Nombre de messages : 811 Age : 47 Localisation : Suisse Date d'inscription : 16/09/2011
Raymond a écrit: Sinon, il y a encore d'autres livres de cet auteur que je n'ai pas lus, comme Punk Rock & Mobile Home, qui doivent être pas mal. Est-ce que tu connais ?
J'ai vu que True Stories est sorti cette année. Je suis curieux de le lire mais je n'ai pas encore mis la main dessus en médiathèque, tout comme Punk Rock & Mobile Home.
Si tu auras l'occasion de les lire, j'attends tes impressions avec intérêt.
Nombre de messages : 38492 Age : 70 Localisation : Lausanne Date d'inscription : 03/03/2009
Raymond a écrit:Peter Bagge est un dessinateur indépendant qui a déjà une longue carrière derrière lui. Il vient de sortie un biopic consacré Margaret Sanger, une militante anarchiste américaine.
Nombre de messages : 811 Age : 47 Localisation : Suisse Date d'inscription : 16/09/2011
Je viens de relire :
que Joe Matt dédicacera à :
Le dos du roman graphique le résume très bien :
Il s'agit en fait de la suite de Peep Show et Strip-Tease , une auto-biographie qui dépeint un personnage médiocre, fainéant radin, jaloux dépendant de la pornographie. Il a suivi sa petite amie rejoint Trish à Montréal et a vécu 4 ans avec elle. C'est ce qui fait tour le charme de cet auteur.
Dans épuisé, il a rompu avec Trish. Vivant dans un appartement en colocation, il explique qu'il passe la plus belle partie de son temps à composer des vidéos pornos sans l'apparition d'un "hardeur" au lieu de dessiner. Il rencontre aussi ses amis dessinateurs : Seth et Chester Brown (Auteurs canadiens et non américains, est-ce que l'on pourra en parler ici?).
Le titre, il l'explique :
Je dois avouer que j'adore cet auteur et bien sûr ses œuvres.
Nombre de messages : 38492 Age : 70 Localisation : Lausanne Date d'inscription : 03/03/2009
Effectivement, Joe Matt fait intervenir ses collèges Seth et Chester Brown dans certaines de ses histoires, et je me demande toujours si ce qu'ils se disent a vraiment été dit.
En tout cas, Joe Matt est d'une franchise désarmante.
Nombre de messages : 138 Age : 55 Localisation : Roanne (42) Date d'inscription : 25/03/2009
Bonjour à tous, et meilleurs voeux pour cette nouvelle année 2020 ! Il y a bien longtemps que je ne suis pas venu écrire sur le forum, mais j'essaie d'y jeter un oeil régulier, car il reste toujours aussi intéressant, et surtout, nimbé d'une atmosphère conviviale et bienveillante, qui fait malheureusement défaut à pas mal d'autres sites sur le web.
J'avoue que j'ai été très touché de repointer aussi dessus, via les mots "auteurs indépendants américians", et de trouver le partage de beaucoup de mes chroniques faites pour BDzoom. Un grand merci Raymond pour cette idée pour le forum et pour apprécier, je crois, ce que j'avais écris. Ca fait fichtrement plaisir.
Comme certains d'entre vous l'ont peut-être vu passer sur les réseaux (on ne sait pas toujours qui se cache derrière un pseudo) ;-), j'ai donc décidé de quitter mon poste au sein de BDzoom.com, pour des raisons personnelles. j'avoue que j'avais la tête dans le guidon depuis deux ans, et que cela explique aussi un peu pourquoi je ne prenais plus le temps d'écrire ailleurs. J'ai rejoins l'équipe de PlaneteBd depuis le 1er janvier, et commence doucement à reprendre le rythme de chroniques "régulières", même si je n'ai plus la charge d'un écrit (ou deux) par semaine systématique. Je dois normalement conserver le suivi de certains labels qui me tiennent à coeur, et si cela ne sera jamais aussi important que la carte blanche dont je bénéficiais sur BDzoom, un choix est un choix.
Je m'apprêtais cependant à développer une rubrique réservée aux indépendants, ce que je ne pourrai pas faire du coup, mais je tâche au mieux de rester en contact avec toutes ces lectures, que j'affectionne et souhaite défendre, tant sur Planète BD que sur mon blog, que certains d'entre vous connaissent.
Je réfléchis à la meilleure solution pour rendre tout cela le plus lisible et facilement trouvable en ligne, ce qui n'est pas simple. Sans doute cela devra t-il passer par une réorganisation de ce blog en l'occurence, qui est un peu fourre-tout.
En tous les cas, bravo pour l'éclectisme du forum, et bonne continuation pour 2020 !
Nombre de messages : 811 Age : 47 Localisation : Suisse Date d'inscription : 16/09/2011
Godot a écrit:
Raymond a écrit: Sinon, il y a encore d'autres livres de cet auteur que je n'ai pas lus, comme Punk Rock & Mobile Home, qui doivent être pas mal. Est-ce que tu connais ?
J'ai vu que True Stories est sorti cette année. Je suis curieux de le lire mais je n'ai pas encore mis la main dessus en médiathèque, tout comme Punk Rock & Mobile Home.
Si tu auras l'occasion de les lire, j'attends tes impressions avec intérêt.
A suivre...
Je viens de lire True Stories.
Dans le préface, il l'explique assez bien. Avant de se faire connaitre grâce à ses romans graphiques : Punk Rock & Mobile Home, Mon ami Dahmer, Trashed , il a, durant 1990 et 2014, écrit et dessiné env. 1 500 histoires courtes (généralement d'une page et quatre cases). C'était publié dans un strip underground, distribués gratuitement. C'est, selon lui, une compilation du meilleur de cette période.
Ce sont des histoires anodines, inspirée par des faits réels de sa vie quotidienne.
Durant ces 25 ans, Derf Backderf a changé de styles, à plusieurs reprises.
Cela me fait beaucoup penser à La Vie secrète des jeunes de Riad Sattouf. Ou
Nombre de messages : 38492 Age : 70 Localisation : Lausanne Date d'inscription : 03/03/2009
Berlin est une œuvre "magistrale" que Jason Lutes a commencé à dessiner il y a presque 20 ans. Il a enfin publié le tome 3 au cours de l'année 2019, environ 10 ans après le tome 2.
J'ai lu ce tome 3 pendant l'automne 2019 et je n'ai pas eu trop de peine à reprendre le fil de l'histoire. J'ai tout de même regretté tout ce temps passé entre les 2 tomes, car la conclusion très nostalgique ne m'a finalement pas trop passionné.
.
il faudrait tout relire en entier, mais il y a tellement de livres à lire.
ActuaBD parle sinon de cet ouvrage (qui est probablement un futur classique) sur cette page :
Nombre de messages : 38492 Age : 70 Localisation : Lausanne Date d'inscription : 03/03/2009
Frank Guigue (ou si vous préférez Hectorvadair) écrit maintenant ses billets sur Planète BD mais il garde toujours les mêmes sphères d'intérêt.
Il a récemment interviewé Matt Kindt, un auteur américain connaissant un certain succès, dont j'ai déjà parlé au début de ce sujet.
Cet entretien survole intelligemment la carrière de l'auteur qui reste à cheval entre deux univers, celui des super-héros et celui des auteurs indépendants.
Nombre de messages : 38492 Age : 70 Localisation : Lausanne Date d'inscription : 03/03/2009
Le dessinateur Richard Sala est mort à 61 ans.
Il avait publié une vingtaine d'albums chez des éditeurs comme Fantagraphic, mais seulement deux ou trois ont été traduits en français. Il faut bien avouer que je ne le connais pas.
Nombre de messages : 38492 Age : 70 Localisation : Lausanne Date d'inscription : 03/03/2009
Je ne connais pas beaucoup Tony Millionnaire mais c'est un dessinateur indépendant qui rencontre un assez grand succès auprès de la critique.
Son dernier livre traduit en français s'intitule Billy Noisettes.
Le style de Tony Millionnaire est assez personnel et il faut probablement faire un effort pour entrer dans son univers.
Selon ActuaBD, l'ambiance de cette œuvre est plutôt sombre. Je cite un extrait de l'article : l’humour domine mais résonne comme une formule de politesse lors d’un enterrement !
Nombre de messages : 38492 Age : 70 Localisation : Lausanne Date d'inscription : 03/03/2009
J'ai déjà parlé de Derf Backderf quelque part, probablement dans "Je viens de lire", car il est l'auteur très remarqué de "Mon ami Dahmer", un graphic novel tout à fait remarquable (c'est même un "must" pourrait-on dire). Je suis donc très attentivement tout ce qu'il publie !
La nouveauté de cet auteur, c'est Kent State, Quatre morts dans l'Ohio, un livre historique qui raconte une révolte étudiante pacifiste en 1970 dans le comté de Kent, en réaction à la politique guerrière menée par Nixon au Vietnam.
On y retrouve le style caricatural très singulier de l'auteur, qui en l'empêche pas de raconter avec beaucoup de nuances des événements réels.
J'ai l'impression que c'est encore une BD indispensable, Décidément, il y en a un peu trop cet automne, mais celui-là, je ne vais pas le manquer.
Nombre de messages : 811 Age : 47 Localisation : Suisse Date d'inscription : 16/09/2011
Comme Kent State est abordé ici, je trouve judicieux de mettre une copie de l'intervention d' eleanore-clo que je remercie beaucoup pour ses explications complètes et intéressantes.
eleanore-clo a écrit:
Godot a écrit:
eleanore-clo a écrit:
[...] Kent State ne m'attire pas car, ayant vécu aux Etats-Unis, il me semble qu'il faut quitter l'arrogance moralisatrice du vieux continent. La vie américaine et plus particulièrement celle politique des étudiants est beaucoup complexe que celle véhiculée par les images simplistes des media européens. Et après une année difficile, je recherche avant tout la légèreté. [...]
Je ne comprends par trop ce que tu veux dire avec le vieux continent. Je te dis tout de suite que je n'ai pas lu cette BD, mais l'auteur, Derf Backderf est un auteur de bandes dessinées américain, originaire de l'Ohio (L’état dans lequel a eu lieu cette fusillade)
Bonjour Godot
Oui, vous avez totalement raison, mes propos méritent d’être éclaircis car j’ai eu recours à des ellipses par trop importantes.
Déjà sur l'évènement lui-même. Il est historiquement incontestable que la Guerre du Vietnam, populaire à ses débuts, a été de moins en moins bien acceptée par les citoyens américains. Une fraction croissante de l’opinion l’a progressivement rejetée et les étudiants se sont mobilisés. Il convient aussi de noter qu’une partie de leur opposition venait de l’enrôlement forcé dû au système de loterie (https://en.wikipedia.org/wiki/Draft_lottery_(1969)). Ainsi, chaque jeune homme recevait un numéro. Si son numéro était appelé, il devait servir dans l'armée et partir au Vietnam. Ce système était perçu comme très injuste car liberticide. Plutôt que de faire appel au volontariat, les gens étaient forcés de partir au combat. De plus, les familles bien introduites bénéficiaient de passe-droits ce qui a attisé la colère des autres. La guerre au Vietnam fut aussi une des guerres les plus ouvertement médiatisées. Les grandes chaînes télévisées ont envoyé maint journalistes qui ont filmé le conflit au quotidien. Comme les images ne faisaient l'objet d'aucune censure militaire, les familles américaines pouvaient voir des cadavres ensanglantés de soldats américains au « journal de 20h ». Les documents les plus dramatiques bénéficiaient de la une des media (je joins à ma réponse la célébrissime photographie de Kim Phuc).
Toutes ces communications contribuèrent massivement à retourner l’opinion et plus particulièrement celle des étudiants. Johnson a sous estimé la ténacité d'Hô Chi Minh, et la Maison Blanche s’est progressivement discréditée au fur et à mesure que la guerre s’enlisait.
We are not about to send American boys nine to ten thousand miles away from home to do what Asian boys ought to be doing for themselves Nous ne sommes pas sur le point d'envoyer des garçons américains à quinze ou seize mille kilomètres de chez eux faire ce que des garçons asiatiques devraient faire (discours de Johnson le 21 octobre 1964 à l'université d'Akron)
Dès lors, manifestations et exactions se sont multipliées provoquant la riposte des autorités. Il en a notamment résulté la tragédie du Kent State Shooting où la Garde Nationale a tiré sur la foule tuant ou blessant gravement 13 jeunes.
Comme les Etats-Unis ont une culture de la liberté d’expression et la protège, et comme ce pays a le courage de regarder son passé sans aucune complaisance, l’utilisation du May 4 massacre comme sujet d’une BD est « normal ». De plus, les Américains voient l'État comme une institution qu'ils financent par leurs impôts et qui donc doit satisfaire « ses clients ». Il n'y a aucune déférence vis-à-vis de l'État, des fonctionnaires ou des politiciens comme on en trouve en France. Du coup, pointer du doigt une défaillance va de soi.
Après, ce qui m’a étonnée, c’est le choix de cette BD dans de nombreuses sélections francophones actuelles. J’ai donc émis l’hypothèse (à tort peut être, je le concède) que son élection a été faite, peut être pour ses qualités intrinsèques, mais surtout parce qu’elle stigmatise un Etat et son pouvoir politique avec lesquels l’Europe entretient une relation ambiguë, faite d’admiration et de rejet. Et il faut placer l’expression « arrogance moralisatrice » dans le contexte du rejet du système étasunien. Le vieux continent est intimement convaincu que ses valeurs sont les meilleures et il regarde les autres à cet aune. Et pourtant, que de similarités entre les deux côtés de l’Atlantique. Les 4 morts de l’Ohio sont ainsi à mettre en regard de la centaine de manifestants tués par la police française le 17 octobre 1961 (https://fr.wikipedia.org/wiki/Massacre_du_17_octobre_1961).
J’ai fini par lire la BD pour me faire ma propre opinion. Tout d’abord, il faut saluer le travail documentaire. Les fais sont précis, basés sur les interviews de protagonistes. Des cartes permettent de mieux comprendre les différents affrontements s’étant déroulés sur le campus.
L’intrigue suit la vie de plusieurs protagonistes, celle des victimes du 4 mai mais aussi celle d’un jeune indicateur au service des autorités. Le regard porté sur les étudiants est bienveillant et compréhensif, et les portraits de casseurs sont largement contrebalancés par ceux de jeunes « potaches », pris dans les tourbillons de l’Histoire. Nous vivons aux côtés des universitaires cette période tragique. Et leurs parents et enseignants participent de la narration où ils incarnent un autre éclairage à mi-chemin entre la révolte et la sagesse. De même, quelques pages traitent des soldats et de leur vision du drame. Côté Garde Nationale et autorités municipales, le regard de Backderf est sévère. Il dépeint des personnes « nuisibles », au mieux incompétentes. Le livre n’est donc pas qu'un témoignage mais constitue un manifeste politique. Manifeste plutôt consensuel car, outre le meurtre des quatre jeunes, la suite des événements a démontré que Nixon a fait une erreur militaire majeure en envahissant le Cambodge, vrai base arrière du Việt Minh et du Viêt-Cong. Néanmoins, stigmatiser la Maison Blanche comme le fait l'auteur (le discours du 30 avril est tout de suite mis en scène) est une erreur.
N'oublions pas que Nixon a fait campagne en 1968 sur une paix honorable au Vietnam et qu'il a négocié le retrait américain de 1973 (https://fr.wikipedia.org/wiki/Accords_de_paix_de_Paris). Le regard des historiens sur la politique étrangère du 37ème président est donc aujourd'hui beaucoup plus nuancé. Un autre choix éminemment politique de Backderf est la dénonciation du ROTC, le programme d'entrainement militaire des lycéens et universitaires (https://en.wikipedia.org/wiki/Reserve_Officers%27_Training_Corps). Or le ROTC est une voie reconnue aux Etats-Unis, n'ayant jamais été questionnée, mais dont la présence massive sur les campus a connu un relatif recul durant la Guerre du Vietnam.
Le graphisme de la BD ne m'a pas séduite : des visages identiques où l'émotion est rendue à minima, un trait statique, d'incessants changements de cadrage, etc.
Pour en revenir aux actuels successeurs des étudiants, leur conscience politique a beaucoup changé depuis les années Johnson et Nixon. Tout d’abord, il faut avoir en tête que les frais de scolarité universitaire sont devenus très élevés (de 10 000 $ le semestre à 40 000 $ pour les établissements les plus prestigieux) et que cet investissement (réalisé grâce à l’endettement la plupart du temps) doit être rentabilisé, ce qui fait qu’il y a aujourd’hui peu de grèves et de manifestations sur les campus mais plutôt des jeunes assidus au travail scolaire. Un autre élément structurant est l’individualisme américain qui, par exemple, favorise la bénévolat personnel plutôt que l’action politique.
Nombre de messages : 38492 Age : 70 Localisation : Lausanne Date d'inscription : 03/03/2009
Avec son "prix du meilleur album" obtenu à Angoulême, L'Accident de chasse était une BD vraiment incontournable et j'ai bien sûr fini par acheter ce livre.
Et j'ai ainsi découvert une BD très riche, basée sur une histoire vraie, qui met en scène deux personnages forts. Il y a d'une part Charlie Rizzo, un adolescent qui vit à Chicago en 1959 et qui est tenté par la délinquance, et d'autre part son père Matt Rizzo, un aveugle qui affirme avoir perdu la vue lors d'un accident de chasse et qui ne dit pas toute la vérité à son fils. Ils sont pauvres et leur relation est souvent tendue, mais l'un et l'autre ont des passions qui mobilisent leur vie. C'est ainsi Matt écrit continuellement des livres tandis que Charlie se passionne pour la musique et la danse de claquette.
Mais un beau jour, à la suite d'une discussion faisant suite à quelques démêlés de Charlie avec la police, son père lui avoue qu'il a lui aussi été un délinquant et qu'il a passé de nombreuses années en prison. Par ailleurs, sa cécité complète n'est pas secondaire à un accident, mais plutôt à un acte de brigandage qui a mal tourné. Et Matt Rizzo ose alors raconter sa véritable histoire, et sa vie en prison.
Et tandis que le père raconte ses années d'emprisonnement, les pages changent d'aspect. Elle perdent en effet leur fond uniformément blanc pour devenir totalement noirâtres, jusqu'au bord de la feuille de papier. Et par la suite, les pages se noircissent chaque fois que le sujet concerne la vie de l'aveugle, tandis le fond redevient blanc lorsque le récit reprend le point de vue du fils. Bien sûr, ce noir obsédant et envahissant ne symbolise pas seulement la vie carcérale du père, mais aussi (et surtout) la vie de l'aveugle qui affronte un monde perpétuellement invisible. L'obscurité qui entoure Matt Rizzo est aussi bien visuelle que psychologique et le lecteur en vient presque à ressentir physiquement la noirceur de son monde, à travers l'aspect charbonneux des pages de l'album.
L'ambiance de cette œuvre est donc très sombre et elle frappe par ce parti-pris esthétique que je qualifierai de "charbonneux" et qui est totalement approprié à son sujet. Il y a par ailleurs de beaux moments, ainsi que des scènes remplies d'une étonnante humanité, et la lecture n'est pas monotone. Et c'est ainsi que Matt complètement aveugle et enfermé dans un cachot redécouvre progressivement la vie grâce à la lecture (en braille) et à l'amitié de son camarade d'incarcération. La vie peut en fait renaitre partout ou l'homme se trouve, pour le meilleur et pour le pire.
Le récit est de plus habilement construit car le lecteur ne découvre que très lentement la vérité des faits. Il en résulte un continuel intérêt et une envie d'en savoir plus bien que l'on soit plongé dans un monde clos et étouffant.
C'est ainsi une belle lecture, même si le livre manque un peu de légèreté. Le scénario de David Carlson est impressionnant de réalisme tandis que le dessin de Landis Blair épate le lecteur par l'originalité de ses effets et par son intelligence. Signalons encore qu'un mini-dossier conclut agréablement cet album et qu'il offre au lecteur quelques photographies bienvenues des deux principaux personnages.
C'est au fond un album qui ne ressemble à aucun autre. Il ne séduit pas au premier regard, mais la BD vaut vraiment la peine d'être découverte.
Son succès critique est donc mérité et on peut remarquer au passage que le jury d'Angoulême ne s'est pas trompé, cette fois.
Nombre de messages : 38492 Age : 70 Localisation : Lausanne Date d'inscription : 03/03/2009
Un nouvel album de Paul Kirchner est paru mais je ne l'ai pas encore vu en librairie. Il fait partie de la série Dope Rider et s'intitule Pour une poignée de délires.
ActuaBD nous en montre quelques planches et Frédéric Hojlo commente cette sortie.
"Pour une poignée de délires" : le retour halluciné de Dope Rider, (...) - ActuaBD
Nombre de messages : 38492 Age : 70 Localisation : Lausanne Date d'inscription : 03/03/2009
Cant get no (Satisfaction) est un album de Rick Veitch, un dessinateur qui a dans le passé beaucoup travaillé pour l'industrie des super héros !
C'est l'histoire d'un "pétage de plomb" par un entrepreneur américain ruiné et ActuaBD a bien apprécié !
Can’t Get No (Satisfaction) - Par Rick Veitch - Editions (...) - ActuaBD
Je n'ai aucune image de cette BD d'auteur en noir et blanc. qui me semble plutôt appartenir au genre indépendant. Comme Rick Veitch est peu connu, je vous donne toutefois ce lien vers un article de Frank Guigue qui avait parlé avec enthousiasme de cet auteur il y a 2 ans,
Rick Veitch : « un vison » sombre de l’Amérique ! | BDZoom.com