J'ai lu à mon tour
la Citadelle des Sables et c'est un bien bel album.
Je ne pense pas qu'il soit meilleur que
les Enfants du Vesuve. J'y vois plutôt la continuité d'une démarche qui cherche à enrichir l'univers de Vasco, tout en variant le type d'approche. L'histoire précédente nous faisait découvrir la jeunesse du héros de la série, tandis que cet album apporte plutôt un approfondissement de la psychologie des autres personnages. C'est ainsi que l'on retrouve ce superbe brigand de Lorenzo qui, une fois de plus, est parvenu à se construire une situation sociale brillante.
Avez-vous au passage remarqué la finesse et la splendeur de ce décor intérieur ? Dominique Rousseau réellement fignolé cet aspect dans ses dessins, et je suppose qu'il s'est consciencieusement documenté pour réaliser cette case (même Pleyers n'aurait pas fait mieux). On trouve un autre exemple de ce type de travail au début de l'album, lorsque le sultan visite l'intérieur du souk de Fès. L'image de la tannerie du souk correspond exactement à ce que peuvent voir les touristes encore aujourd'hui. Je dois d'ailleurs avoir dans mes vieilles photos une image assez superposable à la case ci-dessous.
Nous retrouvons bien sûr de vieilles connaissances, dans cette aventure, et en particulier Sophie Cantazumène dont le caractère est toujours aussi imprévisible. La jeune héritière est devenue une femme perverse et Vasco va perdre quelques unes de ses illusions. Que va devenir leur relation, après ce qui vient de se passer entre eux au Maroc ?
J'éviterai sinon de résumer cette intrigue qui contient diverses surprises, et qui réunit en effet des personnages qui s'étaient éloignés. On devine qu'une nouvelle étape vient d'être franchie, et que plus rien ne sera comme avant. Le récit se termine d'ailleurs avec une certaine amertume pour Vasco, et tout est devenu possible.
Avec
la Citadelle de Sable, Luc Revilon et Chantal Defachelle ont rééquilibré les rôles des différents personnages principaux, et je pense que cette nouvelle situation sera la source d'intéressantes intrigues. "Vasco" reste ainsi une BD historique bien vivante. Elle est de plus magnifiquement mise en image par Dominique Rousseau, et tous les "alixophiles" devraient s'y intéresser.