure, une très belle exposition, dont on part en se disant qu'on a certainement pas admiré avec assez d'attention, et que l'on aurait pu y passer encore des heures.