Azur noir est le premier tome d'une trilogie écrite par Yann et dessinée par TaDuc.
Cette nouvelle série s'intéresse à une nouvelle période de la vie de Jones. L'héroïne de
XIII est ici élève officier dans une école de pilotage. Nous la suivons s'entraîner et triompher des principaux exercices. En parallèle, l'intrigue nous fait suivre l'évasion de son frère Marcus. Il s'échappe avec de dangereux activistes amérindiens qui s'emparent de l'îlot d'Alcatraz et demandent l'obtention de Droits Civiques en échange de leur départ. Des sympathisants venus leur apporter un soutien sont pris en otage et le gouvernement decide de faire intervenir les commandos
Spads de Ben Carrington...
Comme le résumé le laisse comprendre, Yann met en œuvre une BD d'action, où la violence rivalise avec le suspens pour nous faire tourner les pages plus vites ! Et on ne peut que saluer la performance car le premier tome d'une trilogie sert plutôt à installer le décor. Le scénariste respecte scrupuleusement le corpus laissé par Van Hamme et les caractères des principaux personnages ne surprendront aucu des amateurs de
XIII. De même, l'Amerique ici dépeinte fleure bon la réalité. Tant la Guerre du Vietnam que le drame d'Apollo XIII confère une belle tonalité d'outre-Atlantique. Après, les bonnes intentions ne suffisent pas toujours et cet opus souffre de la comparateurs la série originale : la tension et le mystère restent un cran en dessous des standards portés si haut dans les années 1980. Par ailleurs, Yann mène en parallèle deux fils : la formation de Jones et l'occupation d'Alcatraz. Ces deux fils vont se croiser et s'entremêler dans les deux prochains opus mais les passerelles apparaissent à ce stade un peu trop faibles.
Côté graphisme, Taduc souffre lui aussi de la comparaison avec les pères de
XIII, ici en l'occurrence Vance. Certes, le dessinateur nous fait cadeau de superbes planches comme par exemple un sauvetage en mer durant une tempête. Mais, il manque un infime soupçon de précision. Par exemple la prison eut pu être plus glauque. Et puis, TaDuc commet "l'erreur suprême" de différencier le visage de Jones de celui de Whitney Houston. Un crime de lèse-majesté !
Tout compte fait, les deux auteurs réalisent une prestation honorable qui ne démérite pas. Yann ne bavarde pas et retrouve sa concision de
Dent d'Ours. Concernant TaDuc, le sujet est la sempiternelle difficulté à mettre ses pas dans ceux de quelqu'un d'autre.
Après, la mise en place est plus que correcte, même si elle ne brille pas par son originalité
EEEEléanore