TITANS
Question de point de vue ! comme toujours lorsqu’il s’agit d’un récit «historique», c’est-à-dire hésitant entre les valeurs d’il y a 2.500 ans et… les nôtres, actuelles ?
La femme spartiate avait des libertés dont ne jouissaient pas les athéniennes, en matière d’héritage par exemple ; mais aussi en ce qui concerne leur corps. A Sparte, il était tout-à-fait légal, par exemple, de se faire féconder par un tiers si le mari n’y suffisait pas. Et aussi les jeunes filles, qui luttaient nues contre d’autres jeunes filles. Histoire de fortifier leur corps, et de leur permettre de mettre au monde des enfants vigoureux. Pour autant elles ne luttaient pas contre des mâles. Pas confondre.
Amoureux de Sparte depuis mon enfance, j’ai appris à me méfier du «mythe spartiate» forgé lors du déclin de la puissance spartiate. Après la guerre du Péloponnèse, dans le sillage de Xénophon et de sa «Constitution des Lacédémoniens» et, surtout, Plutarque dans sa «Vie de Lycurgue»..
Xénophon était un Athénien qui, pour des raisons politiques – partisan de l’oligarchie, il n’était pas spécialement démocrate – avait trouvé refuge à Sparte, et les Spartiates lui avaient confié un lopin de terre à Scillonte, en Elide, un de leurs territoires satellites. On se souviendra que Xénophon s’était ainsi éloigné de sa patrie (399-394). Et qu’accompagnant son ami le général spartiate Chirisophe. – il avait participé à l’Expédition des 10..000. Celui-ci ayant été assassiné par les Perses, Xénophon avait pris le commandement des mercenaires grecs en retraite (401-399).
Voilà pour le contexte antique. Pour ce qui est du contemporain, nous assistons aujourd’hui à l’émancipation de la femme, et le mot est faible ! Perso, je n’ai rien contre. Mais plus moyen de regarder - dans le poste - une série policière sans voir la danse menée par une commissaire, une inspectrice, une magistrate quelconque, voire une stagiaire. Grand bien leur fasse, mais aux temps de Sparte ?
Vient se greffer un autre débat, celui des TITANS ! Les « Anciens Dieux » ! Je ne vois pas trop où veulent en venir les auteurs (mais je l’imagine). Il ne s’agit rien de moins que de dégommer « Dieu le Père » (c’est le sens du nom de «Zeus» [génitif Dios]) pour le remplacer par une déesse issue des Titans, la Titanide Téthys (à ne pas confondre avec la Néréide Thétis, mère d’Achille). Mouais. Dois-je comprendre que les dieux masculins sont à éliminer au profit de féminins ; ou que les actuels cultes monothéistes seraient à rejeter au profit d’anciens cultes plus… disons… épanouissants ?
Voilà la vraie bonne question à poser au scénariste !
(PS. En ce qui concerne le roi de Sparte père d’Iris, Dinenekès (« Dikke Nek » [Gros cou] en bruxellois), il n’a jamais été roi de Sparte, mais est mentionné par Hérodote. C’est lui qui, aux Thermopyles, aurait dit à propos des volées de flèches perses : « tant mieux, comme ça on combattra à l’ombre ».)