Dessinateur pendant 11 ans la série Spirou et Fantasio, Jean-Claude Fournier n'a pas vécu une carrière facile. Il était sensé faire mieux que le génial Franquin en dessinant Spirou, et c'était clairement une mission impossible. Après avoir été renvoyé en 1980 par Dupuis (soit neuf albums plus tard), il a repris une œuvre personnelle qui s'est révélée aussi surprenante que diverse, passant de la poésie (Bizu) à l'horreur (Les Crannibales) puis au réalisme (les Chevaux du Vent). Son travail échappe à toute classification et, dans le fond, Fournier a été une sorte d'aventurier de la bande dessinée.
Organisateur de festival (le Quai des Bulles) et adoré par le public (en particulier les bretons), Fournier a donné de nombreuses interviews pour les fanzines. Les livres qui le concernent sont en revanche très rares et les critiques l'ont clairement négligé. Et pourtant, ce dessinateur gagne à être connu.
Lorsque je cherche dans la bédéthèque d'éventuels ouvrages critiques à son nom, je ne trouve rien du tout. Mais il existe toutefois un livre d'étude consacré à Fournier, et c'est très curieusement une bande dessinée qui prend la forme d'un roman graphique. Écrit et dessiné par Joub et Nicoby, cet ouvrage s'intitule Dans l'atelier de Fournier et il a été publié chez Dupuis en 2013. Commençant avec une longue interview plutôt classique, dans laquelle Fournier s'exprime sans faire de détour, cette visite d'atelier nous fait découvrir un personnage hirsute et sympathique, totalement indépendant et qui reste encore aujourd'hui plutôt original. La visite se poursuit avec la découverte de ses cartons à dessins et de son énorme travail pour la presse provinciale (en particulier Ouest France). Elle se termine avec une contemplation toute simple de ses couvertures de ses albums et en fait, cet album inhabituel et ludique reproduit presque la structure d'une petite monographie, à l'exception du fait que l'image y joue un rôle bien plus important que le texte. C'est aussi une magnifique "BD qui raconte la BD" ... mais nous touchons là un autre sujet !
Sinon, il n'y a presque aucune étude sur Fournier et c'est probablement pour cette raison que Louis Cance s'est senti obligé de lui consacrer le N° 131 de Hop. Constitué d'une interview et d'une bibliographie traditionnelle (faite en 2011), ce journal complète très bien la BD de Joub et Nicoby. Il y manque bien sûr un ou deux petits textes analytiques mais ce n'est pas la spécialité de Louis Cance et l'existence de ce numéro est déjà en soit une consolation. Ce fanzine a en effet toujours répondu présent pour sortir de l'oubli les auteurs méritants.
Comme Fournier n'a jamais été une vedette, il est probable qu'il faudra se contenter de ces deux références à long terme. Et dans le fond, il a eu relativement de la chance par rapport à ses autres collègues qui sont apparus dans Spirou pendant les années 60 ... mais on va très vite en parler.
Organisateur de festival (le Quai des Bulles) et adoré par le public (en particulier les bretons), Fournier a donné de nombreuses interviews pour les fanzines. Les livres qui le concernent sont en revanche très rares et les critiques l'ont clairement négligé. Et pourtant, ce dessinateur gagne à être connu.
Lorsque je cherche dans la bédéthèque d'éventuels ouvrages critiques à son nom, je ne trouve rien du tout. Mais il existe toutefois un livre d'étude consacré à Fournier, et c'est très curieusement une bande dessinée qui prend la forme d'un roman graphique. Écrit et dessiné par Joub et Nicoby, cet ouvrage s'intitule Dans l'atelier de Fournier et il a été publié chez Dupuis en 2013. Commençant avec une longue interview plutôt classique, dans laquelle Fournier s'exprime sans faire de détour, cette visite d'atelier nous fait découvrir un personnage hirsute et sympathique, totalement indépendant et qui reste encore aujourd'hui plutôt original. La visite se poursuit avec la découverte de ses cartons à dessins et de son énorme travail pour la presse provinciale (en particulier Ouest France). Elle se termine avec une contemplation toute simple de ses couvertures de ses albums et en fait, cet album inhabituel et ludique reproduit presque la structure d'une petite monographie, à l'exception du fait que l'image y joue un rôle bien plus important que le texte. C'est aussi une magnifique "BD qui raconte la BD" ... mais nous touchons là un autre sujet !
Sinon, il n'y a presque aucune étude sur Fournier et c'est probablement pour cette raison que Louis Cance s'est senti obligé de lui consacrer le N° 131 de Hop. Constitué d'une interview et d'une bibliographie traditionnelle (faite en 2011), ce journal complète très bien la BD de Joub et Nicoby. Il y manque bien sûr un ou deux petits textes analytiques mais ce n'est pas la spécialité de Louis Cance et l'existence de ce numéro est déjà en soit une consolation. Ce fanzine a en effet toujours répondu présent pour sortir de l'oubli les auteurs méritants.
Comme Fournier n'a jamais été une vedette, il est probable qu'il faudra se contenter de ces deux références à long terme. Et dans le fond, il a eu relativement de la chance par rapport à ses autres collègues qui sont apparus dans Spirou pendant les années 60 ... mais on va très vite en parler.