Bonjour
Voici un classement. Ce fut très difficile et maints choix ont été déchirants car l'année 1968 fut très riche.
1)
Snoopy et le baron rouge par Schultz (journaux). Les bandes où Snoopy se transforme en as de l’aviation, embarque sur son Sopwith Camel et combat au-dessus de la Meuse font partie des plus célèbres de la série. Schultz traite le thème de la guerre avec une finesse et une fantaisie incroyables. J'ai lu, relu, et rerelu les bandes et y trouve toujours de nouveaux sens, et surtout de nouveaux plaisirs. La saga couvre plusieurs années dont 1968.
2)
La corne de brume, à mon sens LE chef d’œuvre de la série
Chevalier Ardent, par Craenhals (journal). Les vignettes représentant la plage sont magnifiques. Et l'auteur fait preuve d'un superbe modernisme en s'essayant à des dessins psychédéliques, comme lorsqu’il représente l’envoutement d’Hödr Quant à Elli, c'est une vraie héroïne, du côté sombre certes, mais quelle élégance dans son fanatisme.
3)
Des gaffes et des dégâts, par Franquin (album). J’ai préféré
Gaston Lagaffe à
Spirou. Ce qui n’eut pas été le cas en 1966 (
QRN sur Bretzelburg).
4)
Corentin et le prince des sables par Cuvelier et Van Ham (journal). Là aussi une pure merveille. L'héroïne et les héros sont attachants. Et les paysages somptueux (
Le croc de Satan par exemple) invitent au voyage.
5)
Le naufragé du A, l'opus inaugural de la série
Philémon, par Fred (journal). Un rêve aux deux sens du terme. A lire en écoutant Clause Debussy : https://www.youtube.com/watch?v=JAVyKDDsM3s.
6)
Le pied tendre, le dernier
Lucky Luke paru dans le journal de Spirou, par Morris et Goscinny (album). 1967 et
La Diligence eurent permis à la série
Lucky Luke de bien mieux se classer.
7)
La merveilleuse odyssée d’Olivier Rameau et de Colombe Tiredaile, le premier
Olivier Rameau, par Dany (journal). Une fantaisie légère et belle, qui malheureusement vieillira mal.
8 )
Le tombeau étrusque, dans la série
Alix, par Jacques Martin (album). Les cagoules rouges des molochistes m’avait beaucoup effrayée à l’époque. Depuis, j’ai perçu la richesses de l’œuvre. L’ambiguïté du trio amoureux : Alix / Brutus / Lidia est superbement rendue. Par ailleurs, le film de William Wyler,
Ben Hur, étant sorti dans les salles bien des années avant, je n'ai pas non plus tout de suite compris que Martin rendait hommage à la célébrissime course de chars.
9)
Le maître de Terango dans la série
Luc Orient, par Paape et Greg (journal). Je ne me souviens plus pourquoi j’ai tant aimé ce récit d'un dictateur renversé par des résistants, peut-être parce que Galax-ahj est un bel extra-terrestre, et que Granya est une héroïne selon mon cœur !?
10)
La menace inconnue, une des multiples aventures de
Guy L’éclair, par Dan Barry (journal). Ce n’est pas le plus beau des titres mais j’ai voulu marqué le coup car
Le journal de Mickey pouvait produire de belles merveilles. 1966 (
Alerte aux skorpis) et 1970 (
Le peuple sous la mer) eut permis à
Guy L’éclair de bien mieux se classer.
Les superbes dessins d’Hermann ne font pas partie du classement. Je confie avoir beaucoup hésité, car
Bernard Prince et
La frontière de l’enfer l’eurent amplement mérité.
Les Dingodossiers, chef d’œuvre de l’humour potache, auraient mérité d'être là mais leur parution s’est arrêtée en 1967.
Taka Takata pâtit de l’année. 1967 eut permis de classer le sympathique soldat, du fait de l’excellent
Le batracien aux dents d’or.
Tintin et
Astérix sont deux grands absent de ce classement.
Vol 714 pour Sydney ne m’a jamais séduite. Quant à
Astérix, 1967 m’eut permis de positionner
Astérix légionnaire. Même si Falbala ressemble un peu trop à
Barbie, j’apprécie beaucoup cette œuvre tant par la qualité historique du moment choisi (la bataille de Thapsus nous rappelle que la guerre civile était déjà pratiquée par l’humanité durant l’antiquité) que par son humour (l’espion
HCL me rappellera toujours mes cours de chimie et le mot de passe
Cogito Ergo Sum ceux de latin).
Giraud n'est pas non plus dans le lot. Faut-il y voir une conséquence de son comportement stalinien lors du pseudo-procès de Goscinny, durant les évènements de mai ?
Non. En fait, il me semble que les plus belles pages du dessinateur débutent l'année suivante avec
La mine de l’Allemand perdu.
Bon dimanche
Eléanore